[Preview 2021] Los Angeles Rams : la famille bélier joue (encore) pour le titre

Toujours une grosse défense. Enfin un quarterback. Sean McVay a toutes les armes.

Comme tous les ans, Touchdown Actu vous propose ses traditionnelles fiches d’avant-saison. Vous pouvez toutes les retrouver en cliquant sur ce lien.

Depuis l’arrivée de Sean McVay au poste d’entraîneur principal en 2017, les Rams n’ont eu de cesse de viser le trophée Lombardi. Le génie offensif de celui qui est passé par l’école Mike Shanahan combiné à la stratégie ultra-agressive du manager général Les Snead sur le marché des transferts a porté ses fruits : trois qualifications en playoffs en quatre ans, dont une défaite au Super Bowl 53 contre l’éternel Tom Brady.

Enfin la lumière pour une franchise qui n’avait pas atteint les playoffs depuis 2004 et une succession de régimes désastreux : aucune saison avec bilan positif de 2005 à 2016 pour Mike Martz, puis Scott Linehan, Steve Spagnuolo et enfin l’inénarrable Jeff Fisher. La lumière, oui, mais pas encore le firmament pour les fans qui attendent un titre depuis 1999, et le fameux « Greatest Show on Turf » de Kurt Warner, Marshall Faulk, Torry Holt et Isaac Bruce.

La cuvée 2021 sera t’elle la bonne ? Toutes les étoiles sont alignées pour les Angelinos.

La saison dernière : 10 victoires – 6 défaites, 2e de la NFC West, défaite en Divisional Round

Mouvements à l’intersaison

Une fois de plus, les Rams ont été acteurs de l’un des transferts les plus clinquants de la ligue, voire même le plus clinquant, avec l’arrivée en grande pompe de Matthew Stafford contre une myriade de hauts choix de draft ainsi que Jared Goff, accessoirement. Fin de parcours pour l’ex-Golden Bear, sélectionné avec le premier choix en 2016, qui a probablement déjà atteint son plateau et dont les limites ne permettaient pas à McVay d’exprimer totalement le potentiel de son attaque.

Matthew Stafford, le joueur, c’est bien, mais le contrat, un peu moins. Avec 20 millions de dollars de salaire pour 2021, soit 10,7% de la masse salariale maximale autorisée, les Rams se sont retrouvés avec un excédent de salaires de près de 27 millions de dollars, et ont dû faire des sacrifices et laisser partir des piliers pour rentrer dans les clous.

Quand une défense se classe numéro 1, il y a fort à parier que les re-signatures ne seront pas aisées et que tout ce qui peut être pillé par d’autres franchises plus offrantes le sera. Malheureusement pour les Rams, c’est bien ce qui c’est passé, avec la perte des deux compères principaux de Jalen Ramsey dans le backfield défensif, en la personne de Troy Hill (CB) et John Johnson (S), tous deux partis renforcer l’escouade des Browns. Dans le front seven, Aaron Donald est séparé de Samson Ebukam, mais surtout de Michael Brockers. Seul motif de satisfaction, la retenue de Leonard Floyd à prix d’or.

De l’autre côté du ballon, L.A. perd les options aériennes Josh Reynolds (618 yards, 2 touchdowns en 2020) et Gerald Everett (417 yards, 1 touchdown en 2020), respectivement 3ème et 5ème receveurs les plus prolifiques de la franchise l’an passé. A quelques jours du début de la saison régulière, un échange a aussi été monté avec New England pour récupérer le coureur Sony Michel, mais ses blessures récurrentes en font plus un pari qu’une valeur sûre.

Avec les neuf choix de drafts de la franchise, dont sept le « troisième jour » (tours 4 à 7), aucune position ne s’est significativement améliorée. C’est le revers de la médaille des échanges agressifs montés consécutivement depuis l’arrivée de McVay. Ils ont privés les Rams de sélection au premier tour depuis 2016 : les premiers tours 2016 et 2017 ont été utilisé pour sélectionner Goff en 2016, celui de 2018 pour Brandin Cooks, celui de 2019 a été échangé aux Falcons dans un « trade-down », ceux de 2020 et 2021 ont permis de récupérer Jalen Ramsey, et ce n’est pas fini puisque les premiers tours 2022 et 2023 ont été déjà été cédés aux Lions pour Stafford.

Le plus haut choix de cette draft (2ème tour, 57ème choix) aura donc été utilisé pour sélectionner Tutu Atwell, un dragster qui apportera de la verticalité à l’attaque californienne.

Arrivées notables : Matthew Stafford (QB), Sony Michel (RB)
Re-Signatures :Leonard Floyd (OLB), Johnny Mundt (TE), Travin Howard (LB), Darious Williams (DB), Coleman Shelton (C),
Draft : Tutu Atwell (WR), Ernest Jones (LB), Bobby Brown III (DL), Robert Rochell (DB), Jacob Harris (TE), Earnest Brown IV (DL), Jake Funk (RB), Ben Skowroned (WR), Chris Garrett (OLB)
Pertes notables : Michael Brockers (DE), Troy Hill (CB), Morgan Fox (DE), John Johnson (S), Malcolm Brown (RB), Gerald Everett (TE), Josh Reynolds (WR),  Samson Ebukam (OLB), Austin Blythe (C), Derek Rivers (DE), Blake Bortles (QB),

Le(s) point(s) fort(s)

Aaron Donald. Il est incontestablement le meilleur joueur de l’histoire à son poste, et potentiellement le meilleur joueur de l’histoire en défense. L’utilisation du terme « gamechanger » chez les américains est souvent galvaudée, mais pas quand il s’agit d’Aaron Donald. Historiquement, les defensive tackles (le poste de Donald) qui jouent au centre de la ligne défensive sont plus considérés pour leurs capacités à « boucher les trous » pour bloquer les courses adverses que pour leur capacité à mettre la pression sur le quarterback. Arrive alors Aaron Donald. Jugé trop petit par les standards NFL, Donald a pourtant bien imprimé l’adage connu de tous les joueurs de football : « Low man wins » (Lors d’un contact, le joueur le plus bas gagne, par effet de levier). D’un désavantage il en a fait sa force. Combiné à une explosivité, une agilité, et une panoplie de mouvements qui a peu d’égal, c’est un casse-tête pour la totalité des gardes et centres de la ligue, plus habitués à affronter des profils soit plus gros, soit plus grands. Le résultat, c’est qu’à chaque snap, Aaron Donald arrive au milieu de la ligne comme une boule de bowling dans un jeu de quilles.

Les adversaires ont essayé de s’adapter en mettant en place des prises à deux sur Donald, c’est à dire mettre deux joueurs (généralement le centre et un garde) au lieu d’un uniquement dédiés à stopper Donald. En 2020, Donald était « double-team » sur plus de 70% des actions de passe mais malgré ça, il était quand même le défenseur – tous postes confondus – qui remportait le plus ses duels : 25,1% de ses pass rushs remportés, devant Joey Bosa (24,9%) et TJ Watt (23,6%), qui sont, eux, defensive end, et subissent beaucoup moins de prises à deux (moins de 25% du temps). Malgré toutes ces embûches, Donald continue d’amasser les sacks et les plaquages pour perte (13,5 sacks et 14 TFL en 2020). Des statistiques venues d’un autre monde. Enfin, l’extraterrestre attire tant d’attention qu’il libère ses compères, tels que Leonard Floyd, qui a battu son record de sacks dès sa première saison chez les Rams (10,5 sacks). « Gamechanger« , donc.

Le reste de la défense n’est bien pas à ignorer, et notamment les lignes arrières. Jalen Ramsey est lui aussi un phénomène au poste de cornerback, et a la capacité de neutraliser le meilleur receveur adverse pendant le match entier. Epaulé de Darious Williams, Taylor Rapp et Jordan Fuller, ils constituent une escouade redoutable qui saura créer des pertes de balle.

Mais les Rams ne sont pas qu’une équipe défensive, loin de là. De l’autre côté du ballon, l’attaque aérienne ne doit pas être sous-estimée. Sean McVay crée toujours des schémas inventifs et imprévisibles. Cooper Kupp et Robert Woods ne sont pas des superstars au poste de receveur, mais sont extrêmement fiables, bons sur tous les tracés, et connaissent le système offensif par coeur. DeSean Jackson peut être un vétéran productif, et composer une paire de menaces profondes avec le rookie Tutu Atwell. Pour leur lancer le ballon, Matthew Stafford n’est plus à présenter, lui qui a été pendant longtemps le seul à surnager dans le naufrage du navire Lions. Précis, puissant, intelligent, il coche toutes les cases du franchise quarterback, et possède pour la première fois un environnement adéquat pour tenter de décrocher le titre.

Le(s) point(s) faible(s)

Si Stafford s’était resigné à ne pas avoir de jeu au sol à Détroit (sur 166 matchs joués par Stafford avec les Lions, les coureurs n’ont atteint la marque de 100 yards que… 11 fois !), il ne devra pas se faire trop d’espoirs du côté de la Californie. Le meilleur coureur de la franchise en 2020, Cam Akers (748 yards, 3 touchdowns), s’est lourdement blessé et devrait manquer toute la saison. Le jeu de course devrait alors être assuré par Darrell Henderson Jr (624 yards, 5 touchdown en 2020), Xavier Jones (aucune course en carrière) et le rookie Jake Funk. Un comité qui ne fait pas rêver, auquel s’est ajouté tardivement Sony Michel, qui empile les blessures depuis son arrivée dans la ligue (9 matchs joués en 2020 seulement), et fait plus office de pari que d’assurance tous risques.

En défense, les linebackers intérieurs sont plutôt quelconques (Troy Reeder, Kenny Young, Travin Howard, Micah Kizer). Dangereux face aux attaques au sol réputées de la NFC West.

Facteur(s) X

Meilleure défense de la NFL en 2020, les Rams ont perdu leur cerveau défensif, Brandon Staley, qui ne change pas vraiment d’air puisqu’il est parti occuper le poste d’entraîneur principal chez les rivaux géographiques des Los Angeles Chargers. Pour le remplacer, la franchise à jeté son dévolu sur Raheem Morris, ancien coach principal des Buccaneers de 2009 à 2011. Coordinateur défensif des Falcons en 2020, la 19ème défense de NFL, Morris était surtout coordinateur défensif pour la première fois en NFL (et seulement pour la seconde saison de toute sa carrière, après l’avoir été au niveau universitaire à Kansas State, c’était en 2006 déjà). Certes, Brandon Staley découvrait lui aussi le poste de coordinateur en 2020, mais il avait été formé sous l’aile de Vic Fangio, un génie défensif qui a créé des défenses impitoyables à San Francisco, Chicago, et actuellement à Denver.

Dans une division aussi compétitive que la NFC West, où les quatre équipes sont prétendantes aux playoffs, et dans laquelle les attaques sont prolifiques, Los Angeles ne peut pas se permettre de voir sa défense régresser, d’autant plus avec le matériel à disposition.

Le joueur à suivre : Robert Woods, receveur

Il n’a pas les mains de DeAndre Hopkins, la vitesse de Tyreek Hill, ou les tracés de Davante Adams, mais il a un peu tout, et est si fun à voir jouer. Balle en main, il peut aller jusqu’à la end zone grâce à une vision du jeu supérieure à la moyenne. Son profil devrait plaire énormément à Matthew Stafford, lui qui a pu faire des merveilles avec Marvin Jones, Kenny Golladay ou encore Golden Tate.

Calendrier

Bears, @Colts, Buccaneers, Cardinals, @Seahawks, @Giants, Lions, @Texans, Titans, @49ers, Bye, @Packers, Jaguars, @Cardinals, Seahawks, @Vikings, @Ravens, 49ers

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En résumé

Les Rams sont l’une des équipes les plus complètes de la ligue. Leur futur est hypothéqué (pas de premier tour de draft jusqu’en 2024), mais en contrepartie ils possèdent trois superstars au sommet de leur art : Jalen Ramsey, Matthew Stafford et surtout Aaron Donald. Le reste de l’équipe est cohérent avec les ambitions de la franchise et ne comportent que peu de vrais interrogations. A la tête de l’équipe, Sean McVay fait du bon travail, à tel point que l’équipe est passée à deux doigts d’un Super Bowl en 2018. Mais, comme on le sait, les fenêtres de tir sont courtes en NFL, et si ils veulent gagner, ils doivent gagner maintenant.

En 2020, Tampa Bay remportait le titre suprême à domicile. En 2021, le Super Bowl se jouera au SoFi Stadium, l’antre des… Rams. Toutes les étoiles sont alignées, non ?

Le pronostic : 13 victoires – 4 défaites

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