[Intersaison] War Room – Cleveland Browns : parpaings en or cherchent ciment désespérément

La saison 2019-20 est dans le rétroviseur. La free agency ouvrira officiellement ses portes le 18 mars prochain. En attendant, Touchdown Actu en profite pour vous proposer un tour d’horizon des différentes franchises pendant l’intersaison. Quels joueurs garder et couper ? Quel agent libre prolonger ? Quelles recrues observer ? Voici quelques idées, franchise par franchise.

Du talent et des attentes, il y en avait beaucoup à Cleveland il y a un peu moins d’un an. Entre polémiques stériles, un niveau de jeu en berne et une bagarre générale avec les Steelers, rien ne s’est passé comme prévu. Après une seule saison, Freddie Kitchens a donc été prié de faire ses valises.

Place à Kevin Stefanski, chargé de remettre tout ce petit monde en ordre de marche. La première mission pour lui et les dirigeants : trouver des joueurs solides, dans le jeu et l’esprit, pour entourer les stars. Les fameux glue guys, ceux qui doivent être le ciment d’une équipe.

Les tauliers

1. Baker Mayfield (QB)
2. Myles Garrett (DE)
3. Joel Bitonio (OG)

Les tauliers des Browns sont à l’image de l’équipe : jeunes, talentueux… et imprévisibles. Mayfield a connu une seconde saison difficile. Garrett vient tout juste d’être réintégré après une suspension de six matchs par la NFL pour avoir utilisé son casque pour frapper Mason Rudolph à la tête. Du talent qui a besoin d’un catalyseur. Jarvis Landry ou Odell Beckham auraient pu être cités avec les mêmes remarques dans cette catégorie. Si les deux ont du talent, ils ont plus fait parler d’eux pour leurs déclarations ou leur montre au cours de l’année écoulée.

Bitonio est l’inverse de tout ça. Discret, il est la force tranquille de cette équipe. Un des meilleurs de la ligue à son poste, qui ne fait pas de vague. Oui, il y a quelques jours discrets à Cleveland.

Les indésirables

1. Christian Kirksey (LB)
2. Olivier Vernon (DE)
3. Adarius Taylor (LB)

Avec seulement 9 matchs joués sur les deux saisons écoulées, Christian Kirksey a un peu disparu de la circulation. En 2019, c’est une déchirure pectorale qui a mis fin à sa campagne après deux rencontres. Son salaire, par contre, est bien là : 9,95 millions d’impact sur la masse salariale en 2020. Si les nouveaux coachs estiment qu’il n’est pas indispensable, il pourrait vite se retrouver à chercher une autre équipe.

Avec 15,5 millions de dollars pour l’année à venir, Olivier Vernon est tout simplement le joueur le plus cher de l’effectif. Avec 3,5 sacks, 4 plaquages pour perte de yards et un fumble forcé en 2019, il n’a pas vraiment justifié ce statut. Et comme il s’agit de sa dernière année de contrat, un échange ou un licenciement ne sont pas tout à fait à exclure, d’autant qu’aucune pénalité ne serait appliquée à la masse salariale en cas de coupe.

Adarius Taylor n’a pas un gros contrat (2,9M$) mais il n’a joué qu’un seul snap défensif sur les huit derniers matchs. Pas sûr que son rôle sur les équipes spéciales lui permette de sauver son job.

L’homme de l’été

Kevin Stefanski, coach

Va-t-il réussir à tenir cet effectif ? Encore plus que la tactique, c’est pour ses capacités de manager que le nouvel entraîneur des Browns est attendu. Cleveland a explosé en vol la saison dernière quand Freddie Kitchens a pris les commandes. Si on pouvait attendre le recrutement d’un coach expérimenté, les dirigeants de l’Ohio ont pris le contre pied. À 37 ans, Stefanski a 8 ans de moins que Kitchens ! Entre Mayfield, Beckham, Landry et Garrett, sa patience va rapidement être mise à l’épreuve.

Sur le plan tactique, Stefanski menait l’an dernier une attaque des Vikings qui a vu éclore Dalvin Cook. Cela devrait faire plaisir à Nick Chubb.

Les 5 principaux agents libres

1. Joe Schobert (LB)
2. Damarious Randall (S)
3. Juston Burris (S)
4. Kareem Hunt (RB)
5. Greg Robinson (OT)

Les autres : Justin McCray (OG), Eric Murray (S), Ricky Seals-Jones (TE), Rashard Higgins (WR), Drew Stanton (QB)

Joe Schobert aurait pu figurer dans la liste des tauliers. Il était le poumon du centre de la défense la saison dernière avec 133 plaquages et 4 interceptions. Le garder devrait être la priorité du mois de mars.

Pour les autres, les choses ne sont pas si claires. Randall a été mis sur le banc pour des raisons de discipline interne en Semaine 13, sans que la raison ne soit jamais clairement dévoilée. Le staff a changé, mais la question reste posée. Son camarade Burris, sur le même poste, n’est pas un titulaire indiscutable. Son retour pourrait être une question de budget et de choix pour Joe Woods, le nouveau coordinateur défensif.

En attaque, Greg Robinson devrait aussi passer dans un rôle de doublure. À Cleveland ou ailleurs ?

Kareem Hunt (43 courses, 179 yards, 37 réceptions pour 285 yards, 3 touchdowns au total en 8 matchs) est une des énigmes de l’intersaison. Son association avec Nick Chubb pourrait être redoutable. Mais à quel tarif ?

Le Top 5 des besoins

1. Ligne offensive
2. Linebackers
3. Safeties
4. Defensive tackle
5. Profondeur à tous les postes

Baker Mayfield n’est pas totalement à blâmer pour sa deuxième saison difficile. Ses tackles ont énormément souffert, autorisant beaucoup de pression sur le quarterback et 41 sacks (16e en NFL). Greg Robinson et Chris Hubbard ne sont pas des piliers sur lesquels on construit une ligne. Il va donc falloir recruter ou drafter de ce côté là pour donner à Mayfield le temps de travailler correctement.

En défense, les trous son nombreux. Derrière les noms ronflants et les gros talents de Myles Garrett ou Denzel Ward, il manque des joueurs solides, des joueurs de devoir. La défense contre le sol a été catastrophique. Pour ne rien arranger, Joe Schobert, le meilleur linebacker, est libre. Il faut donc des renforts au centre de la ligne et derrière. Chez les safeties, Randall est donc free agent, Burris aussi, et Morgan Burnett revient d’une déchirure du tendon d’Achille. Quelques joueurs d’avenir ne feraient pas de mal dans le secteur.

En règle générale, Cleveland a besoin de profondeur. Une doublure expérimentée derrière Mayfield, un ou deux receveurs de plus, des linemen, des défenseurs…

La cible

D.J. Reader (DT, Texans)

Le jeu au sol est de nouveau essentiel en NFL. Il faut savoir courir, mais il faut aussi stopper celui de l’adversaire. Les Browns l’ont très mal fait l’an dernier, avec 144,7 yards autorisés par rencontre, le 30e total de la ligue. Ce n’est pas beaucoup mieux sur la moyenne par course, avec 5 yards autorisés par tentative au sol adverse. Seuls les Jaguars et Panthers ont fait pire. Si Chris Jones serait une cible prestigieuse, D.J. Reader pourrait très bien faire l’affaire. Avec son 1,91m et 157 kilos, c’est un monument qui se dresse devant les running backs. Il peut aussi écraser la poche, puisqu’il a réussi 2,5 sacks l’an dernier. Pour ne rien gâcher, il n’a que 25 ans. Il pourrait être l’homme des basses besognes dont ont besoin toutes les défenses qui veulent aller loin. Un complément idéal à Myles Garrett et Sheldon Richardson.

Le sang neuf

Tristan Wirfs (OT, Iowa)

Pour poursuivre sur le thème des grands costauds, Cleveland serait inspiré de jeter un oeil à Tristan Wirfs s’il est toujours disponible au moment du dixième choix de la Draft. Le tackle d’Iowa affiche 1,96m pour 145 kilos. Il n’est pas seulement un phénomène physique, puisque sa technique, son équilibre et sa polyvalence sont appréciés. Titulaire de tous les matchs de son équipe ces deux dernières années, mais aussi à sept reprises lors de sa toute première année de fac, il a de l’expérience sur les deux postes de tackle. Le genre de protecteur qui pourrait accompagner Mayfield pendant une bonne partie de sa carrière.