Peut-être un des coureurs les plus puissants de l’histoire de la NFL, Christian Okoye terrorisait les défenses avec les Chiefs à la fin des années 80. Mais un soir de septembre 1990, il se retrouve au sol après un plaquage que John Elway qualifiera comme « le plus beau qu’il ait vu de sa vie ».
Le « Nigerian Nightmare »
Avec son mètre quatre-vingt-cinq pour cent-quinze kilos, Christian Okoye est un coureur hors norme de la fin des années 80, début des années 90 pour les Kansas City Chiefs. Loin du physique des Walter Payton, Tony Dorsett ou Marcus Allen qui font la loi dans les années 80, le « Nigerian Nightmare » a une autre approche de sa position. Avide de contact, impossible à plaquer, mais aussi très rapide, il domine la NFL à la course en 1989 avec un total de 1480 yards pour 370 tentatives et une sélection dans la première équipe All-pro.
Pour la seconde semaine de la saison 1990, les Chiefs affrontent les Broncos de Denver au Mile High Stadium dans un match en prime-time le lundi soir. Steve Atwater, safety dans sa seconde année pour les Broncos est prêt à relever le défi Okoye. Dans une interview de Rick Gosselin pour Talk of Fame Network, il se rappelle.
« Nous devions l’arrêter. Avant la rencontre, lors de séance vidéo avec les autres arrières défensifs, Dennis Smith (safety vétéran des Broncos) nous a dit d’aller au contact de ce type, de ne pas se baisser comme d’autres types font car cela ne marche pas et que nous allions nous blesser ainsi. Nous devions lui faire face, soit il nous marchera dessus, soit nous allions le mettre au sol voir mieux. Nous devions être agressifs pour stopper les courses».
Le choc
Après un début de rencontre timide ponctué par une petite avance pour les Broncos, les Chiefs récupèrent le ballon sur un punt bloqué. Sur une course dans l’axe, Okoye trouve une ouverture mais Atwater a anticipé le jeu et reste sur ses appuis pour le heurter de face. Le choc est brutal. À la surprise générale, Okoye est propulsé au sol alors qu’Atwater reste debout ! Heureux hasard, le défenseur des Broncos porte un micro ce jour-là : outre le bruit impressionnant du choc, la réaction d’Atwater est encore plus belle, restant droit au-dessus du running back, le toisant du regard.
Si Okoye est habitué à écraser les linebacker ou autres defensive backs sur son passage, il s’est retrouvé du mauvais côté ce jour là. Dennis Smith explique après la rencontre que personne n’a jamais frappé Okoye comme cela. Atwater lui, s’en rappelle encore comme une action qui lancera sa carrière.
« C’était incroyable à ce moment de ma carrière de réaliser ce genre d’action. Je suis reconnaissant d’avoir été du bon côté sur cette action. On sait qu’Okoye peut courir par-dessus n’importe quel joueur »
A la question pour savoir si Atwater avait les yeux ouverts pour ce plaquage, il préfère en rire
« Mes yeux étaient probablement fermés, sinon ils seraient sortis de ma tête sur l’impact ! »
Les conséquences
Si pour certains, ce plaquage a été le début du déclin d’Okoye, les chiffres contredisent cette théorie. Okoye jouera plus de rencontres dans sa carrière après cette rencontre qu’avant. Si il ne répétera plus les performances de 1989, il sera tout de même une nouvelle fois pro-bowler en 1991 avec une nouvelle saison à plus de 1000 yards. Il met un terme à sa carrière à 31 ans après de multiples blessures au genou.
De son côté c’est un tournant pour la carrière d’Attwater. Exposé sur la scène nationale, il décroche la première de ses huit sélections au Pro Bowl la même année et forme avec Dennis Smith l’une des gardes arrières les plus féroces de la ligue. Ce placage restera le symbole de sa carrière.