Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Dolphins, créée à Miami dès 1966.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Bob Griese * (1967-1980), Dan Marino * (1983-1999), Earl Morrall (1972-1976)
RB : Jim Kiick (1968-1974), Mercury Morris (1969-1975), Tony Nathan (1979-1987), Ricky Williams (2002-2010)
FB : Larry Csonka * (1968-1974)
WR : Mark Clayton (1983-1992), Mark Duper (1982-1992), Jarvis Landry (2014-2017), Nat Moore (1974-1986), Paul Warfield * (1970-1974)
TE : Bruce Hardy (1978-1989)
OT : Norm Evans (1966-1975), Jon Giesler (1979-1988), Jake Long (2008-2012), Richmond Webb (1990-2000)
G : Roy Foster (1982-1990), Bob Kuechenberg (1970-1984), Larry Little * (1969-1980), Ed Newman (1973-1984), Keith Sims (1990-1997)
C : Jim Langer * (1970-1979), Dwight Stephenson * (1980-1987)
DE : Doug Betters (1978-1987), Jeff Cross (1988-1996), Vern den Herder (1971-1982), Bill Stanfill (1969-1976), Jason Taylor * (1997-2007), Cameron Wake (depuis 2009)
DT : Bob Baumhower (1977-1986), Tim Bowens (1994-2004), Manny Fernandez (1968-1975)
LB : Kim Bokamper (1976-1985), Bob Brudzinski (1981-1989), Nick Buoniconti * (1969-1976), Bryan Cox (1991-1995), A.J. Duhé (1977-1984), Larry Gordon (1976-1982), John Offerdahl (1986-1993), Zach Thomas (1996-2007)
CB : Tim Foley (1970-1980), Curtis Johnson (1970-1978), Sam Madison (1997-2005), Patrick Surtain (1998-2004)
S : Dick Anderson (1968-1977), Glenn Blackwood (1979-1987), Reshad Jones (depuis 2010), Jake Scott (1970-1975)
K : Olindo Mare (1997-2006)
P : Reggie Roby (1983-1992)
LS/ST : Jim Jensen (1981-1992)
LE COACH
Don Shula
Y’avait-il vraiment d’autres possibilités ? Sur les 52 saisons des Miami Dolphins en NFL, 26 l’ont été avec Don Shula à leur tête. C’est dire l’importance et la régularité de la légende vivante floridienne. Le technicien est d’ailleurs attendu comme le messie en 1970, après avoir emmené Baltimore au Super Bowl III. Une finale fatale contre les Jets qui avait signé la fin de ses bons rapports avec le propriétaire Carroll Rosenbloom. Le patron des Dolphins, Joe Robbie, entend lui laisser les coudées franches dans une franchise encore très jeune et toujours à la recherche de sa première fiche positive chez les pros. Elle ne tardera pas à arriver. Capable de relancer sa star offensive, le quarterback Bob Griese, et de développer un monstre à trois têtes à la course (Csonka-Kiick-Mercury), Shula permet aux Dolphins de décrocher dix victoires lors de sa première saison et leur toute première campagne de playoffs. Une saison réussie qui en appelle d’autres. En 1971, Bob Griese explose, au point de remporter le titre de MVP de l’année. De nouveau en phase finale, les Floridiens s’invitent même à leur premier Super Bowl, le 6e du nom face à Dallas. Mais la grosse défense de Tom Landry a rapidement raison des velléités offensives adverses (24-3).
Don Shula est catalogué comme le coach qui craque dans les finales, mais l’intéressé va envoyer un message clair en 1972. Cette année-là, Miami n’enregistre aucune défaite et reste encore aujourd’hui la seule équipe à avoir réalisé pareille performance dans l’histoire de la ligue. En dépit de l’imbroglio entre Bob Griese, blessé, et Earl Morrall au poste de quarterback, Miami conclut la saison en apothéose avec un Super Bowl 7 glané contre Washington. Lancés, les Dolphins conservent leur couronne l’année suivante, en damant le pion des Vikings (24-7).
Le départ du big 3 au sein du backfield offensif replace quelque peu Miami dans le rang. Mais pas pour bien longtemps. Au début des années 80, Shula dirige à deux reprises Miami vers le Super Bowl. Mais son mauvais karma le rattrape avec deux rendez-vous perdus, lors des 17e et 19e éditions. Pas de quoi ternir sa longue et belle carrière : en 26 ans dans le Sud-Est des Etats-Unis, Shula n’aura connu que deux minuscules fiches négatives, pour un ratio de 257 victoires et 133 défaites, 16 campagnes de playoffs, 7 finales de conférence et 5 Super Bowls, dont 2 gagnés. Depuis son départ, les Miami Dolphins n’ont plus atteint le stade de la finale de conférence AFC.
LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
Don Shula a toujours mis un point d’honneur à remporter la guerre des tranchées. Et logiquement la ligne offensive et le pass rush sont les postes avec le plus de talent et de profondeur au sein du roster All-Star. Que dire aussi du poste de linebacker, ô combien complet, au point d’avoir laissé sur le côté d’anciens cadres comme Mike Kolen ou Doug Swift.
LE POINT FAIBLE
A l’image du récent couac Julius Thomas à Miami, le poste de tight end a rarement été une réussite dans l’histoire des Dolphins. Outre Bruce Hardy, seul Jim Mandich s’était révélé précieux dans les années 70. Sur la position de cornerback, l’escouade est solide mais manque sans doute de profondeur, derrière l’intouchable Sam Madison.
LA PERIODE DOREE
Ce n’est pas, à proprement parler, la période la plus dorée de l’histoire de la franchise. Mais sans doute la belle période du plus grand quarterback privé de bague. 26 avril 1983, au Sheraton Hotel de New York. A cette occasion, la draft délivre l’une de ses plus belles classes de QB. Pas moins de six représentants draftés dès le premier tour, dont le numéro 1, un certain John Elway. Boudé par pas mal de franchises, Dan Marino n’est drafté qu’en fin de journée par les Dolphins. Des joueurs comme Todd Blackledge, Tony Eason ou Ken O’Brien lui ont été préférés. Son arrivée a des allures de bénédiction dans une franchise qui sort d’un Super Bowl perdu, contre Washington, sous la coupe du jeune et irrégulier David Woodley. Marino ne mettra que cinq matches à l’envoyer sur la touche. Sous sa coupe, les Dolphins finissent l’exercice 1983 à 9-2 et se qualifient pour les playoffs. La première phase finale du quarterback a tout de même un goût amer, avec un festival de turnovers, dont ceux du retourneur Fulton Walker, pour céder la victoire à Seattle au deuxième tour. La deuxième campagne se passe mieux en 1984. Pour preuve, Miami atteint le Super Bowl 19, dans le sillage d’un Marino époustouflant, MVP de la ligue et auteur de 5 000 yards à la passe, record de l’époque (égalé depuis par Drew Brees). Encore vert, le natif de Pittsburgh ne peut rien en finale contre la monstrueuse défense des 49ers (38-16).
En 1985, Miami est toujours l’épouvantail de l’AFC et le fait savoir. Les Dolphins sont d’ailleurs les seuls à faire chuter l’impressionnante équipe de Chicago lors de la saison régulière. Problème : un nouveau festival de pertes de balle (6) les plombe en finale de conférence, permettant à New England d’aller défier les Bears au Super Bowl 20. Peu aidé par sa défense, Marino doit attendre le début des années 90 pour renouer avec le mois de janvier. Mais un nouveau cador s’est installé en AFC : les Buffalo Bills. Des New-Yorkais qui vont malmener Miami à deux reprises, en Floride, en 1990 et 1992. Victime d’une rupture des ligaments croisés en 1993, le quarterback aura du mal à retrouver le niveau qui a fait de lui un nonuple Pro Bowler, un quintuple recordman de yards à la passe et un triple recordman de touchdowns sur une saison. Connu pour sa rapidité d’exécution dans la poche, le numéro 13 joue son dernier match à Jacksonville en 1999, dans l’une des pires rencontres de l’histoire des Dolphins. Un revers 62-7 chez les Jaguars, au deuxième tour des playoffs, qui provoquera également le départ du head coach de l’époque, Jimmy Johnson. 452 touchdowns, 276 interceptions, 65 871 yards cumulés et un pourcentage de 57,7% de complétions, aux côtés de ses receveurs vedettes de l’époque, Mark Duper et Mark Clayton.
LES CANDIDATS CREDIBLES
Avec Cameron Wake et Reshad Jones déjà dans le roster historique de la franchise, les candidats restant ne sont pas forcément nombreux. Pourtant, les tackles Laremy Tunsil et Ja’Wuan James ont montré de très bonnes choses depuis leur arrivée en Floride, de même que le linebacker Kiko Alonso. Point d’interrogation concernant le quarterback Ryan Tannehill, qui aura tout de même du boulot pour se frayer un chemin sur sa position.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
20 juin : Minnesota Vikings.