Jacob Eason – Quarterback – 22 ans – Junior – Washington
Taille : 1m98
Poids : 102 kg
Position estimée dans la draft : 2e – 3e tour
Stats 2019 : 13 matchs, 260/405, 64,2 % de passes complétées, 3132 yards, 23 touchdowns, 8 interceptions + 46 courses, -69 yards, 1 touchdown.
Comparaison NFL : Carson Palmer, Joe Flacco.
Points forts
– Anticipation des tracés
– Force du bras
– Présence dans la poche
La force de son bras canon caractérise vraiment Jacob Eason dans cette classe de quarterback. Sa capacité à envoyer le ballon vers le fond du terrain et le faire rentrer dans des fenêtres très étroites est assez bluffante. Il anticipe les tracés de ses receveurs et lance avec confiance dans des zones où ils sont censés arriver.
Plus à l’aise derrière sa ligne avec son gabarit massif, c’est un bon pocket passeur traditionnel qui peut performer dans la ligue à condition d’avoir du temps pour lancer. Un game manager qui sait prendre soin de la balle avec ses mains larges. Il possède une mentalité gunslinger, prêt à dégainer à tout moment, mais ne va pas impressionner par sa mobilité. L’ancien de Washington s’apparente plus au style des années 1990-2000 dans le jeu, avec les mensurations prototypiques d’un joueur moderne pour son poste.
Produit brut, il n’a pas encore atteint tout son potentiel, et cela dépendra avant tout de son implication au travail. Pour cela, il lui faudra du temps et de l’apprentissage. Mais s’il tombe dans une équipe avec un vétéran établi et un système qui donne la part belle au jeu de passe, alors il pourrait bien faire étalage du talent que lui promet sa réputation.
Points faibles
– Diversité des lancers
– Mécanique
– Lecture lente
– Constance
Le plus grand point d’interrogation concerne sa constance dans les performances. Parfois, il fait étalage de tout son potentiel et démontre qu’il a les qualités nécessaires. Mais le match suivant, il a l’air complètement perdu et à côté de la plaque. Une étiquette de « fort avec les faibles et faible avec les forts » lui colle à la peau.
La prise de décision est aussi à surveiller. Avant et pendant l’action. Avant le snap, il éprouve quelques difficultés à faire les ajustements nécessaires. Une fois l’action démarrée, il doit accélérer le rythme et sentir le jeu. Bien qu’il montre des signes d’amélioration, Eason hésite encore sur beaucoup trop de passes, se focalisant sur une seule cible, ce qui l’empêche de se débarrasser du cuir au moment opportun. Résultat, une lecture des défenses et une libération de balle lentes qui l’amènent à encaisser trop de sacks évitables. À noter aussi, une fâcheuse tendance à se déplacer sur sa gauche pour éviter la pression.
Bien qu’il ne soit pas particulièrement imprécis, il laisse à désirer sur le placement du ballon. Il doit faire preuve de plus de toucher et diversifier ses lancers, notamment sur les distances courtes et intermédiaires. Pour le moment, ce ne sont souvent que des balles rapides qu’il s’efforce de faire passer au-dessus des défenseurs pour tomber dans les mains du receveur.
Une seule raison à cela, il surcompense et fait trop confiance en son bras. Il existe une incohérence dans le transfert de poids entre le haut et le bas de son corps qui affecte sa gestuelle. Il ignore ses jambes et ses appuis dans le processus de lancer, d’où une mécanique peu conventionnelle. Son jeu de jambe à l’intérieur de sa poche est aussi à améliorer avec, là encore, une mécanique trop lente.
Destinations possibles
Tampa Bay Buccaneers, Indianapolis Colts, New England Patriots, New Orleans Saints
Tout comme Jordan Love, Jacob Eason intriguera de nombreuses équipes en tant que perspectives de développement dans la NFL en raison de son bras et de son gabarit. Il opère mieux dans une structure rigide et n’affiche pas le génie créatif que de nombreuses équipes recherchent. Passeur dépendant du système, il doit atterrir avec un entraineur prêt à travailler pour gommer ses lacunes tout en tirant profit de son avantage physique. Avec le coaching et le développement appropriés, il peut devenir un quarterback titulaire décent au niveau supérieur, mais il devra avoir une ligne solide devant lui pour donner le meilleur. Il s’adaptera mieux à un schéma de passe vertical pour profiter en plein de son bras, ou dans un système type West Coast à base de passes rapides et play actions. Cependant, il ne peut être considéré comme un titulaire immédiat. Il a trop de travail à fournir pour améliorer son placement de balle, toucher et prise de décision. Le potentiel est présent mais devra montrer plus de passion et travailler tactiquement en séances vidéo, sinon il ne restera qu’un remplaçant interchangeable en NFL.
Tampa Bay a certes pris Tom Brady mais a besoin d’une solution pour l’avenir. Le bras puissant d’Eason conviendrait parfaitement à l’attaque prônée par Bruce Arians et il aurait le luxe de se développer derrière le vétéran, avant d’espérer récupérer les rênes d’ici deux ans. À Indianapolis, là encore, un poste de remplaçant lui tend les bras. Mais l’attente devrait être moins longue. Philip Rivers n’a signé que pour une année et Jacoby Brissett a montré ses limites l’an passé. Son passage dans la cour des grands peut être facilité par une ligne offensive dominante qui lui laissera le temps de distribuer le jeu. La possibilité Nouvelle Orleans coche un peu des deux cases. Un quarterback vétéran déjà installé pour apprendre, un entraineur performant et une ligne solide pour le protéger. Même avec Drew Brees et Taysom Hill dans la rotation, Sean Payton a déclaré avoir besoin d’un joueur supplémentaire pour la position.
À voir l’attitude de New England sur le sujet du quarterback. Les Patriots ont besoin d’aide sur le poste, et la compétition serait plus ouverte avec Jarrett Stidham et Brian Hoyer. La ligne offensive est également présente, tout comme le coaching staff avec un style de jeu qui peut coller aux qualités du jeune homme.