[NCAA] L’affiche de la semaine : Arizona State-USC, la bataille du pacifique

Duel de la côte ouest sur un air de Fight Song.

Chaque vendredi, la rédaction de touchdownactu vous décortique l’affiche du week-end en football universitaire. Pour suivre les futurs joueurs de vos franchises NFL préférées et pour vibrer au rythme de rivalités et de traditions ancestrales.

Semaine 10 : Arizona State-USC

Cette opposition était un choc au sommet au début de la décennie 2010. En 2011, le linebacker Vontaze Burfict dévoilait ses menaces envers le quarterback Matt Barkley. En 2013, l’entraineur de USC Lane Kiffin perdait son emploi après une lourde défaite sur le terrain de Arizona State. Depuis, ces deux universités majeures de la conférence PAC 12 ont du mal à rivaliser avec les meilleurs du pays. PAC pour pacifique, les 12 universités sont réparties en deux divisions de 7 équipes. USC et Arizona State font partie de la division sud avec UCLA ou Utah alors que, Stanford, Oregon ou Washington sont dans la division nord.

Arizona State a le ballon

Jayden Daniels est un quarterback proposant une « double menace ». S’il lance plus souvent qu’il ne court, il fait tout même partie des 10 meilleurs, en terme de yards gagnés au sol, de la conférence PAC 12. Ce Californien de naissance était en 2019, le premier freshman à débuter les matchs au poste de quarterback de toute l’histoire de Arizona State. Avec 20 touchdowns (dont 3 au sol) et seulement 2 interceptions, il avait donné beaucoup d’espoirs aux fans des Sun Devils. Depuis, il ne parvient pas à montrer de progression. Il est toujours ce lanceur capable de lancers en profondeur impressionnants (les fans de Oregon peuvent attester) mais trop inconstant quant à sa régularité dans le domaine de la précision. Il est toujours ce joueur très rapide qui peut gagner de nombreux yards en portant le cuir. Mais une franchise NFL peut elle miser son futur sur lui ? Samedi dernier (30 octobre), il a encore lancé 2 interceptions face à Washington State, portant ainsi son ratio touchdowns lancés/interceptions à un médiocre 7 pour 5 !

L’attaque de Tempe s’appuie en priorité sur le jeu de course. Si le quarterback est le second coureur de l’équipe, le premier est Rachaad White. Auteur de 9 touchdowns en 7 matchs 2021, il s’est blessé et son statut pour ce match est encore incertain. Le talentueux sophomore Deamonte Trayanum complète ce trio. Et pour leurs ouvrir des brèches, la ligne offensive fait son travail. Notamment le centre Dohnovan West, celui avec le plus potentiel pour jouer un jour en NFL, et le tackle gauche Kellen Diesch.

La défense de USC possèdent des joueurs de talent dans son organisation en 335. Cela commence sur le premier rideau avec la recrue 5 étoiles, 2e lycéen du pays tout simplement, le terrifiant defensive-end Korey Foreman. Seulement dans sa première année, il montre déjà des bribes de son incroyable talent avec un temps de jeu relativement limité. 2024 c’est loin, très loin. Mais s’il atteint son potentiel alors, il devrait être un choix du top 3 de la draft tels Myles Garrett (Browns) ou Chase Young (Washington). À son opposé, un joueur qui est déjà candidat au 1e tour de la draft 2022. Drake Jackson est un pass rusher explosif qui semble né pour jouer linebacker extérieur dans une défense NFL en 34. Agile, explosif et rapide, il peut déborder n’importe quel tackle au niveau universitaire (5 sacks en 8 matchs 2021). Depuis l’intérieur Tuli Tuipulotu (3,5 sacks) et Jacob Lichtenstein (3 sacks) aident eux aussi à mettre la pression. Le dernier rideau est conduit par le safety Isaiah Pola-Mao (sa mère est cousine avec l’ancien Steelers Troy Polamalu) et le cornerback Chris Steele.

Parfois certains joueurs, avec une carrière correcte au niveau universitaire, font considérablement grimper leurs cotes lors du NFL Combine. Lors de l’édition 2022 à Indianapolis, cela pourrait être le cas pour le cornerback Isaac Taylor-Stuart. Athlète hors norme, ses qualités athlétiques devraient séduire nombre de franchises, avec l’espoir de le faire progresser techniquement. Il est un nom à retenir, pour ce match et surtout pour le draft process.

USC a le ballon

En 2021, Kedon Slovis est le quarterback ayant lancé le plus de yards dans la conférence PAC 12. Résultat à relativiser par le fait qu’il est aussi celui ayant tenté le plus grand nombre de passes. Surtout, son ratio touchdowns/interceptions n’est pas du meilleur effet (11/7). Il peut pourtant s’appuyer sur le meilleur receveur de la conférence et futur top 50 de la draft en puissance : Drake London. Très grand (1m98), il était en 2019 un des meilleurs lycéens du pays en…basketball. 29 points, 12 rebonds et 4 passes par match lors de sa dernière année. Recrue 4 étoiles, en basket et en football, il choisit USC pour y jouer les deux sports. Foulant mais finalement peu les parquets après la saison de football 2019, il décida en 2020 de se concentrer sur le sport-roi seulement. Depuis, il est devenu un légitime candidat pour le 1e tour de la draft 2022 ! Malheureusement pour son équipe et pour lui, le joueur s’est blessé à la cheville lors du dernier match et il sera indisponible (peut-être même pour le reste de la saison). Les joueurs en seconde année Tahj Washington et Gary Bryant devront prendre le relais.

Ces deux dernières saisons, USC a fournit à la NFL deux joueurs de ligne offensive choisis au 1e tour de la draft : Austin Jackson (Dolphins) et Elijah Vera-Tucker (Jets). Le prochain à avoir le potentiel pour rejoindre les pros est le tackle droit Jonah Monheim.

« Il est le gamin le plus intelligent que nous avons sur la ligne offensive et en plus il est athlétique. », dit Clay McGuire, coach de la Oline, au Orange County Register

Le joueur lui-même décrit sa qualité principale : « je sais ne pas être affecté par les hauts et les bas. Je suis conscient que tu ne pas remporter tous tes duels, pas contre de supers défenseurs, pas quand tu en disputes 70 par matchs ». Il est trop jeune pour la draft 2022 mais l’autre homme fort du rideau protecteur est lui bien plus expérimenté. Le guard gauche Andrew Vorhees joue en 2021 sa cinquième saison universitaire (bénéficiant de l’année bonus donnée après la saison 2020 perturbée par la pandémie). Il est un joueur précieux pour le jeu de course de son équipe, notamment pour ouvrir des brèches à Keaontay Ingram. Sentant l’émergence du phénomène Bijan Robinson, ce coureur ayant passé 3 saisons à l’université de Texas a choisi de partir en Californie. Si son potentiel pour être drafté reste limité, il est une valeur sure de la conférence et il est le RB1 d’un comité avec Vavae Malepai.

En face, la 2e meilleure défense de la conférence (après celle de Washington). Elle est menée par l’ancien linebacker des Giants, vainqueur du Super Bowl saison 2007, Antonio Pierce. Le coaching staff de Arizona State a un goût de NFL avec aussi l’entraineur principal Herm Edwards (coach des Jets puis des Chiefs de 2001 à 2008) et son « special assistant to the head coach » n’est autre que Marvin Lewis et ses 16 saisons à la tête des Bengals. Et ces trois spécialistes de la défense transmettent leurs expertises aux joueurs. Ils peuvent aussi compter sur quelques individualités au talent supérieur. C’est le cas avec un duo de linebackers extérieurs (défense en 43), Merlin Robertson et Darian Butler. Ce dernier est un joueur intelligent qui vite reconnaît les jeux offensifs appelés et, en plus de ces qualités de plaqueur, il apporte en couverture. Mais en se projetant vers la NFL, son gabarit (1m83 pour 102 kilos) risque de le pénaliser. Merlin Robertson propose davantage de certitudes aux scouts NFL : linebacker costaud, il sait mettre la pression et aussi lutter lors des joutes face aux bloqueurs offensifs. Il est l’auteur de 40 plaquages et de 2 interceptions lors des 8 premiers matchs 2021.

Sur le premier rideau, le defensive end Tyler Johnson a apporté 15 plaquages pour pertes lors des ses 11 derniers matchs ! Redoutable contre le jeu de course, il était le parfait complément de son pendant à l’intérieur Jermayne Lole. Malheureusement, ce dernier s’est blessé et sera indisponible pour ce match. S’il revient à temps de sa blessure au bras, ce defensive tackle avec un jeu très pénétrant sera scruté lors du draft process à partir de Janvier 2022. Chase Lucas et Jack Jones forment une paire de cornerbacks expérimentés, sachant lire les intentions d’un quarterback. Kedon Slovis est prévenu.

À suivre aussi

Wake Forest à North Carolina / Liberty à Ole Miss / Auburn à Texas A&M / Michigan State à Purdue / LSU à Alabama / Oregon à Washington

crédits : John McGillen

Le bonus de la semaine

Le football universitaire est synonyme de traditions. Les fans adorent que des habitudes se perpétuent dans le temps. La photo ci-dessus montre l’ancien linebacker de USC, et des Vikings en NFL, signant un V avec deux doigts. Si ce geste signifie « Victoire » dans quasiment le monde entier, sur le campus de Los Angeles le sens est plus en rapport avec l’Histoire (avec un grand H). Depuis 1912, devant la ténacité de l’équipe de football, les joueurs de Southern California sont affublés du surnom Trojans. Ces habitants de l’Europe antique, ou plutôt leur image de combattants féroces, sont l’emblème de cette université. Lever son index et son majeur ne l’est pas pour former un « V » mais parce que quand un guerrier Troyen prenait l’avantage sur son adversaire, alors il coupait ces deux doigts là, afin d’être sûr que son opposant vaincu ne puisse plus tenir son épée dans sa main (Brad Pitt confirme).

Autre tradition importante dans ce College Football si populaire aux Etats-Unis : les fanfares. Elles défilent avant le match, animent les tribunes ainsi que les mi-temps, comme à Ohio State ou Stanford. Elles jouent aussi leurs propres « Fight Song », l’air musical emblématique de l’université. Pour USC, le titre est « Fight On », une invitation à lutter jusqu’à la victoire. Thématique basique pour un supporter mais toujours efficace. Le thème musical, aux relents de films de guerre historique, fait le bonheur de fans en alimentant leurs soifs de victoires.

De l’histoire à la religion, il n’y a qu’un pas. Le stade de Arizona State est le Sun Devil Stadium. Et lorsqu’en 1987, le Pape Jean-Paul II s’est rendu dans l’état, le stade fut le lieu d’une messe géante avec le souverain pontife bénissant 75 000 fidèles. Le Pape dans un stade nommé le Diable du Soleil ? Lors de cet évènement, toute inscription ou image faisant référence au nom du stade ou au logo de l’équipe, furent masquées. Amen.

Tags →  
Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires