Suite de la présentation équipe par équipe de la saison 2015. Au programme aujourd’hui : les New Orleans Saints.
Après une saison 2014-2015 bien décevante, il fallait évidemment s’attendre à des changements du côté de la Nouvelle-Orléans. Et ceux-ci ont été effectués dans des proportions importantes, à tel point que les Saints semblent aujourd’hui entrer dans une phase de reconstruction. Les expérimentés Jimmy Graham, Pierre Thomas, Ben Grubbs et Junior Galette ont été priés de s’envoler vers d’autres cieux, notamment pour alléger la masse salariale de la franchise titrée en 2009-2010.
Ces départs représentent forcément des pertes non négligeables, mais c’est peut-être le prix à payer pour repartir sur de bonnes bases et retrouver de l’ambition dans les années à venir. Et, dans l’immédiat, Sean Payton et son staff peuvent toujours compter sur un Drew Brees vieillissant mais encore capable de mener le jeu des siens. Avec lui, et dans une division très ouverte, l’objectif est de faire mieux que l’an passé pour retrouver les playoffs. Ensuite, si tout se passe mieux que lors de la campagne précédente, il faudra certainement se méfier des troupes basées en Louisiane lorsque les choses sérieuses se présenteront.
La saison dernière : 7 victoires – 9 défaites.
Mouvements à l’intersaison : Les grandes manœuvres. Les difficultés rencontrées par les Saints lors du dernier exercice ont engendré des bouleversements depuis plusieurs mois. Première décision majeure, les dirigeants ont envoyé leur principale arme offensive, Jimmy Graham, à Seattle. Certes, le rendement du joueur de 28 ans a baissé (889 yards en 2014-15, plus faible total depuis sa première saison NFL) et son attitude a parfois été douteuse, mais sans lui, l’attaque la plus prolifique l’an dernier (411,4 yards par match) va devoir trouver d’autres ressources.
Ainsi, l’escouade entraînée par Pete Carmichael Jr. devrait davantage se tourner vers le sol, autant pour protéger Drew Brees que pour apporter une aide précieuse au quarterback de 36 ans. En échange de son tight end star, New Orleans a obtenu le renfort du centre Max Unger, un élément solide et surtout largement supérieur à Jonathan Goodwin. Avec le 13e choix de la Draft 2015, le GM Mickey Loomis a également fait venir le lineman offensif Andrus Peat, qui pourrait d’abord remplacer au poste de guard un Ben Grubbs décevant et transféré à Kansas City, avant d’éventuellement évoluer à la position de tacle. Suffisant pour assurer une protection de meilleure qualité aux lanceurs, mais aussi pour offrir des espaces à un groupe de coureurs qui voit le vétéran Pierre Thomas être remplacé par un C.J. Spiller revanchard à la suite d’une petite année à 300 yards avec Buffalo. S’il retrouve toutes ses capacités, le running back de 28 ans a les moyens de réussir de belles choses à la course comme à la réception. Il faudra de toute façon une armée terrestre solide pour suppléer Graham, sans oublier Kenny Stills, le jeune receveur ayant été cédé à Miami.
Dans l’autre partie du terrain, de nouvelles têtes vont essayer de donner un élan plus que nécessaire après une campagne à 26,5 points encaissés en moyenne par rencontre. Pendant la dernière Draft, les responsables ont appelé des défenseurs avec six de leurs huit premiers tickets. Avec la 31e place venant des Seahawks, ils ont engagé Stephone Anthony, un linebacker athlétique qui peut dès maintenant se battre pour un vrai rôle. Au 2e tour, c’est Hau’oli Kikaha qui a été choisi. Avec la coupe du talentueux mais turbulent Junior Galette, le natif de Hawaï va avoir le redoutable honneur de mener la chasse aux quarterbacks avec Anthony Spencer, arrivé lui depuis Dallas pour rejoindre un Rob Ryan qu’il a déjà côtoyé chez les Cowboys. La ville située dans le Sud des États-Unis ne s’est pas non plus privée de retoucher sa ligne arrière, avec la signature de l’ancien des Patriots Brandon Browner et la sélection au 3e tour de P.J. Williams, talent pouvant jouer cornerback ou safety. À noter enfin le licenciement du defensive tackle de 31 ans Brodrick Bunkley après trois ans de bons et loyaux services et la venue de Kevin Williams qui, à 35 ans, ne va pas révolutionner la ligne mais pourrait conseiller un Cameron Jordan qui doit désormais se montrer à la hauteur de son nouveau contrat.
Arrivées notables : C.J. Spiller (RB), Mike McGlynn (G), Max Unger (C), Kevin Williams (DT), Anthony Spencer (DE), Dannell Ellerbe (LB), Brandon Browner (CB), Kyle Wilson (CB).
Draft : Andrus Peat (OT), Stephone Anthony (LB), Hau’oli Kikaha (LB), Garrett Grayson (QB), P.J. Williams (CB), Davis Tull (LB), Tyeler Davison (DT), Damian Swann (CB).
Pertes notables : Pierre Thomas (RB), Travaris Cadet (RB), Kenny Stills (WR), Jimmy Graham (TE), Ben Grubbs (G), Jonathan Goodwin (C), Brodrick Bunkley (DT), Junior Galette (LB), Curtis Lofton (LB), Patrick Robinson (CB), Corey White (CB), Shayne Graham (K).
Les points forts : Tout d’abord, la connexion entre Drew Brees et Brandin Cooks. Désormais orphelins de Jimmy Graham et Kenny Stills, les Saints devraient tout de même pouvoir s’appuyer sur ce duo. Le chef d’orchestre approche de la fin de sa carrière, mais même avec quelques inquiétudes et le repêchage de Garrett Grayson, il n’y a pas le feu au lac pour le MVP du Super Bowl XLIV. D’autant plus qu’il est accompagné par sa cible de 21 ans, auteure de 53 réceptions pour 550 yards en dix matches pour ses débuts et qui pourrait rapidement exploser et s’imposer comme une option incontournable.
Ensuite, citer le dernier rideau de la Nouvelle-Orléans dans ses atouts n’a rien d’anormal. Oui, cette section a été dépassée de nombreuses fois la saison passée. Mais l’excellent Jairus Byrd (S) s’est gravement blessé après seulement quatre semaines de compétition, et Kenny Vaccaro (S) et Keenan Lewis (CB) n’ont vraiment pas été aussi bons qu’ils le sont réellement. Si tout ce petit monde revient en pleine forme et que Brandon Browner s’intègre bien, il n’y a pas de raison pour que l’ensemble ne devienne pas un point positif et rassurant.
Les points faibles : Le poste de tight end, privé de Jimmy Graham. Benjamin Watson a réalisé plusieurs saison correctes, mais il a 34 ans. Derrière, Josh Hill, Orson Charles, Kevin Brock et Jack Tabb ont encore tout à prouver. Même situation pour les linebackers qui doivent composer sans Junior Galette. Stephone Anthony est prometteur mais il doit apprendre le métier de footballeur professionnel, et David Hawthorne et Dannell Ellerbe sont loin d’être impressionnants.
Il est naturel de mentionner la position de kicker, puisque Shayne Graham est parti et que les deux hommes en concurrence actuellement, Zach Hocker et Dustin Hopkins, sont inexpérimentés au plus haut niveau. Quand les écarts sons serrés, l’importance des équipes spéciales se fait très souvent sentir, et une carence dans cette branche stratégique pourrait être regrettée dans les semaines qui viennent.
Facteur(s) X : L’alchimie en défense. Cette fois, il ne va pas falloir laisser 384 yards (2e pire marque NFL) à l’adversaire chaque weekend. Sur le papier, il y a du talent. Cameron Jordan et Jairus Byrd sont des piliers. L’idée va donc être de se réveiller pour ne pas réduire à néant le travail de l’attaque. Si ce but est réalisé, New Orleans peut espérer avoir une équipe efficace et homogène. Sinon, les malheurs du dernier exercice risquent de se répéter.
Le jeu au sol est également une composante importante. C.J. Spiller a beaucoup de potentiel (207 courses pour 1 244 yards en 2012-13) mais il est assez fragile physiquement. Mark Ingram Jr. sort d’une année à 964 yards et 9 touchdowns et a atteint le Pro Bowl, mais avec un nouveau contrat en poche, il pourrait être tenté de se reposer sur ses lauriers. En revanche, si les deux coéquipiers sont à fond à chaque reprise, leurs prouesses peuvent faire fonctionner à plein régime les rouages de l’attaque de Louisiane et apporter une dimension supplémentaire à celle-ci. C’est bien sûr ce qu’espèrent les fans.
Calendrier : @Cardinals, Buccaneers, @Panthers, Cowboys, @Eagles, Falcons, @Colts, Giants, Titans, @Redskins, Repos, @Texans, Panthers, @Buccaneers, Lions, Jaguars, @Falcons.
En résumé : En 2013-2014, les Saints ont remporté les huit matches qu’ils ont disputé dans leur bruyant Mercedes-Benz Superdome. En 2014-15, ils ont cette fois-ci été beaucoup moins sereins à domicile, avec cinq défaites. Leur faculté à se montrer dominateurs dans leur antre va donc être la clé de la réussite pour la saison prochaine. Si la défense parvient à limiter les erreurs et que la forteresse de la Nouvelle-Orléans redevient imprenable, alors Sean Payton, Drew Brees et les autres auront la possibilité de remettre la main sur leur division. Et plus si affinités.
Le pronostic : 9 victoires – 7 défaites.