Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2015. Au programme aujourd’hui : les Detroit Lions.
Pour sa première saison à la tête de Detroit, Jim Caldwell est parvenu à conduire ses troupes en playoffs, grâce notamment à sept succès au Ford Field. Seulement, les Dallas Cowboys ont raflé la mise (24-20) et les Lions ont été rattrapés par leurs vieux démons. En effet, la franchise du Michigan n’a pas goûté à la victoire lors d’un match à élimination directe depuis l’exercice 1991-1992. Vont-ils y parvenir en 2015-2016 ? L’organisation et ses fans aimeraient évidemment une réponse positive, mais la route n’est pas toute tracée.
Avec plusieurs pertes importantes et des ajouts pas vraiment flamboyants, l’effectif ne semble pas supérieur à celui de l’année passée. Si les stars sont épargnées par les blessures et que quelques jeunes se révèlent, il y a de quoi espérer de bonnes choses. Mais, faire mieux qu’en 2014-2015 paraît tout de même assez utopique.
La saison dernière : 11 victoires – 5 défaites.
Mouvements à l’intersaison : L’an dernier, les Lions ont inscrit 20,1 points par rencontre, soit le 22e rang NFL. Lorsque l’on étudie les qualités offensives de cette équipe, on constate que ce total est faiblard. La raison principale, c’est certainement la ligne offensive, souvent hésitante, rarement rassurante. Pour essayer de renforcer ce secteur, les dirigeants se sont servis de la Draft 2015. En descendant de quelques places, ils ont ainsi récupéré l’ancien lineman des Denver Broncos Manny Ramirez et appelé le guard Laken Tomlinson en 28e position. Avec la retraite de Rob Sims, celui-ci pourrait être rapidement lancé. Travis Swanson devrait lui succéder au centre à un Dominic Raiola qui a alterné entre la nullité et l’idiotie lors de la campagne précédente. Au 2e tour du repêchage, le running back Ameer Abdullah a été choisi pour remplacer Reggie Bush, parti à San Francisco après un passage plutôt décevant. Impressionnant à l’entraînement, le jeune coureur (22 ans) peut être le parfait complément du puissant Joique Bell. Devant, hormis les signatures des vétérans Lance Moore et Greg Salas et le recrutement de Tim Wright des Buccaneers, c’est la grande stabilité. Le quarterback Matthew Stafford va donc disposer d’un groupe de cibles quasiment inchangé, au sein duquel les progrès du tight end Eric Ebron sont attendus.
Si Detroit a triomphé à 11 reprises, c’est donc d’abord parce que sa défense, 2e meilleure de toute la National Football League (300,9 yards encaissés par match) derrière celle des Seattle Seahawks, s’est montrée excellente. Au sol, elle a même été la référence, avec 69,3 petits yards concédés en moyenne. Une superbe performance qui sera difficile à rééditer après les départs de Ndamukong Suh chez les Miami Dolphins et Nick Fairley du côté des St. Louis Rams. Pour compenser les absences des deux mastodontes, sans oublier celles du vétéran C.J. Mosley et du polyvalent George Johnson, les responsables ont fait venir Haloti Ngata dans un échange. L’ex-taulier des Baltimore Ravens est encore dominant, mais à 31 ans, il ne va pas pouvoir tout faire tout seul. Tyrunn Walker, arrivé depuis les New Orleans Saints et pressenti pour être titulaire, va devoir être à la hauteur. Derrière, Josh Wilson et Chris Owens ont été engagés et Cassius Vaughn a quitté le navire, mais ces mouvements ne devraient pas bouleverser l’ordre établi. Sauf si Quandre Diggs, sélectionné en 200e place, se développe plus vite que prévu.
Arrivées notables : Lance Moore (WR), Greg Salas (WR), Tim Wright (TE), Manny Ramirez (G), Corey Wootton (DE), Phillip Hunt (DE), Haloti Ngata (DT), Tyrunn Walker (DT), Josh Wilson (CB), Chris Owens (CB).
Draft : Laken Tomlinson (G), Ameer Abdullah (RB), Alex Carter (CB), Gabe Wright (DT), Mike Burton (FB), Quandre Diggs (CB), Corey Robinson (OT).
Pertes notables : Reggie Bush (RB), Jed Collins (FB), Corey Hilliard (OT), Rob Sims (G), Dominic Raiola (C), George Johnson (DE), Ndamukong Suh (DT), Nick Fairley (DT), C.J. Mosley (DT), Andre Fluellen (DT), Ashlee Palmer (LB), Cassius Vaughn (CB).
Les points forts : L’attaque de Detroit est guidée par un exceptionnel duo de receveurs. Il n’est plus nécessaire de présenter Calvin Johnson qui, à 29 ans, est toujours l’une des grandes vedettes de son sport. La saison dernière, il a été gêné par plusieurs blessures et a laissé les honneurs à son coéquipier Golden Tate. Pour ses débuts dans le Michigan, le joueur de 27 ans a produit 99 réceptions pour 1 331 yards, prouvant qu’il est bien plus qu’une deuxième lame. Depuis les 5 038 yards qu’il a cumulé en 2011-2012, le lanceur Matthew Stafford voit ses statistiques baisser continuellement (4 967, 4 650 puis 4 257 yards en 2014-2015), mais si ses deux armes les plus douées gardent la santé, ce serait un réel bonus pour lui et toute l’escouade orchestrée par le coordinateur Joe Lombardi.
L’autre atout majeur pour Jim Caldwell et son staff, c’est le bataillon des linebackers. Prolongé pendant ce mois d’août pour quatre ans, le très efficace DeAndre Levy vient de plaquer 151 fois. Pour sa part, Stephen Tulloch a rejoint l’infirmerie prématurément après une célébration manquée, mais son suppléant, Tahir Whitehead, a été impeccable (86 plaquages et deux interceptions). Les trois hommes pourraient être réunis sur le terrain à partir de septembre, relayés par Kyle Van Noy et Travis Lewis. Une brigade qui présente des garanties, d’autant que le quatuor arrière, formé par Rashean Mathis, Darius Slay, James Ihedigbo et Glover Quin, n’est pas mauvais non plus.
Les points faibles : La véritable carence du groupe, c’est sa profondeur. Après Calvin Johnson et Golden Tate, on trouve Corey Fuller, Jeremy Ross ou Ryan Broyles, des éléments moyens. Le tacle Riley Reiff et le guard Larry Warford sont intéressants, mais dans son ensemble, la protection est loin d’être la plus solide. Derrière Haloti Ngata et Tyrunn Walker, même configuration, puisque Gabe Wright va découvrir la NFL et Caraun Reid doit encore prouver sa valeur. Enfin, les safeties Don Carey et Isa Abdul-Quddus ne sont pas les remplaçants les plus talentueux des États-Unis. Si les Lions venaient à enregistrer des soucis parmi leurs cadres, la situation pourrait donc devenir inquiétante.
Méfiance ensuite avec les équipes spéciales, les kickers ayant converti un peu moins de 66% des field goals tentés l’an passé. Bien entendu, personne n’a fait pire, même si l’embauche de Matt Prater, qui a depuis obtenu une extension de son bail, a résorbé pas mal d’ennuis. Ne pas trop attirer l’attention des arbitres serait un autre bon point, la franchise basée à Allen Park ayant l’habitude de squatter le haut du tableau dans le domaine des pénalités depuis maintenant plusieurs exercices.
Facteur(s) X : Avant le début des hostilités, les principales interrogations concernent les deux lignes, offensive et défensive. Donner du temps à Matthew Stafford, qui est d’ailleurs satisfait de ses sujets, et ses homologues est forcément une priorité, après une campagne à 45 sacks accordés. La fin de contrat de Dominic Raiola et les venues de Manny Ramirez et Laken Tomlinson devraient être précieuses, tout comme le repositionnement de Travis Swanson au centre. Pour que l’attaque puisse exprimer l’intégralité de son potentiel, il faut impérativement que la sauce prenne, que les trous soient bouchés et que des brèches soient créées.
En défense, le rendement de la première vague va également être primordial. Les 42 sacks de 2014-2015 sont à oublier puisque George Johnson, Ndamukong Suh, Nick Fairley, C.J. Mosley et Andre Fluellen, qui représentent 20 unités, se sont envolés. Ezekiel Ansah, 5e choix de la Draft 2013, a désormais d’importantes responsabilités. Le Ghanéen de 26 ans doit s’imposer comme un leader et va pouvoir pour cela écouter les conseils de Haloti Ngata. Si les nouveaux s’intègrent facilement, il n’y a pas de quoi virer au catastrophisme. Mais il ne faut pas se leurrer, la reconstruction d’un front impénétrable est un long procédé.
Calendrier : @Chargers, @Vikings, Broncos, @Seahawks, Cardinals, Bears, Vikings, @Chiefs, Repos, @Packers, Raiders, Eagles, Packers, @Rams, @Saints, 49ers, @Bears.
En résumé : Les Lions ont certes des joueurs explosifs en attaque, mais s’ils ont rallié les playoffs la saison dernière, c’est surtout parce que leur défense a tenu le choc et n’a presque jamais été dépassée par les évènements. Malheureusement pour eux, Ndamukong Suh a décidé de déménager en Floride, et les petites améliorations apportées à l’attaque ne sont pas suffisantes pour faire pencher la balance. De plus, trois des cinq premiers adversaires de Detroit sont de sérieux candidats (Denver, Seattle, Arizona) et les deux restants (San Diego, Minnesota) représentent des déplacement périlleux. La suite est plus abordable, mais un faux départ pourrait s’avérer rédhibitoire.
Le pronostic : 8 victoires – 8 défaites.