Bien sûr, le ballon est un symbole, le casque est un archétype, mais bien souvent pour le fan de football américain, l’outil du supporter c’est le maillot. Ultra récent ou vintage, moulant ou baggy, pyjama du chien ou exposé sous verre, le maillot permet de célébrer son joueur ou sa franchise préféré, et peut – sous certaines conditions – être un accessoire de mode.
Mais c’est aussi une histoire longue et complexe bien que ses fonctions soient assez simples. Pendant quelques jours, Jersey Island vous emmène à sa découverte.
Déjà publié : Part 1 : les maillots, comment ça marche ? – Part 2 : les noms des joueurs – Jersey Island Partie 3 : les numéros des maillots –
Les franchises de football Américain ont donc des maillots de couleurs différentes, qui présentent le nom des joueurs et qui affichent un numéro d’identification. De plus – et particulièrement à partir des années 90 où les inscriptions et patchs se répandent – ils arborent également un certain nombre d’éléments de finition propres aux équipes, à la ligue ou à certains évènements.
Agents du bouclier
Le logo bouclier de la NFL a été créé en 1960, et a été révisé deux fois par la suite, dont la dernière en 2008. Ce logo a été élaboré en interne, et la ligue n’a jamais identifié les artistes impliqués.
Le bouclier est premièrement utilisé comme base pour un patch commémoratif des 50 ans de la NFL porté sur l’épaule gauche par toutes les équipes de cette ligue en 1969 (et par les Vikings, représentant la NFL au Super Bowl IV). En dehors de cela, il n’apparait plus sur les uniformes avant 1991, date à laquelle il est ajouté à trois endroits : à la base du col du maillot, en haut de la jambe gauche du pantalon, et à l’arrière du casque.
En 1991, le bouclier n’apparait sur les maillots que sous la forme d’un patch simple, en médaillon. A partir de 2002 il est placé au centre d’un écusson portant la mention « Equipment », coordonné avec un tour de col argenté qui reprend la mention « NFL Equipment ». Lorsque Nike obtient la licence des maillots en 2012, le bouclier revient à la forme originale, mais constitué d’un clip et non plus d’un patch.
Ainsi, rien qu’en regardant le logo NFL, on peut immédiatement dater la « génération » d’un maillot (absence : avant 1991 ; patch simple : de 1991 à 2001 : écusson argenté : Reebok de 2002 à 2012 ; clip : Nike à partir de 2012)
Les patchs
– les patchs représentant le nom ou le logo de l’équipe : certains patchs sont des composantes intrinsèques du jersey car ils représentent le nom ou le logo de la franchise (de la conférence pour les Chiefs, depuis 2007).
Une grande partie des équipes fait figurer son logo sur les manches, mais quelques unes le portent en patch sur la poitrine, comme les Steelers (depuis 1997), les Jets (de 1998 à 2019), les Bengals (depuis 2004) ou les Jaguars (à partir de 2013). D’autres franchises portent leur logo dans le dos, entre le col et le placard de nom, à l’image des Cardinals (depuis 2005), des Vikings (2006-2012), ou des Bills (à partir de 2011). Il est également arrivé que le logo soit positionné sur les épaules (le « Double Star » de Dallas ou le « Flying Elvis » des Patriots durant les années 90).
Pour les équipes présentant le nom de la franchise sur leur maillot, il apparait typographié sur le plastron (Titans, Redskins, Broncos, Dolphins, Eagles…), sans ou avec un rappel du logo (Patriots, Cowboys). Les Giants (2005), les Browns (2015) et les Jets (2019) ont choisit de faire figurer le nom de leur ville d’appartenance plutôt que le nom de la franchise.
Les trois seules exceptions concernent les maillots actuels de Seattle, de Tampa Bay et de Detroit. Pour les bleus et verts, la dénomination « Seahawks » est déportée sur la clavicule gauche et réalisée en creux du flocage. Les Buccaneers présentent eux la particularité d‘avoir leur logo sur la manche droite et leur surnom (Bucs) sur la manche gauche depuis la refonte des uniformes en 2014. Les Lions ont déplacé l’inscription WCF en l’honneur de William Clay Ford en 2017, passant d’un patch sur la poitrine à une inscription sur la manche gauche. Le nom de la franchise a lui été déplacé du plastron à la manche droite.
– Les patchs de capitaine : bien que la tradition n’existe pas dans toutes les équipes, ou de manières différentes, en 2007 la NFL autorise les franchises à désigner jusqu’à 6 joueurs capitaines pouvant porter un patch « C » sur leur maillot.
Dans un rectangle aux angles arrondis dont la couleur et le liseré peuvent varier en fonction des équipes, un C blanc surmonte quatre étoiles. Chaque année de capitanat permet de transformer une étoile blanche en étoile dorée. Au-delà de quatre ans, toutes les étoiles sont dorées, à la cinquième année, le C l’est aussi.
– Les patchs commémoratifs : Pour certaines occasions, les franchises peuvent décider de rajouter des éléments de façon temporaire (pour une semaine ou une saison) ou de manière définitive (Chiefs, depuis 2007). Généralement ces patchs servent à commémorer des anniversaires (création, déménagements…), des dates clefs dans l’histoire de la franchise (victoires, stades …), ou la disparition de grandes figures (Lamar Hunt, Malcolm Glazer, Art Modell, Leon Hess, Sean Taylor, Dwight Clark, Paul Allen, Tom Benson…). Ces ajouts sont évidemment sujets à autorisation préalable de la ligue.
– Les patchs imposés par la ligue : la NFL peut décider l’addition de patchs aux maillots des franchises afin de commémorer certains évènements ou personnages (75 ans de la ligue, matchs internationaux, décès de Gene Upshaw, hommage au 11 septembre 2001…)
– Le patch du Super Bowl : depuis 1997, les équipes qui participent à la finale du championnat portent le logo de l’évènement en patch durant la partie.
– Le patch du Walter Payton Award : La NFL a annoncé en décembre 2017 que tous les vainqueurs du Walter Payton NFL Man Of The Year Award porteront sur leur maillot un patch (copié du trophée) pour le restant de leur carrière.
Flocages et broderies
Il est bon de noter que tous les éléments complémentaires au nom et aux numéros ne sont pas systématiquement patchés sur les modèles professionnels, et donc par extension sur les modèles Authentics grand public.
– De manière quasi générale, lorsqu’une équipe a des bandes ou rayures sur les manches, elles sont floquées (Browns, Giants, 49ers, Packers, Bengals, Bills, Bears, Lions, Redskins,…), mais peuvent parfois être en spandex rayé (Steelers). Il en va de même pour les inscriptions sur les manches (« WCF » et « Lions » des Lions, « GSH » des Bears).
– De plus, certaines franchises portent leur logo sur les manches mais celui-ci n’est pas brodé (49ers, Panthers, Cowboys, Seahawks des années 70 à 2000,…)
– Lorsque le nom de la franchise est inscrit, il peut être brodé sur un petit patch (Rams, Patriots, Titans, Redskins, Broncos, Dolphins, Eagles, Buccaneers…) ou bien directement brodé sur le jersey (Texans, Cowboys, Ravens, Falcons, Chargers, Lions, Cardinals, Browns…). En fonction des années et des séries, ces finitions peuvent alterner sur les maillots officiels.
– Enfin, les marques des manufacturiers peuvent apparaitre sur le jersey. Dans leur majorité les logos sont brodés directement sur le maillot, mais dans de rares cas certains Authentics haut de gamme peuvent présenter un petit patch spécifique.
– Les étiquettes : cas particulier, la science des étiquettes est un art qui est trop vaste et trop complexe pour être abordé ici. Elle mélange pays de production, marques, sous traitants, usines, modèles, séries, millésimes,… Le paradis de l’historien consciencieux et du collectionneur névrosé.
(Sources : NFL.com, NFL Shop.com, Reebok.com, Nike.com, Mitchell & Ness, ESPN.com, Uni-Watch, Thumper300zx, kirbyfortyfour, sportscollectorsdigest.com, 20yardline.com, profootballresearchers.org, The Gridiron Uniform Database, NFL Jersey Fan Paradise, SBNation.com, Ebay, Wikipedia)