Field Advisor : the Dome at America’s Center de Saint-Louis

Coup de projecteur sur l'ancien domicile des Rams.

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Cette troisième phase vous emmène découvrir les stades qui ont récemment perdu une rencontre officielle ou une franchise. 

Cap sur le centre du pays et le Dome at America’s Center de Saint-Louis.

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The Dome at America’s Center, bâtiment abandonné

Construit pour 280 millions de dollars dans l’optique de récupérer une franchise NFL au milieu des années 1990, The Dome est une arène multifonctionnelle avec un toit permanent, qui est intégré à un vaste complexe commercial. Situé à la périphérie du centre-ville de Saint-Louis, le stade est physiquement rattaché à l’énorme America’s Center dont il est la pièce maitresse. Ouvert en 1995, il est facilement accessible depuis plusieurs autoroutes qui convergent toutes vers le centre-ville. Entouré de friches industrielles au Nord, de bureaux ou hôtels au Sud, il est l’une des installations les plus polyvalentes du pays, conçue pour fonctionner de manière fluide et efficace, à la fois comme un stade de football ou en espace d’exposition, grâce à une ingénierie et une conception architecturale imaginatives.

The Dome a reçu son principal locataire en 1995, avec l’arrivée des Rams en provenance de Los Angeles. Ils sont restés 21 saisons sur place, avant de reprendre la direction de la cité des anges. À partir du printemps 2020, le football y fera son retour comme domicile des BattleHawks en XFL. À son ouverture, l’imposant bâtiment a servi à revitaliser son quartier environnant et a été conçu pour renforcer la capacité de la ville à attirer de nombreux grands évènements. Magnifique, fonctionnel, moderne, lumineux, tels étaient les premiers adjectifs qui le décrivaient à ses débuts. Mais le manque de rénovations fréquentes, d’espaces haut de gamme, la baisse de revenus ont contraint les propriétaires des Rams à rechercher une solution plus rentable et moderne dans une autre ville.

Le stade

L’enceinte du Missouri propose plusieurs configurations de stade pouvant accueillir jusqu’à 82 624 personnes, 66 965 en version football et 40 000 pour le basket. Trois niveaux distincts entourent l’aire de jeu synthétique AstroTurf GameDay Grass 3D. L’étage inférieur est énorme et caverneux, un peu sombre par rapport aux halls lumineux, avec des sièges rouges. L’intermédiaire comprend les espaces pour les hôtes de marque avec 125 suites privées, 6 300 sièges haut de gamme et deux restaurants, un au Nord et l’autre au Sud à proximité des écrans géants. Le dernier niveau comprend la majeure partie des places disponibles avec 29 400 unités. Chaque étage est délimité par des bandeaux vidéo un peu désuets, à l’image de toute la technologie qui était très en retard par rapport aux autres bâtiments à l’époque.

La façade est constituée de briques et de verre. Les fans entrent par l’une des quatre portes d’entrée situées aux quatre coins, chacun disposant de son propre atrium en verre et escaliers mécaniques. Les halls d’accès étaient larges et lumineux, avec des fresques murales aux couleurs des Rams. Pour assurer la flexibilité totale de l’espace et accélérer le processus de conversion entre terrain de football et centre de congrès, un « Magic Turf » a été utilisé. Avec ce système, des jets à air pulsé incrustés dans le sol créent un « coussin » qui permet au gazon d’être mis en place en une heure environ. Pour le stockage, il se rétracte dans une chambre située sous le sol de l’événement. Les rampes d’éclairages peuvent être abaissées en fonction de la manifestation organisée.

Photo : Wikipédia.

Dans la conception de la façade extérieure, l’accent a été mis sur les détails architecturaux plutôt que l’immense dôme. Celle-ci est cohérente avec l’extension Sud du centre de convention. Ainsi, rotondes, tourelles, rampes, piliers, portails et places s’étendent le long du complexe. Ces éléments concernent la proximité avec le fleuve Mississippi, le pont Eads et d’autres structures historiques contribuant à assurer la visibilité des zones à proximité. Le verre a été privilégié dans les entrées pour créer des espaces accueillants, où les spectateurs peuvent apercevoir la périphérie de la ville, les tours du centre-ville et la Gateway Arch, signature de Saint Louis.

« Nous voulions que le design encourage la vie et l’activité urbaine dans le quartier environnant », Steven Brubaker, designer chez HOK Sport.

La partie convention est adjacente au Dome par l’Ouest et possède une empreinte au sol beaucoup plus importante. Cole Street, Broadway et Convention Plaza encadrent le stade respectivement au Nord, Est et Sud. Le lieu est desservi par la station Convention Center de MetroLink, 900 places de stationnement sont à disposition sur un parking proche.

Photo : Pinterest.

La construction

L’histoire entre le football professionnel et la ville centrale des Etats-Unis remonte à 1960, lorsque les Cardinals y ont été transférés en provenance de Chicago. Entre 1966 et 1987, l’équipe a du partager les installations du Busch Stadium avec les autres Cardinals, ceux du baseball. Au cours des années 1980, la franchise NFL était l’une des pires de la ligue et peinait à remplir les gradins. Cela n’empêchait pas son propriétaire, Bill Bidwill, de vouloir un nouveau stade, trouvant l’actuel trop petit. Une bataille s’est engagée entre la ville de Saint-Louis, qui souhaitait un bâtiment en centre-ville, et le comté, qui avait déjà acheté 41 hectares de terrain le long de la rivière Missouri en vue de la construction d’un édifice de 70 000 places. Des années de querelles ont eu raison de la patience de Bidwill qui a transféré son équipe en Arizona, au Sun Devil Stadium de Tempe après la saison 1987.

Suite à ce départ, les responsables ont essayé de récupérer une franchise d’expansion ou d’attirer une équipe existante dans la ville. En 1991, Saint Louis était en lice avec Charlotte, Baltimore, Memphis et Jacksonville pour recevoir une des deux nouvelles équipes. Favori même, elle était la plus grande ville sans équipe de football parmi les prétendants. Pour montrer l’engagement de la ville à être un candidat sérieux, la municipalité a décidé de construire un nouveau stade couvert, en complément de son centre de congrès. La construction a débuté en mai 1993, selon les plans de HOK Sport et Kennedy Associates/Architetcs. Mortenson Company était en charge de la construction.

1994, douche froide. Les deux nouvelles équipes ont été attribuées à Charlotte et Jacksonville. Saint Louis s’est alors tournée vers la seconde option en tentant d’attirer des franchises en quête de nouvelles installations, notamment les Patriots, Bengals ou Rams. Cette dernière piste a été privilégiée. Forcée de migrer de Los Angeles vers Anaheim dans un premier temps, pour partager les installations de l’Angel Stadium, la propriétaire Georgia Frontière souhaitait un nouveau stade réservé au football. La cité des anges ne pouvant mobiliser de nouvelles ressources pour satisfaire ses envies, elle a pris la décision d’étudier les options de relocalisation dans une autre ville. Proche d’un accord avec Baltimore, madame Frontière a finalement préféré Saint Louis, car le stade était en cours de construction. Elle a transféré son équipe dans le Missouri après la saison 1994.

Photo : Flickr.

Les travaux devaient être achevés d’ici le début de la saison suivante, mais des retards ont forcé l’équipe à évoluer au Busch Memorial Stadium pendant quelques rencontres. Il a ouvert ses portes le 12 novembre 1995, lors de la dixième semaine de saison régulière. Ce jour-là, les locaux ont battu les Panthers 28-17. Au total, le coût de la construction était évalué à 280 millions de dollars et la propriété détenue par la Saint Louis Regional Sports Authority. Pour le financement, la franchise a participé en vendant des licences de sièges personnels en plus des abonnements annuels. 256 millions ont été obtenus par l’émission d’obligations, dont le remboursement (720 millions de dollars sur 30 ans) est assuré par l’état du Missouri (12 millions par an), la ville et le comté de Saint Louis (6 millions chacun par année). La part du comté est financée par une taxe de séjour sur les hôtels de 3,5 % approuvée par les électeurs en 1990. Le contrat de location initial devait maintenir les Rams à Saint Louis jusqu’en 2025, mais il contenait une clause de sauvegarde permettant à l’équipe de résilier l’accord si le stade n’était pas une installation de premier ordre en 2015. Point dont ils se sont servis pour regagner la Californie.

Le stade a changé de nom à plusieurs reprises. Au cours de la planification et de la construction, il était connu sous le nom de Dome at America’s Center. Trans World Airline (TWA), un transporteur aérien basé localement, a acheté les droits de dénomination en 1995 et les a conservé jusqu’en 2001, année de rachat par American Airlines. Durant cette période, le stade était baptisé Trans World Dome. Pendant une petite année, il est revenu à son nom d’origine jusqu’au 25 janvier 2002, date à laquelle Edward Jones Investments a acquis l’appellation pour les 12 années suivantes contre un chèque de 2,65 millions de dollars annuels. Le 11 décembre 2006, dans le cadre d’une opposition lors d’un Monday Night face aux Bears, l’enceinte a été renommée Russell Athletic Field juste pour une soirée, afin de saluer la vente des droits de dénomination du centre d’entrainement des Rams au fabricant de vêtements. En 2016, après le déménagement de l’équipe, Edward Jones a exercé son droit de rétractation; l’installation serait à nouveau connue comme The Dome at America’s Center.

Photo : Triposo.

Les rénovations

Au cours de son existence,  The Dome n’a pas pris part à beaucoup d’améliorations, au grand dam des propriétaires, ce qui a coûté la franchise à Saint Louis. Conformément à l’accord conclu, un premier point devait être fait au bout de 10 années. Ainsi, pour rester dans les clous, une surface synthétique FieldTurf a été installée en lieu et place de l’AstroTurf Magic Carpet II d’origine. Les deux écrans géants ont également été remplacés par des modèles Haute Définition de chez Sony.

Les seuls gros travaux ont été menés entre 2009 et 2011, au cours des trois intersaisons, pour un montant de 30 millions de dollars. Au cours de la première année, les écrans géants et les rubans vidéo entourant les tribunes ont tous été changés pour des modèles LED dernière génération. Le projet comprenait la rénovation du club Rams dans la zone Nord, et l’ajout ou refonte de nouveaux espaces premiums, notamment dans la partie Sud (Bud Light Zone et Clarkson Jewelers Club). Une portion du stade a également reçu une nouvelle peinture aux couleurs des Rams (bleu, or et blanc). En 2010, les vestiaires des locaux ont été déplacés du Nord au Sud pour y être totalement reconstruits. Le gazon synthétique a une nouvelle fois été remplacé par un modèle de chez AstroTurf, le GameDay 3D, qui est en tout point similaire à la toute première version installée en 1995. Enfin, l’enceinte s’est dotée de nouveaux moniteurs HD pour équiper les différents stands de concession alimentaire ou de merchandising.

La perte des Rams

Le principal problème du stade au cours des années était le bail signé entre la franchise et la St. Louis Convention and Visitors Comission (C.V.C) lors de l’arrivée des Rams dans le Missouri. Selon les termes du contrat, le stade devait être une enceinte de « premier niveau », qui se classait parmi les huit meilleurs stades en terme de qualité. Un bilan serait fait tous les 10 ans pour juger de la situation. Si ce statut n’était pas atteint, les Rams avaient le choix. Ils pouvaient rompre le bail et déménager sans pénalité, ou ils continuaient à louer le Dome sur une base annuelle. Ce contrat comprenait un langage suffisamment large pour que les négociateurs des Rams tournent cela à leur avantage.

Quinze conditions étaient mesurées afin de déterminer si le bâtiment répondait bien aux critères, principalement en matière de confort pour les fans et de caractéristiques modernes. Parmi elles, la qualité des espaces haut de gamme (suites et sièges VIP), le nombre de concessions ou d’aires communes (halls d’accès et toilettes), le confort des places assises, la technologie utilisée (écran géants, télévisions, Wi-Fi, réseau cellulaire), la bonne tenue des installations sportives (aire de jeu, vestiaires, salle d’entrainement). Aucune quantité n’était exprimée. Il fallait juste que le confort permette au bâtiment de se classer parmi les meilleurs élèves de la classe.

Avec 23 stades construits ou rénovés depuis l’ouverture en 1995, le Dome s’est rapidement retrouvé  dépassé par ses concurrents, et il ne figurait plus dans le premier quartile. La franchise, désireuse de donner suffisamment de temps à la C.V.C pour satisfaire leurs exigences, a accepté de renoncer au point de contrôle en 2005, en échange de 30 millions de dollars de travaux de rénovation et d’amélioration. Mais même après cela, le stade continuait de s’afficher en queue de peloton. Les deux parties ont compris à ce moment-là que le Dome aurait besoin d’une refonte majeure à long terme. Sinon Saint Louis risquait de perdre les Rams en 2015. Malgré la première mise à niveau, le bâtiment serait l’un des plus vieux en 2015. Une date butoir a donc été arrêtée au cours de l’années 2012 pour faire un point. Le C.V.C et la franchise soumettant chacun un plan pour améliorer les infrastructures de manière appropriée. Et s’ils ne peuvent pas s’accorder, le litige serait soumis à l’arbitrage.

Photo : St. Louis Post.

En janvier 2012, le CVC a donc présenté un premier plan d’améliorations de 48 millions de dollars, dont un nouveau parking de 947 places entièrement financé par des fonds publics et dont la franchise conserverait l’intégralité des revenus. Refus catégorique de Stan Kroenke, qui a laissé une seconde chance aux autorités locales avant de présenter à son tour une ébauche. L’agence publique a alors proposé une révision à hauteur de 124 millions de dollars, respectant une échéance précise et détaillant les améliorations, qui feraient à nouveau du stade l’une des meilleures arènes professionnelles. La proposition demandait aux Rams de payer un peu plus de moitié du coût (52%). La municipalité ne désirant pas apporter plus d’argent public que ses 6 millions annuels sans l’accord des électeurs, le C.V.C se tournerait alors vers les autres partenaires du stade pour trouver la somme restante. Les 52% n’ont pas été choisis au hasard, ils correspondaient à la contribution moyenne des équipes NFL aux récents projets de construction ou de rénovation. Si le plan était accepté, une nouvelle structure de trois étages serait construite sur Baer Plaza à l’Est, et connectée au Dome via un pont sur Broadway. Celle-ci comprendrait un hall de 1 900 m2, un café sur le toit, un nouvel accès pour les espaces haut de gamme. Parmi les autres nouveautés, un tableau d’affichage suspendu au-dessus du terrain, plus de panneaux vitrés pour laisser passer la lumière naturelle, le remplacement des sièges, l’ajout de suites de luxe et des améliorations esthétiques. Offre refusée définitivement par les Rams, qui ont alors proposé leur vision des choses. Selon eux, les travaux manquaient d’ampleur par rapport aux rénovations de Kansas City (375 millions) ou Miami (250 millions), et la part demandée pour le financement était supérieure aux projets de Kansas City, Chicago ou la Nouvelle-Orleans alors plus onéreux.

Et ils ont vu les choses en grand, en répondant par une proposition de 700 millions de dollars où ils souhaitaient la reconstruction d’une grande partie du stade avec un toit coulissant et un écran vidéo géant à quatre côtés suspendu au-dessus de terrain. La franchise a affirmé que cela permettrait au stade de retrouver le haut du classement qualitatif par rapport au paysage des enceintes de l’époque. Aucun détail sur le financement n’a été fourni. Logiquement, le C.V.C a repoussé cette approche. Les négociations à huis clos n’ayant rien donné, la question a été soumise à l’arbitrage en janvier 2013. Kroenke savait Saint Louis dans une position délicate avec un bâtiment encore à payer jusqu’en 2021, il n’a pas hésité à menacer la ville de déménager s’il n’obtenait pas satisfaction.

Le 1er février 2013, les arbitres se sont prononcés en faveur de la proposition des Rams, unique solution selon eux pour ramener le bâtiment au premier plan. Des responsables de la ville ont déclaré qu’il était peu probable qu’un financement public soit trouvé pour un tel projet. Ils ont aussi noté que les Rams étaient contractuellement obligés de rester à Saint Louis jusqu’au 25 mars 2015, aucune clause n’existait pour leur permettre de bouger avant cette date. Le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, a pris les choses en main. Il a maintenu le contact avec Stan Kroenke dès la décision prise et, avec son équipe, ils ont étudié toutes les possibilités pour garder le football dans la région proche. Pas du goût de Kroenke qui a indiqué sa préférence pour rester dans Saint Louis même.

Projet du National Car Rental Field (Photo : Architect Magazine).

Moins d’un an plus tard, les premières spéculations renvoyant les Rams à Los Angeles sont alors apparues, le propriétaire ayant acheté des terrains sur place, près du Forum d’Inglewood. Ils étaient initialement prévus pour la construction d’un Walmart Supercenter. Mais Walmart n’ayant pu obtenir de permis de construire, le propriétaire s’est associé avec Stockbridge Capital Group pour le développement d’un nouveau stade NFL d’une capacité de 80 000 personnes. Ils ont également pensé à aménager la quartier avec une salle de spectacle de 6 000 places, des commerces, bureaux, hôtels, parc public, avec accès piétonnier et cycliste.

Face à l’urgence, le gouverneur du Missouri a abattu sa dernière carte en proposant un stade flambant neuf au Nord du centre-ville, à 500 mètres seulement du Dome, le long d’une partie revitalisée du fleuve Mississippi. Connu sous le nom de National Car Rental Field, le stade aurait eu une capacité de 64 000 places dans une configuration à trois niveaux, avec 60 suites de luxes, 9 500 places haut de gamme et 10 439 places de stationnement. Le budget était compris entre 860 et 985 millions de dollars. Le financement  devait provenir de ressources publiques (y compris l’extension des obligations utilisées pour le Dome), la vente de licences de sièges individuels ou loges pour les sociétés. L’autre moitié serait apporté par la NFL et l’équipe elle-même. Mais six législateurs ont poursuivi le gouverneur Jay Nixon et le C.V.C afin de bloquer ce projet, car selon eux, » ils dépensent illégalement l’argent des contribuables ». Les lois rédigées pour créer l’autorité du Dome ne permettaient pas de « prolonger » la dette contractée lors de la construction afin qu’elle soit réaffectée à l’édification d’un nouveau bien sur un site différent. Une telle extension prolongerait l’émission obligataire au-delà de 50 ans, ce qui est formellement interdit par la loi.

Bien que non-officiel, le départ des Rams n’était plus qu’une question de temps. Le 24 février 2015, le conseil municipal d’Inglewood a finalement approuvé le projet de nouveau stade en Californie. Les travaux ont démarré en décembre et devraient être terminés fin 2019-début 2020. Cette situation a suscité de nouveaux débats entre la ligue, l’équipe et la ville sur le fait que les Rams puissent quitter Saint Louis alors qu’un plan de stade de premier niveau était à l’étude. La NFL et la franchise ont rétorqué que cette proposition a été faite en dehors du processus d’arbitrage. Elle ne pouvait donc pas être considérée comme un facteur pouvant interdire aux Rams de se déplacer. Le financement et la maintenance posaient problème, et comme le stade d’Inglewood serait construit sans participation des contribuables, cela a scellé le destin de la franchise à Saint Louis.

La saison 2015 a marqué la dernière dans le Missouri avec une ultime rencontre face aux Buccaneers. Les Rams ont officiellement déposé leur demande de relocalisation pour los Angeles le 4 janvier 2016. Le 12 janvier, les propriétaires ont approuvé la requête, validée ensuite par la NFL. En attendant la fin des travaux à Inglewood, la franchise partage les installations du Los Angeles Memorial Coliseum avec USC. Depuis le départ de l’équipe, les contribuables assument seuls les 144 millions de dollars restants de dette et d’entretien jusqu’au remboursement total en 2021.

Photo : Stadium DB.

Quel futur pour Saint-Louis ?

Il n’y a rien de plus triste qu’un stade sans vie. Aujourd’hui, Saint Louis est coincée avec son Dome abandonné qu’elle finira de payer en 2021, la NFL refusant d’aider à couvrir les frais depuis la perte de la franchise. Le propriétaire souhaitait un nouveau bâtiment dernier cri financé par les deniers publics, pas du goût des autorités locales qui, fait rare dans le sport professionnel américain, n’ont pas voulu suivre les projets de grandes ampleurs de Stan Kroenke. Saint Louis a été l’une des premières villes à voter contre la construction d’un nouveau stade de football. Mais peut-on la blâmer ?

L’ancien Edward Jones Dome ne s’est jamais vraiment intégré dans le paysage urbain et n’a pas développé d’activités intéressantes. Il a toujours ressemblé à un immense centre commercial de cette triste époque où les villes se vantaient de la taille des bâtiments qu’elles pouvaient construire. Trop vaste et caverneux, il y avait très peu d’ambiance et semblait vide même avec des gradins bien garnis. Maintenant, il est réellement vide. Plus de locataire, permanent ou temporaire. La ville exploite toujours l’édifice, mais le gère comme un entrepôt loué occasionnellement. Beaucoup d’espace et beaucoup d’options pour pas grand chose au final. Les grandes photos de joueurs ont été retirées et n’ont pas été remplacées. Véritable gouffre financier, il n’est plus qu’un grand hangar désert occupant plus d’un tiers du centre-ville. Saint Louis tente depuis des années d’attirer une nouvelle franchise de MLS pour occuper les lieux, mais The Dome est disproportionné et manque de confort ou de technologie par rapport aux autres terrains. À l’horizon 2021, une destruction est à l’étude pour laisser place à une autre arène, sportive ou non, plus petite et surtout plus rentable et fonctionnelle.

Car c’est bien vers des activités diverses que le Dome tend à se développer. Les plans élaborés par le bureau du tourisme, Saint Louis Explore, ont pour but de rendre la ville plus compétitive dans les candidatures afin d’obtenir l’organisation de congrès nationaux et internationaux. Saint Louis a récemment perdu face des municipalités qui ont investi des centaines de millions de dollars dans leurs centres de congrès. Ainsi, le conseil du comté de Saint Louis a approuvé le financement de 175 millions de dollars afin d’agrandir le centre de congrès autour du Dome. Les 6 millions de dollars dépensés par an pour couvrir les frais de construction du stade seront réaffectés dans ce projet. Des fonds seront distribués pour le Busch Stadium des Cardinals (MLB) et pour la création d’un complexe dédié au soccer à Creve Cœur Park, situé à 37 kilomètres à l’Ouest de Saint Louis. Le plan prévoit l’ajout de pratiquement 17 000 m2 d’espace d’exposition et de salles de réunion.

Évènements organisés

. NFL : domicile des Rams de 1995 à 2015.
. XFL : futur domicile des BattleHawks à partir du printemps 2020.
. NCAA : Big 12 Championship Game en 1996 (Nebraska – Texas) et en 1998 (Kansas State – Texas A&M). Arch Rivalry entre les universités de l’Illinois et Missouri en 2002, 2003, 2007, 2008, 2009, 2010.
. Lycée : finale d’état du Missouri entre 1996 et 2015.
. « Legends of the Dome » : match de démonstration visant à récolter des fonds pour la fondation Isaac Bruce, avec la présence d’une grande partie de l’équipe championne en 1999 (23 juillet 2016).
. Basket NCAA : Final Four masculin (2-4 avril 2005) et féminin (2009). Tournoi régional qualificatif pour le Final Four en 2004, 2007, 2010, 2012.
. Soccer : rencontres amicales internationales et de clubs européens durant les préparations estivales.
. Auto/moto : VP Racing Fuel Dirt Gateway Nationals depuis 2016 et une manche du championnat AMA Supercross depuis 1996.
. Divers : catch, concerts, conférences, congrès, foires, championnat du Monde de robotique FIRST de 2011 à 2017. Plusieurs conférences religieuses dont la messe du Pape Jean-Paul II le 27 janvier 1999 devant 104 000 personnes et les sermons du révérend Billy Graham la même année.

Comment s’y rendre ?

. En voiture : de l’I-44 : prendre l’I-44, poursuivre sur l’I-55/70 près du centre-ville, puis prendre la sortie Downtown Exit Memorial Drive. Sur Memorial Drive, tourner à gauche sur Washington Avenue et continuer jusqu’à 9th Street. Poursuivre en traversant Cole Street, et Broadway puis suivre les panneaux en direction du stade.
. De l’I-64 : prendre l’I-64 jusqu’à la dernière sortie. Au bout de la rampe, tourner à gauche sur Cerre Street, et encore à gauche sur 4th Street jusqu’à Washington Avenue. Poursuivre sur 9th Street, Cole Street et Broadway, puis suivre les panneaux en direction du stade.
. De l’aéroport international de Saint Louis : prendre l’I-70 jusqu’à la sortie Broadway. Poursuivre sur Broadway jusqu’au stade.
. En transports en commun : utiliser le Metrolink de la ville, ligne bleue ou rouge, arrêt Convention Center. En bus, les lignes 32, 40, 78, 99 et 174x ont des arrêts situés à moins de 15 minutes de marche.
. À pied ou en vélo : possible, très proche du centre-ville de Saint Louis.

Fun Facts

Les jours de match, la place à l’Est du bâtiment était équipée d’une scène où des concerts étaient organisés. CumuléAjouter à cela les multiples vendeurs de rue, l’ambiance d’avant-match était festive. À l’intérieur, « Outside the Dome » était un mur honorant les détenteurs de sièges personnels, ceux qui ont aidé au financement. À noter également la présence d’un Ring Of Fame qui mettait en avant les glorieux anciens qui ont joué pour la ville de Saint-Louis, aussi bien ceux des Cardinals que des Rams.

Sources : The Dome at America’s Center, Info-Stades, Stadium DB, Stadiums of Pro Football, Stadium Journey, Football Stadium Digest, Football Ballparks, Pro Football Reference, Thrillist, Sports Pro Media, Go Banking Rates.
Visuels : Ben.
Logo : Romain Therasse.

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