Dick Vermeil était le coach des Rams lorsqu’ils ont remporté le titre 1999-2000 avec une attaque de feu, baptisée « Greatest Show on Turf. » Al Saunders était son assistant et coach des receveurs.
Yahoo Sports est allé trouver les deux hommes pour leur demander leur avis sur les Chiefs, qui enflamment actuellement la ligue, au point de parfois être comparés à cette grande équipe des Rams.
« Il y a des similitudes, et j’en suis fier », explique Vermeil. « Pour moi, les Chiefs sont l’équipe à battre. Si vous voulez aller au bout, vous allez devoir battre les Chiefs. »
Des similitudes, donc. La première, au poste le plus important.
« Ils ont un quarterback qui dépasse toutes les attentes, ce qui est un parallèle direct avec un free agent non drafté qui est devenu Hall of Famer », rappelle Vermeil, en référence à Kurt Warner, son lanceur à l’époque. « […] Je ne pense pas avoir déjà vu un gamin qui peut lancer le ballon précisément d’autant de postures », explique-t-il au sujet de Patrick Mahomes.
« Les deux autres choses sur lesquelles ils sont similaires sont la précision et le courage », ajoute Saunders. « Pat me rappelle Kurt parce qu’il a assez de courage pour rester assez dans la poche face au pass rush, et il lance le ballon rapidement et avec précision. Vous prenez ces qualités, et les Joe Montana, Dan Fouts et Kurt Warner peuvent tous faire ça. Ils étaient très costauds mentalement, émotionnellement et physiquement. Ce sont des similarités que je vois chez eux. »
Coaching et confiance
Un quarterback en pleine confiance, donc. Et toute l’équipe derrière lui.
« On voit qu’il n’y a pas d’hésitation dans ce qu’ils font, on le sent à la manière dont les joueurs bougent. A chaque fois qu’ils ont le ballon, ils pensent qu’ils vont marquer. Et c’est toujours ce que nous pensions. Si nous ne marquions pas, nous savions que c’était à cause de nous, pas de ce que la défense avait fait », raconte Saunders.
Sans oublier le coaching.
« La similarité c’est la créativité en attaque, la volonté de penser différemment, d’établir des nouvelles tendances dans la manière d’imaginer une attaque plutôt que d’être conservateurs et prévisibles. »
« Je n’était pas surpris qu’Alex Smith dirige bien l’attaque. Il est brillant et talentueux. Mais prendre un gamin de deuxième année, le mettre dans un système mure et sophistiqué, et le faire tourner à ce niveau, c’est largement au-dessus de la normale », abonde Vermeil, en hommage à Andy Reid.
Saint Louis était plus complet
Si les Chiefs sont excellents depuis le début de la saison, il leur manque encore quelques éléments pour atteindre les légendes de Saint Louis.
« Ils n’ont pas un Hall of Famer au poste de left tackle. C’était un gros avantage pour nous », rappelle Vermeil.
De quoi permettre d’exploiter le jeu en profondeur plus tranquillement.
Si Kareem Hunt est impliqué dans le jeu aérien comme un Marshall Faulk, il manque encore une dimension à l’attaque au sol de zone des Chiefs.
« Nous avions une combinaison de tout et une ligne offensive qui pouvait tout faire. Nous pouvions utiliser la power O, la trap, les tackles, le centre et utiliser les blocks de zone. »
Attention aussi de ne pas oublier la défense
« Nous étions 6e dans la ligue et n°1 contre la course, même si cette statistique est un peu fossé puisque les adversaires couraient après le score et ne pouvaient pas courir », rit Vermeil.
Viser la durée
Pour rentrer dans la légende, il faudra, de toute façon, voir plus loin qu’une demi-saison.
« C’est une explosion sur un an », rappelle Saunders. « S’ils continuent sur deux, trois, quatre ou cinq ans, alors on pourra parler d’eux avec les Rams de 99 ou Air Coryell. Comme toute chose dans cette ligue, il s’agit de durer sur une certaine période. Ils ont clairement réussi un bon départ, mais ils ne sont toujours pas numéros un statistiquement en attaque. New Orleans est 2e et Tampa est premier. Mais je pense qu’avec ce jeune quarterback, ils vont être très bon pendant un long moment. »
Et ne comptez pas sur les anciens pour être jaloux ou aigris du succès des petits jeunes.
« Oh mon dieu non. Ce serait comme si Van Gogh disait, « Mon dieu, je n’aime pas le travail de Picasso. » Vous rigolez. En tant que coach, vous appréciez l’oeuvre. »