La saison 2020 vient de se terminer, et dès le 17 mars prochain, la campagne 2021 ouvrira ses portes. Touchdown Actu en profite donc pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise. A l’honneur, aujourd’hui, les Cincinnati Bengals.
Deuxième année de l’ère Zac Taylor à Cincinnati, et deuxième année dans les abysses pour les tigres de l’Ohio. Les Bengals terminent la saison cinquièmes dans l’ordre de choix à la draft après avoir hérité de la première sélection l’année passée.
Leur bilan de 4 succès, 11 défaites et 1 nul est même flatteur quand on se souvient des deux victoires miraculeuses en semaine 15 et 16 qui ont gonflé le bilan à l’heure où tout était déjà joué. Ces deux succès n’ont eu pour effet que de faire reculer la franchise qui se battait alors pour la troisième place des sélections universitaires.
Car les tigres ont encore durement souffert en 2020. 29e attaque (27e dans les airs, 24e au sol) et 26e défense (19e contre la passe, 29e contre la course) de la ligue, tout était écrit quand Joe Mixon puis Joe Burrow sont tombés sur blessure. Privée de ses deux piliers offensifs, Cincinnati a doucement sombré au fil de la saison, et les deux réactions de fierté de la fin de campagne cachent difficilement les trous béants de l’effectif. La franchise est en rééducation, à l’image du genou de son quarterback.
Les tauliers
- Joe Mixon (RB) 24 ans
- Tyler Boyd (WR) 26 ans
- Jessie Bates (FS) 23 ans
Carlos Dunlap ? Echangé. Geno Atkins ? Sur le banc. A.J. Green ? En partance. Des années Marvin Lewis il ne reste que des cendres et des souvenirs. La nouvelle génération a pris la place, et c’est autour des nouveaux cadres que la franchise va construire.
Joe Mixon est un bon running back, dont le principal défaut est d’être mal entouré et peu aidé par sa ligne. Il a déjà prouvé sa valeur sur le terrain, mais a surtout démontré celle-ci pendant son absence. Perdu sur blessure en semaine 6, Mixon a cruellement manqué à l’attaque tigrée. Sans lui le jeu au sol des Bengals a piétiné tout le reste de la saison. Samaje Perine a montré de bonnes chose en fin de campagne, mais Giovani Bernard a eu bien du mal à assurer la relève.
Si Tyler Boyd a échoué à produire une troisième saison à plus de 1000 yards d’affilée, il a confirmé son statut d’homme de confiance du jeu aérien. Le jeune vétéran a aligné 841 yards pour 4 touchdowns et continue de montrer ses qualités de receveur aux mains sûres et aux tracés qui gagnent des first downs. Le prototype du parfait numéro 2.
Jessie Bates a survécu à la bataille des safeties et a solidifié son poste de free safety pendant que Von Bell prenait celui de strong. Bates termine la campagne avec 109 plaquages pour 15 passes défendues, 3 interceptions et 1 fumble forcé. Dernier rempart de l’escouade défensive, il continue de déployer un gros volume de jeu depuis sa sélection au second tour de la draft 2018.
L’indésirable
A.J. Green (WR) 33 ans ; 18,171 M$
En resignant A.J. Green pour une année, Cincinnati a payé pour voir. Cher, puisqu’en évoluant sous le franchise tag Green était le quatrième receveur le mieux rémunéré de la NFL. Malheureusement, après un an et demi d’absence, le retour de l’enfant prodigue n’a pas été à la hauteur des attentes. Green n’a pas développé d’alchimie avec Joe Burrow, et le jeu de Cincinnati s’est souvent embourbé en insistant pour le trouver. Sans grands résultats. Sur ses 104 cibles, Green n’a capté que 47 réceptions pour 523 yards et 2 touchdowns.
L’âge d’or est fini, il faut tourner la page, d’autant que la relève est assurée avec l’éclosion de Tee Higgins. Le rookie a terminé meilleur receveur de l’équipe, et la connexion avec Burrow a semblé immédiatement naturelle. Avec Boyd en numéro 2, Higgins va récupérer officiellement le poste de numéro 1 et Green devient dispensable. Adieu l’ami, merci pour tout !
A.J. Green (18) (AP Photo/Aaron Doster)
L’homme de l’été
Joe Burrow (QB)
Horreur, malheur, les Bengals ont cassé leur franchise quarterback ! Panique en semaine 11, le premier choix de la draft se tort de douleur au sol après que la défense de Washington lui a fait sauter tous les ligaments du genou. Celui qui était promis au titre de rookie offensif de l’année part illico en chirurgie et laisse son équipe finir la saison sans lui. Terrible nouvelle qui fini d’enterrer les maigres espoirs des Bengals pour 2020, qui reposaient essentiellement sur le jeune quarterback.
Car Joe Burrow faisait jusque-là un début de carrière à la hauteur des espoirs placés en lui. Calme, mobilité, lecture, les qualités promises du rookie étaient bien au rendez-vous. En 10 rencontres Burrow a produit 264 passes réussies pour 2688 yards, 13 touchdowns et 5 interceptions, soit un rating de 89,8.
Nul doute que la rééducation du sophomore sera scrutée de près et que ses progrès feront les espoirs des supporters. Maintenant que Burrow a donné quelques assurances, l’équipe va tout construire autour de lui et va essayer probablement de l’entourer au mieux pendant l’intersaison.
Les principaux free agents
- Shawn Williams (SS) 30 ans ; 5,046 M$ OUT
- John Ross (WR) 27 ans ; 4,279 M$ OUT
- Mackenzie Alexander (CB) 28 ans ; 4 M$ IN
- William Jackson (CB) 29 ans ; 2,426 M$ IN
- Alex Erickson (WR) 29 ans ; 2,340 M$ OUT
Les autres : Kevin Huber (P), Cethan Carter (TE), Brandon Wilson (S), Alex Redmond (OG), Randy Bullock (PK), LeShaun Sims (CB), Josh Bynes (ILB), Christian Covington (DT)
Avec l’arrivée de Von Bell, Shawn Williams a perdu son poste de strong safety titulaire. Relégué dans la rotation, il va probablement être une des premières victimes de l’intersaison.
A l’opposé, ses collègues Mackenzie Alexander et William Jackson devraient faire leur retour en 2021. En provenance de Minneapolis Alexander a bien joué dans le slot pour sa première saison avec les tigres, et Jackson est solide depuis des années pour Cincinnati. A voir si les prix resteront raisonnables.
L’expérience John Ross se finit en sortie de route puisque le speedster n’a jamais eu que quelques fulgurances chez les Bengals. A de trop rares occasions il a su trouver la faiblesse de la défense, mais des soucis de séparation et des mains perfectibles vont sceller son sort dans l’Ohio.
Erickson est un receveur de complément qui joue également sur équipes spéciales. Joueur non drafté, il dispose d’un fort capital sympathie mais souffre de chiffres moyens en relance de coups de pied et voit peu le ballon dans le jeu aérien. Malgré son enthousiasme et son implication, peu de chances qu’il revienne l’an prochain.
Le Top 5 des besoins
- Ligne offensive
- Linebackers
- Ligne défensive
- Tight ends
- Running backs
Depuis les départs d’Andrew Whitworth et Kevin Zeitler, Cincinnati se cherche une ligne offensive. Le besoin de renouvellement est criant depuis des années donc, mais la perte de Joe Burrow a rendu la situation critique. Il faut absolument protéger le quarterback. Avec leur positionnement à la draft, les Bengals sont parmi les favoris pour sélectionner un très gros prospect au poste de tackle offensif, ce qui pourrait être une partie de la solution.
Les deux premiers rideaux défensifs sont également en désespoir. Cincinnati se débat pour trouver une escouade de linebacker efficace depuis longtemps, et le renouvellement de la ligne peine à se mettre en place. Carl Lawson est de loin le meilleur sackeur de l’équipe avec 5,5 réalisations, et les safeties sont une fois encore les meilleurs plaqueurs de l’unité défensive… Les jeunes recrues draftées peinent à produire, et D.J. Reader a été blessé toute la saison. Beaucoup d’efforts restent à faire.
C.J. Uzomah n’a joué que deux matchs avant de se déchirer le tendon d’Achille. Le jeu de passe rapproché a donc échoué à Drew Sample, plutôt connu pour ses qualités au bloc. En a résulté une performance très moyenne à la position de tight end. La franchise devrait penser à offrir une soupape de sécurité fiable à son jeune quarterback.
Dans la même veine, la blessure de Joe Mixon a montré l’incapacité de Giovani Bernard à porter seul le jeu terrestre. Samaje Perine a bien terminé la saison, mais il aura fallu du temps pour l’allumage, et le coureur est en fin de contrat. De la profondeur sur le poste serait la bienvenue.
La cible
Shelby Harris (DL)
Cincinnati dispose d’un peu plus de 45 millions de dollars de marge, ce qui représente environ 25% de sa masse salariale. L’an dernier la franchise avait affiché une activité peu ordinaire sur le marché des agents libres, notamment pour remodeler sa défense. Les faibles résultats de l’équipe vont peut être inciter le management à insister dans cette voie. Des renforts sur la ligne offensive ou en défense sont des objectifs évidents.
Devenu dispensable à Denver, Shelby Harris est un joueur mésestimé dans la ligue. Sélectionné au septième tour, il est un défenseur efficace depuis que son temps de jeu a augmenté en 2017. Sa rapidité et sa gestion des blocs lui donnent de bonnes performances contre la course, mais il est également excellent pour mettre la pression en situation de passe.
Avec le retour de D.J. Reader Cincinnati pourrait aligner un duo crédible et enfin boucher le centre de sa défense. Une meilleure maîtrise de la ligne permettrait de libérer le second rideau et allégerait la pression sur la couverture.
Les autres : Brandon Scherff (OG), Hunter Henry (TE), Joe Thuney (OG), Leonard Williams (DL), Corey Lindley (C), Jonnu Smith (TE), Alejandro Villanueva (OT), Matt Milano (LB)
Le sang neuf
Penei Sewell (OT) Oregon
En l’état actuel du club, Penei Sewell est un rêve pour Cincinnati. La priorité étant d’améliorer la ligne offensive, la possibilité de mettre la main sur le meilleur bloqueur de la cuvée doit être un objectif.
Sewell est un monstre, immense, puissant et rapide, connu pour ses blocs spectaculaires. Son faible nombre d’années passées à l’université fait qu’il manque d’expérience et de technique, pourtant ses qualités lui assurent pratiquement une place dans le top 5 de la prochaine draft. Même bien placés, les Bengals auront sûrement de la concurrence pour le jeune lineman.