Indianapolis Colts (4) – Cincinnati Bengals (5) : 26-10
Déjà humiliés 27-0 au Lucas Oil Stadium en semaine 7, les hommes de Marvin Lewis n’ont guère fait illusion ce dimanche, payant cash l’absence de leur meilleur receveur A.J. Green. Sans être transcendants, les Colts n’ont jamais semblé menacés par des Bengals sans idées et sans solution.
Dans une rencontre sans grand suspense et sans véritable rythme, les joueurs de Chuck Pagano ont géré à défaut d’être géniaux et efficaces, profitant d’un Daniel Herron percutant et d’une attaque des Bengals inoffensive et bien cadenassée.
Le moment clé
Milieu de troisième quart temps. Les Colts frappent aux portes de la endzone. Sous pression, Andrew Luck se rue vers l’avant, échappant au pass rush et parvient à lancer le cuir in extremis, juste avant la ligne d’avantage, en même temps que Carlos Dunlap lui agrippe les jambes et le déséquilibre. Le quarterback d’Indy parvient tout de même à envoyer une passe au poil dans les bras de Donte Montcrief, pris en double couverture dans la peinture, 36 yards plus loin. Les Colts prennent 10 points d’avance (20-10). Le trou est fait. Pour de bon.
Le film du match
Les Colts frappent d’entrée. Sur un drive méthodique, alternant passes courtes d’Andrew Luck (31/44, 376 yards et un touchdown) et courses percutantes, les locaux atteignent la endzone. Grand artisan de ce premier drive, Daniel « Boom » Herron (12 courses, 56 yards et un touchdown ; 10 réceptions et 85 yards) finit le travail en plongeant dans la peinture (7-0). Les Bengals adoptent la même stratégie, sans grande réussite. Pour la deuxième fois de la rencontre la doublette Luck/Hilton échoue de justesse à se connecter sur des jeux longue distance. Cincy échappe au pire.
Portés par un Rex Burkhead sorti de nulle part, les Bengals enfoncent la défense des Colts et Jeremy Hill (13 courses, 47 yards et un touchdown) plonge la tête la première dans la endzone (7-7). Andrew Luck règle enfin la mire avec T.Y. Hilton (6 réceptions, 103 yards), Indy écrase l’accélérateur et se retrouve dans la redzone en deux passes. C’est le moment que Dre Kirkpatrick choisit pour sortir les griffes et détourner in extremis une passe qui filait dans les mains de Reggie Wayne. Adam Vinatieri ajoute trois points et les Colts repassent devant (10-7).
Dans un match qui peine à s’emballer, les hommes de Chuck Pagano trouvent enfin un semblant de cadence en attaque, mais butent une nouvelle fois aux portes de la endzone et doivent se contenter d’un coup de pied (13-7). Les visiteurs peinent à franchir la ligne médiane et n’inquiètent guère les Poulains. Privée de Rey Maualuga sorti sur blessure, la défense des Bengals croit enfin sonner la révolte. Le rookie Darqueze Dennard arrache le ballon des mains de « Boom » Herron et Adam « Pacman » Jones, opportuniste et vigilant, plonge dessus. Mais une fois de plus, l’attaque cale. Ou presque. De 57 yards, Mike Nugent expédie un boulet de canon entre les perches, avec l’aide du poteau (13-10). Les Bengals recollent juste avant la pause.
Trois petits jeux et puis s’en vont. Le second acte début sur le même ton pour une attaque de Cincinnati orpheline d’A.J. Green et en cruel manque d’inspiration. Andrew Luck fait enfin se lever le public du Lucas Oil Stadium en envoyant une passe millimétrée de 36 yards dans le coin de la endzone. Le rookie Donte Montcrief est à la réception et les Colts reprennent leurs distances, en toute logique (20-10). Ils manquent l’occasion de tuer la rencontre en se cassant les dents à une poignée de yards de la endzone, mais confortent tout de même leur avance (23-10).
Vinatieri poursuit son 100% et permet aux Colts d’accroitre l’écart à défaut de définitivement tuer le match (26-10). Le rookie Zurlon Tipton prend la relève au sol et Indianapolis fait s’égrainer les secondes alors que le coup de sifflet final se profile à l’horizon. Lancés dans une tentative de comeback désespérée, les Bengals ruinent leurs infimes espoirs lorsque le pass rush Bleu et Blanc déferle sur Andy Dalton (18/35, 155 yards). Le quarterback échappe le cuir, les Colts le récupèrent au milieu du terrain. Jeu, set et match. Les Bengals seront restés muets toute la seconde période. Un nouveau rendez-vous raté avec les playoffs.
Le MVP : Daniel « Boom » Herron
Trent Richardson longtemps incertain, mais finalement actif, c’est Daniel Herron qui a mené la charge au sol. Pour le plus grand bien des Colts. Dynamique, percutant, il a multiplié les longs jeux, à la course comme dans les airs, avalant les yards avec détermination. 141 au total. C’est également lui qui a ouvert les hostilités.
Le flop : les receveurs des Bengals
Pourtant bien présents sur le terrain, à l’inverse d’A.J. Green, Mohammed Sanu, Brandon Tate, Greg Little et Cobi Hamilton ont été fantomatiques ; obligeant Andy Dalton à s’en remettre à ses coureurs et tight ends. Visés 14 fois, ils n’ont attrapé le cuir qu’à 3 minuscules reprises pour 31 maigres yards.
La stat : 8
Le punter Kevin Huber a été contraint de dégager les siens à 8 reprises en 12 séries offensives. Preuve de l’incapacité des Bengals à avancer et à se montrer menaçants. L’attaque n’a mis Mike Nugent en position qu’une seule fois, sur une tentative de 57 yards. Cincinnati a du se contenter d’un seul petit voyage dans la redzone. Difficile d’espérer l’emporter dans ces conditions.
La suite
Les Colts se rendront à Denver dans un match aux allures de revanche. En semaine 1, le maître Peyton avait donné une leçon d’efficacité au jeune padawan Andrew Luck, malgré une tentative de comeback dans les derniers instants. Face à des Broncos qui ne visent rien d’autre que le Super Bowl, Indy tentera de se hisser jusqu’à sa première finale de conférence depuis 2009.
Nouvelle désillusion pour des Bengals éliminés dès le premier tout pour la quatrième année de suite. Andy Dalton n’a toujours pas gagné la moindre rencontre de playoffs et aborde un moment charnière de sa carrière. Idem pour la franchise de Cincinnati qui doit commencer à se lasser de l’étiquette de « toujours présente, jamais gagnante » qui lui colle aux rayures. Les Bengals n’ont plus gagné une rencontre de playoffs depuis 1990.
La feuille de match
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