On fait le bilan : la Draft 2012

En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Le détour, cette semaine,...

luck-wilson-draft

En attendant la saison 2015, Touchdown Actu vous propose de revenir et de prendre du recul sur les drafts qui ont eu lieu ces dix dernières années. Le détour, cette semaine, de notre machine à voyager dans le temps : l’année 2012.

Les faits marquants

Le jeudi 26 avril 2012 restera sans doute l’une des plus grandes soirées « échangistes » de la ligue. Sur 32 sélections, huit trades ont été réalisés au cours de la soirée, un record dans la longue histoire de la draft. A l’origine de ces mouvements incessants, le nouvel accord collectif (CBA) signé au lendemain du lockout de 2011, et qui avait permis un réajustement des salaires des rookies NFL, jusque-là démentiels, surtout pour des joueurs draftés au premier tour. Une redistribution des cartes qu’ont dû apprécier les Rams, lesquels ont récupéré deux premiers et deux deuxièmes tours supplémentaires en quelques minutes, de la part de Washington et de Dallas.

Le bilan du Top 10

1. Indianapolis Colts – Andrew Luck, QB
Faits d’armes : 3 Pro Bowls, meilleur passeur pour touchdown en 2014
Carrière toujours en cours
Un quarterback qui n’a jamais aussi bien porté son nom pour Indianapolis. Orphelins de Peyton Manning, blessé au cou, en 2011, les Colts ont pu repartir sur un nouveau cycle, après une saison désastreuse. Luck est le quatrième joueur et quatrième quarterback de Stanford sélectionné en première position, 29 ans après John Elway, choisi par … les Colts, mais parti dans la foulée à Denver. Après trois saisons, le numéro 12 d’Indy a toujours emmené sa franchise en playoffs, se heurtant ces deux dernières années aux New England Patriots. En constante progression, il fait déjà partie des top quarterbacks de la ligue.

2.Washington Redskins – Robert Griffin III, QB
Faits d’armes : Pro Bowl en 2012, rookie offensif de l’année en 2012
Carrière toujours en cours
Deux premiers et un deuxième tour supplémentaires. C’est ce qu’aura coûté RGIII aux Redskins pour le voir déménager dans la capitale fédérale. Auteur de débuts tonitruants chez les pros, qui auront permis à Washington de jouer les playoffs en 2012, Griffin III aura connu une chute aussi spectaculaire que son explosion, la faute notamment à des soucis physiques à répétition, une incapacité à se protéger des coups adverses, et un leadership parfois pointé du doigt par ses coéquipiers et son coaching staff. S’il reste globalement dorloté par Dan Snyder, vu l’investissement du propriétaire, une saison 2015 manquée pourrait vite menacer la suite de sa carrière.

3. Cleveland Browns – Trent Richardson, RB
Faits d’armes : A coûté un premier tour de draft à deux équipes différentes
Carrière toujours en cours
A l’instar de Griffin III, la carrière de Richardson a de quoi intriguer. Auteur d’une première saison convenable, à plus de 900 yards au sol, Richardson n’a cessé de régresser notamment chez les Indianapolis Colts, où l’ancienne star d’Alabama s’est vu montré la sortie pour des problèmes de comportement. Le running back est encore jeune et va tenter de se relancer à Oakland, pour prouver que son statut de 2012 n’était en rien usurpé.

4. Minnesota Vikings – Matt Kalil, OT
Faits d’armes : Pro Bowl en 2012
Carrière toujours en cours
Premier tackle sélectionné en 2012, Kalil était annoncé comme la nouvelle pépite au poste de lineman extérieur côté aveugle. L’ancien de USC a d’ailleurs rapidement répondu aux attentes avec une première année canon, et un statut de Pro Bowler en fin de saison. Un statut qu’a visiblement eu du mal à assumer l’intéressé, qui connaît quelques difficultés depuis deux saisons, notamment en terme de protection de passes. Avec un jeune et prometteur quarterback derrière lui, Kalil n’a sans doute plus beaucoup de jokers, sous peine d’être repositionné voire remercié par la franchise.

5. Jacksonville Jaguars – Justin Blackmon, WR
Faits d’armes : presque deux ans sans jouer
Carrière entre parenthèses
Historiquement, les Jaguars ont décidément du mal à bien choisir leurs receveurs au premier tour de la draft ! Après R. Jay Soward, Reggie Williams ou encore Matt Jones, les Floridiens ont une nouvelle fois connu un incident industriel concernant leur receveur star. Cible préférée de Brandon Weeden, à Oklahoma State, l’imposant Justin Blackmon aura moins fait parler de lui sur le terrain qu’en dehors. Régulièrement suspendu pour consommation de produits illicites, il n’a plus foulé une pelouse NFL depuis le 27 octobre 2013, et la rencontre face aux 49ers à Wembley. Deux semaines plus tôt, le joueur avait enregistré 190 yards à la réception, face à Denver … Symbole d’un véritable gâchis. Si son retour est lié à une décision de la ligue, une absence aussi longue des terrains pourrait avoir des répercussions sur son rendement futur.

blackmon-weeden

6. Dallas Cowboys – Morris Claiborne, CB
Faits d’armes : Une belle réputation … universitaire
Carrière toujours en cours
Parlant de raté monumental, Morris Claiborne n’a pas vraiment marqué les esprits depuis son arrivée à Dallas, et ce malgré le béguin de Jerry Jones à son égard. Loin d’être le playmaker attendu, l’ancienne vedette de LSU est peu à peu devenu la vraie faiblesse d’un backfield défensif texan pourtant loin d’être impressionnant. La récente draft de Byron Jones sonne comme un ultime avertissement pour celui qui a souvent été blessé au cours de ses trois saisons professionnelles.

7. Tampa Bay Buccaneers – Mark Barron, S
Faits d’armes : cinq sacks en trois ans
Carrière toujours en cours
Il a beau avoir fait chavirer Greg Schiano et Mark Dominik, à l’époque head coach et GM des Bucs, pour devenir l’invité surprise du top 10, Barron a globalement déçu depuis son entrée dans la ligue. Il faut dire que l’environnement ne lui a pas toujours été favorable. De nombreuses erreurs de castings, l’arrivée d’un nouveau staff et d’un nouveau système, une responsabilité peut-être trop lourde au sein d’une défense souvent perméable. Résultat des courses : le safety est à la relance chez les Rams, avec l’espoir pour Gregg Williams d’en faire un futur Roman Harper. Il y a du travail, au vu de son rendement en Floride …

8. Miami Dolphins – Ryan Tannehill, QB
Faits d’armes : Plus de 4 000 yards à la passe en 2014
Carrière toujours en cours
Il n’est certainement pas le quarterback le plus glamour de cette cuvée. Mais sans faire trop de bruit, Ryan Tannehill démontre une maturité et une progression constante depuis sa draft. Ses statistiques s’en font ressentir depuis trois ans, malgré une ligne offensive ou un backfield offensif pas toujours irréprochable au cours de cette période. Ne manque qu’une participation aux playoffs pour valider, sous pression, les réels progrès de l’ancienne vedette de Texas A&M.

9. Carolina Panthers – Luke Kuechly, LB
Faits d’armes : 2 Pro Bowls, 2 fois All-Pro, meilleur plaqueur de la ligue en 2012 et 2014, rookie défensif en 2013
Carrière toujours en cours
Un véritable steal au sein même du top 10 ! A l’instar de Watt, un an plus tôt, Kuechly est devenu très rapidement l’atout numéro un de sa franchise, transfigurant la défense de Charlotte et permettant aux Panthers de renouer avec les playoffs, avec deux demi-finales de conférence conéscutives. Solide capitaine, il a déjà fini deux fois meilleur plaqueur de la ligue en trois ans, et a même cumulé 26 plaquages en un match, fin 2013, battant le record en la matière, au nez et à la barbe d’un certain Brian Urlacher. Pour info, les 25 plaquages de ce dernier avaient été enregistrés lors de sa septième saison professionnelle. Les bases sont donc posées …

10. Buffalo Bills – Stephon Gilmore, CB
Faits d’armes : Un changement de numéro de maillot
Carrière toujours en cours
Tout comme avec Mark Barron, la sélection de Stephon Gilmore dès les premières minutes de la draft en a surpris plus d’un. Cornerback correct, faute de mieux, en universitaire, le défenseur a pourtant démontré de belles choses lors de sa saison rookie, avec 16 passes déflectées et pas mal de duels face aux principaux receveurs adverses. Depuis, le natif de Rock Hill a changé de numéro de maillot (passant du 27 au 24), un changement qui a coïncidé avec la soudaine régression de l’intéressé. Au-delà de ce simple lien saugrenu, le début de carrière de Gilmore n’est pas sans rappeler celui d’un autre ancien defensive back de South Carolina, drafté aussi en dixième position, Dunta Robinson.

Les réussites

Outre une classe remarquée de quarterbacks, ce premier tour a vu naître de nombreux défenseurs rapidement efficaces pour leur franchise respective. Citons par exemple Dontari Poe (11e), devenu le colosse de la ligne des Chiefs, Bruce Irvin (15e) surprise des Seahawks, mais très précieux dans son rôle, sans oublier Chandler Jones (21e) et Dont’a Hightower (25e) qui ont poussé les Patriots à changer leurs habitudes en remontant dans la draft pour les obtenir. Enfin, Harrison Smith (29e) est vite devenu le taulier du backfield défensif des Vikings.

jones-hightower

Les busts

Malgré un choix relativement large, les Cleveland Browns ont quand même trouvé le moyen de prendre un quarterback très moyen au premier tour de la draft. La sélection de Brandon Weeden, à 28 ans, avait de quoi surprendre sur les ambitions à long terme de la franchise. Le résultat est plus décevant, avec un quarterback qui n’aura jamais démontré tout son potentiel, au point d’être poussé vers la sortie par le nouveau coaching staff. Autre bémol : les San Francisco 49ers, dont le béguin pour l’inconnu A.J. Jenkins s’est fait « aux dépens » de joueurs comme Alshon Jeffery ou T.Y. Hilton, encore disponibles.

Le steal

Russell Wilson, QB – Seahawks – 75e position
Russell Wilson, évidemment. Initialement drafté pour jouer derrière Matt Flynn, le quarterback double-menace a rapidement fait son trou grâce à sa capacité à prolonger les jeux et son sang-froid redoutable. Très bien entouré, de surcroix, l’ancien joueur de NC State a toujours emmené son équipe en playoffs, avec deux Super Bowls disputés, dont un remporté face à Denver en février 2014. Loin d’être le pocket passeur par excellence, Wilson est un joueur intelligent dont l’arrivée a coïncidé avec le décollage des Seahawks. Rappelons que le joueur ne touchait même pas un million de dollars par saison lors de ses trois premières années professionnelles.

Les bonnes affaires

Alshon Jeffery, WR – Bears, 2e tour
Faits d’armes : Pro Bowl en 2013, deux saisons à plus de 1 000 yards
Mychal Kendricks, LB – Eagles, 2e tour
Faits d’armes : une saison à plus de 100 plaquages
Bobby Wagner, LB – Seahawks, 2e tour
Faits d’armes : vainqueur du SuperBowl 48, Pro Bowl et 1st Team All-Pro en 2014, trois saisons à plus de 100 plaquages
Lavonte David, LB – Buccaneers, 2e tour
Faits d’armes : 1st Team All-Pro, au moins 139 plaquages par saison
Olivier Vernon, DE – Dolphins, 3e tour
Faits d’armes : plus de 10 sacks en 2013
Nick Foles, QB – Eagles, 3e tour
Faits d’armes : Pro Bowl et MVP du Pro Bowl en 2013, 7 passes de touchdown en un match
T.Y. Hilton, WR – Colts, 3e tour
Faits d’armes : Pro Bowl en 2014, deux saisons à plus de 1 000 yards
Alfred Morris, RB – Redskins, 6e tour
Faits d’armes : 2 Pro Bowls, 2nd Team All-Pro en 2012, trois saisons à plus de 1 000 yards.

Tags →  
Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires