Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Chiefs, créée à Dallas en 1960 puis relocalisée à Kansas City trois ans plus tard.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Len Dawson * (1962-1975), Trent Green (2001-2006), Joe Montana * (1993-1994)
RB : Jamaal Charles (2008-2016), Abner Haynes (1960-1964), Priest Holmes (2001-2007), Larry Johnson (2003-2009)
FB : Christian Okoye (1987-1992)
WR : Dwayne Bowe (2007-2014), Chris Burford (1960-1967), Tyreek Hill (depuis 2016), Otis Taylor (1965-1975)
TE : Fred Arbanas (1962-1970), Tony Gonzalez (1997-2008), Travis Kelce (depuis 2013)
OT : John Alt (1984-1996), Dave Hill (1963-1974), Willie Roaf * (2002-2005), Jim Tyrer (1961-1973)
G : Ed Budde (1963-1976), Will Shields * (1993-2006), Brian Waters (2000-2010)
C : Tim Grunhard (1990-2000), Jack Rudnay (1969-1982)
DE : Mel Branch (1960-1965), Tamba Hali (2006-2017), Jerry Mays (1961-1970), Art Still (1978-1987)
DT : Buck Buchanan * (1963-1975), Curley Culp * (1968-1974), Dan Saleaumua (1989-1996), Neil Smith (1988-1996)
LB : Bobby Bell * (1963-1974), Sherrill Headrick (1960-1967), E.J. Holub (1961-1970), Justin Houston (depuis 2011), Derrick Johnson (2005-2017), Willie Lanier * (1967-1977), Jim Lynch (1967-1977), Derrick Thomas * (1989-1999)
CB : Dale Carter (1992-1998), Dave Grayson (1961-1964), Albert Lewis (1983-1993), Marcus Peters (2015-2017), Kevin Ross (1984-1993), Emmitt Thomas * (1966-1978)
S : Gary Barbaro (1976-1983), Eric Berry (depuis 2010), Deron Cherry (1981-1991), Johnny Robinson (1960-1971)
K : Jan Stenerud * (1967-1979)
P : Jerrel Wilson (1963-1977)
LS/ST : Dante Hall (2000-2006)
LE COACH
Hank Stram
Quand le propriétaire Lamar Hunt crée la franchise des Dallas Texans en 1960, ses ambitions sont rapidement affichées. A la recherche d’un tacticien meneur d’homme, il tente d’abord d’attirer le head coach d’Oklahoma, Bud Wilkinson. Sans succès. Pas plus de réussite au moment de convaincre le coordinateur défensif des New York Giants, Tom Landry, lequel privilégiera le voisin Cowboy. Sa troisième option sera une belle surprise pour les fans locaux. Simple assistant universitaire de Miami jusque-là, Hank Stram se voit confier les clés de cette équipe toute neuve. Si son CV ne parle pas pour lui, ce dynamique professeur a toute l’estime d’Hunt, qu’il a coaché sur le campus de Southern Methodist. Une confiance qu’il saura justifier. Dès sa troisième saison, Stram emmène Dallas au sommet de l’AFL. Le déménagement à Kansas City, l’année suivante, ne change rien à la domination des néo-Chiefs. Derrière les vedettes Bobby Bell, Buck Buchanan et Curley Culp, la défense dresse peu à peu les barbelés, et la clé est enfin trouvée au poste de quarterback, avec l’arrivée de Len Dawson, ancien protégé de Stram à Purdue et à la relance après un début de carrière raté. Tous ces éléments permettent à KC de remporter l’AFL en 1966 et de participer au premier Super Bowl de l’histoire. Insuffisant pour mater les Packers de Vince Lombardi en finale. La consécration, les Chiefs la décrocheront trois ans plus tard. En 1969, les joueurs du Missouri retrouvent les Minnesota Vikings au Super Bowl IV. Face à l’extraordinaire ligne défensive adverse, les fameux « Purple People Eaters », Stram fait preuve d’inspiration pour surprendre la défense de Minneapolis et l’emporter 23-7. Plus qu’un simple titre, Kansas City permet à l’AFL de gagner un deuxième SB de suite et pousse la NFL à accélérer le projet de fusion. En quinze ans aux commandes de la franchise, Stram aura enregistré un bilan de 124 victoires et de 76 défaites. Adepte de backfields offensifs renforcés, il aura été un des précurseurs des attaques à deux tight ends, devenues main courante dans la NFL actuelle. Sa reconnaissance aux yeux de la ligue sera malheureusement plus longue que prévu. Le technicien n’est intronisé au Hall of Fame qu’en 2003, un moment qu’il tentera de savourer en chaise roulante et dans l’incapacité de s’exprimer clairement (son discours sera un enregistrement).
LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
Aucun Hall of Famer n’y figure (encore) mais le poste de tight end est clairement monstrueux sur le papier. Si Tony Gonzalez et Travis Kelce ne sont plus vraiment à présenter, de par leurs mains incroyablement fiables, Fred Arbanas aura été un joueur complet, bloqueur redoutable pour le gros jeu au sol des Chiefs d’Hank Stram et parfaite soupape de sécurité de Len Dawson. Le deuxième rideau défensif est aussi terrifiant au premier abord. Deux des légendes de la franchise, Bobby Bell et Willie Lanier y figurent, de même que Derrick Thomas, figure emblématique des Chiefs des années 90, avant son tragique décès dans un accident de voiture.
LE POINT FAIBLE
A quelques rares exceptions, le poste de receveur n’a pas été le plus en vue dans la longue histoire de la franchise. Il est d’ailleurs étonnant de voir Dwayne Bowe, certes efficace au début de sa carrière, faire partie des cibles les plus productives de l’équipe.
LA PERIODE DOREE
En 1989, les Kansas City Chiefs sont à la croisée des chemins. Quatrième plus mauvais bilan de la ligue, la franchise décide de repartir de zéro pour construire des bases solides. Et comme souvent, le propriétaire Lamar Hunt va avoir du nez au moment d’embaucher sa nouvelle direction. Très réputé au sein de la très éphémère USFL, Carl Peterson devient le nouveau General Manager local et se voit associer à Marty Schottenheimer, coach offensif très en vogue et qui a envoyé à deux reprises les Cleveland Browns en finale de conférence AFC. L’association ne tarde pas à porter ses fruits. Dès 1989, Kansas City renoue avec un bilan positif, aidé par l’émergence de deux monstres de chaque côté du ballon : Derrick Thomas, rookie, devient la future terreur du pass rush, quand le « cauchemar nigérian » Christian Okoye piétine les défenses adverses à la course. Un casting qui permet au quarterback de l’époque, Steve DeBerg, de faire bonne figure et d’envoyer les Chiefs en playoffs en 1990 et 1991. Des phases finales que n’a plus connu la franchise du Missouri depuis 1969 et son sacre du Super Bowl IV. Pourtant, la marche est souvent trop haute face aux Dolphins de Dan Marino et aux Bills de Jim Kelly. A la recherche d’un nouveau quarterback pour franchir un cap, Schottenheimer confie les rênes à Dave Krieg, l’ex-vétéran de Seattle. Là encore, les playoffs sont au rendez-vous mais une prestation catastrophique de la ligne offensive (7 sacks) fait plier les Chiefs face aux Chargers. En 1993, Kansas City entend bien profiter de sa bonne fenêtre de tir et mise gros lors de l’intersaison, avec les renforts de deux futurs Hall of Famers revanchards. Marcus Allen, coureur des Raiders, en bisbille avec Al Davis, et Joe Montana, chassé par Steve Young aux 49ers après sa grave blessure de 1990. La réunion des deux hommes est productive et propulse les Chiefs au sommet de l’AFC Ouest. De retour à son zénith, Montana réalise deux superbes prestations fatales aux Steelers et aux Oilers pour qualifier les siens en finale de conférence. Buffalo, triple vice-champion en titre, les attend. L’obstacle est encore infranchissable pour les hommes en rouge, impuissants face à l’attaque new-yorkaise (30-13). Malgré la retraite de « Joe Cool » la saison suivante, le coordinateur offensif Paul Hackett sort toujours un ancien de San Francisco de son chapeau. Steve Bono sera un solide quarterback de 1995 à 1996, avant la prise en main d’Elvis Grbac, rapidement mis à mal par Rich Gannon. C’est d’ailleurs la controverse entre ces deux derniers qui aura raison de l’ère Schottenheimer dans le Missouri. Malgré la bonne saison du remplaçant Gannon, c’est Grbac que les Chiefs lancent dans le bain des playoffs. Pour le dérapage inéluctable. Marty quitte la franchise en 1998 en n’ayant connu qu’une seule fiche négative, lors de sa dernière saison (7-9). Ne lui aura manqué qu’un titre de référence pour laisser aux Will Shields, Dale Carter, Neil Smith et compagnie une trace indélébile dans l’histoire de la ligue.
LES CANDIDATS CREDIBLES
Au vu de son impressionnante saison rookie, Kareem Hunt a clairement annoncé la couleur quant à la trace qu’il pourrait laisser au sein de la franchise. Ses linemen Eric Fischer et Laurent Duvernay-Tardif ont aussi une carte à jouer sur le long terme. Défensivement, Chris Jones est l’oublié le plus cohérent à même de figurer dans cette liste dans un futur proche.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
30 mai : Los Angeles Chargers.