Antonio Brown : « Le douleur était extrême. Je n’ai pas abandonné, on m’a jeté »

Antonio Brown n'a pas encore été coupé, et son divorce avec les Buccaneers tourne au règlement de comptes.

Au moment de l’écriture de ces lignes, Antonio Brown est toujours un joueur des Buccaneers. Malgré les déclarations de Bruce Arians en conférence de presse, son licenciement n’a jamais été légalement effectué et le coach a nié en conférence de presse être au courant d’une quelconque blessure de son joueur.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le receveur a décidé de donner sa version des faits dans un long communiqué, retranscris ici en intégralité.

« D’abord, je voudrais exprimer ma gratitude aux Buccaneers, à leurs supporters et à mes coéquipiers. Les Bucs m’ont aidé à revenir à du football compétitif après que j’ai eu des difficultés qui auraient pu mettre fin à ma carrière. Nous avons travaillé ensemble pour surmonter ces difficultés, et j’apprécierai toujours ça. Faire partie d’une équipe qui gagne le Super Bowl, puis un prétendant, c’était un rêve devenu réalité.

Je fais des erreurs. Je travaille sur moi-même et j’ai des influences positives autour de moi. Mais ce que je ne fais pas, c’est ne pas jouer à fond sur le terrain. Personne ne peut m’accuser de ne pas me donner à fond sur toutes les actions.

« Parce que je me donne à fond pour le jeu, j’ai cédé à la pression directe de mon coach de jouer blessé. Malgré la blessure, j’étais en tenue, le staff m’a injecté ce que je sais maintenant être un anti-douleur très puissant, que le syndicat des joueurs recommande de ne pas utiliser, et j’ai tout donné pour mon équipe. J’ai joué jusqu’à ce qu’il soit clair que je ne pouvais pas utiliser ma cheville pour assurer mes responsabilités de joueur en sécurité. En plus, la douleur était extrême. Je me suis assis sur le banc et mon coach est venu me voir, très énervé, et a crié : « Qu’est ce qui ne va pas avec toi ? Qu’est ce qui ne va pas avec toi ? » Je lui ai dit que c’était ma cheville. Mais il le savait. C’était connu et nous en avions parlé. Il m’a ensuite ordonné d’aller sur le terrain. Je lui ai dit que je ne pouvais pas. Il n’a pas appelé de médecin. Au lieu de ça, il m’a crié « C’est terminé ! » tout en passant son doigt le long de sa gorge. Le coach me disait que si je ne jouais pas, c’était fini pour moi avec les Bucs. 

Je n’ai pas abandonné. J’ai été coupé. Je n’ai pas abandonné mes frères. J’ai été jeté. Être coupé sur le banc de touche parce que j’avais une blessure douloureuse, c’était déjà pas mal. Et puis ils ont voulu donner leur « version » de l’histoire. Le coach a nié à la télévision nationale qu’il savait pour ma blessure à la cheville. C’est à 100% faux. Non seulement j’ai manqué plusieurs matchs avec cette blessure, mais lui et moi avons échangé des SMS dans les jours précédant le match, où il prenait note de ma blessure. Il savait évidemment que j’étais sur le rapport des blessures. Et le manager général a reconnu après le match dans des SMS à mes proches que j’ai parlé de ma blessure à la cheville au coach le dimanche. 

Je sais que nous perdions contre les Jets et que c’était frustrant pour tout le monde. Mais je ne pouvais pas jouer au football sur cette cheville. Oui, j’ai quitté le terrain sur mes deux jambes. Mais il y a une énorme différence entre démarrer de la ligne de scrimmage et prendre des coups comparé à trottiner jusqu’aux vestiaires avec toutes les émotions qui me traversaient. Je réfléchis à ma réaction, mais il y a eu un déclencheur. Le déclencheur, c’était quelque qui me disait que je n’avais pas le droit d’avoir mal. Je reconnais mon passé. Mais mon passé ne fait pas de moi un citoyen de seconde zone. Mon passé ne m’oblige pas à renoncer à mon droit à être entendu quand j’ai mal. 

D’abord ils m’ont coupé. Maintenant ils me mettent en cage. Plutôt que de me demander comment je me sentais ou aller au fond des choses, l’équipe a envoyé un SMS à mon camp pour promouvoir une explication comment fausse, disant que j’aurais piqué une crise sans explication. Ils nous ont même écrit de ne pas « tourner ça » d’une autre manière. Je suis stressé. Il y a des choses sur lesquelles je dois travailler. Mais le pire là-dedans auront été les efforts répétés des Bucs pour faire passer ça pour une crise. Ils disent aux gens que je suis parti, puis que j’ai été coupé. Non. Non. Non. J’ai d’abord été coupé et ensuite je suis allé à la maison. Ils m’ont jeté comme un animal et j’ai refusé de porter leur logo sur mon corps, donc j’ai retiré mon maillot. 

Dans leur opération de couverture, ils agissent comme si je n’avais pas été coupé et demandent maintenant à ce que je vois un médecin de leur choix pour éxaminer ma cheville. Ce qu’ils ne savaient pas jusque-là c’est que lundi matin j’ai passé une IRM en urgence. Elle montre des fragments d’os cassés coincés dans ma cheville, le ligament déchiré sur l’os et de la perte de cartilage, ce qui est plus que douloureux. On peut voir le muscle enflé de l’extérieur. Mais cela doit être réparé. L’IRM a été lue par deux des meilleurs chirurgiens orthopédiques de New York, dont le Dr. Martin O’Malley à l’Hospital for Special Surgery. Ne sachant pas que j’avais déjà prévu une opération à l’HSS, les Buccaneers m’ont « ordonné », sous peine de sanction et en me prévenant avec seulement quelques heures d’avance, d’aller voir un médecin moins expérimenté de l’HSS pour avoir une autre opinion. Quelle blague. Ils font comme si je n’avais pas été coupé, en m’attaquant par surprise avec des « ordres » d’aller voir un autre médecin sans délais raisonnable, et en préparant tout ça comme base pour me couper parce que ce qu’ils ont fait dimanche n’était pas légitime. Désolé au manager. J’ai déjà reçu une opinion du meilleur médecin de l’hôpital auquel vous m’avez « ordonné » d’aller.

J’adore les supporters des Buccanners. Vraiment. J’aime mes coéquipiers et tous ceux qui ont cru en moi et qui ont été bons avec moi. J’ai donné aux Bucs tout ce que j’avais sur le terrain. Ce que la franchise fait actuellement doit être réglé. Je ne comprends pas comment des gens qui disent publiquement être inquiets de ma santé mentale peuvent me faire ces choses en privé. 

Une fois que mon opération sera effectuée, je serai de retour à 100% et concentré sur la prochaine saison. Le buisiness va repartir ! »

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