L’entrée ou non d’un joueur au Hall of Fame est souvent l’objet d’un débat passionné, et nombre de joueurs disposent d’autant de soutiens que de détracteurs. Après une première sélection interne à la rédaction, douze joueurs (non-éligible aujourd’hui) ont été retenus car ils ont recueilli des votes contradictoires et méritaient une analyse plus poussée. Ainsi pas de joueurs évidents comme Tom Brady ou Peyton Manning. Après ces douze volets, deux épisodes bonus vous seront proposés.
Certains joueurs marquent les esprits par les performances, d’autres par le style, plus rare sont ceux qui ont su allier les deux. Marshawn Lynch est un monstre physique, un tracteur avec un moteur de voiture de course capable de passer en mode « beast » à tout moment.
Les arguments favorables
Le 9 Janvier 2011 est la date la plus symbolique de la carrière de Marshawn Lynch lorsque les Seahawks, en playoffs malgré un bilan négatif, vont renverser les Saints grace à une course connue sous le nom de « beast quake ».
Dans cette action emblématique, Lynch évite de nombreux plaquages, illustration de sa puissance et de sa domination.
Mais la carrière de l’ancien joueur de California ne se résume pas à cette action, comme l’attestent ses cinq Pro Bowls et ses deux sélections en équipe All Pro. Lynch a fait partie intégrante d’une redoutable équipe des Seahawks qui a atteint deux fois le Super Bowl, pour une victoire et une défaite.
Paradoxalement, c’est le Super Bowl perdu qui est le sommet de la carrière personnelle de Lynch, qui ce soir-là réussit 133 yards et un touchdown. Malheureusement pour lui, son entraîneur Pete Carroll décide de ne pas l’utiliser sur la tentative décisive, et Seattle rentre à la maison sans une deuxième bague.
En plus de 10 ans de carrière, Lynch a réussi 12 627 yards et 94 touchdowns, dont 6 381 yards chez les Seahawks, ce qui fait de lui le quatrième coureur le plus prolifique de l’histoire de la franchise. Il peut également se targuer d’avoir mené 2 saisons d’affilés la ligue en touchdown marqué à la course, catégorie statistique dans laquelle il est même 16e dans l’histoire de la NFL.
Les arguments défavorables
Si Lynch a su marquer la ligue en quelques saisons seulement, il ne dispose pas d’une carrière particulièrement longue. Il n’a fait partie du gratin des coureurs de la ligue que pendant quatre saisons, de 2011 à 2014, même s’il a connu une carrière honorable chez les Bills.
29e de l’histoire en yards parcourus au sol, il est derrière Fred Taylor, Steven Jackson, Corey Dillon, Thomas Jones et Ricky Watters entre autres, aucun de ces joueurs n’étant actuellement dans le Hall of Fame. Si les statistiques ne sont évidemment pas la seule composante du vote, cela sera surement un argument qui jouera en sa défaveur.
En 12 saisons, Lynch n’a obtenu « que » deux sélections en équipe All Pro, et dans une ligue ou les coureurs ne sont pas mis en avant, ce manque de domination sera forcément un obtacle à sa nomination au Hall of Fame.
Les votes
Pour (2 votants) : Brice Duhamel, Camille Saraben.
« Il a été un des acteurs principaux du premier et seul Super Bowl de Seattle, il a marqué son sport sur une course iconique, et il a fait une apparition dans Brooklyn Nine Nine. De quoi faire de Marshawn Lynch un candidat crédible au Hall of Fame. » (Brice Duhamel)
Contre (11 votants) : Alain Mattei, Sebastien Polomeni, Nelson Caignard, Matthieu Pasquier, Raoul Villeroy, Raphaël Masmejean, Mehdi Jullien, Alexandre Foy, Elioth Salmon, Jean-Michel Bougeard et Victor Roullier.
« Lynch est un joueur qui restera dans les mémoires de ceux qui l ont vu mais probablement pas plus. A peine top 30 historique en yards et td malgré des teams souvent basés sur le sol. 1 seule fois all-pro. C est une formidable carrière mais pas celle d un hall of famer selon moi. » (Raphaël Masmejean)
« Il passe à une course et un yard du Hall of Fame. » (Raoul Villeroy)
« Si le Hall of Fame était un concours de popularité (ce qu’il est parfois, il est vrai), il serait assurément accepté dès sa première année. S’il a été l’homme de quelques actions décisives, il lui manque peut-être quelques grandes performances statistiques pour passer la porte d’entrée. » (Alain Mattei)