Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Browns, créée dès 1946 à Cleveland.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Otto Graham * (1946-1955), Frank Ryan (1962-1968), Brian Sipe (1974-1983)
RB : Leroy Kelly * (1964-1973), Greg Pruitt (1973-1981)
FB : Jim Brown * (1957-1965), Marion Motley * (1946-1953), Mike Pruitt (1976-1984)
WR : Gary Collins (1962-1971), Dante Lavelli * (1946-1956), Ray Renfro (1952-1963), Mac Speedie (1946-1952), Paul Warfield * (1964-1969, 1976-1977)
TE : Milt Morin (1966-1975), Ozzie Newsome * (1978-1990)
OT : Doug Dieken (1971-1984), Mike McCormack * (1954-1962), Cody Risien (1979-1989), Dick Schafrath (1959-1971), Joe Thomas (2007-2017)
G : Abe Gibron (1950-1956), Gene Hickerson * (1958-1973), Jim Ray Smith (1956-1962)
C : Tom DeLeone (1974-1984), Frank Gatski * (1946-1956)
DE : Len Ford * (1950-1957), Bill Glass (1962-1968), Carl Hairston (1984-1989), Paul Wiggin (1957-1967)
DT : Bob Gain (1954-1964), Bob Golic (1982-1988), Walter Johnson (1965-1976), Michael Dean Perry (1988-1994), Jerry Sherk (1970-1981), Bill Willis * (1946-1953)
LB : Chip Banks (1982-1986), Vince Costello (1957-1966), Jim Houston (1960-1972), Mike Johnson (1986-1993), Clay Matthews Jr. (1978-1993), Walt Michaels (1952-1961)
CB : Hanford Dixon (1981-1989), Warren Lahr (1949-1959), Frank Minnifield (1984-1992), Bernie Parrish (1959-1966), Clarence Scott (1971-1983)
S : Thom Darden (1972-1981), Tommy James (1948-1955), Kenny Konz (1953-1959), Don Paul (1954-1958)
K : Lou Groza * (1946-1967)
P : Don Cockroft (1968-1980)
LS : Christian Yount (2011-2014)
LE COACH
Paul Brown
Il est le « monsieur football » de l’état de l’Ohio. Avide de diriger une franchise à la sortie de la seconde guerre mondiale, Paul Brown trouve un terreau fertile du côté de Cleveland. Il donnera d’ailleurs son nom à l’équipe, en devenant le co-fondateur et le tout premier head coach. Précurseur dans de nombreux domaines, comme le scouting vidéo, le technicien ne pas tarder à mettre en place un système offensif très inspiré, que ce soit dans les airs avec Otto Graham aux commandes comme dans les trachées, avec son solide feu-follet Marion Motley. Pendant 17 saisons, Brown va faire de Cleveland une place forte, d’abord dans la confidentielle AAFC (All-America Football Conference) puis en NFL à partir de 1950, avec trois titres à la clé. Jamais les Browns ne connaitront de fiches négatives sous ses ordres, une petite performance, qui prendra fin en 1963. Connu pour ses problèmes relationnelles, Brown se brouille avec le nouveau propriétaire de la franchise Art Modell et est contraint d’aller voir ailleurs. Il rebondira non loin de là, puisque c’est lui qui crée les Cincinnati Bengals cinq ans plus tard. Son fils Mike en est d’ailleurs l’actuel propriétaire.
LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
Si les All-Stars Teams existaient vraiment, les Cleveland Browns seraient une véritable machine à point. Car si la franchise est souvent critiqué, à raison, pour ses lacunes récentes au poste de quarterback, cela n’a pas toujours été le cas, loin de là. Derrière Otto Graham et Brian Sipe, tous deux MVP de la ligue, Frank Ryan et Bernie Kosar ont aussi affolé les compteurs, grâce à des cibles de choix (Lavelli, Speedie, Slaughter, Warfield, Mitchell, etc …). Quant au jeu au sol, il aura été LA marque de fabrique de l’équipe, à l’image de sa figure emblématique, le fullback Jim Brown. La liste des running backs d’envergure est interminable et si un cut n’avait pas été nécessaire pour composer les 53, des joueurs comme Kevin Mack, Ernie Green et d’autres auraient pu figurer à raison dans ce roster. N’oublions pas l’impressionnant niveau des linemen offensifs, et surtout des tackles, l’un des postes où Cleveland s’est rarement trompé dans son histoire, avec le néo-retraité Joe Thomas en plus parfait exemple.
LE POINT FAIBLE
La défense a moins été à la fête dans l’histoire de la franchise. A vrai dire, si le pass rush a fait des dégâts lors des années fastes, les systèmes 3-4 privilégiés par les Marty Schottenheimer, Romeo Crennel, Eric Mangini ou autres n’ont pas vraiment permis l’éclosion d’inside linebackers d’impact. Cela est tout aussi vrai quand on regarde le centre du backfield défensif. Dans une escouade essentiellement composée de free safeties, habiles sur la couverture et les interceptions, il aura souvent manqué un playmaker au moment de renforcer la boite.
LA PERIODE DOREE
Après de nouveaux titres glanés au début des années 60, les Cleveland Browns connaissent une traversée du désert lors de la décennie suivante. L’arrivée du head coach Sam Rutigliano remettra la franchise de l’Ohio sur les bons rails. Sa collaboration avec le quarterback de l’époque, Brian Sipe, fait de Cleveland une attaque tonitruante, que le duo Pruitt (Greg et Mike, aucun lien de parenté) renforce au sol. Avec autant d’armes, les Browns finissent par renouer avec les playoffs en 1980. Malgré la présence du MVP de la ligue dans ses rangs (Sipe), Cleveland chute à domicile contre Oakland. Pour donner un peu plus de regrets, les Raiders sont sacrés champions dans la foulée. Les Browns recroiseront la route des Californiens en phase finale, deux ans plus tard. Pas plus de réussite, puisque les coéquipiers d’Ozzie Newsome s’inclinent à Los Angeles. Rutigliano ne s’en relèvera pas et cède sa place à son coordinateur défensif Marty Schottenheimer en 1984. Le casting offensif n’est plus vraiment le même, mais l’efficacité est tout aussi présente derrière les jeunes loups Bernie Kosar, Ernest Byner ou Kevin Mack. Dès 1985, Cleveland renoue avec les playoffs, et va même en finale de conférence AFC en 1986 et 1987. Après Oakland, c’est Denver qui se chargera d’être leur bourreau. La première année, John Elway crucifie Cleveland en prolongation grâce à « The Drive » qui fera chuter les Browns sur leurs terres. L’année suivante, les « Marrons » se tirent une balle dans le pied tous seuls. En position pour prendre leur revanche à Denver, Cleveland commet un fumble fatal dans les dernières secondes, signé Earnest Byner. L’en-but n’était pourtant qu’à quelques mètres. La franchise devient celle qui craque dans les moments chauds et ce n’est pas l’élimination contre Houston, toujours à domicile, qui change cette réputation en 1988. Schottenheimer débauché par Kansas City, Cleveland peut tourner une page. Cette dernière s’annonce bien plus sombre, avec deux campagnes de playoffs en presque 30 ans …
LES CANDIDATS CREDIBLES
Dans une équipe aussi jeune, difficile de se projeter avec certitude sur les joueurs à même de devenir des All-Stars. En attaque, notons l’efficacité notable de Joel Bitonio au poste de guard, ainsi que la prometteuse première saison du tight end David Njoku. Défensivement, le premier choix de la draft 2017, Myles Garrett, a déjà empilé sept sacks en onze matches. Mention spéciale également pour les linebackers Christian Kirksey et Joe Schobert, prolifiques bien qu’exposés tout au long de la saison passée.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
4 avril : Dallas Cowboys