New England Patriots (5-0) – New York Giants (2-3)
Il est loin le temps où les Giants faisaient tomber l’ogre Patriots au Super Bowl, d’abord lors de la saison 2007 puis celle de 2011. Eli Manning fait partie des deux seuls lanceurs (avec Nick Foles) à avoir vaincu Tom Brady et Bill Belichick sur la grande scène. Et si les deux derniers cités sont encore là, le numéro 10 lui ne l’est plus. Du moins sur le terrain. Depuis trois matchs, Daniel Jones, le quarterback rookie, a été installé derrière le centre par Pat Shurmur. Il est le leader du futur pour les Giants.
Après deux premières rencontres satisfaisantes face à des adversaires modestes, il a eu plus de mal face à une grosse défense des Vikings la semaine dernière. Ça tombe mal, il affronte une autre escouade très solide ce jeudi. Les Pats possèdent d’ailleurs la meilleure défense dans de nombreuses catégories statistiques. C’est pour cela, et (beaucoup) d’autres raisons que l’on imagine mal New York faire l’exploit dans le Massachusetts.
Une attaque décimée face à une défense en folie
Ces derniers temps, le débat est ouvert pour savoir si la défense des Patriots version 2019 est la meilleure de leur histoire. L’affirmation est présomptueuse et surtout très prématurée quand on voit les adversaires de New England en ce début de saison (Steelers, Dolphins, Jets, Bills et Redskins), mais force est de constater que cette escouade domine ses adversaires comme rarement. Elle n’a pour l’instant encaissé aucun touchdown dans les airs, elle n’autorise que 160 yards à la passe par rencontre et a déjà intercepté le quarterback adverse à 11 reprises. Entre des leaders irréprochables (Stephon Gilmore, Dont’a Hightower, Devin McCourty, Jamie Collins…) et de jeunes joueurs qui se mettent au niveau (Jonathan Jones, Deatrich Wise Jr., Chase Winovich…), cette défense a de quoi faire peur.
Mike Shula et Daniel Jones n’ont d’ailleurs pas dû préparer cette rencontre dans la plus grande sérénité. L’objectif prioritaire va être d’éviter les pertes de balles. Malheureusement, ce n’est pas leur point fort cette année. Ils sont 29e au calcul de la différence entre balles perdues et balles récupérées (-5). Les quarterbacks ont déjà lancé 5 interceptions, auxquelles il faut ajouter 6 fumbles pour l’équipe. Surtout, les New Yorkais s’avancent face au champion en titre avec une attaque décimée. Le meilleur joueur offensif, Saquon Barkley, est toujours absent. Sauf que cette fois, il est rejoint à l’infirmerie par Wayne Gallman, son remplaçant, Sterling Shepard et Evan Engram. Difficile dans ces conditions de faire avancer une attaque pour Jones.
Établir le jeu au sol
Très clairement, l’issue de fait pas beaucoup de doutes. Mais New England doit, d’une part faire le travail sérieusement, d’autre part continuer à progresser, chercher des certitudes. Premiers de l’AFC avec 5 victoires en autant de matchs, les Patriots ne tournent pas pour autant à plein régime. En attaque notamment, on sent que l’escouade n’est pas encore parfaitement sur la même longueur d’onde. L’affaire Antonio Brown n’a pas aidé. Josh Gordon a des qualités exceptionnelles, mais n’est pas encore exactement dans le timing que Tom Brady voudrait. Julian Edelman, et maintenant Phillip Dorsett, sont ralentis par des blessures. Et le départ de Rob Gronkowski a laissé un vide immense au poste de tight end.
En bref, il y a encore beaucoup d’interrogations. Et le jeu au sol dans tout ça ? La clé est peut-être là. La semaine dernière, c’est quand Sony Michel et ses partenaires ont commencé à être efficace au sol que cela a libéré Tom Brady qui a ensuite fait du Tom Brady. Mais sans un jeu de course fiable, les champions en titre pourraient avoir des difficultés face à des adversaires plus coriaces. Il faut donc établir efficacement leur jeu au sol. Ce jeudi, ils rencontrent la 23e défense dans ce secteur (130 yards/match). L’occasion de travailler en prévision d’une grosse fin de saison.