Après sept mois d’absence, la NFL est de retour et avec elle votre rendez-vous historique hebdomadaire. Pour la reprise, ce sont les Kansas City Chiefs qui sont à l’honneur.
Sans les Chiefs, la NFL telle qu’on la connait n’existerait peut-être pas. Lamar Hunt, leur premier propriétaire, est l’homme qui a crée l’AFL, la ligue qui va ensuite fusionner avec la NFL. Un rapprochement qui permis la création du Super Bowl, le match de fin d’année entre le champion de chaque ligue. Hunt a même laissé son nom au trophée remis au vainqueur de la conférence AFC.
Habitués aux succès dans leurs premières années, les Chiefs ont fini par descendre dans le ventre mou de la NFL. Des reconstructions qui pourraient finir par porter leurs fruits en 2012.
Pro Football Hall of Famers : Lamar Hunt (fondateur, 1960-2006), Bobby Bell (LB, 1963-1974), Willie Lanier (LB, 1967-1977), Len Dawson (QB, 1965-1973), Buck Buchanan (1963-1975), Jan Stenerud (K, 1967-1979), Hank Stram (head-coach, 1960-1974), Emmith Thomas (CB, 1966-1978) et Derrick Thomas (LB, 1989-1999).
Numéros retirés : Jan Stenerud #3, Len Dawson #16, Emmith Thomas #18, Abner Haynes (RB) #28, Ston Johnson (RB) #33, Mack Lee Hill (RB) #36, Derrick Thomas #58, Willie Lanier #63, Bobby Bell #78, Buck Buchanan #86.
Histoire : En 1959, un jeune homme d’à peine 26 ans cherche désespérément à acquérir une franchise NFL : sans succès. Qu’à cela ne tienne, il décide de mettre sur pied sa propre ligue, l’AFL, et y établi sa propre équipe : les Dallas Texans. Cet homme, c’est Lamar Hunt, l’une des figures les plus importantes du sport aux Etats-Unis.
Dès 1962, les Texans remportent le championnat AFL sur une courte victoire 20 à 17 face aux Houston Oilers (futurs Tennessee Titans) au terme d’une finale d’une durée effective de 77 minutes, du jamais vu à l’époque. Très vite, Hunt prend conscience de la difficulté d’exister dans l’ombre des Cowboys à Dallas et déménage son équipe à Kansas City en 1963. Les Texans deviennent les Chiefs, comme un hommage au maire de la ville : Roe « The Chief » Bartle.
Finalistes du premier Super Bowl
En 1966, l’équipe récupère le titre de champions AFL et se qualifie pour la première édition du Super Bowl, sobrement intitulé « AFL-NFL World Championship Game » à l’époque. Ils deviennent ainsi les premiers représentants de l’AFC au Super Bowl mais s’inclinent 35 à 10 face aux Green Bay Packers.
Deux ans plus tard, les Chiefs produisent une des meilleures défenses de leur jeune histoire et qualifient six des leurs à l’AFL All-Star Game (l’équivalent du Pro-Bowl) : les linebackers Bobby Bell, Willie Lanier et Jim Lynch, les defensive backs Johnny Robinson et Emmitt Thomas ainsi que le defensive tackle Buck Buchanan. Avec une moyenne de 12 points encaissés par match et un total sur la saison de 170 points concédés, les Chiefs dominent le Super Bowl IV en 1969 par 23 à 7 contre des Minnesota Vikings dont la victoire était annoncée par les bookmakers depuis plusieurs jours.
En 1970, la fusion des deux ligues entraîne une réorganisation des structures de la NFL : les Chiefs intègrent l’AFC Ouest, composé des Broncos, Chargers et Raiders. Le succès est au rendez-vous et l’équipe se qualifie en finale de conférence AFC en 1971. Au terme d’un match d’une durée-record (pour l’époque) de 88 minutes, ce sont les Dolphins qui valident leurs tickets pour le Super Bowl sur un coup de pied transformé de 37 yards. Score final : 27-24.
Composé de 11 joueurs sélectionnés au Pro-Bowl en 1971 (RB Ed Podolak, LB Jim Lynch, G Ed Budde, T Jim Tyrer, DT Curley Culp et P Jerrel Wilson) dont 5 futurs Hall of Famers (WR Otis Taylor, LB Bobby Bell et Willie Lanier, DT Buck Buchanan et K Jan Stenerud), cet effectif est vu encore aujourd’hui comme le meilleur de l’histoire de la franchise.
Le rendement des Chiefs se dégrade d’années en années à partir de 1972 et Hank Stram, le seul head coach que Kansas City ait connu en 14 ans d’existence, est bientôt remercié. Les Chiefs eux, ne reviendront sur le devant de la scène qu’à compter de 1989 et la nomination de Marty Schottenheimer au poste d’entraîneur-chef.
La maison de retraite de Joe Montana
Fidèle à lui-même, Schottenheimer construit l’équipe autour d’un jeu de course fort, animé par une ligne offensive jeune (C Tim Grunhard, T Dave Szott et G Will Shields) et par le vétéran RB Marcus Allen. Si la formule « course et défense » prend en saison régulière et qualifie les Chiefs en playoff’s de 1991 à 1997, elle ne leur permet jamais de s’y imposer. C’est logiquement avec Joe Montana aux commandes qu’ils iront le plus loin, atteignant la finale de conférence AFC pour une défaite 30 à 13 aux mains des Buffalo Bills. L’équipe se sépare de Schottenheimer en 1999 et c’est l’ancien entraîneur des Saint-Louis Rams et architecte du « Greatest Show on Turf », Dick Vermeil, qui prend les rênes à partir de 2001.
L’équipe se construit autour d’un noyau de vétérans venus de l’extérieur (QB Trent Green, RB Priest Holmes, G Brian Waters, T Willie Roaf) et d’une poignée de jeunes joueurs formés en interne (TE Tony Gonzalez, RB Larry Johnson) qui constitue bientôt une attaque ultra-dominante. C’est ainsi que les Chiefs inscrivent en 2002 un total de 467 points puis de 484 en 2003, soit une moyenne de 30 points/match sur 2 saisons. La défense étant aussi faible que l’attaque est forte, les Chiefs ne se qualifient en playoff qu’en 2003 et 2006 pour deux défaites contre les Indianapolis Colts (38-31 et 23-8).
Depuis, les Chiefs ont entamé un long processus de reconstruction. Les bilans catastrophiques de 2007, 2008 et 2009 ont entraîné la sélection d’un certain nombre de joueurs talentueux (WR Dwayne Bowe, RB Jamaal Charles, CB’s Brandon Flowers et Brandon Carr), qui forme la fine-fleur de la nouvelle génération à Kansas City. Après une saison encourageante en 2010 et malgré une petite rechute en 2011, les Chiefs pourraient être une des surprises de la saison 2012.
La petite anecdote : En 1989, Marty Schottenheimer devient le septième head-coach de l’histoire des Chiefs. Réputé pour son approche ultra-conservatrice, il a donné son nom à une philosophie de jeu : la Marty Ball, qui consiste grossièrement à s’appuyer sur une défense solide et un jeu au sol dominant. Une philosophie aussi connu sous le nom de R2P2 (diminutif de « Run, Run, Pass, Punt ») comme un hommage au célèbre droïde de la saga Star Wars.