Note de la draft – NFC Ouest : correct mais sans plus

Une division appliquée où le choix de Trey Lance par San Francisco n’est finalement pas une si grande surprise.

L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations, dans l’ordre de qualité : félicitations, compliments, encouragements, passable, redoublement. Conseils de classe déjà publiés : AFC SudNFC SudAFC Ouest.

Dans l’ensemble, les quatre protagonistes de la division se sont efforcés de combler leurs besoins primaires, même si certains n’ont pu s’empêcher de succomber à leurs péchés mignons. San Francisco a clairement annoncé la couleur et compte bien pilonner une nouvelle fois au sol. Los Angeles s’est offert un nouveau joueur gadget ultra-rapide qui rentre dans le moule offensif de Sean McVay. En embuscade pour prolonger l’aventure après la saison, Arizona dispose désormais d’un front seven de tout premier ordre. Avec seulement trois choix, Seattle a au moins eu le mérite d’offrir un peu de protection à Russell Wilson.

San Francisco 49ers : encouragements

Choix : Trey Lance (QB, n° 3), Aaron Banks (G, n° 48), Trey Sermon (RB, n° 88), Ambry Thomas (CB, n° 102), Jaylon Moore (OT, n° 155), Deommodore Lenoir (CB, n° 172), Talanoa Hufanga (S, n°180), Elijah Mitchell (RB, n°194)

Après des semaines de spéculations, San Francisco a (peut-être) trouvé son quarterback des prochaines années avec Trey Lance. Des capacités athlétiques hors normes, un bras canon et son potentiel très élevé ont sans doute fini de convaincre Kyle Shanahan et John Lynch. Problème, la star de North Dakota State présente de nombreux risques. Il manque d’expérience au haut niveau, aura besoin de temps pour s’acclimater à la vitesse du jeu en NFL et surtout devra fournir beaucoup de travail dans le jeu de passe.

Peut-être pas un problème à en voir la tournure prise par le reste de la cuvée. En choisissant Aaron Banks (G), Trey Sermon (RB), Jaylon Moore (OT) et Elijah Mitchell (RB), San Francisco a renforcé son engagement clair à courir toujours et encore plus. Compte tenu de son gabarit massif (1m95, 147 kilos), Banks a un ancrage naturellement exceptionnel, mais un athlétisme moyen pour la position d’homme de ligne intérieur. Il manie bien les joueurs de puissance, mais a plus de mal avec les joueurs explosifs. Pas sûr qu’il soit un titulaire indiscutable. Même son de cloche pour Sermon. Coureur patient sans explosivité de premier ordre, il peut être utile dans un schéma de blocage de zone. Logique pour les 49ers. Plus surprenant sa sélection au 3e tour, si l’on se base sur le passé de Shanahan et sa faculté à obtenir de la production de joueur non drafté sur la position. Coureur rapide et bon bloqueur de zone, Mitchell rentre également dans le moule, mais avaient-ils besoin d’un autre running back alors que le poste de receveur a été ignoré ?

À l’inverse, le dernier rideau défensif n’a pas été oublié et accueille 3 nouveaux éléments qui reste des paris plus que des valeurs sûres. Ambry Thomas a beaucoup joué en press malgré ses 86 kilos et peut s’acclimater à la NFL. Problème, cet ancien prospect 4 étoiles n’a pas joué en 2020 et n’a disputé que 672 snaps en 2019. Deommodore Lenoir n’a pas été à la hauteur des attentes à l’université en termes de couverture en profondeur et de poursuite du ballon de façon constante. Mais les dons athlétiques sont présents malgré sa taille. Talanoa Hufanga s’est épanoui dans un rôle d’électron libre à USC. Assez grand pour la position de safety, il peut rendre des services dans la boite.

Arizona Cardinals : encouragements

Choix : Zaven Collins (LB, n°16), Rondale Moore (WR, n° 49), Marco Wilson (CB, n° 136), Victor Dimukeje (EDGE, n° 210), Tay Gowan (CB, n° 223), James Wiggins (S, n° 243), Michal Menet (C, n° 247)

Une draft efficace où les besoins ont, en partie, été comblés. Sans choix au 3e ni au 4e tour, Arizona a commencé par cibler des athlètes de haut niveau. Cependant, ils n’ont pas adressé le poste de cornerback – leur principal manque – dans les deux premiers tours, ni ajouté de la profondeur dans leurs escouades de running backs ou tight ends à l’issue de ces 3 jours de sélections.

La classe 2020 n’a pas produit d’impact immédiat, Steve Keim (GM) doit obtenir quelque chose de Zaven Collins (1er tour) et Rondale Moore (2e) pour que l’équipe passe un cap et décroche une place en playoffs dans une division redoutable. Sélectionné plus haut qu’attendu, Collins combine des attributs physiques du linebacker type des années 90 (1m93, 117 kilos) et l’ensemble des compétences demandées aujourd’hui, capable aussi bien d’attaquer le quarterback ou redescendre en couverture. Associé à Isaiah Simmons, 1er tour en 2020, ils formeront l’un des duos les plus polyvalents de la ligue au second rideau.. Arizona continue ainsi à recruter des joueurs athlétiques et polyvalents en défense, leur permettant de mettre en place un front seven alléchant pour 2021.

Le choix de Moore n’est pas une surprise en soit. L’avenir de Larry Fitzgerald n’est pas encore clarifié et Arizona aligne plus que personne d’autre dans la ligue 4 receveurs sur le terrain. L’ancien de Purdue pourrait avoir un grand rôle. Pour cela, l’entraineur en chef, doit passer outre la tentation de l’utiliser uniquement comme un joueur gadget, mais plus comme une menace dans la zone intermédiaire à profonde, ce dont l’équipe à besoin.
Toujours en attente de renfort, le groupe de cornerback s’est renfloué avec les arrivées du rapide Marco Wilson et surtout Tay Gowan, plutôt attendu comme un choix du 2e jour. Une aubaine pour un joueur qui combine taille, capacité de mouvements et production lors de sa seule saison en titulaire à UCF, et qui lui laisse une chance de se développer en option de départ de qualité à moyen terme. Peu avare en effort, Victor Dimukeje peut apporter de la rotation dans un secteur déjà fourni. James Wiggins est une belle opportunité en fin de draft et correspond à la philosophie de la classe. Une sélection qui fournit une aide à court terme avec un beau potentiel dans les prochaines années.

Los Angeles Rams : passable

Choix : Tutu Atwell (WR, n° 57), Ernest Jones (LB, n° 103), Bobby Brown III (DT, n° 117), Robert Rochell (CB, n° 130), Jacob Harris (TE/WR, n° 141), Earnest Brown IV (EDGE, n° 174), Jake Funk (RB, n° 233), Ben Skowronek (WR, n° 249), Chris Garrett (EDGE, n° 252)

 Encore une draft sans premier tour pour LA en raison de leur habitude à négocier cette opportunité contre des vétérans établis. Et les Rams n’en auront pas l’occasion avant 2024 suite à l’échange Matthew Stafford – Jared Goff. Pour la 2e année consécutive, les Californiens ont pris un receveur éloigné au lieu de s’attaquer à une ligne offensive qui a cruellement besoin de sang neuf. Mais alors qu’ils ont comblé ce besoin l’an dernier avec un choix tardif, ils n’ont même pas considéré le poste.

Les Snead voulait ajouter de la vitesse à son attaque ; avec Tutu Atwell, il va être servi. Un petit gabarit qui possède une vitesse fulgurante et qui devrait servir de couteau suisse dans le cahier de jeux de l’inventif Sean McVay, notamment sur passes écran et courses renversées. Le reste de la sélection a été faite en fonction de la valeur des joueurs et non des besoins. Ernest Jones sera en concurrence pour débuter au poste de middle linebacker. Il est efficace contre le jeu au sol, mais ses changements de direction et ses capacités en couverture laissent beaucoup à désirer. Il doit anticiper et réagir plus rapidement s’il veut réussir en NFL.

Los Angeles a commencé sa 3e journée avec des choix intéressants au 4e tour. Prometteur, Bobby Brown peut pénétrer comme un 3-technique (espace entre le tackle et garde), mais il est plus bâti pour se faire une place en tant que Nose Tackle. Robert Rochel est l’exemple du joueur possédant un plafond incroyablement élevé mais un plancher extrêmement bas. Une perspective entièrement dû à ses attributs physiques. Sa vitesse, son envergure et son explosivité sont précisément ce que la NFL recherche chez les cornerbacks. Sa technique, par contre, est pratiquement inexistante. Ils n’ont cependant pas pu s’empêcher d’ajouter deux autres receveurs et un running back dans un effectif qui n’a pas de place pour eux, mais qui aurait bien besoin de jeunesse ailleurs. À surveiller tout de même Jacob Harris, athlétiquement doué, qui a fait forte impression au Pro Day aux ateliers de vitesse.

Seattle Seahawks : passable

Choix : D’Wayne Eskridge (WR, n° 56), Tre Brown (CB, n° 137), Stone Forsythe (OT, n° 208)

Difficile d’évaluer une classe qui n’a eu que 3 choix à sa disposition du fait des échanges montés pour acquérir Jamal Adams, Gabe Jackson et Carlos Dunlap. Au moins, ils se sont efforcés viser juste.

D’Wayne Eskridge est exactement le type de playmaker qu’il manque aux Seahawks, parfaitement adapté au système. Pas très grand, mais coureur doué, il possède des qualités de course après réception et la capacité de transformer un tracé intérieur rapide en un gain important. Tre Brown ne dispose pas des caractéristiques qu’ils recherchent habituellement chez les cornerbacks (ils ciblent généralement les joueurs grands et aux bras longs). Mais c’est un compétiteur fougueux et rapide qui peut se battre pour une place de titulaire en tant que Nickel cornerback. Malgré son mètre 80, il a mis la pression sur ses adversaires et a accumulé une production considérable au cours des deux dernières années. Il a réalisé un total de 22 interceptions depuis 2019, autorisant moins d’un yard par snap en couverture. Stone Forsythe est un choix de valeur pour un 6e tour, avec un physique atypique pour la position. Grand et « maigre », il n’en demeure pas moins assez puissant. Les fondamentaux sur protection de passe sont loin d’être parfaits à ce stade, mais le potentiel reste élevé.

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