Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire des franchises NFL. Au programme ce dimanche, les Philadelphia Eagles.
A la grande différence des équipes que nous avons étudiées jusqu’alors, les Eagles ne sont que les successeurs de la précédente équipe de Philadelphie, les Frankford Yellow Jackets, pourtant vainqueurs du championnat NFL de 1926. En 1932, contre la modique somme de 2 500$, la ligue cède la propriété des Yellow Jackets, qui ont déposé le bilan un an plus tôt, au futur commissaire de la ligue Bert Bell et à son partenaire Lud Wray. Le nom de Philadelphia Eagles est officialisé la même année, inspiré par l’aigle bleu figurant sur le National Recovery Act tout juste signé par le président Roosevelt.
Pour leur premier match, les Eagles subissent une cuisante défaite 56 à 0 aux mains de leurs rivaux de toujours, les New-York Giants, ce qui constitue un parfait exemple des difficultés à venir, car la franchise de Philadelphie n’alignera jamais plus de 3 victoires en une saison jusqu’en 1943, année au cours de laquelle son effectif fusionne avec celui des Pittsburgh Steelers pour former l’équipe des « Phil-Pit’Steagles ». C’est le départ de nombreux joueurs de chaque équipe à la guerre qui a forcé les deux équipes à s’associer l’espace d’une saison.
Motivé par la faiblesse relative de son effectif, Bell propose d’intégrer en 1935 un système révolutionnaire permettant aux équipes les plus faibles de se renforcer via le recrutement des meilleurs joueurs universitaires. La Draft NFL vient officiellement de naître ! Les Eagles obtiennent le tout premier choix de l’histoire en 1936 et s’attachent les services du running-back Jay Berwanger, également détenteur du tout premier Heisman Trophy décerné. Paradoxalement, Berwanger ne portera jamais le maillot de Philadelphie puisqu’il est échangé aux Chicago Bears et ne jouera aucun match au niveau professionnel.
L’équipe obtient sa première fiche positive (5-4-1) en 1943, année de la fusion et pourtant point de départ de l’âge d’or des Eagles qui s’étend jusqu’en 1949. Durant cette période, la franchise de Philadelphie ne signe aucune fiche négative, se qualifie à 3 reprises pour la finale du championnat NFL – ancêtre du Super Bowl – pour une victoire en 1948 face aux Chicago Cardinals (7-0) et en 1949 contre les Los Angeles Rams (14-0).
La finale de 1948, jouée en plein mois de décembre à Philadephie, s’est hissée en 2008 à la 6ème position du classement NFL des pires conditions météorologiques observées pour un match de football. En raison du blizzard qui souffle sur la ville, les arbitres doivent estimer les distances parcourues et l’emplacement des lignes de terrain, encourageant le fait qu’aucun point ne sera marqué avant la fin du 4ème quart-temps. Avec un peu moins de 2 minutes au compteur, la défense des Eagles récupère le cuir sur la ligne des 7 Yards adverse, permettant au running-back Steve Van Burren d’inscrire les seuls points de la rencontre et de sceller le premier sacre de la franchise.
Malgré de bons résultats dans les années 50, les Eagles sont absents des playoffs jusqu’en 1960, date à laquelle ils remportent leur troisième et dernier NFL Championship contre les Green Bay Packers, sur un score de 17 à 13. Pour la petite anecdote, il s’agit là du seul match de playoffs perdu par Vince Lombardi, une défaite qu’il doit en partie à Chuck Bednarik, qui a ajourné la remontée des Packers sur la dernière action du match en plaquant le fullback Jim Taylor à 10 Yards de la ligne d’en-but. La légende veut que Bednarik ait maintenu son vis-à-vis au sol plusieurs secondes, ne « l’autorisant » à se relever qu’au coup de sifflet final.
Une joie de courte durée puisque les Eagles chutent lourdement dès 1962 en signant une fiche de 3 victoires pour 10 défaites et, malgré un sursaut d’orgueil en 1966 (9-5) et 1974 (7-7), ils ne reviennent sur le devant de la semaine qu’en 1978, année du « Miracle At The Meadowlands« , l’un des épisodes les plus appréciés des fans de Philadelphie. Au cours de ce match de saison régulière, les Eagles se sont imposés sur un fumble retourné pour un touchdown dans les dernières secondes alors que les Giants n’avaient plus qu’à manger l’horloge. Qualifiés pour les playoffs, il leur faut néanmoins attendre 1979 pour passer l’épreuve des wildcards, puis 1980 pour avancer jusqu’au Super Bowl XV, perdu sur un score de 27 à 10 contre les Oakland Raiders.
Arrivé en 1986 à la tête d’une équipe qui aligne notamment Reggie White et Randall Cunningham, Buddy Ryan atteint les playoffs à 3 reprises lors de ses 4 dernières saisons. Il perd pourtant sa place en 1992 du fait de son incapacité à gagner le moindre match de playoff malgré le potentiel exceptionnel de son équipe. Non-content de disposer d’une défensive de haut-niveau, le « Gang-Green », dont les Redskins ont fait les frais en 1990 lors du « Body Bag Game« , les Eagles disposent de joueurs aussi talentueux que le tight-end Keith Jackson ou le running-back Keith Byars en attaque.
Jeffrey Lurie devient propriétaire de l’équipe en 1994 pour 195 millions de dollars. Une opération rentable pour le président de la Chestnut Hill Productions, puisque la valeur des Eagles atteint aujourd’hui les 2 billions de dollars selon les estimations du magazine Forbes. Pour ce qui est des décisions sportives, il faut attendre le recrutement d’Andy Reid au poste de coach principal et la Draft de Donovan McNabb en 1999 pour assister au retour d’une équipe dominante à Philadelphie.
Les Eagles signent leur retour en playoffs dès le début des années 2000 et se qualifient à 4 reprises pour le NFC Championship Game en l’espace de 4 saisons (de 2001 à 2005). Il ne s’imposent toutefois qu’à leur dernière tentative, en route pour une place au Super Bowl qui les oppose aux New England Patriots, vainqueurs de la précédente édition. Les 3 Interceptions concédées par Donovan McNabb, le fumble forcé par Randall Gay sur L.J Smith ainsi qu’une gestion hasardeuse de la montre dans le dernier quart-temps ne permettent pas aux Eagles d’en sortir vainqueur. Au coup de sifflet final, les Patriots s’imposent -24 à 21.
A la clôture de la saison 2009, les Eagles participent à leur 5ème NFC Championship Game sous la direction d’Andy Reid, un an après avoir fêté leur 5ème sacre en NFC Est sur la même période. Après le départ de McNabb, la franchise se tourne vers Kevin Kolb mais c’est Michael Vick que renaît lors de la saison 2010 après une blessure de Kolb. Avec une victoire sur les Giants obtenue sur un retour de punt à la dernière seconde – le « Miracle at the New Meadowlands » – les Eagles sécurisent leur domination de la NFC Est sur les Giants et filent en Playoff pour la troisième fois depuis 2007. Dominés par les futurs champions, les Green Bay Packers, l’équipe échoue encore dans sa quête de titre…
Forts de l’arrivée d’un parterre de stars à l’ouverture de la saison 2011, parmi lesquels Dominique Rodgers-Cromartie, Nnamdi Asomugha et Ronnie Brown, les attentes autour de la « Dream Team » vantée par le quarterback Vince Young restent à atteindre car Andy Reid est peut-être déjà en train de jouer sa place…