Notes de la draft – AFC Ouest : le champion et les prétendants

Les Chargers ont leur quarterback du futur, les Raiders veulent rivaliser en vitesse avec les Chiefs et les Broncos entourent Drew Lock.

L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations, dans l’ordre de qualité : félicitations, compliments, encouragements, passable, redoublement.

Les Chiefs de Kansas City sont les champions en titre et ils ont dominé en 2019 avec beaucoup de vitesse en attaque. Alors, les Broncos ont ajouté les receveurs Jerry Jeudy et KJ Hamler, les Raiders eux ont sélectionnés Henry Ruggs. Coté Chargers, on regarde vers l’avenir avec la venue du quarterback Justin Herbert.

Denver Broncos : félicitations

15- Jerry Jeudy (WR), 46- KJ Hamler (WR), 77- Michael Ojemudia (CB), 83- Lloyd Cushenberry (C), 95- McTelvin Agim (DT), 118- Albert Okwuegbunam (TE), 178- Justin Strnad (LB), 181- Netane Muti (G), 252- Tyrie Cleveland (WR), 254- Derrek Tuszka (OLB).

Avant le premier tour de la draft, les fans des Broncos avaient le mince espoir qu’un des trois meilleurs receveurs soit disponible avec leur choix 15. En fait, deux d’entre-eux l’étaient encore. Maitre du slot avec sa fluidité, la précision de ses tracés et sa vitesse, Jerry Jeudy vient renforcer de façon complémentaire Courtland Sutton. Drew lock pourra faire sauter les cadenas adverses avec ce duo.

Duo ? Non trio : le très rapide KJ Hamler vient compléter l’escouade de receveurs. Et alors qu’ils ont utilisé un choix du 1e tour 2019 sur Noah Fant (562 yards et 3 touchdowns), les Broncos ajoutent un autre tight-end, le grand et athlétique « Albert O » qui pour ne rien gâcher jouait avec Drew Lock à l’université de Missouri. La vitesse des Chiefs inspirent forcément les rivaux de division et les Broncos ont voulu y répondre, y compris au poste de tight-end : Noah Fant et Albert Okwuegbunam ont couru leurs 40 yards respectifs en 4,50 et 4,49 secondes !

La ligne offensive se devait d’être améliorée également et alors que les observateurs attendaient davantage la sélection d’un tackle offensif, ce sont deux renforts intérieurs qui sont choisis : le centre champion universitaire Lloyd Cushenberry et le très costaud Netane Muti (44 développé-couchés lors du NFL Combine). La défense elle voit arriver un joueur par ligne et une potentielle bonne surprise : venant d’un niveau universitaire inférieur, le pass rusher Derrek Tuszka et ses faux-airs de Clay Matthews (ex-Packers) a prit la lumière lors du NFL Combine. Nul doute qu’avec un entraineur connaissant une chose ou deux en défense, il devrait progresser.

Une draft faite pour entourer au mieux le quarterback Drew Lock dans sa seconde année et enrichir son cahier de jeu : en 2019, les passes pour un gain de 40 yards ou plus ont été 80% plus nombreuses pour les Chiefs que pour les Broncos. À Jerry Jeudy désormais de faire danser les adversaires comme il l’a fait avec Roger Goodell.

Las Vegas Raiders : encouragements

12- Henry Ruggs (WR), 19- Damon Arnette (CB), 80- Lynn Bowden (RB/WR), 81- Bryan Edwards (WR), 100- Tanner Muse (S/LB), 109- John Simpson (G), 139- Amik Robertson (CB)

Alors que les Raiders avaient surtout des besoins en défense, la draft 2020 concoctée par le manager Mike Mayock recèle de beaucoup de talents offensifs. Inspiré par le succès des Chiefs dans leur division, les Raiders ajoutent de la vitesse à leur corps de receveurs : Henry Ruggs va vite (4,27 sur 40 yards), gagne des yards après réception (56% de ses gains le sont après réception) et il possède des mains sures (2 ballons relâchés pour 98 réceptions en carrière). Bryan Edwards est le parfait complément de Ruggs puisqu’il est grand et costaud (1m89 pour 96 kilos) et s’est montré très prolifique avec South Carolina : 3045 yards et 22 touchdowns en quatre saisons. Comment nommer le poste de Lynn Bowden ? Receveur en 2017 et 2018, il est devenu le quarterback de Kentucky en 2019 : un quarterback qui lance peu et court beaucoup (1468 yards et 13 touchdowns au sol). Il sera une « arme offensive » utilisé dans le cahier de jeu pour brouiller les pistes et perturber les défenses adverses.

En défense, Damon Arnette, dans l’ombre de Denzel Ward (Browns) puis de Jeffrey Okudah (Lions), a été titulaire et a un niveau constant depuis trois saisons dans un des programmes de football les plus performants de NCAA. Il était plutôt attendu au second tour mais la tenacité de son jeu et de son caractère ont semble t’il séduit le staff des Raiders. Le plus petit Amik Robertson vient compléter l’escouade et jouera sans doute dans le slot en raison de son gabarit (1m74 pour 85 kilos), il y fera parler ses compétences au marquage : 12 passes défendues en 2018, 16 en 2019. 14 interceptions en trois saisons !

Mike Mayock ne sait faire une draft sans sélectionner du coté de l’université de Clemson. 3 joueurs en 2019 et deux en 2020 : le massif lineman offensif John Simpson et le capitaine de défense Tanner Muse. Si ce dernier jouait safety avec Clemson, il est un joueur pouvant tenir un rôle hybride suivant les besoins et aider aussi l’escouade de linebackers. Sa vitesse et sa ténacité seront aussi des atouts précieux en équipe spéciale : au téléphone juste avant l’officialisation de sa sélection, l’entraineur Jon Gruden lui assure qu’il compte sur lui pour devenir le capitaine de l’équipe spéciale.

L’attaque, la défense et quoi ? Les équipes spéciales sont totalement négligés par les médias hormis lorsqu’il s’agit de moquer les ratés des botteurs et pourtant, de quoi parlons-nous ? Le football Américain est un sport de gagne-terrain et savoir retourner les coups de pied et les défendre peut faire une grande différence. En analysant 22 points, allant de la couverture de punts à la position moyenne de départ des adversaires, Rick Gosselin de SportsIllustrated a pu établir un classement des équipes spéciales NFL en 2019 : les Raiders y sont classés 25e, loin derrière les Chiefs en 6e position (Saints 1e, Bucs 32e). Alors, Tanner Muse : de quoi apporter des plaquages, des blocs et un brin d’Hysteria lors des coups d’envois.

Comme en 2019, les Raiders ont drafté avant tout en considérant les besoins de l’équipe et en privilégiant des joueurs aux caractères fiables. Choix payants ?

https://twitter.com/RaiderNationBOS/status/1253893961485344768?s=20

Los Angeles Chargers : encouragements

6- Justin Herbert (QB), 23- Kenneth Murray (LB), 112- Joshua Kelley (UCLA), 151- Joe Reed (WR), 186- Alohi Gilman (S), 220- KJ Hill (WR)

Anthony Lynn a publiquement déclaré sa confiance en Tyrod Taylor, ça tombe bien Justin Herbert aura sans doute besoin d’ajustements, plus encore avec une pré-saison sans doute écourtée. Son bras très puissant, sa capacité à gagner des yards à la course et son intelligence représentent déjà une base solide sur laquelle investir un choix numéro 6. Pour monter de 37 à 23, les Chargers ont du donner leur choix du 3e tour aux Patriots (71). Avec, le rapide linebacker Kenneth Murray vient renforcer une escouade en mal de talents : un total de 118 plaquages manqués par les Chargers, seules 6 équipes font moins bien en 2019. Ses 257 plaquages lors de ses deux dernières saisons avec Oklahoma semblent répondre à ce besoin.

Le puissant coureur Joshua Kelley vient pour remplacer Melvin Gordon, son jeu physique en parfait complément de celui d’Austin Ekeler et ses capacités dans le jeu de passe. Alors que l’unité de receveurs n’était sans doute pas une faiblesse avec la présence de Keenan Allen et Mike Williams, les Chargers ont néanmoins décider d’en ajouter deux : Joe Reed et KJ Hill. Joe Reed et son physique de running-back sera dans un premier temps un acteur sur équipe spéciale mais quel acteur : 3000 yards en retour d’engagement en quatre saisons ! 5 touchdowns. KJ Hill lui est un receveur technique dont la force principale est la précision de ses tracés. Qualité utile quand Justin Herbert sera lancé dans le grand bain. Entre la sélection de ces deux receveurs, Alohi Gilman est un safety dur au mal qui viendra apporter son jeu physique aux cotés de son ancien coéquipier, le linebacker Drue Tranquill.

Cette cuvée 2020 sera réussie ou non, en fonction du développement du quarterback Justin Herbert : réponse dans un an ou deux.

Kansas City Chiefs : encouragements

32- Clyde Edwards-Helaire (RB), 63- Willie Gay (LB), 96- Lucas Niang (OT), 138- L’Jarius Sneed (CB), 177- Michael Danna (DE), 237- Thakarius « BoPete » Keyes (CB)

Un coureur avec le dernier choix du premier tour était envisagé pour les Chiefs. Mais ce n’est pas le running-back qui était attendu. Champion avec LSU, sa capacité dans le jeu de passes (69 réceptions en carrière) et la fraicheur supposée de ses jambes, car utilisé dans un comité avec LSU, lui ont sans doute donné l’avantage aux yeux des Chiefs. Un champion universitaire rejoint le champion NFL, quoi de plus logique ? Si l’attaque des Chiefs a beaucoup de vitesse, sa défense en manquait : défaut corrigé avec les sélections des très rapides Willie Gay (4,46 sur 40 yards) et L’Jarius Sneed (4,37).

Lucas Niang jouait tackle droit avec l’université de Texas Christian, le genre massif et puissant pour le jeu de course. Avec la présence d’un des meilleurs tackles droit de la ligue, Mitchell Schwartz, il devrait apporter de la profondeur en cas de blessure d’un titulaire et être essayé en tant que guard. À noter que s’il est né à New York, ses deux parents sont eux nés en France et il parle couramment notre langue. De quoi converser avec Laurent Duvernay-Tardif et faire des Chiefs l’équipe la plus francophone de NFL. Michael Danna est un defensive-end manquant d’un peu de gabarit pour la NFL mais son moteur en fait un pari à tenter en fin de draft, tout comme le physique cornerback Thakarius Keyes surnommé BoPete par sa grand-mère (il y tient).

Une draft solide des Chiefs avec un coureur réclamé par Patrick Mahomes et de la vitesse en défense.

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