[Preview 2022] Miami Dolphins : Tua Tagovailoa n’aura plus d’excuses

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Stephen Ross, ou l’instabilité chronique. Alors que les Miami Dolphins semblaient repartir sur de bons rails, depuis la prise de fonction de Brian Flores comme head coach, en 2020, la franchise floridienne a connu un énième rebondissement dont bon nombre de fans se seraient bien passés. Malgré deux fiches positives et un bilan de 19 victoires pour 14 défaites, l’ancien assistant de Bill Belichick a été débarqué de Miami, sur fond de tractations obscures en interne et de dévalorisation ethnique de la part du propriétaire local, selon les dires du coach afro-américain.

Les Dauphins ouvrent donc un nouveau chapitre, manifestement placé sous le signe de l’offensive. Au rigoureux et défensif Flores, succède l’ancien coordinateur offensif des 49ers, Mike McDaniel, censé booster un secteur pas toujours à la fête la saison dernière et qui espère enfin voir le quarterback Tua Tagovailoa franchir un palier significatif.

La saison dernière : 9 victoires – 8 défaites – 3e de AFC Est, pas de playoffs

Mouvements à l’intersaison

Comme évoqué, le secteur offensif n’a pas été considéré que lors de l’embauche du coaching staff. Car clairement, l’objectif a été d’entourer comme jamais Tagovailoa. L’arrivée du triple First-Team All-Pro et du sextuple Pro Bowler, Tyreek Hill, s’inscrit en ce sens, et permettra, aux côtés de Jaylen Waddle, auteur de plus de 1 000 yards en 2021, d’offrir une attaque explosive, similaire à celle qu’il a pu connaître du côté de Kansas City. Chez les Chiefs, Hill avait un tight end dominant, et Miami ne compte pas le laisser partir aussi facilement. En taguant Mike Gesicki, les Dolphins ont fait comprendre qu’ils comptent sur un joueur productif, auteur de 780 yards et 2 touchdowns, l’an passé.

Mike McDaniel envisage de donner plus de vitesse au jeu offensif et cela passera aussi par le jeu au sol. Certes, Sony Michel ne semble plus aussi frais qu’à ses débuts mais apporte une expérience dont avait besoin le backfield offensif. Charge au feu-follet Chase Edmonds d’apporter ce dynamisme supplémentaire important, dans le système offensif de « l’arbre Shanahan ». Un autre coup de force, en attaque, aura été la signature du tackle gauche Terron Armstead, qui retrouve en Floride le coordinateur Frank Smith, avec qui il avait collaboré chez les Saints, au sein d’une franchise qui avait besoin de joueurs établis sur la protection de passe.

En défense, les retouches ont été légères, mais là encore, la feuille de route dictée par le General Manager Chris Grier est extrêmement claire, avec la re-signature du pass rusher en chef Emmanuel Ogbah et le deal longue durée signé pendant l’intersaison par le cornerback vedette Xavien Howard. McDaniel ne s’y est d’ailleurs pas trompé en conservant Josh Boyer, coordinateur défensif de la saison passée, afin de conserver une certaine dynamique, bien que selon certaines rumeurs, ce dernier n’ait pas une cote unanime auprès de ses joueurs.

Arrivées notables : Teddy Bridgewater (QB), Alec Ingold (FB), Sony Michel (RB), Chase Edmonds (RB), Tyreek Hill (WR), Cedrick Wilson (WR), Trent Sherfield (WR), Terron Armstead (OT), Connor Williams (OL), Melvin Ingram (LB).
Re-Signatures : Preston Williams (WR), Mike Gesicki (TE), Durham Smythe (TE), Emmanuel Ogbah (DE), Elandon Roberts (LB), Duke Riley (LB), Xavien Howard (CB), Nik Needham (CB).
Draft : Channing Tindall (LB), Erik Ezukanma (WR), Cam Goode (LB), Skylar Thompson (QB).
Pertes notables : Jacoby Brissett (QB), Mack Hollins (WR), Albert Wilson (WR), Will Fuller (WR), Jesse Davis (OL), Adam Butler (DL), Justin Coleman (CB), Jason McCourty (DB).

Jaelan Phillips veut continuer de grandir à Miami.

Le(s) point(s) fort(s)

Incontestablement, la défense contre la passe a les moyens d’avoir un impact majeur en 2022. Auteur de 9 sacks la saison passée, Emmanuel Ogbah rempile, et continuera d’épauler un très bon Jaelan Phillips (8 sacks et demi) lors de sa campagne rookie. L’implication des linebackers sur les phases de pression, avec Jerome Baker et Andrew Van Ginkel (9 sacks et demi à eux deux) a longtemps permis aux Dolphins d’avoir un front seven protéiforme capable de créer du danger n’importe où. Pour bonifier ce travail sur le premier rideau, le backfield défensif s’appuiera toujours sur un des tous meilleurs duos de cornerbacks de la ligue, avec Xavien Howard, récemment prolongé, et Byron Jones (26 passes défendues à eux deux). Le développement de Jevon Holland sur l’intérieur du secondary a été aussi notable pour donner une dimension plus dissuasive à ce dernier rideau.

En attaque, personne ne sait réellement dans quel état d’esprit arrive Tyreek Hill, et si Jaylen Waddle va rester en forme sur la durée, mais clairement sur le papier, les Dolphins possèdent une belle escouade de cibles capable de se démarquer et de faire très mal après la réception.

Le(s) point(s) faible(s)

Cela parait presque caricatural, mais si le domaine aérien semble composé de nombreux points forts, on ne peut pas forcément en dire autant du jeu au sol, des deux côtés du ballon. Défensivement, sans être dépassé sur le run stop, l’escouade semble encore manquer de constance, et nul doute que la draft de Channing Tindall, premier choix de 2022 au troisième tour, a pour but d’apporter plus d’intensité à un secteur qui a cédé 16 touchdowns au sol.

En attaque, le constat est encore moins fameux. Seuls Houston et Atlanta ont été les moins productifs, en termes de yards à la course, l’an passé, et si le backfield offensif a été considéré, il s’appuiera encore vraisemblablement sur un comité, et non une individualité forte, dépendant du facteur X de cette saison à venir.

Facteur(s) X : la ligne offensive

Car le facteur X sera bien entendu la ligne offensive. Au-delà des connexions historiques entre les deux hommes, Mike McDaniel n’a sans doute pas nommé Frank Smith comme coordinateur au hasard, de par le passif de coach de ligne offensive de ce dernier. S’il est sévère de critiquer les membres de l’escouade actuels, encore jeunes et sans doute lancés dans le bain un peu trop vite, il apparait important d’apporter plus de cohérence sur le pass pro, avec un quarterback historiquement fragile et en proie au doute sur certaines rencontres.

40 fois, la ligne a cédé un sack l’an dernier, et l’arrivée de Terron Armstead, lui-même longtemps absent en 2021, est crucial dans l’amélioration de ce secteur. Comme dit, le système offensif devrait privilégier plus de course en mouvement, et l’agressivité (saine) sera essentielle pour que ce groupe floridien soit enfin respecté par l’adversaire. Pas toujours discipliné à Dallas, Connor Williams espère apporter cette « attitude », de même que l’ancien de Notre Dame, Liam Eichenberg, pressenti pour prendre le poste de tackle droit cette saison.

Tua Tagovailoa joue peut-être sa dernière carte comme potentiel titulaire à Miami.

Le joueur à suivre : Tua Tagovailoa

On pourrait même dire « le joueur déjà suivi » car Tua Tagovailoa polarise l’attention depuis son arrivée dans la ligue en 2020. Participant enfin à un camp d’entraînement complet, la saison dernière, l’ancien d’Alabama a été plus productif en termes de touchdowns lancés en 2021, mais a aussi connu plus de déchets qu’il faudra gommer d’un point de vue interception, au vu de certaines erreurs évitables.

Tout va très vite en NFL, et avec l’arrivée d’un casting plus expérimenté autour de lui, et la nomination d’un head coach à mentalité offensive, il sera compliqué de lui trouver des motifs d’espoir si la progression n’est pas notable et s’il ne parvient pas à faire un exercice complet. Cela peut paraitre injuste, mais le numéro 13 reste inexorablement comparé à ses camarades de la draft 2020, Joe Burrow et Justin Herbert, et un palier significatif doit clairement être franchi cette saison, le faisant passer de Game Manager à artificier en chef de l’attaque floridienne.

Calendrier

Patriots, @ Ravens, Bills, @ Bengals, @ Jets, Vikings, Steelers, @ Lions, @ Bears, Browns, bye, Texans, @ 49ers, @ Chargers, @ Bills, Packers, @ Patriots, Jets

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En résumé

Contestable sur la forme, au vu de la situation ubuesque entourant le départ de Brian Flores, les sanctions prises à l’encontre de Stephen Ross et les choix de draft abandonnés dans l’opération par la franchise floridienne, cette dernière semble cohérente sur le fond par rapport à ce qu’elle envisage de faire et la progression souhaitée.

Dans une AFC de plus en plus compétitive, la mission ne sera pas simple pour accéder en playoffs, et il n’est pas exclu que pour la troisième année de suite, Miami reste à quai malgré un bilan positif. Mais l’émergence de cadres et de playmakers peut rendre cette équipe redoutable sur chaque opposition et fournir un contenu de qualité des deux côtés du ballon.

Le pronostic : 9 victoires – 8 défaites