Playoffs NFL 2019 – Packers : favoris ou escroquerie ?

Si les Packers retrouvent les playoffs après deux ans de disette, difficile de savoir jusqu'où cette équipe peut aller.

Green Bay Packers : 13 victoires – 3 défaites, tête de série numéro 2 en NFC

Sans faire de bruit, les Packers ont terminé avec le deuxième meilleur bilan de la ligue (derrière les Ravens et à égalité avec les 49ers et les Saints). Résultat, ils bénéficient d’une semaine de repos et vont commencer leur aventure en playoffs directement lors du Divisional Round. Un événement qui ne leur était plus arrivé depuis 5 ans et la saison de MVP d’Aaron Rodgers en 2014.

Pourtant, cette fois la franchise n’a pas beaucoup impressionné. Difficile toutefois de parler de chance quand on gagne tant de matchs. Toute la saison de Green Bay repose justement sur cette ambivalence.

Comment sont-ils arrivés là ?

À dire vrai, beaucoup se posent encore la question. Alors que la NFC abrite de nombreux mastodontes, ce sont bien les Packers qui ont accompagné les 49ers en semaine de repos. Et avec le même bilan qui plus est. Laissant des équipes comme New Orleans passer par le tour de Wild-Card (avec le résultat que l’on connait). On pourrait alors se dire que c’est normal, l’équipe est menée par un double MVP qui a certainement dû découper toutes les défenses sur son passage. Même pas. Aaron Rodgers a même souvent été en difficulté cette saison. Il affiche une évaluation de 95,4, sa plus mauvaise depuis 5 ans.

Non, les Packers se sont plutôt appuyés sur une force de caractère à toute épreuve. Ils ont un bilan de 8 victoires pour une seule défaite dans les matchs qui se sont terminés par 7 points d’écart ou moins. Sous la houlette de son nouvel entraîneur, Matt LaFleur, Green Bay a montré un cœur énorme à chaque match, battant par exemple tous ses adversaires de division à deux reprises. L’explosion d’Aaron Jones (236 courses, 1 084 yards, 16 TDs + 49 réceptions, 474 yards et 3 TDs) aura bien aidé et les recrues onéreuses (ce qui n’est pas dans les habitudes de la maison) ont prouvé qu’elles pouvaient être rentables, comme Za’Darius Smith par exemple.

Le joueur clé : Davante Adams

Il est l’un des meilleurs receveurs de la ligue. Davante Adams est de ceux qui attirent les double-couvertures quasi systématiquement. Et si les Packers veulent aller au bout cette saison, ils vont avoir besoin d’un Adams à son meilleur niveau. En 2019, l’attaque verte et jaune s’est davantage tournée vers le sol. Aaron Jones joue à un très haut niveau et il est devenu l’arme offensive numéro une. Mais on le sait, en playoffs, plus que n’importe quand, le danger aérien est primordial.

Le problème est qu’Aaron Rodgers a clairement du mal cette saison et qu’en plus de ça, peu de ses cibles sont fiables. Il se repose alors beaucoup (trop?) sur Adams (83 réceptions, 997 yards et 5 TDs). Il n’y a pas de raison que ça change. Le receveur se sait donc attendu à partir de dimanche, mais il doit absolument sortir des grands matchs pour permettre à son équipe d’avancer. Cela libérerait de l’espace pour la course et pour ses compères attrapeurs de ballons autour de lui. Aaron Rodgers a besoin de lui, Green Bay tout entier a besoin de lui.

Pourquoi vont-ils aller au bout ?

Cette saison, les Packers n’apparaissent dans aucun top 5 statistique de la ligue. Moyens en attaque (18e de la ligue au nombre de yards gagnés par match), moyens en défense (18e au nombre de yards encaissés par match), ils ont tout de même remporté 13 rencontres. N’y voyez aucun hasard, cette équipe trouve toujours le moyen de gagner. Que ce soit en provoquant une perte de balle au meilleur des moments, ou bien grâce à une individualité auteure d’une action d’éclat (Aaron Jones, Davante Adams…) ou encore avec un sack bien senti, la formation arrive toujours à s’en sortir.

Alors ce n’est peut-être pas toujours beau certes, mais Matt LaFleur a réussi à rallier toute son équipe derrière lui. Ce que Mike McCarthy ne semblait plus en mesure de faire depuis quelques années. Enfin, même s’il n’est pas à son meilleur niveau, Aaron Rodgers est toujours capable d’exploit. Avec les éliminations de Drew Brees et Tom Brady, il est le dernier représentant de l’ancienne génération dans ces playoffs. Il est aussi, avec Russell Wilson, le seul quarterback restant à déjà avoir une bague. L’expérience, ça compte en playoffs.

Pourquoi ils n’iront pas au bout ?

La marge est trop réduite. Gagner des matchs de peu, c’est bien, mais c’est dangereux. Cette équipe n’a pas assez de vécu collectif pour arriver en playoffs avec de quelconque certitudes, même à domicile. Sur les deux dernières semaines de compétition par exemple, Green Bay a livré une première mi-temps catastrophique face aux Vikings avec trois pertes de balles, avant d’être mené de 14 points face aux Lions la semaine d’après.

À chaque fois, les coéquipiers d’Aaron Jones s’en sont sortis, mais difficile d’imaginer les mêmes scénarios en playoffs. À l’heure actuelle, il est impossible de dire quelle est la véritable force de cette équipe. Moyenne partout, très bonne nulle part.

Joueurs blessés

Depuis 10 ans, Green Bay était l’une des formations les plus touchées par les blessures. À tel point que Matt LaFleur avait dû se creuser la tête dès sa première année à la tête de la franchise pour changer ça. Force est de constater que, sur ce point, il a réussi son pari. Les Packers ont largement été épargnés par les blessures cette saison. Sur les 22 titulaires en attaque et en défense en semaine 1, seuls deux se sont retrouvés sur la liste des blessés.

Le premier, le garde gauche, Lane Taylor, était déjà sur le point de perdre sa place au profit du rookie Elgton Jenkins et le second, Raven Greene, pourrait revenir pour les playoffs. La seule absence de taille à laquelle la franchise a dû faire face est celle de Davante Adams, absent 4 matchs en milieu de saison. Le technicien a donc eu le luxe de pouvoir compter sur tous ses armes en saison régulière et il en sera de même en playoffs. Tout le monde ne peut pas en dire de même.

Pronostic

Une fois que tout cela est dit, il est toujours aussi difficile de faire un pronostic. Sur une rencontre, on peut facilement imaginer cette équipe sortir un grand match des deux côtés du terrain et faire tomber n’importe qui. Mais sont-ils capables de le faire trois dimanches consécutifs ? Rien n’est moins sûr. Tout comme le fait de voir Aaron Rodgers avec une deuxième bague dans un mois.

Mais une chose est certaine néanmoins, ils vont être difficiles à éliminer tant ils sont accrocheurs.

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