L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations, dans l’ordre de qualité : excellence, félicitations, compliments, encouragements, avertissements, inquiétant. Conseils de classe déjà publiés : AFC Sud – AFC Ouest – AFC Est – AFC Nord – NFC Est – NFC Ouest – NFC Sud.
En NFC Nord, les têtes pensantes de chaque franchise ont bien travaillé et les principaux manques ont globalement été comblés. Green Bay n’a cependant pas offert un pur receveur supplémentaire à son quarterback vedette. Detroit inquiète avec plus de paris tentés.
Minnesota Vikings : félicitations
Choix : Garrett Bradbury (C, N°18), Irv Smith (TE, N°50), Alexander Mattison RB, N°102), Dru Samia (G, N°114), Cameron Smith (LB, N°162), Armon Watts (DT, N°190), Marcus Epps (S, N°191), Oli Udoh (T, N°193), Kris Boyd (CB, N°217), Dillon Mitchell (WR, N°239), Olabisi Johnson (WR, N°247), Austin Cutting (LS, N°250).
Aucune équipe ne participant à cette draft n’avait de besoin plus évident que les Vikings sur la ligne offensive. Tout naturellement, Rick Spielman a comblé les vides avec un tiers des choix disponibles porté sur ce secteur afin d’aider un jeu au sol défaillant l’an dernier. Très technique et excellent bloqueur, Garrett Bradbury s’insère parfaitement dans le nouveau schéma offensif prôné par Kevin Stefanski avec des joueurs mobiles et agiles. Il sera le nouveau point d’encrage pour quelques années au centre, voire en garde. À ce poste, Dru Samia entre en concurrence avec Josh Kline pour le poste de titulaire. Performant sur le jeu au sol, il a une bonne marge de progression mais doit dans un premier temps apprendre à canaliser son trop plein d’énergie. Oli Udoh est plus un pari sur le long terme, une pierre brute à façonner.
Les Vikings veulent courir plus en 2019 et les joueurs choisis cadrent dans ce changement de direction. Ils ont remédié à leur manque d‘athlétisme au poste de tight-end et préparent déjà l’après Kyle Rudolph en prenant Irv Smith. Excellent bloqueur dans les situations de course, il n’en est pas moins à l’aise dans le jeu aérien où il sait se démarquer. Chez Alexander Mattison, Minnesota a trouvé un complément à un Dalvin Cook souvent blessé. Productif et bon dans la protection de passes, il doit soulager son partenaire en prenant une partie des snaps. Les deux receveurs ont chacun des qualités différentes (la vitesse pour Dillon Mitchell, de bonnes mains pour Olabisi Johnson) pour tenter de se faire une place dans l’effectif.
Côté défense, les deux ajouts au dernier rideau défensif correspondent à l’ADN de Mike Zimmer, spécialiste en la matière. Gros cogneur et bon plaqueur, Marcus Epps et Kris Boyd apparaissent comme des solutions de rechange. Sur le premier rideau, Armon Watts possède des mains violentes, reste juste à parfaire sa technique pour performer à l’échelon supérieur. Au poste de linebacker, Cameron Smith est à surveiller. Très intelligent et rapide, il a plus de mal dans les changements de direction, rien d’insurmontable pour celui qui pourrait devenir une belle surprise. Athlétique et précis dans ses transmissions Austin Cutting est un bel ajout sur équipes spéciales, mais il est encore sous engagement militaire et pourrait manquer la saison 2019.
Green Bay Packers : compliments
Choix : Rashan Gary (DE, N°12), Darnell Savage Jr. (S, N°21), Elgton Jenkins (C, N°44), Jace Sternberger (TE, N°75), Kingsley Keke (DE, N°150), Ka’dar Hollman (CB, N°185), Dexter Williams (RB, N°194), Ty Summers (LB, N°226).
Draft cohérente où les besoins identifiés ont trouvé preneur à l’exception du poste de receveur. Après une free agency essentiellement basée sur la défense avec les ajouts de deux outside linebackers (Za’Darius et Preston Smith) et d’un safety (Adrian Amos), Green Bay se devait d’apporter un peu plus d’armes offensives et de protection à Aaron Rodgers. Le défi est en partie relevé, même si le coordinateur défensif Mike Pettine semble être le grand gagnant de ces trois jours de sélection. Cinq choix pour compléter les trous manquants qui ont tous en points commun un physique athlétique, mélange de vitesse et de puissance, et une polyvalence sur le terrain. Rashan Gary possède l’avantage d’être un athlète complet mais devra se montrer plus régulier à l’échelon supérieur. Le choix Darnell Savage répond à un besoin immédiat, sa position en milieu de premier tour pose quelques interrogations ; les recruteurs du Wisconsin ont très certainement apprécié sa vivacité et son gabarit. Grâce à sa vitesse, Kingsley Keke pourrait être la belle satisfaction de cette cuvée et devenir titulaire dans un futur plus ou moins proche.
Si numériquement l’attaque a quelque peu était délaissée, qualitativement le talent est au rendez-vous. Officiellement listé comme centre, Elgton Jenkins peut évoluer à tous les postes de la ligne offensive où ses bonnes mains permettront de donner du temps à Rodgers, ou de créer des brèches aux running-backs. Matt LaFleur avait besoin d’un autre tight-end, Jace Sternberger arrive pour apprendre le métier auprès de Jimmy Graham. Costaud et doté de bonnes mains, il maitrise les tracés même s’il manque encore de force dans les situations de bloc. Dexter Williams vient faire le nombre dans un groupe de coureur un peu léger quantitativement.
Chicago Bears : compliments
Choix : David Montgomery (RB, N°73), Riley Ridley (WR, N°126), Duke Shelley (CB, N°205), Kerrith Whyte (RB, N°222), Stephen Denmark (CB, N°238).
Peu de choix mais le jeu en valait la chandelle. Avec l’échange monté peu avant le début de la saison dernière pour obtenir Khalil Mack, Chicago est arrivé à se qualifier en playoffs pour la première fois depuis 2010. La défense au point, le manager général Ryan Pace s’est tout naturellement tourné vers l’attaque pour entourer un peu plus Mitch Trubisky en apportant le plus d’explosivité possible, en adéquation avec le style de jeu souhaité par Matt Nagy.
Jordan Howard transféré à Philadelphie, Chicago se devait de regarnir l’escouade de coureurs. Chose faite avec David Montgomery et Kerrith White. Polyvalent, Montgomery a le même profil qu’Howard. Excellent bloqueur et coureur pur, bien que manquant un peu de vitesse, il possède des mains sûres pour apporter une solution de secours en situation de passe. White est quant à lui plus dans la vitesse et l’explosivité. Un duo complémentaire au titulaire Tarik Cohen. Sur le poste de receveur, Pace a une nouvelle fois fait un joli coup avec le frère de Calvin Ridley, Riley. Certes moins rapide que le joueur d’Atlanta, il est physiquement prêt pour la NFL avec de bonnes mains et une maitrise des tracés, un ajout intéressant dans un groupe qui commence à avoir belle allure.
Un front-seven bien fourni, les choix défensifs se sont portés sur la position de cornerback avec deux paris. Duke Shelley maitrise les fondamentaux, performe en couverture avec une bonne vitesse de pointe; un léger déficit de taille et une finition des plaquages aléatoires sont toutefois à souligner. Stephen Denmark a un physique peu conventionnel pour le poste (1m92, 96 kilos) et dispose de qualités athlétiques bluffantes pour son gabarit mais manque cruellement de technique.
Detroit Lions : avertissements
Choix : T.J Hockenson (TE, N°8), Jahlani Tavai (LB, N°43), Will Harris (S, N°81), Austin Bryant (DE, N°117), Amani Oruwariye (CB, N°146), Travis Fulgham (WR, N°184), Ty Johnson (RB, N°186), Isaac Nauta (TE, N°224), P.J Johnson (DT, N°229).
Avec neuf choix au compteur, Detroit a réparti ses options équitablement entre attaque et défense en répondant aux besoins et amenant de la concurrence dans un groupe qui doit être plus compétitif. Le talent est présent mais pas suffisamment pour rattraper les trois autres équipes de la division. La plupart des joueurs choisis représentent plus des options qui aideront dans la rotation plus qu’ils ne s’imposent comme la solution aux problèmes immédiats. Après le départ à la retraite de TJ Lang, personne n’a été pris pour renforcer la ligne offensive.
Les Lions sont arrivés à cette draft avec la ferme intention d’ajouter des armes à Matthew Stafford et d’améliorer le jeu au sol. La sélection de T.J Hockenson coche les deux cases. Excellent bloqueur, doté d’une bonne pointe de vitesse et de mains sûres à la réception, il est prêt à l’emploi pour le haut niveau. Il manque encore un peu de muscle, mis rien de bien méchant. En difficulté l’an dernier, une autre pièce a été ajoutée à la position de tight-end avec Issac Nauta, également à l’aise dans la création de brèches pour un coureur. Travis Fulgham et Ty Johnson arrivent pour compléter la rotation, probablement plus utilisés sur équipes spéciales dans un premier temps.
La défense gagne des championnats, Matt Patricia est un entraineur défensif et il connaît la chanson. Sur ce secteur, toutes les lignes ont été consolidées mais la production sera-t-elle au rendez-vous immédiatement ? Rien n’est moins sûr. Sur le premier rideau, Austin Bryant renforce le pass rush grâce à son explosivité et ses longs bras. Les 151 kilos de PJ Johnson seront utiles contre la course.
À l’image de Kyle Van Noy il y a quelques années, Jahlani Tavai a été choisi un peu plus haut que prévu mais correspond au style de son head coach. Joueur polyvalent avec un gros volume de jeu, il peut épauler Jarrad Davis au centre de la défense ou être déplacé selon les actions.
Will Harris arrive pour endosser le costume de doublure de Tracy Walker dans un futur proche. Il est fort probable qu’il débute sur équipes spéciales mais son physique et sa polyvalence peuvent l’aider à jouer un rôle en cours de saison dans un schéma à plusieurs arrières défensifs. Amani Oruwariye remplit un autre besoin en consolidant un poste de cornerback en difficulté et pourrait être le bon coup. Opportuniste, intelligent et véloce, il possède les atouts nécessaires pour se faire une place dans cet effectif avec un peu de travail.