L’instant stats : les Seahawks peuvent-ils s’en sortir sans Richard Sherman ?

Jusqu’où peuvent aller les Seahawks sans l'un des piliers de leur défense ? Analyse.

Dans les sports américains et plus particulièrement en NFL, les statistiques tiennent une place prépondérante, à tel point qu’environ 99 % des joueurs possèdent aujourd’hui leur propre record dans une catégorie qui n’est probablement connue de personne. Du coup, Touchdown Actu vous propose une rubrique basée sur l’analyse statistique, tout en remettant les chiffres dans leur contexte.

Aujourd’hui, on revient sur la blessure du cornerback Richard Sherman, qui pourrait coûter cher aux Seahawks.

Que disent les chiffres ?

Durant la nuit de jeudi à vendredi, la saison de Seattle a probablement basculé dans le désert de l’Arizona. Avec la grosse blessure de Richard Sherman, victime d’une rupture du tendon d’Achille, la redoutable Legion of Boom a perdu un de ses piliers.

En effet, si la défense des Seahawks a autant dominé ces dernières années, c’est notamment grâce à ce cornerback arrivé dans la ligue en 2011, par l’intermédiaire d’un cinquième tour de Draft. ESPN Stats & Information a sorti plusieurs chiffres qui montrent l’importance de Sherman pour Seattle.

  • 105 : soit le nombre de matchs consécutifs joués par Sherman depuis 2011 (3è plus longue série parmi les cornerbacks actifs), avec 99 titularisations.
  • 0 : soit le nombre de match raté par Sherman depuis son arrivée en NFL.
  • 32 : soit le nombre d’interceptions de Sherman de 2011 à aujourd’hui (1er en NFL sur cette période, avec six de plus que le second Reggie Nelson).
  • 42 : soit le QBR (total quarterback rating) des quarterbacks adverses lorsqu’ils ont lancé sur le côté gauche de la défense de Seattle, poste habituellement occupé par Sherman (1er en NFL depuis 2011).

Dans le contexte 

Le scénario de la saison dernière serait-il sur le point de se reproduire à Seattle ? Il y a quasiment un an, les Seahawks perdaient Earl Thomas à cause d’une fracture du tibia. Sans son safety All-Pro, la Legion of Boom n’était que l’ombre d’elle-même, et les hommes de Pete Carroll ont fini par prendre une rouste du côté d’Atlanta en playoffs. Ce dénouement, les Seahawks le craignent depuis jeudi soir et la grosse blessure de Richard Sherman.

En perdant ce dernier, Seattle se retrouve désormais sans son meilleur cornerback. Avec Thomas et Kam Chancellor, il symbolise la Legion of Boom, à savoir cette ligne arrière qui n’a quasiment pas d’équivalent dans la ligue. Sherman, c’est le genre de joueur capable de couvrir efficacement toute une partie du terrain à lui seul. Alors oui, il n’est pas vraiment un pur shutdown corner comme Darrelle Revis il y a quelques années ou Patrick Peterson aujourd’hui, dans le sens où il ne suit pas forcément le meilleur receveur adverse partout sur le terrain. Par contre, il excelle au sein du système défensif des Seahawks. Agressif, excellent plaqueur, intelligent et opportuniste, le longiligne Sherman est une véritable référence au poste de cornerback. A ça, vous ajoutez une grande gueule et une confiance en soi sans faille, et vous comprenez pourquoi il est si important pour son équipe.

« A travers sa régularité, son esprit de compétition et sa dureté, il a été un bastion dans tout ce que nous avons traversé ensemble. Il va beaucoup nous manquer. »

Ces mots de Pete Carroll expriment parfaitement le sentiment qui règne actuellement à Seattle. Mais les Seahawks vont vite devoir trouver des solutions pour essayer de remplacer au mieux Richard Sherman. Le joueur de 27 ans Jeremy Lane devrait avoir bien plus de responsabilités et être aligné avec le rookie Shaquill Griffin, titulaire depuis la semaine 5. Quant à Justin Coleman, qui a débuté deux matchs cette saison, il aura probablement un rôle plus important en tant que nickelback.

Verdict

Sans Richard Sherman, il est illusoire d’espérer que la défense évolue à son meilleur niveau. Griffin, Lane et Coleman peuvent faire le boulot, mais on parle tout de même d’un cornerback élite. Son absence va mettre plus de pression sur le front seven ainsi que les safeties, qui vont devoir s’adapter rapidement pour compenser au maximum cette perte.

Cela ne signifie pas que la défense de Seattle va s’écrouler comme un château de cartes. Il y a trop de talent et d’expérience dans cette équipe pour que cela arrive. Mais quand on voit à quel point l’attaque est irrégulière et dépendante de Russell Wilson, on se dit que la marge d’erreur est très faible, sans doute un peu trop.

Autrement dit, difficile d’imaginer les Seahawks faire quelque chose en playoffs, s’ils parviennent à y accéder. Parce qu’il ne faut pas oublier que leur calendrier n’est pas facile, eux qui vont notamment affronter les Falcons, les Eagles, les Jaguars, les Rams et les Cowboys durant les prochaines semaines.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires