Fans en manque de football en cette période creuse, l’Alliance of American Football (AAF) est faite pour vous!
Bien que l’affluence moyenne dans les stades est encore perfectible (20 022 spectateurs avec un pic à 27 857 personnes présentes à l’Alamodome de San Antonio), le succès télévisuel a été au rendez-vous même si ne nous emballons pas, nous n’en sommes qu’aux prémisses de l’aventure. Ainsi, les deux rencontres de samedi ont été suivies par une moyenne de 2,9 millions téléspectateurs entre 21h et 23h, dépassant la couverture du match NBA entre Oklahoma City et Houston.
L’AAF a pris la décision de s’implanter sur des marchés de moindre importance afin de ne pas concurrencer la NFL. Elle se voit plutôt comme une ligue de développement qui permettra d’accompagner des joueurs pas encore prêts pour la ligue majeure, ou des athlètes qui souhaitent poursuivre une carrière professionnelle, qui voient leurs horizons bouchés à l’étage supérieur. D’ailleurs, chaque équipe d’Alliance of American Football est associée à quatre franchises NFL et à des universités afin de faciliter les échanges.
Parmi les joueurs cette année, à noter la présence de quelques personnes qui ont évolué un cran au-dessus. Trent Richardson (Birmingham) – Christian Hackenberg, Zach Mettenberger, Zac Stacy, Brad Wing (Memphis) – Denard Robinson, Aaron Murray, Stephen Hill, Younghoe Koo (Atlanta) – Damontre Moore, Bishop Sankey (San Diego) – Matt Asiata (Salt Lake) – Josh Huff (Arizona) – Kenneth Farrow (San Antonio) – Will Hill (Orlando).
Les trois coups du championnat ont été donnés le week-end dernier, petit tour d’horizon sur ce qu’il s’est passé au cours de cette première semaine.
San Antonio Commanders – San Diego Fleet : 15-6
Ce fut une soirée de premières pour l’AAF, et quelques moments historiques ont eu lieu pendant cette opposition.
L’attaque de San Antonio est responsable du premier jeu de l’histoire de l’AAF lorsque le quarterback Logan Woodside (18/36, 255 yards, 2 interceptions) a trouvé Mekale McKay (5 réceptions, 80 yards) plein centre pour un gain important. Même son de cloche en défense où sur la première offensive de San Diego, Mike Bercovici (15/25, 176 yards, 2 interceptions) se fait explosé sur un sack dont il va se rappeler.
What. A. Hit. 💥@aafcommanders | #SDvsSA pic.twitter.com/cZIyt91mTz
— The Alliance (@TheAAF) February 10, 2019
Mais contrairement à la NFL, ceci n’est pas une pénalité ! Cette action est à l’image de la première mi-temps où les deux équipes n’ont pu faire mieux qu’inscrire deux field goals chacune.
Gros combat défensif pendant trois quart temps, Logan Woodside a ensuite mis les Commanders en position idéale pour scorer en trouvant Alonzo Moore (3 réceptions, 78 yards) avec un gain de 46 yards sur le dernier jeu de la période. Sur l’action suivante, Kenneth Farrow ( 14 portées, 37 yards, 1 touchdown) suit bien ses bloqueurs et s’en va marquer le seul touchdown du match. Même si la tentative à deux points est ratée, les locaux prennent l’avantage au meilleur moment (12-6).
Bercovici n’ayant rien produit en 45 minutes, l’entraineur de San Diego Mike Martz (ancien entraineur en chef des Rams à l’époque de Kurt Warner) décide de lancer Philip Nelson (5/10, 68 yards, 1 interception) mais sans grand succès. San Antonio rajoute trois nouveaux points pour sceller le sort du match, la défense terminant le travail en annihilant le peu de velléités offensives adverse.
Orlando Apollos – Atlanta Legends : 40-6
Orlando a idéalement lancé sa campagne inaugurale en dominant de la tête et des épaules son adversaire du soir.
Ce match a vu les tous premiers points inscrits dans les l’histoire de la ligue. Le kicker d’Atlanta Younghoe Koo (ex-Chargers) réussissant son coup de pied de 38 yards en milieu de premier quart temps. Ce sera à peu près tout pour le reste de ce premier acte pour les visiteurs, Orlando a ensuite pris le contrôle de la rencontre dès le début du second quart temps pour faire cavalier seul jusqu’à la fin.
Garrett Gilbert (15/25, 227 yards, 2 touchdowns) se connecte dans un premier temps avec son receveur Jalin Marshall (3 réceptions, 51 yards, 1 touchdown) pour le premier touchdown de l’AAF et ce ne sera pas la seule fois de la soirée que la connexion entre les deux joueurs marchera. Après un touchdown de De’Veon Smith ( 5 réceptions, 13 yards, 1 touchdown) accentuant l’écart, les Apollos ont lancé leur « Orlando Special », réplique à l’identique de la célèbre tactique des Eagles lors du Super Bowl LII, avec cette fois Gilbert dans le rôle de Nick Foles. Le quarterback et receveur se retrouve ainsi à la mi-temps avec un touchdown à la passe et à la réception chacun.
Orlando special?
Orlando special! @aafapollos | #ATLvsORL pic.twitter.com/XXHJ4HZLlI— The Alliance (@TheAAF) February 10, 2019
Alors que les trois autres équipes jouant samedi n’ont marqué que six points chacune en première période pour leurs débuts, l’attaque d’Orlando n’était pas là pour plaisanter et à continuer à carburer jusqu’au terme du match. La défense participant même à la fête en inscrivant un touchdown sur retour d’interception.
Birmingham Iron – Memphis Express : 26-0
Probablement le match le plus laid du week-end. Christian Hackenberg (10/23, 87 yards, 1 interception) n’a pas réussi en NFL, on comprend mieux pourquoi après sa prestation de dimanche.
La grosse défense de Birmingham a donné le ton en début de rencontre en interceptant l’ancien de Penn State, tout en le maintenant à seulement trois passes complétées dans une première période insipide où seul le kicker Nick Novak a marqué des points avec 3 field goals à la clé. Cette escouade a joué dure en délivrant quelques gros plaquages et a fait des ravages dans le jeu de course adverse en contenant bien Zac Stacy (12 portées, 58 yards). Elle a remporté son plus gros test en stoppant l’attaque de Memphis sur une quatrième tentative et un yard à parcourir sur leur propre 6 yards, après que Trent Richardson (23 portées, 58 yards, 2 touchdowns) ait perdu le ballon quatre actions auparavant.
A 9-0, plus rien ne pouvait arriver aux Iron qui ont su conserver cet élan pour faire fructifier l’avance au tableau d’affichage. Bien aidé par la connexion entre le quarterback Luis Perez (19/33, 252 yards) et le receveur Quinton Patton (4 réceptions, 107 yards), Richardson se chargea d’appliquer la sentence en rejoignant par deux fois la end-zone adverse au quatrième quart-temps.
Du côté de Memphis, le seul coup d’éclat a été un touchdown marqué sur trick play avant que celui-ci ne soit annulé pour une pénalité. Logique et à l’image du match des hommes de Mike Singletary qui n’a jamais trouvé la clé du verrou adverse.
Arizona Hotshots – Salt Lake Stallions : 38-22
Duel plus intéressant entre deux des favoris pour le titre cette saison. La partie peut presque être résumé en cinq actions qui ont transformé cette rencontre banale en un spectacle plus excitant. Le tout dans un troisième quart temps de feu.
Le quarterback des Hotshots John Wolford (18/29, 275 yards, 4 touchdowns) a tout d’abord trouvé Rashad Ross (5 réceptions, 103 yards, 2 touchdowns) par deux fois pour un touchdown et sa conversion à deux points. Steven Johnson a intercepté Matt Lineham (7/13, 56 yards, 1 touchdown, 1 interception), avant que Wolford ne trouve Jhurell Pressley (1 reception, 30 yards, 1 touchdown) pour le touchdown sur une longue réception. La dernière action a été une conversion à deux points réussie. Grâce à cela, Arizona a fait la trou, passant d’un avantage de 3 points (19-16) à une avance confortable, scellant le sort de la rencontre (35-16).
L’expérience était clairement côté Hotshots, 49 des 52 joueurs avaient eu au préalable une expérience avec une équipe NFL. Wolford a bien mené tout son petit monde avec des attaques sans regroupement au tempo rapide mais l’histoire retiendra que c’est Gerald Christian (3 réceptions, 44 yards,1 touchdown) qui a marqué le premier touchdown de l’histoire de la franchise.
Les visiteurs ont tenu le choc jusqu’à la blessure de Josh Woodrum (10/22, 103 yards, 1 touchdown, 1 interception), l’ancien running back des Vikings Matt Asiata (4 portées, 4 yards, 1 touchdown) a été le premier joueur des Stallions à franchir le ligne d’en-but adverse pour l’honneur. Salt Lake a réduit le score dans le quatrième quart temps mais la défense de l’Arizona a résisté pour permettre à son équipe de remporter sa première victoire.
La semaine prochaine
La deuxième semaine du calendrier de l’AAF comprend encore deux matchs le samedi et deux le dimanche. Salt Lake et Arizona se déplaceront respectivement à Birmingham et Memphis le premier jour. Le lendemain, San Antonio accueillera Orlando et San Diego recevra Atlanta.
En bref
Le potentiel et l’intensité sont présents même si le niveau de jeu n’est pas celui de la NFL. Mais difficile de demander plus à des joueurs en manque de repère, d’automatisme et qui ne s’entrainent ensemble que depuis quelques semaines.
Autre bonne nouvelle, ces ligues permettent de développer ou de tester certaines règles avant de pourquoi pas, les mettre en application prochainement en NFL. Ainsi, afin de fluidifier le jeu, le quarterback dispose de 35 secondes pour remettre la balle en jeu. Pour les révisions vidéos, un arbitre est placé en hauteur dans les tribunes et communique en temps réel avec ses collègues sur le terrain pour accélérer la prise de décision.
"We've got a score."
After some careful consideration, @aafAPOLLOS get the first touchdown in the history of @TheAAF. pic.twitter.com/dCTBYvCEMF
— CBS Sports (@CBSSports) February 10, 2019
Et avec tout cela le football y gagne.