[Super Bowl LVI] Field Advisor : le SoFi Stadium des Los Angeles Rams et Chargers

Super Bowl oblige, direction cette semaine l’hôte de cette 56ème édition.

Comme chaque année, Touchdown Actu vous propose une série d’articles pour tout savoir du Super Bowl. Du stade aux oppositions en passant par les coachs ou les clés du match, vous saurez tout sur l’évènement football américain de l’année.

Pour débuter cette série, direction le lieu de l’évènement, le SoFi Stadium d’Inglewood, niché dans la banlieue de Los Angeles. Stade le plus coûteux à construire, il est également le premier bâtiment sportif conçu comme un site de plein air, qui offre la flexibilité d’un dôme traditionnel avec son toit.

SoFi Stadium, un spot de luxe

En seulement quatre petites années, la présence de la NFL à Los Angeles est passée d’inexistante à dynamique avec l’arrivée des Rams et des Chargers. Pour les fans locaux d’un certain âge, l’emplacement est familier en raison de la présence du Forum, ancien domicile des Lakers et Kings, mais aussi de l’hippodrome d’Hollywood Park, qui a été démoli pour faire place au nouveau bâtiment.

Premier stade véritablement construit à Los Angeles pour une équipe de football professionnel, le SoFi Stadium est le 4e stade – et le 2e en activité – à être partagé par deux équipes NFL. Le MetLife Stadium accueille Giants et Jets, tout comme son prédécesseur, le Giants Stadium, et le Shea Stadium en 1975. Il s’agit aussi de la 4e installation de la région qui abrite plusieurs équipes d’une même ligue. Le Staples Center est partagé par les Lakers et les Clippers (NBA) depuis 1999. Le Dignity Health Sports Park a hébergé pendant un temps le LA Galaxy et le Chivas USA (MLS) entre 2005 et 2014. Enfin, le Dodger Stadium a logé Dodgers et Angels (MLB) de 1962 à 1965.

Ce dernier né dans la galaxie des enceintes NFL promet d’établir une nouvelle norme en matière d’enceinte sportive de premier ordre. Il ne ressemble à aucune autre infrastructure déjà existante dans le paysage nord-américain. Avant d’accéder aux tribunes, les spectateurs empruntent une place de plus d’un hectare, l’American Airlines Plaza. Celle-ci est recouverte d’une « canopée » translucide qui protège également le stade et une salle de spectacle adjacente, le YouTube Theatre. Un toit sur lequel des images peuvent être projetées et visibles directement depuis les avions qui atterrissent à LAX, tout proche.

Lorsque les fans s’approchent du stade, ils remarquent qu’il ne s’élève pas très haut. Pour des raisons de proximité avec l’aéroport, la pelouse est enfouie à près de 31 mètres sous le niveau de la rue, permettant au toit de ne dépasser que de 53 mètres. À leur arrivée, ils sont accueillis par un lac avec des cascades, et un aménagement paysager important originaire du Sud de la Californie. Mais c’est bien au sein même des tribunes que la magie opère avec la présence d’un écran géant jamais vu auparavant, l’Infinity Screen signé Samsung.

Photo : frontofficessports.com

Le stade

Le SoFi Stadium est situé à Inglewood, juste au Sud-Est du Forum et à seulement 4,8 kilomètres de l’aéroport international de Los Angeles. Bordé d’hôtels, Century Boulevard dessert directement les deux infrastructures et offre des lieux de résidences à tous les fans en déplacement dans la région.

Avec ses 28 hectares, soit 11 hectares de plus que le Stade de France, il occupe la plus grande surface au sol parmi les autres stades NFL. Il est également le premier à être couvert, mais dont les extrémités restent à l’air libre afin de donner la sensation d’évoluer à la fois en intérieur et en extérieur. Conçu par le cabinet d’architectes HKS, il reste la pièce maîtresse d’un véritable complexe de divertissement qui s’étend sur plus de 120 hectares et qui doit à terme redynamiser le quartier en vue des Jeux Olympiques d’été en 2028.

Le SoFi Stadium offre une capacité de 70 240 places assises, extensible à 100 000 personnes en ajoutant des sièges supplémentaires pour les évènements plus importants. Il propose des prestations de grande qualité comprenant, pour les plus privilégiés, 13 000 sièges haut de gamme avec sa « fan experience » unique, 260 suites de luxe réparties en 7 concepts distincts et 12 clubs aux ambiances variées. Parmi eux, les clubs-terrasses situés au niveau 3, le Pechanga Lounge, qui se trouve à l’extrémité Nord ou les Field Cabanas, positionnés derrière les bancs de touche au niveau de la pelouse.

Une fois à l’intérieur, les spectateurs arrivent directement au sommet du 2e des 5 niveaux de sièges qui s’élèvent autour de la pelouse synthétique Matrix Turf. Ces parties basses sont destinées pour la plupart aux détenteurs d’abonnement à la saison ou aux VIP. Le stade a été bâti pour permettre aux fans d’être au plus près de l’action. Ainsi, ses sièges les plus haut sont 15 mètres plus près du terrain que les sièges les plus proches au Los Angeles Coliseum. D’autre part, ils pourront bénéficier des replays de l’énorme écran vidéo ovale à double face suspendu au toit, l’Infinity Screen, premier du genre en NFL.

Les origines du projet

Un nouveau chapitre de l’histoire du football à Los Angeles a débuté en 2020 lorsque Rams et Chargers ont pris possession du lieu. Cela peut paraitre incroyable mais pendant plus de deux décennies, la 2e plus grande ville des États-Unis n’abritait plus d’équipe de football professionnel. La raison ? Les deux franchises présentes sur place ont préféré migrer vers St Louis (Rams) et Oakland (Raiders), faute d’accord avec les autorités locales pour la construction d’une nouvelle enceinte ou la modernisation des bâtiments existants. Officieusement, la baisse des affluences – surtout pour les Rams – ont poussé les dirigeants à trouver une nouvelle terre d’accueil.

Après ces départs, de nombreux développeurs ont cherché à construire un nouveau stade dans la région métropolitaine de Los Angeles pour tenter de faire revenir la NFL en ville. En mai 1995, suite au départ des Rams pour St. Louis, l’ensemble des propriétaires ont approuvé, par 27 voix contre 1 et 2 abstentions, une résolution soutenant un projet de construction d’un stade. D’une valeur de 200 millions de dollars, financé par des fonds privés, il était destiné pour les Raiders. Hésitant, leur propriétaire – Al Davis – avait préféré ne pas donner suite, prétextant qu’il aurait dû partager la future installation avec une deuxième équipe.

La donne a changé en 2016 lorsque les Rams ont fait machine arrière et sont revenus dans la cité des Anges. Un déménagement qui ne faisait plus l’ombre d’un doute après les révélations du Los Angeles Times du 31 janvier 2014. Selon le quotidien, le propriétaire de l’équipe, Stan Kroenke, avait acheté une parcelle de 24 hectares juste au Nord d’Hollywood Park. Cet ancien champ de course, qui avait fermé ses portes un mois auparavant, n’était pas une destination inconnue. Elle était réservée initialement au stade proposé pour les Raiders, avant que la ligue ne tente de se porter acquéreur pour y installer une partie de ses activités, notamment son secteur médias.

Il n’en fallait pas plus pour déclencher les spéculations. La rumeur courrait déjà que Kroenke souhaitait revenir à LA lorsqu’il s’est retrouvé finaliste de l’appel d’offres lancé en vue de l’acquisition de la franchise de baseball des Dodgers. Elle n’a fait que s’amplifier quand le public a pris connaissance de son achat. En tant que propriétaire, tout acquisition de terrain sur lequel un stade potentiel pourrait être construit doit être divulgué à la ligue. Kroenke s’est conformé à cette obligation, et l’information a ensuite été corroborée par le commissionnaire Roger Goodell.

Photo : Victor Roullier

Près d’une année s’est écoulée sans un mot du patron des Rams sur ses intentions. En coulisses en revanche, l’entrepreneur avait une idée en tête. Il n’était plus satisfait de l’Edward Jones Dome, et si la construction d’un Walmart Supercenter était l’idée de base, le propriétaire a rapidement changé son fusil d’épaule. La ville de St Louis avait beau s’échiner à trouver une solution pour conserver l’équipe en mettant des millions de dollars sur la table, son interlocuteur était réfractaire à toute proposition. Son but était dorénavant d’utiliser son bien pour en faire un stade ou un centre d’entraînement pour ses joueurs.

Ses plans se sont matérialisés le 5 janvier 2015. Stockbridge Capital Group, les propriétaires de la Hollywood Park Land Company, ont annoncé qu’ils s’étaient associés à Kroenke Sports & Entertainment pour ajouter la parcelle 24 hectares au reste du projet de développement du lieu, avec en point de mire la construction d’un stade polyvalent de 70 240 places conçu pour la NFL. En plus du bâtiment sportif, le complexe comprendrait une salle de spectacle attenante pouvant accueillir jusqu’à 6 000 personnes, 84 000 m2 de commerces, 74 000 m2 de bureaux, 2 500 nouvelles unités résidentielles et de copropriété, un hôtel de luxe de plus de 300 chambres et 10 hectares de parcs publics, d’aires de jeux, d’espaces ouverts, d’un lac et d’un accès piétonnier, cycliste et de transport en commun pour les futurs services.

Les choses sont allées très vite par la suite. Le projet était en concurrence avec celui mené conjointement par les Chargers et Raiders, qui s’étaient associés pour explorer la possibilité de construire un stade à Carson, plus au Sud. Le 19 février, les plans d’une enceinte de 1,85 milliard de dollars, financé par des fonds privés, ont été présentés par les deux franchises. Afin d’autoriser les développements, les deux dossiers ont reçu les accords des municipalités respectives et ont passé le reste de l’année 2015 à se disputer le droit d’être approuvé par la ligue.

Le 12 janvier 2016, les propriétaires ont finalement approuvé la proposition d’Inglewood et le retour des Rams à Los Angeles, par 30 voix contre 2, au détriment de la proposition concurrente. Ils ont également donné aux Chargers une option d’un an pour rejoindre l’aventure et partager la future installation, sous réserve d’un contrat de location négocié entre les deux équipes. Ce délai passé (ou en cas de refus), ce sont les Raiders qui bénéficieraient de cette même opportunité. Le 29 janvier, Rams et Chargers ont conclu un accord de principe. Les deux équipes contribueraient aux coûts de construction par un prêt de 200 millions de dollars de la NFL et des droits de licence de sièges personnels. Chacune paierait également un loyer annuel à l’entité contrôlant l’installation, la StadCo LA, LLC. Le même jour, le patron des Chargers, Dean Spanos, a annoncé que l’équipe resterait à San Diego pour la saison 2016, tout en continuant à travailler avec les autorités locales sur un éventuel nouveau stade. La mesure C (la proposition de stade des Chargers) n’a finalement pas reçu le nombre de votes requis pour être adoptée, contraignant l’équipe à annoncer son départ vers Los Angeles le 12 janvier 2017. Entre temps, Mark Davis et les Raiders avaient eux aussi trouvé chaussure à leur pied en succombant aux sirènes de Las Vegas.

La construction

Stanley Kroenke est le visionnaire et la force motrice responsable de la conception, du développement et du financement du projet. Baptisé City of Champions Stadium, puis Los Angeles Stadium at Hollywood Park lors de sa phase de conception et de construction, il doit être à terme la pièce maitresse du développement entrepris en vue des Jeux Olympiques de 2028. Le 14 juillet 2016, il a été annoncé que Turner Construction et AECOM Hunt superviseraient la construction, et que HKS se chargerait d’en établir les plans. En amont, les travaux de débroussaillage et de démolition de la zone ont été lancés dès 2014. Le programme a eu un impact sur la ville d’Inglewood et sa région. De nombreux emplois à temps plein ont été créés pendant la construction et l’exploitation du projet, les résidents locaux étant placés en priorité.

À l’époque, le projet devait coûter 1,86 milliard de dollars, principalement issus de fonds privés. Lors de l’inauguration officielle du chantier le 17 novembre 2016, le prix est rapidement passé à 2,6 milliards de dollars, le début d’une rapide et progressive augmentation. Des documents internes de la ligue produits en mars 2018 ont indiqué la nécessité de relever le plafond d’endettement de l’installation dans sa globalité à un total de 4,963 milliards de dollars, ce qui en fait l’enceinte sportive la plus chère jamais construite. Un plafond d’endettement voté et approuvé par les autres propriétaires au cours d’une réunion ce même mois. Mais cela s’est encore montré insuffisant. En mai 2020, un nouveau prêt de 500 millions de dollars a été confirmé par la ligue et les propriétaires.

Comme dans tout chantier qui se respecte, les premiers problèmes n’ont pas tardé à faire surface. La conception du stade avait été examinée par la FAA (administration fédérale de l’aviation) en raison de préoccupations concernant l’interaction de la structure avec les radars de l’aéroport international de Los Angeles (LAX) situé à proximité. Faisant écho aux préoccupations soulevées par l’ancien secrétaire d’État à la sécurité intérieure, Tom Ridge, l’agence gouvernementale avait recommandé de construire le stade sur un autre site en raison des risques liés à cette proximité. Elle a également contesté la hauteur du bâtiment et l’utilisation de certaines grues, jugées trop imposantes. Après quelques concessions de part et d’autre, la FAA a finalement donné son accord à la poursuite du chantier le 23 décembre 2016. Durant le temps de la construction, les Rams ont joué au Los Angeles Memorial Coliseum et les Chargers au StubHub Center.

L’ouverture au public était initialement prévue pour 2019, mais de fortes pluies inhabituelles sur la région en 2017 ont considérablement retardé le calendrier prévisionnel. Dès le 18 mai, la décision a été prise de décaler d’une année la remise des clefs. Mais pour faire patienter les curieux, et surtout attiser la convoitise d’acheteurs potentiels de suites de luxe ou de siège premium, des expositions multimédias interactives avec des modèles présentant le design et les caractéristiques du bâtiment ont été ouvertes à Playa Vista.

Photo : Los Angeles Chargers

De nombreux accords stratégiques majeurs ont été signés au cours de la dernière année de travaux. Le 15 septembre 2019, SoFi, une société de financement en ligne, a acheté les droits de dénomination du stade pour 30 millions de dollars par an sur une période de 20 ans. La compagnie aérienne American Airlines a donné son nom à l’immense parvis d’accueil. Le géant de l’industrie agroalimentaire PepsiCo a lui décroché le contrat pour fournir en boissons non-alcoolisées et en collations salées l’ensemble du secteur d’Hollywood Park. Samsung a rejoint l’aventure en fournissant les écrans LED du stade, des bureaux et des zones résidentielles, commerciales environnantes. Google a annoncé un rapprochement pour fournir ses services auprès des employés, mais aussi en proposant une application pour permettre de préparer sa venue au stade. L’entreprise a aussi mis à contribution sa plateforme YouTube pour la partie vidéo streaming des Rams, Chargers, du SoFi Stadium et d’Hollywood Park. Pour le Wi-Fi, c’est Cisco qui a été choisi. L’entreprise informatique a installé quelques 2500 points d’accès, du jamais vu dans une enceinte sportive, avec l’ambition d’offrir aux spectateurs une couverture en Wi-Fi 6.

Malgré les contraintes et les défis logistiques parfois complexes rencontrés au cours du projet, les travaux se sont enchaînés à un rythme effréné afin de livrer dans les temps ce qu’il convient de considérer comme une merveille d’architecture et un concentré unique de technologie. Plus de 12 millions d’heures de travail ont ainsi été nécessaires pour finir la construction. Alors que le stade était terminé à 85% avec la pose du toit, de l’écran géant, et des sièges encore en cours, la chute d’une grue en février 2020 – heureusement sans conséquence – et surtout la pandémie de COVID-19 sont venues entraver la bonne avancée des opérations. En tant que projet d’infrastructure majeur, la construction a pu se poursuivre malgré le confinement prononcé par l’État de Californie. Les règles de sécurité et les normes de santé ou de distanciation sociale ont cependant été renforcées, ce qui n’a pas empêché plusieurs ouvriers d’être testés positifs. Le chantier a connu des ralentissements, et même une période d’arrêt en juin suite au décès d’un monteur de charpente métallique.

Tous les concerts d’été prévus ont été annulés ou reportés à cause de la pandémie, dont les prestations de Taylor Swift les 25 et 26 juillet, initialement annoncée comme l’inauguration officielle. L’ensemble de la pré-saison NFL a également été annulée, mais les Rams ont pu tenir leur premier entraînement sur place le 22 août. Trois jours plus tard, les deux franchises ont révélé que tous les matchs de la saison 2020 se dérouleraient sans la présence de public. Une cérémonie officielle d’inauguration s’est tout de même tenue le 8 septembre. Pour le seul stade, le coût final des travaux a avoisiné les 2,6 milliards de dollars, signe de la démesure du projet.

Dans une ambiance de cathédrale, les Rams ont disputé le premier match NFL au SoFi Stadium le 13 septembre 2020 contre les Cowboys. La semaine suivante, les Chargeurs ont à leur tour fait leurs premiers pas dans le stade flambant neuf contre les Chiefs. Le 2 mai 2021, le stade a accueilli son premier événement majeur en présence de spectateurs, le tournage du concert spécial Vax Live organisé par Global Citizen qui visait à promouvoir la vaccination COVID-19. La première rencontre sportive avec du public s’est tenue 13 jours plus tard, avec une opposition entre les LA Giltinis et les Utah Warriors en Major League Rugby devant 4 880 spectateurs. Le 12 septembre, les Rams ont enfin pu recevoir leurs fans face aux Bears, suivis des Chargers une semaine plus tard contre les Cowboys.

Photo : Forbes

Un bâtiment dans l’air du temps

La ville d’Inglewood peut aujourd’hui s’enorgueillir de disposer sur son territoire d’un écrin sportif et culturel qui devrait lui assurer un rayonnement majeur pour les décennies à venir. Une attention particulière a été portée sur les éléments techniques pour répondre aux besoins des spectateurs, à la recherche d’innovations, mais aussi aux exigences environnementales.

Le cabinet d’architectes en charge du dossier a été mis au défi de concevoir une enceinte révolutionnaire digne de Los Angeles, la capitale mondiale du divertissement. Lors de la conceptualisation, HKS a pris en compte l’impact du stade sur la région, bien au-delà des évènements sportifs et de divertissement. Ils se sont ainsi appuyés sur des recherches approfondies sur l’industrie, l’architecture, le mode de vie, le climat, la géographie et le paysage du sud de la Californie, afin de créer une expression et une expérience authentiques. Le littoral étendu, la beauté et la force de l’océan Pacifique contribuent aux courbes nettes et spectaculaires de l’architecture unique du stade, qui reflète le style de vie intérieur-extérieur de la région. Le SoFi Stadium a été conçu pour créer la sensation d’un site extérieur, tout en offrant la flexibilité d’un dôme traditionnel.

Les restrictions de hauteur imposées par la FAA, l’un des défis de conception initiaux, sont devenues l’une des caractéristiques les plus importantes de l’ensemble du projet. L’empreinte du bâtiment est enfouie à 31 mètres sous terre, environ deux à trois fois la profondeur d’autres sites polyvalents similaires, afin qu’il ne domine pas le paysage. Pour créer une expérience de procession mémorable pour les spectateurs, HKS s’est opposé à la série typique d’ascenseurs, d’escaliers mécaniques, d’escaliers et de rampes. Ils ont créé une série de chemins sinueux intérieurs/extérieurs qui guident les fans à travers des paysages riches visuellement. In fine, semi-enterré, le stade se découvre par son parvis monumental d’accueil, qui s’ouvre lui-même sur des terrasses arborées où escaliers et escalators permettent d’accéder aux différents services proposés (bars, restaurants, billetterie, tribunes).

Photo : Stadium Tech Report

Au-dessus de la pelouse, un écran géant circulaire unique au monde a été installé par Samsung. Hissé pour la première fois en mai 2020, cet écran double-face – surnommé initialement The Oculus – illustre la dimension hors norme du lieu. Ses dimensions parlent d’elles-mêmes :  6500 m2 de superficie, un poids de plus de 900 tonnes, une longueur de 110 mètres et une hauteur pouvant atteindre 15 mètres. Dorénavant appelé Infinity Screen, il est composé de 260 haut-parleurs et dispose d’une résolution vidéo de 80 millions de pixels pour une diffusion en 4K. Il assure ainsi une expérience visuelle optimale pour 100% des spectateurs, similaire à celle d’un téléviseur 55 pouces, quel que soit le point de vue.

Suspendu dans les airs grâce à des câbles agencés de part et d’autre de l’édifice, l’écran géant est surmonté d’une toiture de 1630 tonnes, dont la conception a mobilisé des centaines d’ouvriers. Durant le second semestre 2019, ces derniers ont procédé à la pose minutieuse de plus de 300 panneaux en éthylène tétrafluoroéthylène (ETFE). Ce film présente un motif fritté à 65% qui reflète 40% des rayons solaires et 42% des rayons UV, protégeant les invités des éléments météorologiques. En conséquence, la température intérieure est 4 degrés plus fraîche qu’à l’extérieur lors des journées les plus chaudes. Il assure ainsi la bonne tenue des évènements sans se soucier des conditions climatiques, tout en maintenant la connectivité avec l’extérieur, et en inondant le lieu de lumière naturelle.

S’élevant à 53 mètres au-dessus du sol à son point le plus haut, le toit est en réalité un auvent car le stade n’est pas fermé aux extrémités, donnant ainsi aux fans une sensation de plein air. Outre la couverture en EFTE, cet auvent est composé d’une coque en acier de construction, d’un anneau de compression et d’un système de filet à câbles. Il permet également de couvrir l’American Airlines Plaza et la salle de spectacle, présente au Sud du stade, seul endroit fermé par des murs. L’intégralité de la structure est soutenue par 37 colonnes en béton segmenté préfabriqué, 1 colonne en acier de construction, 3 colonnes à bascule en acier de construction et 11 colonnes en acier de construction enrobé de béton qui sont indépendantes du bâtiment. Comme les espaces entre chaque colonne sont ouverts, les concepteurs y ont intégré des plantes et des espaces de promenade.

Un quartier vivant

À l’instar de ce qui est proposé au Gillette Stadium (avec le Patriot Place), et Lambeau Field (avec l’Atrium et Titletown), Stan Kroenke souhaitait que le stade puisse s’insérer dans un cadre urbain bien plus vaste afin de créer un « super » centre de vie et de divertissement, capable de générer de nouvelles sources de revenus. À terme, le SoFi Stadium ne sera que l’une des nombreuses composantes de cet espace appelé Hollywood Park, en référence à l’ancien hippodrome éponyme qui se trouvait auparavant sur le site.

Des bureaux, un cinéma Cinepolis de 12 salles, des espaces extérieurs avec des programmes communautaires, des commerces, un centre de fitness, un hôtel de luxe (300 chambres), des restaurants, un complexe commercial et de divertissement de plein air devraient sortir de terre. Un projet 3,5 fois plus grand que le parc Disneyland et 2 fois plus grand que le Vatican, au coût astronomique de 5,5 milliards de dollar, stade compris. Le complexe commercial, comprenant le cinéma, restaurants et centre de fitness, est en cours de construction au coin de Prairie Avenue et Century Boulevard. Toujours dans le quartier, le Forum (ancienne salle des Lakers (NBA) et Kings (NHL) continue de fonctionner comme salle de concert. En 2024, les Clippers (NBA) devraient prendre possession de leur nouvelle arène, l’Intuit Dome, construite de l’autre côté de Century Boulevard, en face du SoFi Stadium. Le 21 octobre 2016, le nouveau Hollywood Park Casino (casino et bar sportif) a été le premier établissement à ouvrir sur place.

Vue depuis le bâtiment NFL Media (Photo : Sports Video Group)

En mars 2018, la NFL a annoncé qu’elle allait déménager son unité média de Culver City vers une nouvelle installation de 19 000 m2 dans le développement d’Hollywood Park. Ouvert le 8 septembre 2021, le bâtiment abrite NFL Network et de nombreux autres départements qui soutiennent les opérations médiatiques et commerciales de la ligue (NFL Red Zone, nfl.com et l’application NFL). En plus des bureaux et ses cinq studios d’enregistrement, l’installation comprend le premier studio en extérieur de NFL Media, et un espace pour accueillir des émissions en présence de public. À l’extérieur, un écran géant a été installé. Celui-ci diffuse le Red Zone les jours de matchs pour faire patienter les spectateurs avant l’ouverture des portes.

Les spectateurs affluent par de grandes portes d’entrée situées aux extrémité Nord et Sud. Mais c’est ce dernier, face à Century Boulevard, qui en jette plein les yeux. À l’extérieur de l’édifice, les concepteurs ont souhaité atténuer l’empreinte du minéral en ajoutant des zones arborées et végétalisées. Des dizaines de palmiers et autres essences de plantes résistantes à la chaleur locale ont ainsi été plantés sur le site. Pour parfaire cet aménagement, deux bassins artificiels ont été creusés avec une double finalité. Pensé comme un trait d’union entre les divers équipements d’Hollywood Park, Lake Park représente le point de rencontre des spectateurs. Les concepteurs du projet ont surtout souhaité apporter une touche éco-responsable en vues des évènements futurs qui auront lieu sur le secteur. Les deux bassins, d’une superficie de 2,4 hectares et séparés par une cascade, serviront avant tout à la collecte et au filtrage des eaux pluviales afin de réutiliser la ressource pour l’entretien régulier des plantations du site. Dans un souci pratique, un dénivelé en cascades a été pensé pour faciliter l’écoulement de l’eau, mais aussi pour éviter la formation et la prolifération des algues, d’où l’absence de poisson.

Une fois les tourniquets franchis, les spectateurs se trouvent sur ce qui a été baptisé American Airlines Plaza. Cet espace de plein air s’étend sur deux niveaux et un peu plus d’un hectare. Dans cette zone se trouve la boutique officielle, de nombreux stands, ainsi que l’accès à l’entrée VIP adjacente, qui débouche sur un hall à 3 niveaux à l’intérieur du bâtiment. D’une capacité de 15 000 invités, la place est ouverte au public toute l’année. Elle est recouverte d’une partie du toit et sert d’entrée principale à la fois au stade et à la salle de spectacle. Intégré lui aussi sous la pente de l’auvent, le YouTube Theatre est rattaché à l’angle Sud-Est et peut accueillir 6000 personnes. Ce lieu de trois étages allie une technologie de pointe à des équipements de luxe, et dispose d’un système de sonorisation haut de gamme signé L-Acoustics. Grâce à ces trois espaces, le SoFi Stadium a la possibilité d’accueillir de un à trois événements simultanément.

Photo : Discover Los Angeles

Évènements organisés

. NFL : domicile des Rams et des Chargers de Los Angeles depuis 2020. Super Bowl LVI en 2022.
. NCAA : Finale nationale en 2023, L.A Bowl entre un représentant de la conférence Mountain West et PAC-12 dès la saison 2021.
. Soccer : le bâtiment reste une option dans l’optique de la Coupe du Monde 2026 organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
. Jeux Olympiques : Le SoFi Stadium (qui sera rebaptisé pour l’évènement) devrait accueillir les cérémonies d’ouvertures et de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été en 2028. Ainsi que les épreuves de tir à l’arc et des matchs du tournoi de soccer.
. Catch :  WrestleMania 39, le 2 avril 2023

Comment s’y rendre ?

En voiture : 

Le stade est accessible via deux grandes autoroutes du Southland.
. Depuis l’Interstate 405 (San Diego Freeway), sortez à Manchester ou Century Boulevard et dirigez-vous vers l’Est.
. Depuis l’InterState 105 (Century Freeway), sortez à Prairie ou à Crenshaw et dirigez-vous vers le Nord.

Le stade en lui-même est entouré d’un vaste ensemble de parkings qui fait partie du complexe. L’accès aux parkings est disponible via Century Boulevard, Prairie Avenue et Pincay Drive. Les lots sont divisés en zones codées par couleur. Le tailgate n’est pas autorisé dans les lots les plus proches du stade, qui sont en général destinés aux abonnés à la saison. Les places sont disponibles à partir de 50$ pour ces terrains exploités par le stade.

En transports en commun :

. Le stade est desservi par la ligne C de Metro Rail (anciennement la ligne verte), via des navettes gratuites depuis la station voisine de Hawthorne/Lennox, à environ 3 kilomètres. Ce système fonctionne uniquement les jours de match, avec un départ toutes les 5 à 8 minutes environ, de 3 heures avant le coup d’envoi jusqu’à 1h30 après le coup de sifflet final. Des parkings sont à dispositions dans les environs (3 à 10$ la journée). Un ticket aller-retour coûte 3,50$ et comprend les transferts vers d’autres lignes pendant 2 heures. Le tarif monte à 7$ pour un ticket à la journée.
. Une deuxième ligne de navettes, exploitée par le service de bus municipal GTrans de la ville de Gardena (ligne 7X) à 18 kilomètres, part du Harbor Gateway Transit Center de Gardena. Elle se rend au SoFi Stadium avec des correspondances aux stations Harbor Freeway (I-105/110 et Figueroa Street), Crenshaw et Hawthorne/Lennox de la ligne C de Metro Rail.
. Les lignes Metro Bus 115 (Manchester Avenue), 117 (Century Boulavard) et 212 (La Brea Avenue/Prairie Avenue) offrent également un service et fonctionnent toute l’année.

Dans les années à venir, de nouvelles dessertes sont prévues. Le stade sera accessible par Metro Rail via la ligne K à la station Downtown Inglewood, dont l’ouverture est prévue fin 2022. En 2018, la ville d’Inglewood et Los Angeles Metro ont entamé des pourparlers en vue de la construction d’une ligne de transport automatisée de 2,6 kilomètres. Elle reliera la station Downtown Inglewood de la ligne K au SoFi Stadium, en passant par le Forum et la future salle des Clippers, juste au Sud d’Hollywood Park. L’Inglewood Transit Connector sera exploité par la ville, en collaboration avec Metro, et devrait ouvrir en 2026.

Fun facts

Depuis son ouverture, le bâtiment a déjà reçu plusieurs distinctions dont le prix du stade de l’année par StadiumDB (mars 2021), ou l’Outstanding Architectural Engineering Project 2021 de l’American Society of Civil Engineers. Le prix « Excellence in Action » a été décerné au West Basin Municipal Water District à la ville d’Inglewood et à d’autres partenaires du projet pour le projet d’eau recyclée du SoFi Stadium.

Malgré tout l’argent dépensé, les concepteurs n’ont pas prévu de zones d’ombre pour que les fans puissent patienter, difficile à imaginer dans une ville qui compte 284 jours de soleil par an. Même problématique à l’intérieur. Le toit du SoFi Stadium n’est pas solide mais translucide, ce qui signifie que les rayons du soleil passent à travers. Une mauvaise chose si votre siège se situe dans leurs trajectoires avec des températures qui peuvent vite s’envoler.

Le 9 septembre 2020, la construction du stade a fait l’objet d’une émission spéciale de deux heures intitulée NFL Super Stadiums sur Science Channel.

Les côtés ouverts du stade signifient toujours qu’il est sujet à des contraintes climatiques. Le 4 octobre dernier, le coup d’envoi du Monday Night Football entre Chargers et Raiders a ainsi été décalé en raison des orages qui frappaient la région. L’écran vidéo est même tombé en panne pendant quelques minutes et a dû être réinitialisé.

Durant l’été 2028, au moment des Jeux Olympiques et Paralympiques, une partie de Lake Park sera mobilisée pour recevoir les tribunes temporaires (8000 places) et les équipements nécessaires à la tenue des épreuves de tir-à-l ’arc.

Les résidents locaux et les visiteurs enrichissent Los Angeles, l’un des villes les plus diversifiées au monde. Elle représente une myriade d’héritages et de cultures colorées imprégnés d’art, de nourriture, de divertissement et d’expériences sociales. Le SoFi Stadium n’échappe pas à ce brassage. Une œuvre d’art faite d’aluminium recyclé représentant Cooper Kupp trône à l’intérieur, même si elle est cachée lors des rencontres des Chargers. À l’extrémité Nord, vous pourrez apercevoir une sculpture représentant des Indiens Pechanga jouant au hockey sur gazon.

Niveau culinaire, il y a de nombreux stands qui ont des noms liés à la zone de la ville dans laquelle vous pourriez trouver une nourriture similaire. Les amateurs de bière ne seront pas en reste avec des choix populaires, mais aussi des découvertes locales comme la très apprécié Mango Cart de chez Golden Road Brewery. Mais comme on pouvait s’y attendre, les tarifs sont assez élevés. 7,50$ pour un simple hot dog, 12,50$ la bière, 2e plus haut prix de la ligue. En revanche, les deux équipes ont fait un effort sur la billetterie pour la première année d’exploitation avec un prix moyen en baisse de 13,9% pour les Rams et 52,7% pour les Chargers. Un des promesses faites aux fans de la franchise lors du déménagement de San Diego.

Sources : Los Angeles Rams, Los Angeles Chargers, Info-Stades, Stadium DB, Stadiums of Pro Football, Stadium Journey, Football Stadium Digest, Football Ballparks, Pro Football Reference, Thrillist, Sports Pro Media, Go Banking Rates, Sport & Société.

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