Pendant un moment, on a cru que les Colts allaient devenir les principaux adversaires de New England, au point presque de se muer en successeurs. Ils en avaient le potentiel et surtout le quarterback. Andrew Luck devait prendre la place de Peyton Manning en tant que principal rival de Tom Brady dans l’AFC. Le symbole de cette passation de pouvoir devait être cette finale de conférence de janvier 2015. Les Colts de Luck venaient d’éliminer les Broncos de Manning et s’en allaient affronter les Patriots de Brady. Et puis Indianapolis a complètement coulé, leur quarterback a plongé dans une spirale négative où il a vu plus souvent l’infirmerie que les pelouses et les Colts sont rentrés dans le rang. Aujourd’hui, ils sont loin d’être des concurrents sérieux. Mais un match, entre ces deux équipes menées par ces deux quarterbacks, vaut toujours le coup d’œil.
Coup d’envoi dans la nuit de jeudi à vendredi à 2h20
New England Patriots (2-2) – Indianapolis Colts (1-3)
Entrez donc dans le jardin de Tom Brady !
Non, on ne parle pas du Gillette Stadium, là où les Patriots ont gagné leurs sept derniers matchs, mais bien du jeudi soir. Le quarterback est un as du Thursday Night Football. Il en est à 10-1. Il est encore plus fort, lors des rencontres en pleine semaine quand il y a seulement trois jours de préparation. Ce que les Américains appellent les « short weeks ». Le lanceur affiche un bilan de 6-0 dans ces cas-là. Une mauvaise nouvelle pour les visiteurs. Surtout que les jours d’Indianapolis les accumulent face au futur Hall of Famer. C’est simple, lors des cinq dernières rencontres entre le quarterback et les Colts, Tom Brady enregistre 1 750 yards (291,7 par match), 15 TDs, 4 INTs et une évaluation de 111 en moyenne. La défense n’a jamais trouvé de solution. Résultat : New England a remporté les sept dernières oppositions entre ces deux équipes inscrivant 30 points au moins à chaque fois et limitant son adversaire à moins de 30 points.
Si les Patriots cartonnent en attaque face à Indianapolis, c’est aussi grâce à un homme : Josh McDaniels. Le coordinateur offensif de New England était tellement performant que les Colts ont voulu le recruter. Le tacticien avait, soi-disant accepté, avant de se rétracter. Il aurait pu se retrouver en face ce jeudi, mais ce sera finalement Frank Reich qui affrontera Bill Belichick pour la première fois. Mais au-delà de la domination folle d’une équipe sur l’autre dans l’histoire récente, ces deux franchises affichent des statistiques similaires cette saison. Au nombre de points inscrits et encaissés (23,5 et 25 pour les Colts, 23,8 et 21 pour les Patriots), au nombre de yards parcourus (337 contre 337,3) ou encore au nombre de yards encaissés (377,3 contre 347,8).
Les Patriots enfin lancés ?
Des statistiques qui se ressemblent donc, mais avec un bilan différent. Indianapolis n’a encore gagné qu’un match cette année. Le début de la saison était rassurant parce qu’on a vu qu’Andrew Luck (125/186, 1 126 yards, 9 TDs, 3 INTs et 92,7 d’évaluation) était à 100% et après une victoire en semaine 2, on s’est dit que la franchise pourrait jouer les trouble-fêtes. Finalement, le bilan de 1-3 ne laisse rien augurer de très excitant et la rencontre du week-end passé résume tout le paradoxe. L’équipe fait l’effort de revenir de nulle part alors qu’elle est menée de 11 points à la fin du troisième quart-temps. Elle arrache la prolongation… pour chuter dans la période additionnelle.
Ce déplacement dans le Massachusetts n’est donc pas un cadeau. Surtout qu’en face, les Patriots sortent d’une belle prestation. Non seulement en attaque, où malgré les deux interceptions de Tom Brady (23/35, 274 yards, 3 TDs, 2 INTs la semaine dernière), l’escouade a inscrit des points (38), mais surtout en défense. New England a réduit Miami à seulement 172 yards. À 1-2, nous étions en droit de nous poser des questions sur le niveau réel de cette équipe. Quelques jours plus tard, la franchise est revenue à 2-2 avec une belle performance. Pour rappel, New England était à 2-2 en 2017 à l’abord de la semaine 5. Bilan final : 13-3 avec 11 victoires sur les 12 derniers matchs. Indianapolis pourrait être la première victime d’une longue série, surtout que cette semaine, les hommes de Bill Belichick enregistrent un retour important.
Rob Gronkowski IN, T.Y. Hilton OUT ?
Julian Edelman. Le receveur, l’une des cibles favorites de Tom Brady (87/135, 918 yards, 9 TDs, 4 INTs et 94 d’évaluation) est enfin de retour. Dans le slot ou écarté, le numéro 11 devrait faire énormément de bien à cette équipe. D’autant plus que Josh Gordon (2 réceptions pour 32 yards) semble se faire au système et que son premier match a été plutôt bon. Les problèmes pourraient se régler au fur et à mesure en attaque, surtout que Sony Michel (25 courses pour 112 yards et 1 TD) prouve de plus en plus que son choix au premier tour de la draft est mérité. La seule incertitude vient de la présence de Rob Gronkowski (17 réceptions pour 233 yards et 1 TD). Le tight end s’est blessé à la cheville dimanche dernier, mais pour l’instant, il devrait pouvoir tenir sa place.
Mais dans ce jeu du « qui sera là ou pas », un receveur risque de manquer et il se trouve côté visiteurs. En effet, T.Y. Hilton (21 réceptions, 294 yards et 2 TDs) ne devrait pas participer à ce duel à Foxborough. Une énorme perte pour Andrew Luck qui mène une attaque qui penche abusivement vers le secteur aérien (la semaine dernière il a battu son record en carrière de passes lancées sur un match, 62), surtout quand l’équipe est derrière au score. Ce qui pourrait arriver rapidement avec les Patriots.
Les clés du match : Le retour de Julian Edelman. Si le receveur retrouve le niveau qui est le sien d’entrée, l’attaque des Patriots pourrait devenir inarrêtable.
Le pronostic : Les Patriots sont enfin lancés et s’imposent facilement en prime-time.