Avant d’exprimer leurs talents avec les professionnels, les joueurs NFL se forment dans les universités du pays. La rédaction de TDA vous propose les portraits de ceux qui seront les stars de demain.
Byron Murphy
né le 18 janvier 1998 à Scottsdale, Arizona
1m80 pour 83 kilos
Cornerback, Washington, redshirt-sophomore
Au lycée Saguaro, Murphy, comme beaucoup de joueurs de ce niveau, joue des deux côtés du ballon. Son année senior il capte 88 réceptions pour 1733 yards et 21 touchdowns ! Il ajoute à cet impressionnant total, 59 plaquages et 7 interceptions. En 2016 il est considéré comme un recrue 4 étoiles au poste de cornerback. Il suscite, bien entendu, l’intérêt des facs locales Arizona et Arizona State ainsi qu’une dizaine d’autres et choisit celle situé à Seattle.
L’université est surnommée U-Dubb. (U pour université et dubb pour la lettre W se prononçant double U, double devenant dubb. UW = U-dubb). Elle est réputée, notamment, pour la formation de defensive backs : Marcus Peters (Rams), Desmond Trufant (Falcons), Budda Baker (Cardinals), Sidney Jones (Eagles), Kevin King (Packers) sont sortis de ses rangs ses dernières années.
C’est justement parce que l’équipe a déjà deux joueurs stars au poste (King et Jones) que la fac lui propose d’être redshirt (a le droit de s’entrainer mais pas de jouer le samedi, ne perd pas d’année éligibilité universitaire). En 2017, Jimmy Lake, le coordinateur défensif déclare au Seattle Times :
« Il a les meilleures mains que j’ai vu chez un lycéen. Une année normale, sans avoir deux potentiels premier tour de draft à ce poste, il aurait joué dès sa saison freshman. Mais ce fut vraiment une chance pour lui d’être redshirt pour tranquillement apprendre de ces deux gars, ainsi qu’avoir le temps de prendre du muscle »
En 2017, King et Jones sont partis chez les pros et Byron a sa chance : 7 passes défendues, 2 interceptions et un sack. En seulement 6 matchs, les trois premiers et les trois derniers, dont le Fiesta Bowl contre le Penn State de Saquon Barkley. Entre, il est obligé de soigner une blessure.
En 2018, il démontre toute l’étendue de son talent avec 56 plaquages, 13 passes défendues et 4 interceptions. Une de ses interceptions l’est dans le match le plus important de la saison : la finale de la conférence Pac 12. Contre Utah, il capte le ballon relâché par le receveur et, remonte 66 yards pour inscrire le seul touchdown de ce match. Score final 10-3.
Il est aujourd’hui évalué comme un des trois meilleurs cornerbacks de la prochaine draft, avec Deandre Baker (Georgia) et Andraez Williams (LSU). Pour beaucoup, il mérite d’être le premier d’entre-eux sélectionné. Son passé de receveur fait qu’il sent les tracés adverses et il en a conservé également de bonnes mains.
Revenons un instant sur ses stats 2018 : 13 matchs et 13 passes broken-up (déviées ou contrées, annulant en tout cas la réception). Soit une par match. Un site spécialisé en statistiques rapporte que Byron Murphy a autorisé cette saison 25 réceptions sur 48 ballons lancés en sa direction. Ce qu’il faut lire dans cette statistique est que les quarterbacks adverses jouent en sa direction moins de 4 fois par match (48 : 13 = 3,69). Donc, 13 passes défendues et 4 interceptions, tout en étant ciblé moins de quatre fois par match ! Pas encore convaincu ?
N’Keal Harry est considéré comme un choix du premier tour au poste de receveur. En 2018 il signe 73 réceptions pour 1088 yards et 9 touchdowns en réception. Le 22 septembre dernier, il se déplace à Seattle avec son équipe d’Arizona State. Marqué par Murphy, il termine le match avec 5 réceptions rapportant 20 yards à son équipe. Et alors qu’il a inscrit au moins un touchdown lors des trois matchs précédents et lors du suivant, malgré son avantage de taille (+13 cm) ce n’est pas le cas ce jour-là.
De plus, Murphy se montre décisif dans les grands matchs. Comme lors de la finale Pac 12, comme lors du Fiesta Bowl 2017. Ce match contre Penn State est spécial. Certes c’est un bowl game majeur opposant une équipe classée 9e du pays après la saison régulière et ses Huskies classés 11e. Mais si ce match est spécial, c’est avant tout car il se déroule chez lui, au University of Phoenix stadium. Devant ses amis et sa famille. Parmi eux, figurent entre-autres deux personnes ô combien importantes :
« Je les connais depuis que je suis né. Ils étaient toujours soit chez moi ou moi chez eux »
Justin et Kianna sont ses cousins. Deux jumeaux. Deux personnes atteintes d’une forme rare de nanisme, le syndrome Morquio. Justin avoue au Seattle Times que BJ, comme il l’appelle, le bat au jeu Madden mais qu’il prend sa revanche en étant le meilleur des deux à NBA2k. Quelque peu déçu que son cousin parte si loin au nord du pays plutôt que de jouer pour une université de l’état, il se souvient néanmoins de son émotion, lorsque Murphy pour son tout premier match universitaire, intercepte par deux fois le quarterback de Rutgers.
« Je sais que Justin aurait aimé faire cela lui aussi. Alors je le fais pour tous les deux, ils sont toujours avec moi quand je joue »
Ils seront avec lui en pensées, ce 1e janvier 2018 (23h heures Françaises), lors du prestigieux Rose Bowl opposant son équipe de Washington qui termine la saison 2018 en étant classée 9e, face à l’université d’Ohio State (classée 6e).
Possible fit 2019 : Denver Broncos
Dans un monde idéal, il serait choisi par les Cardinals. La franchise de Phoenix a un sérieux besoin au poste et cela lui permettrai de jouer devant les siens. Cependant, hormis avec un échange cela ne se fera pas, un choix numéro 1 semble trop haut alors qu’il ne sera plus disponible au second tour.
Lorsque les Broncos remporte le Super Bowl (saison 2015), leur défense est construite autour d’une formule souvent gagnante : du pass rush (Von Miller + DeMarcus Ware) et de la couverture (Aqib Talib + Chris Harris). Le pass rush a reçu un coup de boost l’an passé avec la sélection de Bradley Chubb et, avec Bradley Roby et Tramaine Brock agent-libres en fin de saison, ils pourraient vouloir renouer avec cette recette du succès.
(Meilleurs vœux à tous pour cette année 2019)