Nombre de quarterbacks ne se risquent pas aux ateliers du Combine par peur de faire chuter leur côte. Choix logique étant donné que les qualités physiques ne sont pas les plus essentielles lorsqu’il s’agit d’évaluer le potentiel de ces joueurs amenés à diriger toute une escouade peuplée d’athlètes bien supérieurs.
Dernièrement, un lanceur s’est tout de même prêté au jeu du Combine afin de démontrer qu’il était tout de même un athlète plus que sérieux. Il ne s’agit de Justin Herbert, rookie de l’année.
Des mensurations qui plaisent
Avec une taille 1,98m et un poids de 107 kilos, Herbert est doté du physique qu’apprécient les managers et entraîneurs de NFL. Grand et costaud, il a, grâce à ces deux aspects, la capacité à voir le jeu au-dessus des lignes (peuplées de joueurs très grands) et à encaisser les chocs en cas de sack. S’il n’est pas considéré comme un gabarit hors norme pour la NFL, il n’en demeure pas moins que Herbert est tout sauf un homme standard pour le commun des mortels. Presque 2 mètres pour plus de 105 kilos, c’est un « beau bébé ».
Ajoutez à cela ses longs bras de 84 centimètres et ses énormes mains de 25,4 centimètres,idéales pour attraper le ballon ovale, et vous obtenez un mélange de taille et de gabarit qui affole les scouts pour peu que le QI football soit élevé.
Une vitesse intéressante
Au Combine NFL, Herbert a couru le 40 yards en 4,68 secondes. Une marque plus qu’honorable, et qui, même loin de celle des receveurs ou cornerbacks, atteste d’une très bonne vitesse pour un joueur de cette position, qui plus est de ce gabarit. Sa vitesse maximum fut d’ailleurs mesurée à 28,13 km/h.
Lancé à pleine vitesse, il développe tout de même une quantité d’énergie de 3571 joules en cas d’impact. Un choc comparable à une collision avec un cycliste qui pèserait 72kg (vélo et cycliste compris) roulant à 36km/h. De quoi laisser quelques hématomes.
Son accélération est très intéressante puisque son temps de passage aux 10 yards fût de 1 seconde 62, ce qui signifie qu’il est explosif et à même de s’extirper rapidement d’une situation où il serait fermé et en crise de solutions. En ce sens, il peut échapper aux linemen défensifs susceptibles de le sacker puisqu’il accélère vite et peut courir à des vitesses supérieures à la plupart de ces joueurs aux gabarits plus forts.
De la puissance
Herbert dispose d’une puissance du bas du corps qui en fait un athlète remarquable. Ses résultats dans les ateliers de sauts sont de 90 centimètres de détente sèche (sans élan). Certains analystes ont pu reprocher à Russell Wilson d’être petit et de ne pas assez voir le jeu par-dessus les lignes…Or, dans le cas d’Herbert, il peut en cas de besoin (théoriquement bien sûr) « élever » sa tête à 2 mètres 88, afin de lire les jeux.
Son saut horizontal de 3 mètres 12 atteste définitivement de la force de ses membres inférieurs.
Alors qu’une mesure comme l’IMC le déclarerait en surpoids notable, Herbert, qui ne joue pas sur ses qualités athlétiques comme principal argument, rentre dans la catégorie des gens qui ont une détente qui atteint le mètre avec un peu d’élan, marque symbolique et ô combien respectable (la plupart des basketteurs et volleyeurs de bon niveau en sont loin).
Sans oublier sa force
Dernier point, essentiel pour un quarterback, la force de son bras. Herbert n’a pas été jusqu’à se risquer à l’atelier du développé couché à 102 kilos. Pour autant, sur ses exercices de lancers, il a démontré une aptitude à lancer long et profond qui a impressionné. Nombre d’observateurs ont souligné la qualité de l’arc de son ballon sur les lancers profonds, ce qui révèle une grande réserve de force de la chaîne des extenseurs et de l’épaule.
Ainsi, bien que nous ne disposions pas de données chiffrées, outre ses exercices au combine, la saison écoulée a démontré que Justin Herbert fait partie de ces jeunes quarterbacks au « gros bras », et dont le volume d’action sur le terrain est quasi illimité tellement il est en mesure de se déplacer vite, haut, et bien. Ses entraîneurs semblent d’ailleurs satisfaits puisqu’avec lui, les jeux profonds sont légitimes, le ballon pouvant être lancé loin et rester suffisamment longtemps dans les airs afin d’être joués par les receveurs.