Après avoir été des joueurs importants dans leurs universités, les rookies doivent à nouveau gagner leurs places chez les pros. Qui sont-ils et quels espoirs suscitent ils ? Aujourd’hui, gros plan sur le parcours de vie de Ray Davis, le coureur des Buffalo Bills.
Re’Mahn Ray Davis
Né le 11 novembre 1999 à San Francisco, Californie
1m76 pour 95 kilos
Coureur, Buffalo Bills
Le bison
En James Cook, les Buffalo Bills possèdent un coureur sachant faire des différences. Sa capacité d’accélération ainsi que sa compétence pour attraper les ballons sont rares. Mais son impéritie à être le type de coureur capable d’aller au contact de façon récurrente, explique la sélection de Ray Davis par Buffalo.
Ray Davis est du genre à baisser l’épaule et non à fuir le contact avec un défenseur. L’énergie cinétique qu’il développe, avec un poids conséquent qu’il lance à une vitesse plus que correcte, le rend difficilement stoppable. Interrogé par une radio locale après la draft, le manager Brandon Beane justifie son choix ainsi :
« Un chien aime le coté physique de ce sport, il ne cherche pas à s’échapper à l’extérieur. Cela définit bien Ray Davis. Il ne fuit pas les linebackers et cherche même à les punir. Et c’est pareil lorsqu’il doit protéger son quarterback. Il affronte ses adversaires dans toutes les situations. »
Cette mentalité lui vient d’un caractère forgé à la dure par la vie.
Le pitbull
Connaissant une enfance avec deux parents faisant des aller-retours en prison, Ray Davis est devenu mature bien avant l’âge habituel. C’est ce qu’il déclare à 247Sports :
« Je n’ai pas eu beaucoup de relation avec mes parents quand j’étais jeune. Pour qu’on s’en sorte avec ma fratrie, j’ai du devenir un homme dès l’âge de douze ans ! »
Vivant dans divers orphelinats, il se sentait en plus responsable d’une sœur et d’un frère plus jeunes que lui.
« Moi je voulais qu’on m’adopte, même temporairement. Mais personne ne veut d’un garçon de douze ans ! Les gens préfèrent adopter des enfants plus jeunes à élever. »
Ainsi, lorsqu’un membre de la famille se porte volontaire pour adopter, l’accueil est pour les deux derniers mais pas pour lui ! Ray Davis se sent abandonné et il est désormais seul, vivant dans un foyer situé au sous sol d’un hôpital de San Francisco.
Lui qui n’est pas encore un adolescent doit déjà être fort mentalement, comme un adulte.
Parce qu’un philosophe moderne a déclaré que parfois « la roue tourne », il a plus tard bénéficié de la bienveillance de professeurs et de parents d’élèves, le prenant sous leurs coupes protectrices. Puis, de la présence bienveillante d’un ange gardien, ou plutôt d’une.
Parce qu’il joue dans l’équipe de basketball de son fils, Lora Banks invite ce jeune de 15 ans dont elle connait les difficultés. Et quand la tutelle d’état ne peut le laisser quitter la ville pour disputer un tournoi, elle rédige les documents pour officiellement être sa référente.
« Elle est comme ma mère ! Depuis l’âge de 15 ans, j’ai été un membre de la famille partageant avec eux, quotidien comme vacances. »
Libéré de prison alors que Ray Davis a 16 ans, son père biologique emprunte alors un chemin rédempteur. Lora Banks affirmant même que le comportement de Ray Davis senior fut exemplaire, tel celui d’un autre membre venant s’ajouter à sa famille.
Cette enfance difficile lui a forgé une mentalité à toute épreuve et cela se ressent dans son jeu. Pas moyen de lui subtiliser un ballon quand il l’a dans ses bras : seulement deux ballons relâchés sur ses trois dernières saisons universitaire, soit 475 portés !
Le pigeon voyageur
La plupart du temps, les étudiant-athlètes effectuent leur cursus dans une seule université : Ray Davis en a connu trois ! Bien que jouant essentiellement aux postes de quarterback et de cornerback, Ray Davis est recruté par l’université de Temple comme coureur.
Et dès sa première saison en 2019, il crève l’écran : 938 yards avec une moyenne de 12 par course et 10 touchdowns (dont 2 après réceptions) en 12 matchs. La saison suivante est perturbée par la pandémie et son université basée à Philadelphie ne joue que trois matchs.
Voulant relever le défi de jouer dans la meilleure conférence universitaire, il rejoint Vanderbilt en 2021. L’exigence y est supérieure et il a eu besoin d’une période d’apprentissage. Il le déclare à USA Today :
« À Vandy, c’était clairement plus difficile ! Les entraineurs étaient très exigeants et les adversaires redoutables. J’ai du travailler sur toutes les nuances du jeu. »
Sa seconde saison à Nashville, il signe 1042 yards au sol en 12 matchs ! Plus 169 autres et 3 touchdowns dans les airs. Mais en voulant toujours plus, Ray Davis profite de la 5e année d’éligibilité offerte aux étudiants en raison du covid-19, et il rejoint Kentucky.
Toujours dans la meilleure conférence universitaire mais avec de meilleurs coéquipiers, il confirme son talent avec 14 touchdowns au sol et 7 autres dans les airs en 13 matchs !
Le buffle
Ray Davis possède un physique trapu : costaud et solide sur ses appuis. Mais ne l’enfermez pas dans une case avec cette impression visuelle. Il ne manque pas de vitesse et il sait aussi offrir une solution dans les airs.
Ray Davis ne deviendra sans doute jamais une star en NFL, surtout que la carrière des coureurs est courte. Mais il peut devenir un élément fondamental d’une attaque performante, comme deux joueurs auxquels il peut faire penser : David Montgomery (Detroit) et Zack Moss (Cincinnati).
Son caractère en acier trempé est une garantie pour un staff NFL.
« Il est impressionnant ! Il a du affronter des choses que je n’ai jamais connu. Je suis deux fois plus âgé que lui, mais sa maturité m’impressionne ! », déclare l’entraineur Sean McDermott à USA Today.
Interrogé en conférence de presse, Ray Davis confesse être heureux d’en être arrivé là, et apprécie chaque minute comme membre d’une équipe NFL. La « routourne a routournée »* et il en profite !
*référence à une déclaration de Frank Ribery