Chaque mercredi, pendant l’intersaison, Touchdown Actu vous propose une immersion dans l’histoire de la Ligue, avec la sélection des 53 meilleurs joueurs de chaque équipe. Quelle franchise a attiré le plus de talents ? Qui seraient les titulaires de ces escouades d’envergure ? Focus cette semaine sur la franchise des Eagles, créée à Philadelphie en 1933.
LE ROSTER
(* Hall of Famer)
QB : Randall Cunningham (1985-1995), Ron Jaworski (1977-1986), Donovan McNabb (1999-2009)
RB : LeSean McCoy (2009-2014), Wilbert Montgomery (1977-1984), Brian Westbrook (2002-2009)
FB : Steve van Buren * (1944-1951)
WR : Harold Carmichael (1971-1983), DeSean Jackson (2008-2013), Tommy McDonald * (1957-1963), Pete Pihos * (1947-1955), Mike Quick (1982-1990)
TE : Keith Jackson (1988-1991), Pete Retzlaff (1956-1966)
OT : Bob Brown * (1964-1968), Jason Peters (depuis 2009), Tra Thomas (1998-2008), Stan Walters (1975-1983), Al Wistert (1944-1951)
G : Wade Key (1970-1979), Bucko Kilroy (1944-1955), Jerry Sisemore (1973-1984)
C : Jason Kelce (depuis 2011), Guy Morriss (1973-1983), Jim Ringo * (1964-1967)
DE : Trent Cole (2005-2014), Hugh Douglas (1998-2002), William Fuller (1994-1996), Clyde Simmons (1986-1993), Reggie White * (1985-1992)
DT : Jerome Brown (1987-1991), Fletcher Cox (depuis 2012), Charlie Johnson (1987-1991), Floyd Peters (1964-1969)
LB : Maxie Baughan (1960-1965), Chuck Bednarik * (1949-1962), Bill Bergey (1974-1980), Seth Joyner (1986-1993), William Thomas (1991-1999), Jeremiah Trotter (1998-2001, 2004-2006)
CB : Eric Allen (1988-1994), Tom Brookshier (1956-1961), Herm Edwards (1977-1985), Troy Vincent (1996-2003), Roynell Young (1980-1988)
S : Bill Bradley (1969-1976), Brian Dawkins * (1996-2008), Malcolm Jenkins (depuis 2004), Randy Logan (1973-1983), Andre Waters (1984-1993)
K : David Akers (1999-2010)
P : Donnie Jones (2013-2017)
LS/ST : Timmy Brown (1960-1967)
LES COACHES
Andy Reid / Doug Pederson
Une fois n’est pas coutume, c’est un duo complémentaire qui compose le head coaching des Eagles : le professeur et l’élève surdoué. Andy Reid et Doug Pederson se connaissent plutôt bien, car les deux hommes ont collaboré ensemble dès 1995. A l’époque, le robuste moustachu est coach de ligne offensive chez les Packers. Une franchise que rejoint le quarterback en tant que suppléant occasionnel de Brett Favre. Leur relation se développe entre 1997 et 1998, quand Reid devient le coach personnel de Pederson. En tant que troisième quarterback, l’ancien prospect de Northern Louisiana finit par maitriser le playbook de son aîné, quatre saisons durant. Au point qu’il rejoint les Eagles en 1999, lors de la nomination de Reid comme head coach. La doublure de luxe se voit offrir une opportunité comme titulaire dès la saison suivante, mais son boss ne l’a pas oublié.
Dix ans ont passé, et Andy Reid est toujours aux commandes de Philly, fort de qualifications régulières en playoffs, de quatre finales de conférence disputées et d’un Super Bowl perdu face à New England en 2004. Dans l’obligation de restructurer son staff, après le départ de Pat Shurmur à St. Louis, ce bon vieux Andrew se tourne vers sa vieille connaissance, alors head coach au lycée. Pederson ne perd d’ailleurs pas de temps pour grimper les échelons, notamment lors du départ du tandem vers Kansas City. Chargé de la qualité offensive, coach quarterback, coordinateur offensif … le technicien profite de sa connaissance des systèmes de son mentor pour faire dérouler l’attaque locale. Résultat : en trois saisons dans le Missouri, les Chiefs se qualifient deux fois en playoffs, et refont d’une équipe numéro 1 de la draft un prétendant aux premiers rôles. Après Reid, ce sont donc les Eagles qui gardent un souvenir ému de Pederson. Victime collatéral du limogeage de son head coach en 2012, celui qui était encore jeune dans le coaching professionnel se voit pourtant offert les clés du roster en 2016. Fort de la sélection de Carson Wentz, avec le deuxième choix de la draft, l’intéressé ne mettra que deux ans à faire de Philadelphie une équipe de champion, au lendemain du traumatisme Chip Kelly. Sa science du jeu est mis à l’honneur l’an passé quand la blessure de son quarterback titulaire est parfaitement compensée. Nick Foles, le remplaçant de luxe, réalisera d’ailleurs d’excellents playoffs avant de finir MVP du Super Bowl LII pour le sacre des siens. En faisant tomber les Pats, 41-33, Pederson est devenu la quatrième personne à remporter un Super Bowl comme coach et comme joueur. Une finale qu’il avait à l’époque remporté … face aux Patriots, avec Andy Reid dans le coaching staff. Preuve que les deux larrons sont indissociables. En cumulé, le duo aura décroché une fiche de 150 victoires et 105 défaites en Pennsylvanie, un chiffre qui ne manquera pas d’être mis à jour ces prochaines saisons par le nouvel homme fort des Eagles.
LES TITULAIRES
(entre parenthèses, le nombre de matches joués)
LE POINT FORT
C’est un fait. En Pennsylvanie, l’aigle est du genre protecteur. Il suffit de voir le nombre de tackles d’excellent niveau passé par la ville de l’amour fraternel. Un contingent tellement relevé que Jon Runyan ou encore Lane Johnson n’ont pas passé le cut. A titre indicatif, même les polyvalents Jerry Sisemore et Bucko Kilroy auraient leur place sur l’extérieur de la ligne. Même réalité sur le backfield défensif, avec dix defensive backs de bon niveau. N’en déplaisent à d’anciennes gloires, comme Wes Hopkins, Lito Sheppard ou Irv Cross.
LE POINT FAIBLE
Un paradoxe quand on sait que Philly a souvent été redoutable à la course. Pourtant, malgré des escouades plus que cohérentes et composées de joueurs d’envergure (Evan Mathis et Todd Herremans il y a peu, Brandon Brooks à l’heure actuelle), le poste de guard a manqué de référence nationale dans le Nord-Est des Etats-Unis.
LA PERIODE DOREE
Pendant une bonne partie de son histoire, les Philadelphia Eagles auront été détenu par un groupe d’actionnaires minoritaires, connus sous le nom des « Happy Hundred », les « 100 joyeux ». Pourtant, en 1969, l’un de ces membres, Leonard Tose décide de rebâtir seul l’édifice Eagles, le tout pour 16 millions de dollars, une somme devenue dérisoire mais record pour l’époque. Ses premières tentatives pour reconstruire la franchise ne vont pas dans le bon sens et après un énième ménage interne en 1976, Tose se tourne vers le coaching universitaire. Dick Vermeil, 39 ans, est un Californien pur souche et après quelques expériences en tant qu’assistant des Los Angeles Rams, le spécialiste offensif fait les beaux jours de UCLA. Fort d’un Rose Bowl glané contre Ohio State, Vermeil se décide à quitter la côte Pacifique et est nommé head coach des Philadelphia Eagles. Le démarrage est plus que poussif, et les nombreux premiers tours de draft bazardés par Mike McCormack, prédécesseur de Vermeil, n’aident pas. Mais les bonnes trouvailles ne manquent pas, notamment défensivement : le defensive end Carl Hairston, le defensive tackle Charlie Johnson, le cornerback Herm Edwards, tant de profils négligés lors de la draft qui vont devenir des titulaires en puissance en Pennsylvanie. Vince Papale est aussi un autre symbole de cette prise de risque du coaching staff. Agé de 30 ans, en 1976, le receveur sera signé à la surprise générale, en compensant son manque d’athlétisme par une volonté de tous les instants. Comptant déjà sur une ligne offensive solide (Key, Morriss, Sisemore, Walters), Vermeil doit avant tout trouver ses métronomes offensifs. Et avec un Roman Gabriel sur le déclin au poste de quarterback, un nouveau pari doit être tenté. Son nom : Ron Jaworski, backup de luxe chez les Rams, derrière John Hadl et Pat Haden. Aux côtés du détonnant coureur rookie Wilbert Montgomery, celui qu’on surnomme « Jaws » va enfin devenir le titulaire attitré d’une franchise, au point d’emmener Philadelphie très loin en 1980. Deuxièmes de la NFC à l’issue de la saison régulière, les Eagles finiront par mâter les Vikings de Bud Grant et les Cowboys de Tom Landry pour décrocher leur premier ticket pour le Super Bowl, le 15e du nom. Certes, la franchise ne pèsera pas bien lourd contre Oakland en finale, et Jaworski sera intercepté à trois reprises par le seul linebacker Rod Martin, mais Philly se qualifie régulièrement pour les playoffs de 1978 à 1981. La dynamique sera malheureusement cassée en 1982, avec un Dick Vermeil en proie à des problèmes de santé et qui finit par prendre une retraite anticipée. Au point de rester éloigné 15 ans des bords de touche NFL. Pour Leonard Tose aussi, la fin du mandat est proche, car il vendra ses parts en 1985, pour compenser un endettement record.
LES CANDIDATS CREDIBLES
Une liste longue comme le bras. Outre Jason Peters, déjà présent dans le roster, les Eagles ont cinq prétendants offensifs à cette sélection historique. Auteur d’un excellent début de saison 2017, Carson Wentz y figure fort logiquement. De même que le receveur Alshon Jeffery, le tight end Zach Ertz, le guard Brandon Brooks et le tackle Lane Johnson. Côté défense, le talent est plus collectif, mais Brandon Graham, Derek Barnett ou Jordan Hicks méritent sans doute une mention.
PROCHAINE ALL-STARS TEAM
8 août: Pittsburgh Steelers.