Draft : pour Travis Hunter, le meilleur choix, c’est receveur !

La draft 2025 propose un joueur atypique : Travis Hunter joue à la fois en attaque et en défense. Il a d’ailleurs été élu meilleur receveur et meilleur défenseur NCAA en 2024 ! Mais il semble peu probable qu’il puisse le faire en NFL.

Ses qualités en tant que cornerback sont évidentes : appuis explosifs, intelligence pour couper les lignes de passe.

Mais chez les professionnels, il doit se concentrer sur le jeu offensif. Voici pourquoi.

Exigence plus élevée et risque de blessure multiplié

Pétri de talent, Travis Hunter n’en demeure pas moins un joueur en développement. Offensivement, il doit enrichir son arbre de tracés : surtout utilisé (32% du temps) avec le jeu Curl. Pour se faire, il va devoir développer des automatismes avec son quarterback.

Mais comment le faire s’il change de coté pendant l’entrainement ? S’il ne passe pas tout son temps en salle vidéo avec son coordinateur offensif et l’entraineur des receveurs ? Ses qualités athlétiques ainsi que son incroyable instinct lui ont permis de jouer des deux cotés au lycée puis à l’université : mais s’imposer en NFL nécessite un investissement de tous les instants.

Les corps sont tellement sollicités que les blessures sont monnaie courante. Alors, en multipliant les situations de jeu, l’investissement entre 43 et 38 millions de dollars (des choix 1 à 4) risque de vite terminer à l’infirmerie !

Parce qu’il possède un talent rare, son futur entraineur l’utilisera sans doute des deux cotés du ballon : mais suivant une répartition 80/20 et ce pourcentage doit être en faveur de l’attaque.

Un gabarit davantage adapté à l’attaque

1,83m. 85 kilos. Travis Hunter propose un gabarit frêle selon les standards. En NFL, beaucoup de receveurs numéro 1 boxent dans une autre catégorie que lui. De Mike Evans (Tampa Bay) à AJ Brown (Philadelphie), de DK Metcalf (Pittsburgh) à Nico Collins (Houston). Ce sport est technique alors Travis Hunter ne perdrait pas constamment ses duels face à de tels monstres physiques s’il évoluait en défense. Mais la difficulté serait énorme.

L’aligner face à un receveur moins imposant pourrait être la solution. Mais ne pas confier le marquage du meilleur receveur adverse à un cornerback choisi dans le top 5 de la draft semblerait alors un choix gâché.

En attaque par contre, les receveurs à succès avec des morphologies comme la sienne sont légion : de Garrett Wilson (NY Jets) à Jaylen Waddle (Miami), de Devonta Smith (Philadelphie) à Ladd McConkey (LA Chargers). Travis Hunter a le potentiel pour avoir autant qu’impact qu’eux.

Un impact plus visible

Si les erreurs d’un receveur sont aussi remarquées, notamment quand il relâche le cuir, tout est oublié lorsqu’il inscrit un touchdown. En 2024, le receveur Malik Nabers n’a dépassé les 100 yards que sur trois des quinze matchs qu’il a disputé : pourtant avec 1200 yards et 7 touchdowns, sa saison est réussie.

Un manager sélectionnant dans le top 5 de la draft veut voir les fans et les médias féliciter son choix. Il veut être sûr que son propriétaire voit de ses yeux la pertinence de sa décision. Et pour le développement d’un jeune joueur, engranger de la confiance est fondamental.

La position de cornerback est la plus ingrate en défense ! Un defensive-end battu par le lineman offensif 48 fois sur 50, s’il signe deux sacks sur les deux jeux restants, verra son match qualifié d’excellent. Un cornerback tenant son receveur au marquage 48 fois sur 50, s’il concède 2 touchdowns alors son match sera catastrophique !

Talent rare au sein d’une cuvée 2025 moyenne, Travis Hunter n’échappera pas au top 4 de la draft. Et la franchise qui le recrutera voudra combler un besoin criant au poste de receveur.

Les franchises du top 4 ont surtout besoin d’un receveur

Si Tennessee décidait de mettre un peu de lumière sur une franchise dans l’ombre, Travis Hunter y jouerait en attaque. Son duo avec Calvin Ridley pourrait devenir électrique ! Sans quarterback mieux que correct, ce dernier ne pourra pas faire grand chose avec Treylon Burks et Van Jefferson comme autres options. En défense, les Titans peuvent largement survivre avec un trio de cornerbacks composé de L’Jarius Sneed, Jarvis Brownlee et Roger McCreary.

Même configuration à Cleveland. Certes le cornerback Travis Hunter serait un progrès par rapport à Martin Emerson. Mais Denzel Ward et Greg Newsome proposent déjà deux profils de haut niveau sur les trois postes. En attaque, Jerry Jeudy est-il un numéro 1 ? En tout cas, il ne fait pas partie du Top 20 à son poste. Ajouter Travis Hunter à ses cotés donnerait un duo capable de rivaliser dans la redoutable AFC Nord.

Deonte Banks et Paulson Adebo ne sont pas des joueurs All Pro. Mais ils peuvent être considérés comme de solides titulaires pour la saison 2025. Tout comme le prometteur Dru Phillips. En revanche, l’attaque des Giants de New York ne propose que Malik Nabers comme cible fiable pour le quarterback Russell Wilson.

Situation identique à New England. Christian Gonzalez confirme tout le bien qu’on pensait de lui en sortie d’université. Carlton Davis et Marcus Jones composent avec lui un trio des plus légitimes. Mais un retour sur le devant de la scène des Patriots dépend surtout de la production du quarterback Drake Maye. Le recrutement de Stefon Diggs fera du bien mais le reste du groupe de receveurs fait pitié : Mack Hollins, Kayshon Boutte, DeMario Douglas et Kendrick Bourne ! Nul doute que si Travis Hunter rejoint la banlieue de Boston, ce sera pour jouer en attaque.

Les qualités évidentes de Travis Hunter en tant que cornerback pourront être exploitées en fin de 4e quart-temps si besoin de tenir un score. Mais la majeure partie de son temps de jeu en NFL doit être en attaque.