Le jeudi c’est MVP ! Au coeur d’un duel qui nous aura tenu en haleine tout au long de la saison face à Patrick Mahomes, Aaron Rodgers semble avoir apporté la touche finale d’une oeuvre qui devrait lui apporter selon toute vraisemblance un troisième titre de MVP. Retour sur une saison conjuguée au presque parfait.
Un départ rempli d’incertitudes
Nous sommes le 23 avril 2020, soir de la dernière draft. Ce jour-là, les Packers créent la surprise en sélectionnant Jordan Love, quarterback, dès le premier tour. Une insulte pour un Aaron Rodgers véritable guide des Packers depuis plus d’une décennie ? Beaucoup le prendront comme ça. Mais pas le principal intéressé qui va s’empresser de répondre sur le terrain. Pourtant, malgré un début d’exercice déjà excellent (300 yards et 3 touchdowns de moyenne par match sur les quatre premières semaines), Aaron Rodgers draine moins d’intérêt de la part des médias que Patrick Mahomes ou Russell Wilson. Le quarterback des Chiefs, vu comme le joueur parfait du moment truste les best of de chaque semaine en faisant briller le casting de rêve qui l’entoure. Dans le même temps, Russell Wilson, joueur le plus chaud de ce début de saison découpe tout sur son passage. La place pour parler d’Aaron Rodgers est donc forcément réduite, le laissant tranquillement avancer en sous marin. Une faible présence médiatique qui va s’aggraver encore dès la cinquième semaine. En effet, sur le terrain de Tampa Bay, le quarterback vétéran va littéralement sombrer les armes à la main au milieu de ses soldats, totalement dominés par des Buccaneers déjà au point. Si dès lors, les interrogations au sujet de Rodgers pleuvent, ce match ne sera finalement qu’une piqure de rappel qui va permettre au leader des Packers d’en faire son unique faux pas de la saison. Et symbole de ce moment charnière de la saison qu’est cette défaite face aux Buccaneers, Aaron Rodgers qui lancera deux interceptions dans ce match n’en lancera plus que trois dans le reste de la saison.
Alors bien sur, ce ne sera pas la seule défaite de Green Bay. Et celle face aux Colts en prolongations après avoir largement mené au score, encore plus que celle face aux Vikings se révèleront rageantes. Mais dans les deux cas, elles ne seront pas réellement imputables à un Aaron Rodgers qui aura tout tenté. Mais elles auront eu au moins le mérite de rappeler à tout le monde et en premier lieu à ses coéquipiers, qu’il ne pourra pas tout faire tout seul.
Une saison historique
Ce serait un euphémisme de dire que la saison d’Aaron Rodgers a été réussie. Le quarterback s’est montré tout simplement exceptionnel dans chaque sphère de son jeu. Meilleure évaluation de la NFL (121,5), son score constitue même la deuxième meilleure évaluation de l’histoire sur une saison. Le leader ? Aaron Rodgers, lors de sa saison MVP en 2011. Il ajoute même à cela, un ratio de 48 touchdowns pour 5 interceptions complètement fou qui lui aura permis de régner sur cette saison. Il réalise cela avec finalement un seul receveur élite, et sans un top 5 tight end. Alors bien sur, sa ligne offensive a réalisé un travail fantastique et le jeu au sol porté par un Aaron Jones ultra régulier lui a enlevé une forte charge de travail. Mais réaliser tout ça avec un éventail de cible finalement assez peu fourni révèle encore plus le niveau exceptionnel qu’il a atteint cette saison.
Autre statistique légèrement anecdotique mais qui vient aussi souligner la saison exceptionnelle du quarterback, les Packers ont réalisé moins de punt cette année que Aaron Rodgers n’a lancé de touchdowns. Cela se passe de commentaire.
Le classement
En l’absence de Patrick Mahomes, Aaron Rodgers n’a pas été le seul joueur à capitaliser sur la situation. Derrière lui, Derrick Henry en a profité pour montrer qu’il n’était pas seulement le meilleur running back de la ligue mais aussi l’un des meilleur joueur de cette ligue. En surpuissance, comme d’habitude pour devenir le huitième joueur de l’histoire à passer les 2000 yards au sol en une saison. Mahomes donc, ainsi que Josh Allen les deux autres joueurs à avoir marqué la course au MVP cette saison sécurisent la troisième et la quatrième place. Une fois n’est pas coutume, un défenseur se fait sa place dans le top 5. Mais pouvait-il en être autrement pour T.J. Watt au vu de la façon dont il a porté toute la défense des Steelers cette saison ?
1- Aaron Rodgers (-) Quarterback – Green Bay Packers (12-3)
16 matchs – 4299 yards à 70,7% – 48 touchdowns, 5 interceptions – 38 courses, 149 yards, 3 touchdowns – 121,5 d’évaluation
2- Derrick Henry (+4) Running Back – Tennessee Titans (11-5)
16 matchs – 378 courses, 2027 yards à 5,4 yards/course, 17 touchdowns – 3 réceptions, 15 yards
3- Patrick Mahomes (-1) Quarterback – Kansas City Chiefs (14-2)
15 matchs – 4740 yards à 66,3% – 38 touchdowns, 6 interceptions – 62 courses, 308 yards, 2 touchdowns – 108,2 d’évaluation
4- Josh Allen (-1) Quarterback – Buffalo Bills (13-3)
16 matchs – 4544 yards à 69,2% – 37 touchdowns, 10 interceptions – 102 courses, 421 yards, 8 touchdowns – 107,2 d’évaluation
5- T.J. Watt (+1) Linebacker – Pittsburgh Steelers (12-4)
16 matchs – 53 plaquages, 15 sacks, 2 fumbles forcés, 7 passes défendues, 1 interception
Mentions spéciales
Russell Wilson (QB, Seahawks) – 4212 yards à 68,8% de passes complétées, 40 touchdowns, 13 interceptions, 105,1 d’évaluation
Ryan Tannehill (QB, Titans) – 3819 yards à 65,5% de passes complétées, 33 touchdowns, 7 interceptions, 106,5 d’évaluation
Tom Brady (QB, Buccaneers) – 4633 yards à 65,7% de passes complétées, 40 touchdowns, 12 interceptions, 102,2 d’évaluation
Tyreek Hill (WR, Chiefs) – 1276 yards à 14,7 yards/ réception, 15 touchdowns, 13 courses, 123 yards, 2 touchdowns
Travis Kelce (TE, Chiefs) – 1416 yards à la réception à 13,5 yards/ réception, 11 touchdowns
Alvin Kamara (RB, Saints) – 932 yards au sol à 5 yards/course, 16 touchdowns – 83 réceptions pour 756 yards, 5 touchdowns
Davante Adams (WR, Packers) – 1374 yards au sol à 11,9 yards/réception, 18 touchdowns
Aaron Donald (DT, Rams) – 45 plaquages, 13,5 sacks, 4 fumbles forcés, 1 passe défendue