La présentation équipe par équipe de la saison 2019 continue ! Au programme aujourd’hui : les Indianapolis Colts. Vous pouvez trouver toutes les fiches déjà publiées en cliquant sur ce lien.
En un claquement de doigt, tout a changé. En 2018, les Colts étaient une belle histoire de renaissance. Malgré l’arrivée du plan B Frank Reich comme coach après l’abandon de Josh McDaniels ou encore le début de saison à 1-5, ils sont allés chercher la qualification en playoffs et ont même atteint le divisional round. La première Draft de Chris Ballard était un bijou, avec Quenton Nelson et Darius Leonard, le rookie défensif de l’année.
En 2019, tous les espoirs étaient permis. Et puis tout s’est écroulé un soir d’été. Lassé par l’accumulation des blessures, Andrew Luck a dit « stop. » Voilà Indianapolis dans le flou.
La saison dernière : 10 victoires – 6 défaites
Mouvements à l’intersaison
Malgré beaucoup d’argent à dépenser, les Colts ont été très calmes sur le marché, sans doute aussi pour garder de la marge en 2020. Ils ont préféré faire des ajustements « utiles ». Parmi ceux-ci, les choix de faire venir Justin Houston (DE) pour profiter de son expérience, son leadership et sa science du pass-rush ou encore la venue de Devin Funchess (WR) afin d’apporter une menace de plus dans le jeu aérien.
La franchise s’est surtout appliquée à prolonger deux joueurs clés de son backfield défensif : Pierre Desir (CB) et Clayton Geathers (S).
Côté Draft, Chris Ballard semble encore avoir fait de bons choix. Une classe de dix joueurs sans premier tour, mais qui lui a valu les félicitations de nos experts draft. Pour la résumer : des joueurs de qualité sur des postes où la franchise avait des besoins. Une nouvelle draft qui pourrait, avec la précédente, finir de restructurer en profondeur cet effectif (21 joueurs sélectionnés en 2 ans.).
Arrivées notables : Justin Houston (DE/LB), Devin Funchess (WR)
Re-signatures : Pierre Desir (CB), Clayton Geathers (S)
Draft : Rock Ya-Sin (CB), Ben Banogu (LB), Parris Campbell (WR), Bobby Okereke (LB), Khari Willis (S), Marvell Tell (S), E.J. Speed (LB), Gerri Green (LB), Jackson Barton (OT), Javon Patterson (C)
Pertes notables : Dontrelle Inman (WR), Matt Slauson (OG), Ryan Grant (WR)
Le(s) point(s) fort(s)
En attaque, les points forts ne manquent pas.
Pour une fois, commençons par les hommes de l’ombre : la ligne offensive. Finie l’époque où celle-ci était friable. Maintenant, le quarterback peut lancer derrière un rempart solide : 18 sacks subis contre 41 sa dernière année avant blessure. La ligne offensive des Colts est devenue, en un an, l’un des points forts de cette équipe. C’est même celle qui a concédé le moins de sacks en 2018 ! Entre joueurs de niveau all-pro (Quenton Nelson et Ryan Kelly) et joueurs solides (Anthony Castonzo et Braden Smith), cette escouade s’est montrée aussi efficace pour le jeu de passe que le jeu au sol.
Un point fondamental qui permet au jeu aérien d’être le moteur principal de l’attaque des Colts. Et ce secteur ne manque pas de talent… TY Hilton (1 270 yards et 6 touchdowns) est une menace constante. Mais la saison 2018 a montré que la lanceur pouvait également s’appuyer sur Eric Ebron (750 yards et 13 touchdowns), notamment en zone rouge. Et pour 2019, le quarterback des Colts a vu son arsenal grossir avec la présence de Devin Funchess (549 yards et 4 touchdowns) et le prometteur Parris Campbell. Autant dire que les Colts devraient accumuler les yards aériens l’an prochain.
En défense, les Colts peuvent compter sur le joyau brut Darius Leonard (163 plaquages, 7 sacks, 8 passes défendues, 4 fumbles forcés et 2 interceptions) au poste de linebacker. En une saison, le joueur s’est imposé comme le patron (et l’âme) de cette défense et l’une des très belles promesses à son poste pour les années à venir.
Au-delà de ce talent individuel, le backfield défensif devrait fournir des garanties du côté d’Indianapolis. Avec le solide duo de safeties composé de Malik Hooker (dont l’absence s’était fait plus que sentir lors du match de playoffs face aux Chiefs) et Clayton Geathers, un Pierre Desir qui s’est affirmé comme un vrai cornerback numéro 1 et le rookie Rock Ya-Sin (CB), le quatuor des Colts devrait avoir fier allure.
Enfin, le coaching staff d’Indianapolis mérite bien une mention dans cette rubrique. Arrivé sur la pointe des pieds, Frank Reich a impressionné pour sa première saison sur le banc des Colts. À la fois excellent meneur d’homme et fin stratège, le coach a su redresser un bilan mauvais en début de saison pour offrir aux siens un run pour les playoffs. Il faut également évoquer sa décision de garder Matt Eberflus comme coordinateur défensif. Choisi par Josh McDaniels, Eberflus a réussi à convaincre Reich de le garder et pour quel résultat ! Alors qu’il avait hérité d’une défense qui avait fini 30e en 2017 (aux points encaissés et en yards), Eberflus a réussi à classer sa défense 10e aux points encaissés et 11e aux yards encaissés. Un tour de force pour une équipe avec 7 nouveaux titulaires. En plus d’installer une défense polymorphe et agressive, le coordinateur a su faire progresser individuellement chacun de ses joueurs et en tirer le meilleur en tant que groupe.
Le(s) point(s) faible(s)
Après ces éloges sur la défense des Colts et son coaching, il peut paraître paradoxal d’en placer une partie dans les points faibles. Néanmoins, sur le papier, il y a quand même un manque de talent en défense dans les escouades de linebacker et de linemen défensifs.
À côté de Leonard, Anthony Walker, Zaire Franklin ou le rookie Bobby Okereke devraient occuper les postes de titulaire chez les linebackers. Ils devront progresser encore pour en faire une bonne escouade. Pas impossible, mais à ce jour ce n’est pas l’aspect le plus fort des Colts. Sur la ligne défensive, l’unité devrait être composée de Jabaal Sheard (DE), Denico Autry (DT), Margus Hunt (DT) et Justin Houston (DE), à moins que le rookie Ben Banogu s’impose d’entrée. En dehors de Houston, aucun de ses joueurs n’est un « top talent ». Des joueurs de devoir sans aucun doute, mais jusqu’à quand Matt Eberflus pourra en tirer le meilleur ?
Enfin, ce qui apparaît comme LE point faible de cette équipe se trouve en attaque. Il s’agit du groupe de coureur. Actuellement composé de Marlon Mack (908 yards et 9 touchdowns) et Nyheim Hines, cette escouade est un peu en-dessous des meilleurs duos de la ligue. Cependant, Mack a fortement progressé pour sa deuxième saison, si sa progression continue, il faudra rapidement enlever les coureurs des points faibles de cette équipe.
Facteur(s) X : Jacoby Brissett
En 2018, Jacoby Brissett était redevenu la doublure plus ou moins anonyme d’Andrew Luck. Le voilà propulsé numéro un d’une équipe pleine de potentiel. En 2017, il avait débuté 15 rencontres, avec 13 touchdowns et 7 interceptions à la clé. Mais l’effectif était plus faible, et personne n’attendait rien de lui.
L’enjeu est totalement différent en 2019. Les Colts étaient censé faire partie des prétendants avec Luck. Brissett pourra-t-il les faire surnager en tête de l’AFC Sud ? Comment réagira-t-il face aux féroces défenses des Jaguars et Texans ?
L’émotion suscitée par la retraite de Luck est tellement forte que les supporters n’attendent probablement plus grand chose. À Brissett de les surprendre et de montrer qu’il n’a pas été choisi au troisième tour de la Draft par les Patriots pour rien. Sinon, Indianapolis sera relancée dans la quête d’un franchise quarterback.
Le joueur à suivre : Justin Houston
En partant du principe que Marlon Mack continuera de progresser et que Matt Eberflus continuera son excellent travail, c’est sans aucun doute le pass-rush des Colts qu’il faudra surveiller. En milieu de tableau l’an dernier avec 38 sacks, la franchise doit progresser dans ce domaine si elle veut passer un palier. Ce qui est intéressant, c’est que les Colts s’en sont donné les moyens en faisant venir Justin Houston (5,5 sacks en 2018) et en draftant Ben Banogu. Avec son expérience, Houston doit devenir un mentor pour Banogu et son niveau de jeu doit permettre d’offrir plus d’opportunités à Jabaal Sheard.
Si ce pari se concrétise, alors c’est toute la défense qui passera un cap. Sans refaire le jeu, un pass-rush de haut niveau facilite le travail du backfield défensif, ouvre des opportunités pour les linebackers…
En résumé
En 2 saisons, Chris Ballard a construit une bien belle équipe. Entre talents, joueurs solides et un coaching staff compétent, les Colts étaient armés pour aller loin.
Mais sans Andrew Luck, et avec des déplacements difficiles à leur programme, voilà les joueurs de l’Indiana plongés dans le doute.
Calendrier
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