[Preview 2020] Washington Football Team : on efface tout et on recommence

Enfermé dans une spirale négative depuis trop longtemps, Washington veut prendre un nouveau départ en 2020.

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Tout a changé dans la capitale fédérale durant l’intersaison. Le coach, le staff, le président, de nombreux titulaires et surtout l’identité. Confronté à une pression populaire de plus en plus forte en raison notamment des mouvements de protestations civiques de printemps, Dan Snyder le propriétaire a fini par céder. Les Redskins ne sont plus. La franchise a fait disparaitre son nom et son logo.

Une nouvelle ère commence, et Ron Rivera l’ancien coach de Carolina en sera le visage. Le processus de mutation est donc en marche, mais que ce soit sur le terrain ou en dehors, le chantier est colossal.

La saison dernière : 3 victoires -13 défaites, dernier de la NFC Est

Mouvement à l’intersaison

La mue a commencé de manière précoce à Washington. En octobre dernier, en plein coeur de la saison, l’entraineur en chef Jay Gruden, à la tête de l’équipe depuis 2014, était débarqué. Fin décembre, c’est au tour de Bruce Allen, président de la franchise, et faisant également office de manager général, d’être remercié après 10 ans de services. Pour les remplacer et cumuler les deux postes, l’équipe a choisi Ron Rivera. Après 9 saisons chez les Panthers, dont le point culminant a été une apparition au Super Bowl 50, le technicien de 58 ans a décidé de relever le challenge de ramener l’équipe vers son glorieux passé.

Rivera amène avec lui l’ancien head coach des Raiders, Jack Del Rio qui sera coordinateur défensif. Son ancien coach des quarterback à Carolina, Scott Turner, sera son coordinateur offensif. Turner n’est pas le seul membre de l’ancien staff de Rivera à l’avoir suivi dans la capitale. Jim Hostler (coach des receveurs), Pete Hoener (coach des tights end), John Matsko (coach de la ligne offensive), Sam Mills III (coach de ligne défensive), Steve Russ (coach des linebackers) ont tous intégré un nouveau coaching staff de Washington largement teinté des couleurs des Panthers.

Côté joueurs, aucune signature majeure, mais plusieurs acquisitions qui pourraient apporter leur pierre à l’édifice. En défense, le retour de Kendall Fuller, drafté en 2016 par la franchise puis envoyé aux Chiefs dans un échange en 2018, compensera le départ d’un Josh Norman qui n’a jamais pu retrouver son niveau de sa période aux Panthers. Ronald Darby, habitué aux joutes de la NFC Est, devra d’abord essayer de rester en forme pour espérer pouvoir contribuer à la réussite de son équipe. Le vétéran All Pro Thomas Davis suit lui aussi son coach pour apporter son expérience au front seven. Le plus gros ajout devrait être le rookie Chase Young.  L’ancien pass rusher d’Ohio State sélectionné avec le 2nd choix de la dernière draft a tout du phénomène et pourrait devenir une véritable machine à aplatir le quarterback adverse.

De l’autre côté du ballon, Case Keenum parti aux Browns sera remplacé par un autre transfuge venu de Carolina, Kyle Allen. Titulaire en 2019 avec les Panthers suite à la blessure de Cam Newton, il connait Rivera et ses plans de jeu. Le jeune lanceur pourrait postuler pour le poste de titulaire face à Dwayne Haskins. Après une année de grève, Trent Williams a finalement eu gain de cause et a pu quitter la capitale pour la Californie et les 49ers. Pour le remplacer, Washington aura notamment le choix entre le rookie du 4e tour Saahdiq Charles ou la recrue Cornelius Lucas. Le tag de Brandon Schreff permet à la équipe de garder le meilleur élément de la ligne offensive. Les running backs Peyton Barber et JD McKissic viennent étoffer une escouade déjà largement pourvu avec notamment Adrian Peterson et Bryce Love, mais sans Derrius Guice, coupé après des accusations de violences domestiques. Après avoir eu la main heureuse en 2019 avec la sélection de Terry McLaurin, l’équipe espérera la même réussite des rookies Antonio Gibson et Antonio Gandy-Golden.

Arrivées notables : Kyle Allen (QB), Peyton Barber (RB), J.D. McKissic (RB), Cody Latimer (WR), Richard Rodgers (TE), Wes Schweitzer (G), Cornelius Lucas (OT), Thomas Davis (LB), Kevin Pierre-Louis (LB), Ronald Darby (CB), Kendall Fuller (CB), Sean Davis (S)
Re-signatures : Brandon Schreff (G), Jon Bostick (LB), Nate Orchard (DE)
Draft : Chase Young (DE), Antonio Gibson (WR), Saahdiq Charles (OT), Antonio Gandy-Golden (WR), Keith Ismael (C), Khaleke Hudson (LB), Kamren Curl (S), James Smith-Williams (Edge)
Pertes notables : Case Keenum (QB), Chris Thompson (RB), Paul Richardson (WR), Jordan Reed (TE), Trent Williams (OT), Ereck Flowers (G), Quinton Dunbar (CB), Josh Norman (CB)
Ils renoncent à la saison à cause de la COVID-19 : Caleb Brantley (DE), Josh Harvey-Clemons (LB)

Le(s) point(s) fort(s)

Avec une compilation de joueurs du premier tour de draft, la ligne défensive a tout pour être ultra dominante sur le papier. A l’image de ce qu’ont fait les 49ers en 2019, Ron Rivera et son coordinateur défensif Jack Del Rio voudront compter sur une pression extrême du premier rideau pour mener leur défense vers les sommets.

Déjà solide l’an dernier, l’alignement va voir le renfort du phénomène Chase Young, 2e choix général de la dernière draft. Auteur de 28,5 sacks en trois saisons NCAA dont deux comme titulaire, l’ancien Buckeye pourrait vite être une arme létale pour son équipe. Son association avec le prometteur Montez Sweat (7 sacks en 2019) et l’expérimenté Ryan Kerrigan (5,5 sacks) a de quoi donner des sueurs froides aux lignes offensives adverses. Les deux anciens d’Alabama Daron Payne et Jonathan Allen donneront le change au coeur de la ligne, accompagnés du solide Matt Ioannidis (8,5 sacks). Ce trio d’hommes forts est l’une des rares satisfactions de l’équipe depuis plusieurs saisons.

La rotation promet d’être redoutable, et la ligne de Washington pourrait vite devenir une des plus intimidante de la ligue.

Le(s) point(s) faible(s)

Cancre de la NFL au niveau offensif, Washington s’est classé dernier au nombre de points marqués (16,6 points/match), et avant dernier au nombre de yards (274,7y/match). Sur le papier, l’effectif est plutôt léger. Pourtant, on ne peut pas dire que la franchise ait axé son recrutement sur l’attaque durant l’intersaison. A l’exception de Terry McLaurin, aucune individualité ne se détache. L’éternel Adrian Peterson a encore de beaux restes mais ne peut plus porter son équipe. Souvent plombés par les blessures à répétition, les playmakers manquent à tous les postes.

La ligne offensive est le symbole de cette attaque défaillante. Malmené, bousculé, le lanceur de Washington a été mis au sol 50 fois lors du dernier exercice. Un des cinq plus mauvais total de la ligue. Pire, la ligne a semblé totalement laissé tomber son quarterback. La scène où Dwayne Haskins sollicite ses linemens pour savoir comment il peut les aider dans l’indifférence absolue de ces derniers est restée dans les mémoires.

Trent Williams, absent l’an dernier en raison d’un conflit avec ses dirigeant, est désormais parti, le côté gauche de la ligne sera donc la grande inconnue cette saison. Rivera devra choisir entre un rookie, Saahdiq Charles, un joueur de troisième année qui doit prouver sa valeur, Geron Christian, et un joueur surtout habitué à jouer les doublures, Cornelius Lucas.

Évidemment, les performances de cette ligne influeront aussi grandement sur l’efficacité du jeu au sol. 22e dans le secteur l’an dernier, Washington se reposera encore sur les épaules du vétéran Adrian Peterson, qui a aura réussi à durer plus longtemps dans la capitale que Derrius Guice, censé être un moment l’avenir de la franchise sur le poste. Pas franchement un bon signe.

Facteur(s) X

Le poste de quarterback est un point d’interrogation géant dans la capitale. Qui commencera la saison ? Qui la finira ? Dwayne Haskins (7 TDs, 7 int en 9 matchs) n’a pas vraiment convaincu en 2019. Malgré quelques coups, le jeune lanceur a surtout semblé manquer de leadership et de constance. L’arrivée de Kyle Allen (17 TDs, 16 int en 13 matchs) dans un échange n’est d’ailleurs pas innocente. Le joueur était le titulaire de Rivera l’an dernier à Carolina et le coach a déjà vanté ses qualités et ses connaissances du système. Et puisque qu’un match à deux n’était pas suffisant, voilà qu’Alex Smith semble être sur le retour. L’ancien titulaire a reçu le feu vert de l’équipe chirurgicale pour une reprise complète de l’activité footballistique.

Mais pour avoir des ambitions en 2020, Washington devra rapidement trouver la bonne solution. Haskins a montré un certain potentiel à l’université, mais il va falloir qu’il s’affirme et confirme très vite. Son rendement devra augmenter et il devra surtout assumer pleinement le rôle. Si le nouveau staff arrive à exploiter le potentiel de l’ancien 1er tour de draft, l’équipe pourrait vite passer un cap.

Le joueur à suivre : Terry McLaurin

Véritable révélation de l’exercice 2019 du côté de Washington, Terry McLaurin a été la seule lumière dans la nuit de la capitale. Auteur de 58 réceptions pour 919 yards et 7 touchdowns, l’ancien receveur d’Ohio State a impressionné par sa rapidité et sa capacité à réaliser des gros gains.

Cette saison, le joueur sera attendu par ses adversaires, et son statut de receveur numéro 1 lui confèrera de plus rudes oppositions que pour ses débuts. Il va devoir confirmer. Au vu de l’escouade autour lui, de sa capacité à avaler les yards découleront les performances offensives aériennes de son équipe. Mais tout indique que le joueur pourrait être le moteur des bourgogne et or et devenir le meilleur ami de son quarterback, quel qu’il soit.

Calendrier

Eagles, @Cardinals, @Browns, Ravens, Rams, @Giants, Cowboys, Bye, Giants, @Lions, Bengals, @Cowboys, @Steelers, @49ers, Seahawks, Panthers, @Eagles

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En résumé

Année de transition par excellence, il ne faudra pas attendre monts et merveilles de la Washington Football Team millésime 2020. Il reste encore beaucoup de trous dans l’effectif, notamment du côté offensif où l’équipe manque de talents mais surtout de certitudes.

Dans une division qui compte deux prétendants et avec un calendrier qui s’annonce chargé avec des confrontations contre la NFC ouest et l’AFC nord, les espoirs de bilan positif sont assez minces. Les motifs de satisfaction viendront de la consolidation des points forts et de pouvoir faire enfin un pas en avant dans cette longue reconstruction.

Le pronostic : 5 victoires – 11 défaites

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