L’une des plus douées depuis 2012. La prochaine classe de quarterbacks à s’inscrire à la draft était supposée révolutionner la NFL et ouvrir un nouveau chapitre au sein de la ligue professionnelle. A maintenant six mois du repêchage 2018, l’enthousiasme est de plus en plus mesuré pour les franchises.
Les profils sont pourtant variés sur le papier. De l’explosif et l’insaisissable Lamar Jackson (Louisville) aux mitrailleurs Mason Rudolph (Oklahoma State), Luke Falk (Washington State) et Baker Mayfield (Oklahoma), en passant par les stratèges Sam Darnold (USC), Josh Rosen (UCLA) et Josh Allen (Wyoming), il suffit de se baisser pour ramasser un prospect potable dans les trois premiers tours de la prochaine draft. Mais y a-t-il vraiment un Pro Bowler imminent dans ce lot ? Rien n’est moins sûr.
Sous couvert d’anonymat, de nombreux General Managers pointent du doigt l’irrégularité chronique des futures recrues. Sporting News relaye les propos de l’un d’eux :
« A l’heure actuelle, ce n’est pas une draft où je vois un quarterback partir dans le top 3 voire même le top 5. Nous en sommes déjà à six ou sept matches joués de leur part, et clairement, personne n’a la production suffisante. »
Au-delà du manque de références viables, les franchises s’interrogent sur le mental des intéressés. Porté aux nues pendant l’intersaison, Sam Darnold a difficilement géré la pression qu’un Andrew Luck avait su supporter en 2011 à Stanford. Un retour à la fac l’an prochain est d’ailleurs de moins en moins exclu par le joueur de USC.
Quarterback de Wyoming, Josh Allen a lui totalement disparu des radars. Coaché par l’ancien mentor de Carson Wentz à North Dakota State, le numéro 17 s’est troué sur les trois principales parties de son équipe cette année, comptant plus d’interceptions que de touchdowns.
Pour Josh Rosen, le problème est plus profond. Non content de trop forcer son jeu, au milieu du marasme permanent de UCLA, le quarterback avait clairement jugé incompatible les études et le sport au sein des programmes universitaires.
« S’il pense qu’il doit étudier maintenant à la fac, qu’il se dise que sa charge de travail sera triplée en NFL », lance un GM sur Sporting News.
Le grand vainqueur de ces déceptions en cascade aurait pu être Lamar Jackson, meilleur joueur universitaire en 2016 avec Louisville. Problème : celui qui devait progresser à la passe cette année s’isole toujours un peu plus au sol dans une attaque des Cardinals devenue caricaturale. Pour beaucoup, il faudra du temps, énormément de temps pour le développer, et il y en a moins en moins en NFL.
Quid de Rudolph ? Falk ? Mayfield ? Un système offensif qui limite la marge de manœuvre aux yeux des scouts. Les cinq interceptions de Luke Falk à California ont ainsi fait tâche dans le dossier du Cougar. De même que les trois turnovers de Mason Rudolph contre TCU, seul adversaire d’envergure des Cowboys jusque-là.
Pour Baker Mayfield, relativement propre depuis trois ans, les signaux d’alarme sont moins importants, mais sa petite taille relative pour le poste (1m85) ajoutée aux quelques dérapages extra-sportifs (arrestation en février pour trouble à l’ordre public et refus d’obtempérer) ternissent quelque peu le dossier.
Peu d’éléments rassurants pour ceux qui envisageaient de confier les rênes de leur attaque la saison prochaine. Qui sera vraiment la révélation de 2018 ? Les paris sont ouverts …