Field Advisor : le Tottenham Hotspur Stadium de Londres

Focus sur l'enceinte de Tottenham en soccer, théâtre cette semaine du premier match NFL de son histoire.

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Pour coller avec l’actualité, petit crochet dans notre deuxième catégorie, les stades accueillant occasionnellement des rencontres.

Premier match à Londres oblige, rendez-vous cette semaine au Tottenham Hotspur Stadium de Londres.

Retrouvez les enceintes de la première saison en cliquant sur ce lien.

Tottenham Hotspur Stadium, NFL Ready

Situé dans le Nord de Londres, le Tottenham Hotspur Stadium a ouvert très récemment ses portes en remplacement de White Hart Lane, après plusieurs mois de retard et de dépenses imprévues. Derrière Wembley et Old Trafford, il est le troisième plus grand stade d’Angleterre et dernier né des bâtiments susceptibles de recevoir des rencontres de football. En plus d’être la maison de Tottenham en Premier League, ce stade polyvalent est le premier à être conçu hors des Etats-Unis pour accueillir des rencontres NFL.

Formidable bijou ultra-moderne, l’enceinte londonienne est un atout économique de poids pour Tottenham qui peut lui permettre d’intégrer le gotha des plus grands clubs européens avec des services modernes, dont une boutique de 2 100m2 (record européen) et un bar de 60 mètres de long. Un hôtel, musée et galerie d’art sont intégrés au stade pour lui fournir une véritable force de frappe marketing.

Photo : Thick Accent.

La construction a été lancée en tant que pièce maîtresse du projet de développement Northumberland, destiné à servir de catalyseur pour un plan de régénération du quartier sur 20 ans. Annoncé pour la première fois en 2008, le plan a été révisé à plusieurs reprises et les travaux, semés de différends et de retards, n’ont commencé qu’en 2015 pour se terminer en 2018. Son nom n’est que temporaire, le but étant de vendre les droits d’appellation pour lui permettre d’assurer son train de vie.

La caractéristique la plus distinctive est sa tribune Sud, comparable à un mur. D’une capacité de 17 500 places sur un seul niveau, il s’agit de la plus grande de ce type au Royaume-Uni. Elle est surmontée d’une passerelle en verre qui permet aux visiteurs de grimper sur le toit du stade pour rejoindre une statue de coq, symbole du club, et admirer la vue panoramique tout autour. La proximité des fans avec le terrain est également plus importante que la moyenne, les plus chanceux se trouvant à 7,90 mètres du bord (18 mètres pour Wembley).

Le stade

« Ce sera notre nouvelle maison pour les générations à venir et nous voulons qu’elle soit exceptionnelle, » Daniel Levy, président de Tottenham.

Avec plus d’un milliard de livres sterling dépensés, le pari est réussi ; les Spurs ont créé l’un des stades les plus sophistiqués au monde, en introduisant des technologies intelligentes et en repoussant les limites de ce qu’un site sportif peut offrir. L’enceinte de forme asymétrique possède une capacité de 62 062 places réparties sur trois niveaux, à l’exception de la tribune Sud qui s’élève d’un seul tenant et qui confère au bâtiment sa forme particulière. Ce seul emplacement de 17 500 places, appelé Home End, a été dessiné pour ressembler au maximum au fameux « mur jaune » du Signal Iduna Park de Dortmund. Pour rentrer dans la cour des grands, il possède un large choix d’accueil pour les abonnées premium dans les tribunes Est et Ouest, dont un Sky Lounge au dernier étage de chaque côté qui offre une vue panoramique sur Londres et la terrain. Au total, 65 suites privées ou super loges, 8 000 sièges haut de gamme, un restaurant étoilé au guide Michelin et le Tunnel Club (loge en verre où les invités de marque peuvent apercevoir les joueurs dans le couloir entre vestiaires et pelouse) composent l’offre VIP.

La fameuse tribune Sud (Photo : Wikipédia).

Le stade mesure environ 48 mètres de haut, 250 mètres de long sur son axe Nord-Sud et 200 mètres de large d’Est en Ouest pour une surface intérieure brute de 119 945 m2, soit quatre fois la taille de l’ancienne demeure White Hart Lane. La majeure partie de la structure domine le voisinage avec sa façade résolument moderne, mélange de verre, métal et béton préfabriqué. Les panneaux métalliques peuvent se trouver en position ouverte ou fermée et sont garnis de LED qui s’allument en soirée. Le toit, d’une circonférence de 720 mètres, est revêtu de panneaux en aluminium qui se terminent par du polycarbonate extrudé sur les bords intérieurs afin de laisser passer la lumière sur la pelouse, tout en réduisant le contraste de l’ombre du toit.

Il incorpore un terrain en gazon naturel Desso GrassMaster spécialement dédié à la pratique du football. Entièrement rétractable, il peut laisser sa place à une aire de jeu en gazon synthétique Turf Nation pour les rencontres NFL, concerts ou autres évènements. La construction a été pensée afin d’améliorer l’atmosphère les jours de match. Le bas des tribunes Nord et Sud sont à seulement 5 mètres du terrain, et les coins du stade sont fermés. Cette conception s’étend à la forme et aux matériaux du toit ou des sièges, dans le but d’améliorer la réverbération du son, afin de maintenir une ambiance bruyante. Le Tottenham Hotspur Stadium offre également des vestiaires séparés pour les joueurs de soccer et NFL, avec une entrée réservée pour le football au niveau de la tribune Est. Il abrite quatre écrans géants positionnés aux quatre coins sous le toit, les deux du côté Sud sont les plus grands de toute l’Europe occidentale avec une surface d’affichage de 325m2. Des rubans vidéo LED entourent les tribunes pour séparer les trois niveaux et près de 1 800 écrans sont disposés dans et autour du stade pour compléter l’offre visuelle.

La tribune Ouest sert d’entrée principale aux invités, clients et à la presse. Elle longe High Road, l’avenue principale qui conduit au stade, et dispose d’une chaussée large de 10 mètres pour permettre d’accueillir le flux de spectateurs. L’entrée Est est réservée aux évènements de la NFL. Park Lane Square au Sud et Paxton Terrace au Nord sont deux grandes places publiques créées comme point d’entrée pour fluidifier la foule, et peuvent être utilisées pour des activités sportives ou communautaires. Enfin, l’enceinte a vu les choses en grand en se dotant d’une micro-brasserie intégrée, de la plus grande boutique officielle d’Europe qui fait partie de la Tottenham Experience (regroupant en plus un musée, cinéma, billetterie et café), d’un hôtel de 180 chambres, d’un site de sports extrêmes avec mur d’escalade et un réservoir pour la plongée. 585 logements, le siège du club et des établissements d’enseignement composeront à terme le nouveau visage du quartier.

Photo : Populous.

Un projet de longue haleine

À partir des années 1980, White Hart Lane a entamé une transformation en plusieurs étapes pour se conformer à la recommandation du rapport Taylor, visant à équiper entièrement de sièges tous les stades du pays. La capacité est passée de 50 000 places en 1979 à 36 000 en 1998, bien en deçà des concurrents de Tottenham, qui se développaient davantage. Le club londonien a commencé à explorer diverses pistes afin d’augmenter la capacité de leur enceinte historique pour mieux rivaliser financièrement avec les autres équipes. Au début des années 2000, plusieurs projets ont été envisagés sans jamais aboutir, tels que la reconstruction de la tribune Est en une structure à trois niveaux (la capacité aurait été portée à 44 000 personnes au total) ou le déménagement vers d’autres lieux (Picketts Lock) ou stades (Olympic Stadium de Statford, Wembley, stade commun avec Arsenal). Légèrement plus au Nord que leur position actuelle, Picketts Lock devait accueillir le futur stade national d’athlétisme mais n’a jamais vu le jour. Tottenham s’est fait doubler par West Ham pour l’utilisation du stade olympique, Wembley était beaucoup trop cher à racheter, l’idée de partager une même enceinte avec l’ennemi juré à susciter une grosse vague de contestations des deux côtés et a rapidement été abandonnée.

En 2007, le club a annoncé qu’il envisageait de réaménager le site actuel ou de déménager définitivement, faute de place nécessaire. Un an plus tard, les Spurs ont acheté des propriétés situées autour de White Hart Lane, avant de lancer le projet de développement Northumberland qui comprenait la construction d’un stade, musée, boutique officielle et d’autres installations. Ce dessein devait servir à stimuler la croissance et transformer tout le quartier en créant 10 000 nouveaux logements, 3 500 emplois, des écoles, des espaces commerciaux. L’amélioration des transports, équipements publics et de loisirs sont également concernés par ce plan qui permettrait d’injecter 293 millions de livres sterling dans l’économie locale d’ici 2025, date prévue de fin des travaux sur une zone de 81 000m2.

Le but pour Tottenham consistait à emménager dans le nouveau bâtiment partiellement construit au début de la saison 2012-2013, se laissant une année pour achever l’ouvrage. En octobre 2009, la demande de planification d’un stade de 56 000 places, conçu par KSS Design Group, et d’autres bâtiments a été soumise. Toutefois, le projet a été révisé à plusieurs reprises et retardé en raison d’objections de groupes défenseurs de la préservation du patrimoine. La proposition comprenait en effet la démolition de dix bâtiments classés localement ou nationalement pour permettre au nouveau stade de s’élever le long de l’ancien.

Photo : Daily Mail.

En réponse à ces objections, le club a présenté un plan révisé en mai 2010 qui conserverait la majeure partie des bâtiments répertoriés et améliorerait les espaces publics. Bien que validé par le conseil municipal de Haringey le 30 septembre, puis par le maire de Londres Boris Johnson le 25 novembre, le président de club Daniel Levy a suggéré que cette proposition pourrait ne pas être viable en raison des coûts croissants liés aux exigences imposés par le conseil municipal, les transports de Londres et English Heritage. Il a manifesté son intérêt pour l’utilisation du stade Olympique après les Jeux d’été de 2012 en solution de secours, obligeant alors Tottenham à quitter sa zone géographique, mais a perdu l’appel d’offre face à West Ham. En aout 2011, une émeute majeure a éclaté dans le quartier. Le conseil de Haringey, désireux de conserver le club économiquement important au sein de la communauté, a délivré le précieux permis de construire, tout en supprimant la demande de paiements d’infrastructure communautaire en contrepartie, ce qui est généralement inclus dans ce genre de projet. À la place, les Spurs se sont engagés à améliorer les infrastructures environnantes.

En janvier 2012, dans une déclaration commune, les deux parties ont annoncé que Tottenham resterait sur place et travaillerait avec l’autorité publique pour rajeunir la région. Le planning a toutefois été retardé par la nécessité de présenter des plans révisés et la résolution d’un conflit prolongé sur l’achat d’une usine sur Paxton Road. La date d’achèvement a été remise à 2016. Seule la construction de Lilywhite House serait mise en œuvre tant que le différend était en cours, la suite a alors été repensée. Le club a travaillé avec Populous pour établir de nouveaux plans, la nouvelle enceinte serait un stade muti-usages avec deux terrains escamotables susceptibles d’organiser une plusieurs évènements, dont des rencontres de football, afin de ne pas abimer la pelouse principale.

Après plusieurs années de tergiversations, 2015 allait marquer un tournant. Le 31 mars, les dernières parcelles restantes sur Paxton Road ont été acquises, ce qui a permis de poursuivre le développement. Le 8 juillet, la NFL conclu un partenariat avec le club, portant sur l’organisation d’au moins deux matchs par an sur une période de 10 ans. Le même jour, l’ébauche de Populous est retenue; on estime alors le coût à environ 1 milliard de livres sterling. En décembre, le conseil de Haringey a approuvé les nouveaux plans qui comprenaient notamment la démolition de bâtiments classés localement, avant que la mairie de Londres ne donne son feu vert en février 2016. Pour atténuer les retards et accélérer le processus de construction, Tottenham a pris la décision de déménager provisoirement à Wembley.

Photo : Sports Venue Business.

La construction

Selon les ébauches, le nouveau stade aurait une capacité plus importante que prévue (environ 61 000 places), avec deux terrains différents escamotables et une tribune Sud construite sur un seul niveau, semblable à un « mur ». Les plans de développement prévoyaient également des aménagements dans tout le quartier. Les travaux ont été divisés en trois phases de sorte que White Hart Lane puisse toujours être utilisé pendant la saison 2016-2017.

La phase 1 a débuté en septembre 2012 lors du conflit concernant la vente des terrains nécessaires. Elle a permis de construire Lilywhite House au Nord du stade pour abriter le siège du club, un supermarché et une université. Cette partie étant terminée en février 2015, les travaux sur les fondations de la future enceinte ont démarré en partie dès l’automne, et le coin Nord-Est a été démoli durant l’été 2016. Le chantier sur les tribunes Nord, Ouest et Est s’est poursuivi encore pendant un an avec des rencontres de Premier League encore au programme, Tottenham jouant ses rencontres européennes à Wembley.

Photo : Teller Report.

La phase 2 a été enclenchée en juin 2017 à la fin de saison de soccer. Le reste du stade a été détruit et l’élévation de la tribune Sud caractéristique a commencé début septembre. Des granulats concassés de la fondation en béton de White Hart Lane ont été mélangés au nouveau béton afin de créer le sol du nouveau hall du stade. Alors que la partie Nord est en grande majorité composée de béton, celle-ci est dotée d’un cadre en acier qui permet une construction plus rapide. Les deux « arbres » ont été érigés en décembre, soutenant la plus grande tribune à un étage du Royaume-Uni. Le toit a été achevé au début du printemps 2018, la pelouse a seulement été posée en octobre. La façade est dotée de 35 000 tuiles décoratives, 4 801 panneaux métalliques perforés et 2 505 panneaux ce verre. Elle a été terminée en mars 2019. La phase 3 est en cours et a commencé début 2018. Elle comprend la construction de l’hôtel, du centre sportif, centre médical et de maisons.

L’ouverture était initialement programmée en septembre 2018 avec la réception de Liverpool. Les conditions de sécurité n’étant pas remplies pour accueillir du public, les officiels ont été contraints de repousser l’inauguration au printemps suivant, seule la boutique a pu ouvrir ses portes le 23 octobre. De ce fait, la toute première rencontre NFL opposant Raiders et Seahawks le 14 octobre a été déplacée à Wembley. Le 24 mars 2019, les U-18 de Tottenham ont battu 3-1 ceux de Southampton au cours du premier événement organisé. L’inauguration en grande pompe s’est déroulée le 3 avril avec une opposition face au voisin Crystal Palace, victoire 2-0 des locaux.

Le design au cœur du projet

Tout au long du projet, Populous a voulu créer un stade à la fois moderne et authentique, un lien entre l’histoire du club chère aux yeux des supporters, et l’avenir, avec tout le confort moderne.

Le point phare de la réalisation est sans aucun doute cette tribune Sud de 17 500 places qui a été conçue pour créer une atmosphère assourdissante, censée être le « cœur battant » de l’enceinte. Haute de 34,1 mètres et inclinée à 34°, elle possède la plus forte pente légalement permise dans le pays. Au-dessous se trouve un atrium en verre haut de 5 étages derrière une façade en verre de 7 000m2, avec deux grandes colonnes en forme d’arbre qui soutiennent la structure. Cette zone, appelée The Market, est une grande salle de restauration qui abrite le plus long bar d’Europe (65 mètres de long). Cet espace est destiné à être utilisé comme lieu de rassemblement avant et après les matchs, tout en étant ouvert aux autres évènements. Dans le même esprit, la salle de presse sert de café les jours sans rencontre. Quelque soit leur point d’entrée, les fans peuvent librement circuler dans le bâtiment, le but affirmé étant qu’ils passent la meilleure expérience possible en prolongeant leur séjour sur place.

Photo : Talk Sports.

D’un point de vue football, le Tottenham Hotspur Stadium est « NFL Ready » avec des installations dédiées, séparées de celles du soccer. Elles comprennent des vestiaires, installations médicales, zones de restauration, piscine d’hydrothérapie, espaces d’échauffement, espaces réservés aux familles. Il répond également aux exigences des médias. La boutique officielle dispose également d’une section spéciale NFL avec des produits en vente toute l’année. Afin de maintenir le terrain de soccer dans des conditions optimales, il existe deux surfaces qui sont superposées, spécialement réservées à la pratique de chaque sport. Au-dessus, un terrain en pelouse naturelle repose sur trois plateaux en acier de 3 000 tonnes chacun, qui coulissent sous la tribune Sud pour dévoiler une surface synthétique. Ce processus est similaire au terrain des Cardinals, mais contrairement à celui d’Arizona, il reste dans un « garage » dans lequel il peut tenir 6 jours avec un système d’éclairage, de refroidissement et d’arrosage intégré. Le système a été mis au point par la société spécialiste en ingénierie SCX et prend 25 minutes pour être complété. Le responsable du développement commercial des Spurs, Aidan Mullally, a révélé que le club positionnait le stade comme un foyer permanent  pour la NFL en dehors des Etats-Unis, et espérait que le site pourrait un jour accueillir le Super Bowl.

« C’est un stade pour la NFL et c’est le message clé. Dès le début de la phase de conception, nous avons pensé à la NFL. Le locataire principal est Tottenham, mais il s’agit aussi d’un foyer permanent pour la NFL en dehors des Etats-Unis, » Aidan Mullally.

La directrice exécutive de Tottenham, Donna Cullen, a insisté sur le fait que le stade soit l’un des plus avancés au monde sur le plan technologique. Dans cet esprit, ils se sont associés avec Hewlett Packard Enterprise (HPE) pour développer la technologie sans fil du bâtiment. Au total, plus de 1 600 points d’accès sans fil fourniront une couverture mobile à 100%. Ce système s’étend également à l’accès au Wi-Fi. À l’image de plusieurs franchises NFL, les Spurs ont développé une application spécialement conçue pour le stade. Outre les informations de l’équipe, les spectateurs ont accès à leur billet et la localisation de leur place dans le bâtiment, avec l’itinéraire à suivre.

Sur le plan écologique, les Spurs se sont efforcés de trouver des solutions de remplacement durables aux plastiques à usage unique, limitant ou supprimant l’usage de pailles, emballages ou couverts. Dans le même esprit, des dispositifs de gestion des déchets, afin de faciliter le tri, ont été déployés. Parallèlement, le contrat d’alimentation électrique avec Schneider Electric vise à renforcer l’efficacité énergétique et opérationnelle du stade. Une plate-forme a été intégrée à la structure pour assurer une surveillance en temps réel et une maintenance préventive; afin de réduire au maximum la consommation énergétique.

Le financement

Initialement, le coût du premier plan de 2007 était estimé à 300 millions de livres sterling. Montant majoré à 400 millions en 2009 avec le plan révisé, puis à 430 millions en 2012. Sur ces 430 millions, 45 seraient nécessaires pour réaliser la phase 1, 302 pour la deuxième et 80 pour la dernière. La réalité allait être tout autre, avec une explosion de la facture dont la nature est diverse : coûts plus importants des importations et des marchandises, le vote du Brexit, la baisse du taux de change, les modifications de la construction, les heures et le recrutement supplémentaires. Ainsi, le président de Tottenham Daniel Levy a annoncé lors de l’ouverture en mars dernier que la valeur du projet était de l’ordre du milliard de livres sterling, dont près de 40% rien que pour le stade.

Le complexe a été financé à l’aide d’une combinaison de fonds propres du club, de prêts bancaires, d’investisseurs privés et une participation des collectivités. Tottenham a émis 30 millions de nouvelles actions pour lever 15 millions de livres sterling afin de financer la première étape. Les différents gouvernements ont participé à hauteur de 27 millions, 50 millions pour un groupe d’investisseurs locaux. La NFL a également investi 10 millions de livres sterling en échange de l’organisation d’au moins deux rencontres par an. À l’image de la construction, l’emprunt souscrit auprès de trois banques pour aider au financement n’a cessé d’être de plus en plus important. Des 200 millions en 2015, la somme est montée à 400 millions en 2017 pour finir à 637 millions en 2018. La banque a également fourni un fond de roulement de 25 millions de livres sterling, tandis que le propriétaire des Spurs, le groupe ENIC, a injecté 50 millions.

Le club a pour objectif de financer son nouvel écrin en augmentant les revenus tirés de la vente des billets (qui devrait atteindre 100 millions de livres sterling par an, plus du double de celui de White Hart Lane), des frais de représentation, du sponsoring, du merchandising, de la publicité et surtout des revenus de diffusion. Espérons que le jeu en vaille la chandelle. Dans le cas contraire, il serait dans l’obligation de vendre leurs meilleurs joueurs pour assurer le remboursement de leur bijou.

Pour le moment, le club est à la recherche d’un accord sur les droits de dénomination de l’enceinte et espère un contrat de 20 millions par an minimum sur une période allant de 10 à 20 ans. Il a aussi trouvé plusieurs partenaires. Heineken est le sponsor bière, le brasseur Beavertown s’occupe de la micro-brasserie artisanale, LG et Hewlett Packard Enterprise sont en charge de fournir respectivement tous les écrans de télévision et les infrastructures sans fil. Les publicités seront gérés par la société TGI. Le prix des abonnements a augmenté, la gamme de prix s’étalant de 795 à 1 995 £ en catégorie grand public, 2 500 à 6 000£ en catégorie supérieure et certaines loges sont facturés à plus de 15 000£ la saison.

Photo : Mr Av.

Évènements organisés

. Domicile des Spurs de Tottenham en Premier League.
. Compte tenu de son ouverture récente, le Tottenham Hotspur Stadium n’a pour le moment pas accueilli beaucoup d’évènements. Au moins deux matchs NFL par an sont programmés jusqu’en 2025. Des concerts seront organisés. En Rugby à XV, les Saracens y évolueront occasionnellement pendant 5 ans à partir de 2020. Les deux finales européennes seront organisées en 2021.

Comment s’y rendre ?

Le stade est situé dans un quartier résidentiel très animé où les routes tout autour sont soit fermées, soit en accès restreint les jours de match.

. En voiture : Du Nord : prendre l’A10/Tottenham High Road au départ d’Enfield ou Chigwell.
. Du Sud : prendre l’A10/Tottenham High Road au départ de Stoke Newington ou le centre de Londres.
. De l’Est : prendre l’A406 au départ de Walthamstow.
. De l’Ouest : prendre l’A406 au départ de Bounds Green, Muswell Hill ou Arnos Grove.
Il n’y a pas de parking. Le peu d’emplacements disponibles sont réservés aux résidents munis d’une autorisation.

. En transports en commun : solution à privilégier bien que le lieu soit bien moins desservi que Wembley en matière de métro, avec des stations éloignées. Des panneaux types ont été installés tout au long du chemin.

. En métro : Sur la Victoria Line, descendre à la station Seven Sisters ou Tottenham Hale et poursuivre à pied. Attention, le temps de marche est au minimum de 25 à 30 minutes en fonction de votre allure et la foule est importante.
. En bus : les lignes 149, 259, 279, 349 et W3 passent à proximité, mais leurs trajets sont déviés les jours de match. Le club exploite aussi deux navettes : l’une relie Alexandra Palace – via Wood Green – à Haringey Sixth Form College, l’autre entre Tottenham Hale et Aldridge Academy Duke.
. London Overground : descendre à l’arrêt White Hart Lane (5 minutes à pied du stade) ou Seven Sisters (30 minutes).
. National Rail (Abellio Greater Anglia) : descendre à Northumberland Park (10 minutes à pied) ou Tottenham Hale (25 minutes).

. À pied ou en vélo : solution possible si vous séjournez dans le quartier.

Fun facts

Tout en haut de l’enceinte, l’enceinte est surplombée par la statue d’un coq. Haute de 4,50 mètres, elle est recouverte d’or et fait allusion au logo du club. L’animal en question serait devenu l’emblème de Tottenham car le premier terrain occupé par la formation londonienne appartenait au noble anglais Harry « Hotspur » Percy, réputé fan de combats de coqs.

Photo : Raiders.com.

Au revoir pièces de monnaie et billets, le Tottenham Hotspur Stadium rejoint le cercle restreint d’équipes sportives dans le monde à ne plus accepter de monnaie fiduciaire. En plus des cartes de crédit /débit traditionnelles, et des nouveaux moyens via son Smartphone (Apple pay, Google pay), le club offre la possibilité aux détenteurs d’abonnement saison de créditer leur carte d’accès d’une réserve d’argent à utiliser dans le bâtiment. Les fans pourront également acheter des cartes prépayées. Cette décision a été prise dans le but d’améliorer l’efficacité, la rapidité des transactions et l’hygiène sur tout le site.

Toujours dans cette optique de rapidité, la micro-brasserie (Goal Line Bar) capable de fournir jusqu’à 10 000 pintes par minutes est équipée de la technologie « bottom-up » qui permet de remplir sans aide les gobelets par le bas. Tout a été prévu pour évacuer le surplus de houblon avec la présence de 773 urinoirs au total. Les bars White Hart et Shelf sont sous la tribune Est et le stade propose une large gamme de points de vente de nourriture et de boissons.

Pour maximiser les profits, les dirigeants des Spurs ont mis en place une suite de solutions pour les clients d’affaires. Le H Club est un espace proposant des plats préparés par plusieurs chefs étoilés. Moyennant finance, il est possible de dîner à une table où seront présentes d’anciennes gloires du club. Le Tunnel Club est un salon privé comprenant un bar et un restaurant derrière un mur de verre qui permettra aux invités d’apercevoir les joueurs dans le couloir qui relie les vestiaires au terrain. Les places pour profiter de la rencontre sont alors situées derrière les bancs de touche des deux équipes. L’abonnement démarre à 19 000£ pièce la saison, uniquement disponible par paire. Deux autres espaces exclusifs, nommés Sky Lounges, sont situés au sommet des tribunes Est et Ouest et offrent une vue panoramique sur le terrain.

Afin de rembourser son investissement, la stade doit être actif toute l’année en tant que destination de sport, divertissements ou d’affaire. Il offre des attractions touristiques telles que le Sky Walk, où les visiteurs ont la possibilité d’escalader la façade pour accéder à une plateforme en verre à plus de 40 mètres du sol. Pour les plus téméraires, il est possible de descendre en rappel. Le Tottenham Experience sert d’espace central lors de l’arrivée des spectateurs sur place avec la présence notamment du musée, de la billetterie ou de l’immense boutique. D’autres installations comme un hôtel, une salle dédiées aux sports extrêmes et un centre de santé viendront compléter le paysage d’ici quelques mois.

Sources : Tottenham Hotspur, Info-Stades, Stadium DB, Stadiums of Pro Football, Stadium Journey, Football Stadium Digest, Football Ballparks, Pro Football Reference, Thrillist, Sports Pro Media, Go Banking Rates.

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