Après vous avoir présenté l’historique du Scouting Combine et son évolution, voici un point sur ce qui va se passer à Indianapolis à partir de ce mercredi.
Comme chaque année, le NFL Scouting Combine 2012 se prépare à accueillir près de 335 athlètes pour le triple d’officiels mandatés par les trente-deux équipes de la ligue. Aux côtés des entraîneurs et dénicheurs de talents, certains propriétaires feront le déplacement au Lucas Oil Stadium, accompagné d’une cohorte de cadres exécutifs. Cette année, l’évènement accueillera un total de onze groupes, chacun retenus sur trois jours et correspondant à un secteur de jeu (ligne défensive, offensive, équipe spéciale) ou à un poste précis (tight-ends, linebackers, etc).
Le calendrier 2012 du Combine précise l’ordre des évènements pour tous : pré-examens médicaux (dont le « Cybex Test ») le premier jour, mesures, visite médicale, tests psychologiques et intellectuels (« Wonderlic Cognitive Test ») les deuxième et troisième jour puis évaluations physiques le quatrième. Les entrevues professionnelles ne sont permises que lors des trois premiers jours et agrémentées d’un créneau horaire obligatoire accordé aux médias lors du troisième. Pour rappel, chaque équipe a le loisir de s’entretenir avec un maximum de 60 joueurs, entretien d’une durée maximale de 15 minutes.
Après plusieurs années d’évolution, le système s’est arrêté à un total de huit épreuves physiques : course sur 40 yards, détente verticale, broad jump (saut en longueur sans élan), développé-couché, navette courte (20 yards), longue (60 yards), pivot sur 3 cônes et exercices de position. Aucun de ces exercices n’est obligatoire et certains groupes sont exempts d’une partie des tests. Ne vous étonnez donc pas si Robert Griffin III ne lance pas lors du Combine, ni ne participe aux épreuves de développé-couché, passeurs et receveurs en étant dispensés.
– Course sur 40 yards (record: 4 secondes et 24 centièmes, co-détenu depuis 2000 par Rondel Melendez et depuis 2008 par Chris Johnson)
Épreuve-reine du Combine, il s’agit d’une course chronométrée sur une distance de quarante yards avec départ en position trois points (une main au sol, la seconde au niveau des hanches). L’objectif ici est d’évaluer l’accélération et la vitesse des joueurs sur dix, vingts et quarante yards (distance théorique parcourue lors d’une couverture de punt).
– Développé-couché (49 répétitions, détenu depuis 2011 par Stephen Paea)
Ici, il s’agit de soulever 102 kg (225 pounds) de fonte à répétition. Un exercice qui permet d’évaluer la force et l’endurance d’un athlète, le temps passé en salle de conditionnement physique ainsi que, selon les analystes, l’éthique du sujet.
– Détente verticale (46 pouces, détenu depuis 2005 par Gerald Sensabaugh)
Pour mesurer la puissance et l’explosivité de la partie inférieure du corps d’un prospect, la NFL utilise un appareil appelé « Vertec », composé d’une barre sur laquelle est fixée une multitude de bandes de plastiques amovibles, chacune séparée d’un demi-pouce. L’objectif ici est d’en rabattre un maximum lors du saut. La détente verticale est la distance qui sépare la hauteur à laquelle se trouve la base de l’appareil – correspondant à l’extrémité, bras tendu, des doigts du sujet – et la bande la plus élevé rabattue par celui-ci lors du saut.
– Saut en longueur sans élan (11 pieds et 5 pouces, détenu depuis 2005 par Scott Starks)
Depuis une position d’équilibre et sans élan, le joueur doit réaliser le saut plus long sans chuter au moment de la réception. La distance couverte est mesurée à l’atterrissage, depuis l’arrière du talon. Un exercice qui évalue l’explosivité des jambes du sujet et sa faculté à générer suffisamment de force pour maintenir son équilibre. Un exercice fondamental pour les joueurs de lignes, linebackers et running-backs.
– 3 cones-drill (6,42 secondes, détenu depuis 2011 par Jeff Maehl)
Trois cônes sont disposés sous la forme d’un L, le premier (« A ») faisant office de point de départ. Depuis une position trois points, l’athlète accélère jusqu’à atteindre le second cône (« B »), plie les genoux et touche le sol de la main droite. Puis, il effectue le trajet inverse. A proximité du cône « A », il plie de nouveau les genoux, touche le sol de la main droite et retourne au cône « B » qu’il contourne par l’extérieur pour mieux se précipiter jusqu’à au troisième cône (« C ») par l’intérieur. Pour clôturer l’exercice, le joueur doit ensuite contourner les cônes C et B par l’extérieur puis rejoindre le cône A à pleine vitesse. Une épreuve complexe qui permet d’évaluer la capacité d’un joueur à changer de direction et son contrôle corporel.
– Shuttle-drill (3,73 secondes détenu depuis 2011 par Kevin Kasper)
Cette fois les cônes sont alignés. Il y en à trois. Sur une distance de 20 yards, ils sont écartés de 5 yards chacun. Le joueur part de celui du milieu, en position trois points. Il coure 5 yards dans la direction de son choix (généralement vers la droite), touche la ligne, coure 10 yards jusqu’au plot le plus éloigné, touche une nouvelle fois la ligne et coure 5 yards supplémentaires juqu’au plot central. Pour la navette de 60 yards, le joueur parcourt 10 yards, 20 yards puis 10 yards. Sur 20 yards, l’exercice permet d’évaluer le contrôle latéral d’un joueur ainsi que sa faculté à changer de direction. Son homologue sur 60 yards est davantage un test d’endurance et de condition physique.
– Épreuves spécifiques
Ici, chaque groupe réalise diverses épreuves en fonction du poste occupé. Le but est d’évaluer la capacité d’un joueur à réaliser des actions spécifiques. Les quarterbacks lancent, les coureurs courent, les receveurs captent des passes… Au-delà du résultat, ce sont aussi les aptitudes physiques et le mouvement des corps qui sont analysés. Ainsi, un quarterback qui ne trouve pas ses cibles n’est pas forcément désavantagé à condition d’avoir démontré une mécanique parfaite, du jeu de jambe au mouvement de tir.
Au début des années ’90, la préparation des prospects au Combine était assuré par les éducateurs sportifs des diverses universités. Néanmoins, avec la prolifération des centres de performances à travers le pays, les agents n’hésitent plus à financer un entraînement professionnel à leurs poulains pour leur assurer une sélection haut-placée et un salaire « décent ». Une pratique qui explique le nombre de records établis lors de la dernière décennie.