[documentaire] Dans la tête d’Aaron Hernandez : au bout de la tristesse

Netflix consacre une mini-série à la vie de l'ancien tight end des Patriots. Une production confuse qui apporte peu de réponses.

Dans la tête d’Aaron Hernandez ? Non. Le documentaire en trois partie de Netflix ne tient pas vraiment la promesse de son titre. Au fil des trois heures, c’est la tête d’Aaron Hernandez vue par les autres. Ils défilent. Parlent. Tentent de comprendre. Mais l’ancien joueur des Patriots, lui, n’a jamais rien dit. Il a emporté avec lui toutes les questions posées au fil de son histoire.

L’influence de la mort de son père, ses incidents à l’université, ses fréquentations, son homosexualité supposée, sa famille, les meurtres. Personne n’est vraiment entré dans la tête d’Aaron Hernandez pour comprendre tout ce qui s’est passé.

Ce qui ressort après le visionnage, c’est surtout de la tristesse. L’histoire d’un jeune homme qui voulait être heureux. Un enfant torturé dans un monde compliqué. Les premières minutes résument un peu les contradictions du personnage principal. Hernandez, voix douce, demande au téléphone qu’on lui amène des livres en prison. Quels livres ? « Harry Potter », réclame le costaud accusé de meurtre.

Des documents exceptionnels, un récit décousu

Les conversations téléphoniques d’Hernandez depuis la prison sont le fil rouge. Sa voix se fait douce, énervée, désespérée ou tourmentée. Mais jamais il n’avouera.

Un fil rouge dans un récit très désorganisé. Le procès, son enfance, les Patriots, Florida, la seconde affaire de double meurtre, les victimes… On navigue d’un sujet à l’autre sans une véritable continuité temporelle. Toujours digeste, mais parfois confus. Les témoignages se croisent et ce récit qui part dans tous les sens perd parfois en efficacité.

Si le documentaire guide parfaitement ceux qui n’ont pas suivi l’histoire, ce sont les personnages secondaires qui donnent presque tout son intérêt à la mini-série. La cousine malade du joueur, sa mère, sa femme, sa fille, mais aussi la victime Odin Lloyd, et sa mère, tellement digne. Des parcours tous plus déchirants les uns que les autres. On plonge toujours plus loin dans la tristesse.

Des témoignages essentiels

Parmi les intervenants, on retrouve notamment deux anciens joueurs. Ryan O’Callaghan est lui aussi un ancien Patriot. Il a attendu la retraite pour dévoiler son homosexualité à ses parents et au reste du monde. Son témoignage sidérant sur la vie d’un joueur homosexuel dans le monde du football américain est un des moments essentiels de ce documentaire.

Dans un autre registre, Chris Borland, retraité des terrains après seulement une saison avec les 49ers, apporte un point de vue important sur les blessures en NFL.

L’histoire d’Aaron Hernandez est triste et folle. Elle est pleine de rebondissements, mais surtout de violence et de mauvais choix. Elle méritait d’être racontée. « Dans la tête d’Aaron Hernandez » permet d’en avoir un panorama complet. Mais il n’éclaircit pas les mystères que l’ancienne star de New England a emporté avec lui.

Pour les anglophones qui préfèrent l’audio, le podcast « Gladiator » du Boston Globe offrait une immersion plus prenante.

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