Atlanta Falcons (2) – Seattle Seahawks (3) : 36-20
Dans un match agréable et rythmé, Atlanta a littéralement fait exploser la défense de Seattle pour atteindre la finale de conférence. Sur la lancée de sa saison régulière, Matt Ryan (26/37, 338 yards, 3 TDs) a distribué à ses receveurs, tights end et running backs, découpant les défensives backs adverses en profitant d’un superbe travail de sa ligne offensive qui a pratiquement annihilé toutes tentatives de pass rush.
En face, Russell Wilson (17/30, 225 yards, 2 TDs et 2 INTs) a bien tenté de porter son équipe sur ses épaules, accompagné d’un Paul Richardson (4 réceptions pour 83 yards) toujours aussi spectaculaire, mais c’était trop peu pour inquiéter les locaux. Ajoutez à cela une erreur (et un peu de malchance) aux abords de sa propre end-zone qui a coûté cher aux Seahawks, et il était impossible pour les champions 2013 d’espérer mieux.
Le moment clé : le safety de Russell Wilson
Nous sommes au milieu du deuxième quart-temps quand Seattle arrive pour la première fois du match à faire un stop défensif. Les Falcons se voient donc obligés de punter et c’est Devin Hester qui attend à la retombé. Le spécialiste de la discipline se rappelle au bon souvenir de ses jeunes années et parcourt 79 yards pour ramener le ballon dans les 10 yards adverses. Seattle est alors en très bonne position pour accroître son avance qui est déjà de 3 points (7-10). Oui, mais non. Les flags sont de sorties et les arbitres annulent aussitôt le retour à cause d’un holding de Kevin Pierre-Louis. Pire encore, sur l’action suivante, qui commence finalement dans les 10 yards de Seattle, Russell Wilson se fait marcher sur la cheville par son guard droit (Rees Odhiambo) et trébuche dans la end-zone. Ben Garland n’a plus qu’a se jeter sur le quarterback pour le toucher : SAFETY ! Grâce à cette succession d’erreurs de la part des Seahawks, les Falcons changent le momentum du match, prennent le score sur le drive suivant (10-12) et ne lâcheront plus jamais la tête.
Russ is tripped by his own lineman into the end zone.
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Le film du match :
La rencontre avait pourtant très bien commencé pour les Seahawks. Dès le premier drive, Seattle mange plus de 8 minutes de l’horloge, parcourt 89 yards en 14 jeux et finit par une passe de 7 yards de Wilson pour Jimmy Graham (0-7). Sauf qu’Atlanta n’attend pas pour répondre et utilise le copier-coller pour construire un drive similaire (13 jeux, 75 yards en 7 minutes) qui se termine aussi par une passe de touchdown de 7 yards. Cette fois, c’est le duo Matt Ryan-Julio Jones qui s’illustre. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire et après deux drives, on est déjà au milieu du deuxième quart-temps de ce match spectaculaire.
Quick slant to @julioJones_11…
And he’s IN!Touchdown @AtlantaFalcons!!!#SEAvsATL #NFLPlayoffs https://t.co/G8WVz1AbQH
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Seattle ajoute un field goal (7-10), mais va ensuite craquer et encaisser 12 points avant la mi-temps. En commençant par le safety, jusqu’à un touchdown de 14 yards de Tevin Coleman (11 course, 57 yards et 3 réceptions, 22 yards et 1 TD) sur une passe de Matt Ryan, en passant par un field goal (10-19). Le retour des vestiaires ne sera pas mieux pour les visiteurs. Pire, ils vont voir le quarterback continuer son festival et les Falcons prendre le large.
Dès le début du troisième quart-temps, Devonta Freeman (14 course, 45 yards et 1 TD) rejoint la terre promise sur une course de 1 yards (26-10) avant qu’en fin de match Ryan trouve Mohamed Sanu sur une passe de 3 yards. Entre temps, chaque équipe avait inscrit un field goal (36-13) et la partie semblait de plus en plus plié. Russell Wilson tente bien de ramener son équipe à hauteur dans les derniers instants avec notamment un touchdown vers Doug Baldwin (5 réceptions pour 80 yards et 1 TD) sur une très jolie passe de 31 yards (36-20), mais sa fin de match sera plombée par deux interceptions qui scelleront définitivement le sort d’un match à sens unique dès le deuxième quart-temps.
MATTY ICE.
MO SANU.@AtlantaFalcons on ? #SEAvsATL #NFLPlayoffs https://t.co/DaPVMrX9rp— NFL (@NFL) January 15, 2017
Le MVP : Matt Ryan
Qui d’autre ? Après une saison régulière record, le quarterback ne s’est pas rouillé pendant sa semaine de repos. Au contraire, il est toujours aussi bon. Parfaitement protégé pendant la majeure partie du match, Matt Ryan n’a eu « qu’à choisir » ses cibles. Ce fut Julio Jones (6 réceptions pour 67 yards et 1 TD) en priorité, mais aussi Devonta Freeman (4 réceptions pour 80 yards), Taylor Gabriel (4 réceptions pour 71 yards) ou encore Mohamed Sanu (4 réception pour 44 yards et 1 TD), bref tout le monde. Lucide, mobile dans sa poche et toujours très précis, Ryan a livré un match presque parfait qui n’a laissé aucune chance à la défense adverse. Il continue en tout cas de jouer à un « niveau MVP » et affiche désormais un bilan de deux victoires pour quatre défaites en playoffs.
Le flop : la défense de Seattle
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. L’adage est vu et revu, mais colle tellement bien à la situation des Seahawks. La blessure d’Earl Thomas a non seulement laissé un trou béant dans le milieu du terrain, mais elle est aussi synonyme de perte du leader et du meilleur joueur de cette défense. Seattle n’est pas la seule franchise à avoir pris une volée au Georgia Dome, et ce n’est en rien une honte. Mais quand on connait le potentiel de cette escouade et des joueurs qui la composent, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle aurait pu/dû faire mieux ce samedi. À l’image d’un Richard Sherman qui n’a pas pris l’avantage dans son duel de début de match avec Julio Jones, obligeant son coach à changer de stratégie. Ou encore du pass-rush qui avait été si efficace en semaine 6 lors de la victoire de Seattle contre Atlanta et qui a été quasiment inexistant dans ce match (seulement 3 sacks et peu de pression).
Mention spéciale : Kyle Shanahan
Au moment où tous les coachs étaient virés les uns après les autres, Kyle Shanahan, le coordinateur offensif d’Atlanta, était très à la mode. Son nom revenait souvent dans la liste des candidats à un poste d’entraîneur principal. Finalement, toutes les franchises (sauf San Francisco) ont choisi un remplaçant et Shanahan est toujours dans le staff des Falcons. Et on parie que cela va très bien à Dan Quinn. Le coordinateur a encore une fois gagné son duel face au staff adverse, cette fois-ci Pete Carroll et Kris Richard. En dictant les matchs-up, il a facilité le travail à Matt Ryan et mis son attaque sur orbite. En isolant les running back pour qu’ils se retrouvent en un contre un face aux linebackers adverses, et en combinant les tracés pour exploiter un milieu du terrain orphelin d’Earl Thomas, Kyle Shanahan a appuyé exactement là où ça fait mal. Il fait partie en tout cas d’un des atouts majeurs de Falcons pour cette course vers le Super Bowl.
La stat : 8
C’est le nombre de joueurs ayant reçu une passe de Matt Ryan lors de ce match (Jones, Sanu, Gabriel, Coleman, Freeman, Hardy, Hooper, Toilolo). Une statistique qui montre l’homogénéité de cette escouade offensive et qui prouve que dans les airs, le danger peut venir de partout à Atlanta. Un chiffre dans la lignée de la saison régulière puisque le quarterback a lancé un touchdown à 13 joueurs différents cette année. Un record en NFL.
La suite :
Atlanta n’a désormais qu’une seule idée en tête : atteindre le Super Bowl. Au vu de ce que l’équipe a montré lors de ce match, elle a toutes ses chances. Les Falcons attendent maintenant de savoir s’ils devront se déplacer à Dallas ou bien recevoir Green Bay pour cette finale de conférence. Une chose est sûre en tout cas, ce match pour représenter la NFC au Super Bowl sera spectaculaire et porté vers l’attaque. Il faudra toutefois surveiller la santé de Julio Jones qui a quitté ses partenaires en toute fin de match, de nouveau touché au pied.
En face, les Seahawks quittent les playoffs au même stade que l’an dernier. S’ils veulent de nouveau passer ce cap du « Divisional Round », ils vont avoir un peu de travail durant cette intersaison pour compléter un effectif extrêmement talentueux, mais incomplet.