Field Advisor : le FedEx Field des Washington Redskins

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des...

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Dans un premier temps, place aux stades actuels accueillant une franchise à temps complet tout au long de la saison.

Direction cette semaine la banlieue de la capitale fédérale Washington pour découvrir  le FedEx Field des Redskins.

 

Fedex Field, sur les terres de « Raljon »

Juste à l’Est de la capitale fédérale, se trouve FedEx Field. Non, le stade ne se trouve pas à D.C même mais à Landover, sa banlieue, à proximité de l’ancien Capital Centre. Maison des Redskins depuis 1997, il s’agit d’un stade purement fonctionnel dans un endroit peu désirable, Landover n’étant pas le quartier le plus excitant car entouré de parking.

De 2004 à 2010, « Big Jack » était le plus grand stade de la ligue comptant plus de 91 000 places, établissant chaque saison des records de spectateurs présents. Suite à des réaménagements souhaités par la direction pour pallier à des pertes d’affluence sur plusieurs exercices, sa capacité est aujourd’hui redescendue à 82 000 personnes. Malgré cela, les fans restent fidèles, connaissent très bien le jeu et méritent mieux que ce stade souvent terne. Ces dernières années, ils ont été perçus comme n’étant pas aussi exubérants que par le passé; les matchs sans rivalité ont beaucoup moins d’excitation par rapport aux rencontres où l’équipe joue contre un adversaire de division.

 

Le stade

A l’origine nommé Jack Kent Cooke Stadium, le foyer des Washington Redskins est sorti de terre en 1997 dans l’état du Maryland, plus précisément dans la zone peu accueillante de Landover , près du périphérique de la capitale D.C (l’Interstate 495) dans le comté de Prince George et non loin de l’ancien Capital Centre  (salle omnisports des Wizards en NBA et des Capitals en NHL). Une sortie spéciale a été construite pour désengorger le trafic routier ( Exit 16 – Arena Drive) mais elle n’est ouverte que pour les jours d’évènements.

82 000 places réparties sur trois niveaux de sièges rouges et jaunes ( George Preston Marshall Lower Level, Joe Gibbs Level, Pete Rozelle Upper Level) entourent l’aire de jeu en gazon naturel, deux tableaux d’affichage vidéo géants sont situés au-delà de chaque end-zone. 243 suites de luxe, 15 044 places d’affaire ou sièges haut de gamme, 5 rangées de « Dream Seat » arrivant presque au niveau de la pelouse, plusieurs restaurants donnant sur le terrain ou le Redskins Hall Of Fame complètent l’édifice terminé en 17 mois seulement, juste à temps pour l’ouverture de la saison 1997. Plus de 22 000 places de stationnement sont disponibles dans les alentours.

Photo : Uncle Mike’s Musings.

 

Achevé dans des délais incroyablement serrés, il était l’installation de son genre la plus rapidement construite à l’époque, nécessitant une approche agressive sur tous les aspects du projet. Des études approfondies de budgétisation, d’ingénierie, de constructibilité, de planification de la construction et de logistique ont été menées tout au long de la phase de pré-construction. Ainsi, les usines étaient étroitement surveillées afin d’assurer la livraison dans les délais impartis. Pendant les mois d’hiver, certaines parties extérieures ont été temporairement fermées et chauffées pour permettre la continuité du chantier.

A l’intérieur, certains aspects de la structure physique sont moins impressionnants. Le stade vieillit mal et quelques zones ont été mal conçues, notamment le troisième anneau. Celui-ci est trop haut pour pouvoir profiter du match, l’accès à bon nombre de places est problématique et peu logique, il souffre de problèmes de sono par endroit où le son est presque inaudible.
Certains sièges sur la partie latérale sont positionnés trop bas, obligeant leurs occupants à regarder la rencontre debout.

La construction

Les Redskins ont passé plus de deux décennies au RFK Stadium et ont lutté près de 9 ans sur l’emplacement pour construire FedEx Field. Au milieu des années 1980, le propriétaire de l’époque, Jack Kent Cooke, a souhaité un nouveau stade pour son équipe car il n’était pas satisfait de RFK. Il a proposé de construire une enceinte fermée de 78 000 places, adjacente à l’ancienne, à condition que la ville assume la responsabilité de l’infrastructure et du stationnement. Le Service des parcs nationaux s’est opposé au plan car il toucherait à une partie de la rivière Anacostia.

Jusqu’en 1992, les négociations entre les Redskins et le District se sont poursuivies, Cooke souhaitant un stade construit à Washington même. L’équipe s’est tout de même gardée des portes de sorties au cas où les discussions avec D.C échoueraient, en établissant des liens avec les comtés de Fairfax et de Loudon en Virginie. Les négociations ont pris fin en avril 1992 et les Redskins allaient prendre la direction d’ Alexandria suite à l’accord entre Cooke et l’état de Virginie pour payer un stade de 250 millions de dollars. Malgré cela, ce plan a également été abandonné en octobre et les Redskins ont repris de nouvelles négociations avec le District.

Photo : Wikipedia.

L’issue semblait favorable, les Redskins ont finalement signé en février 1993 un accord formel pour la construction d’un stade à Washington D.C. Mais ce plan a également été démantelé quelques mois plus tard, les études environnementales et les obstacles gouvernementaux ont retardé le projet. Début 1994, il pense enfin avoir trouver la perle rare en achetant un terrain dans le comté d’Anne Arundel au Maryland. Mais, Anne Arundel County a également rejeté la proposition de Cooke, qui allait d’échec en échec.

Malgré tout, il trouva enfin le graal, toujours dans le Maryland mais cette fois du côté de Landover, à proximité de l’Interstate 495, après avoir conclu une entente pour la construction d’une enceinte de 78 000 places en décembre 1995. Les travaux de construction ont débuté dans la foulée en mars 1996 pour un montant de 250 millions de dollars, financés par les Redskins (180 millions) et l’état du Maryland (70 millions). Les architectes de la firme HOK Sport ont été choisis pour dessiner les plans, Clark Construction pour la réalisation de l’édifice.

Photo : The Gridiron Fields.

« Clark Construction a fait un travail formidable pour les Redskins. Ils ont construit le stade dans les limites du budget et en un temps remarquable. Le tout a été un grand succès. » John Kent Cooke, ancien propriétaire.

Après des années de lutte pour voir son projet aboutir, Cooke n’a malheureusement jamais connu son oeuvre achevée. Il est décédé plusieurs mois avant l’inauguration, le 6 avril 1997. Terminé pour le début de la saison 1997 en un temps record de 17 mois, le stade a été baptisé Jack Kent Cooke Stadium en l’honneur de son défunt propriétaire. L’année suivante, 30 millions de dollars ont été dépensés pour construire un atrium tout le long du 2ème anneau, sur le Joe Gibbs Club Level. La première rencontre a eu lieu le 14 Septembre 1997 avec une victoire en prolongation 19-13 face aux Cardinals devant 78 270 spectateurs. A cette époque, « Big Jack » était le plus grand stade de la ligue avec une capacité de 80 116 places et les Redskins ont augmenté leur fréquentation de près de 40% avec ce déménagement. Le 8 janvier 2000, les Redskins ont battu les Lions 27-13 lors du premier match de playoffs à FedEx Field.

Photo : Eater DC.

Expansions étonnantes

En 1999, Daniel Snyder a acheté les Redskins. Une de ces premières décisions a été de vendre les droits d’appellation du stade à l’entreprise FedEx contre un chèque de 7,6 millions de dollars par an. Ainsi, en novembre, Jack Kent Cooke Stadium est devenu FedEx Field.

Depuis sa prise de fonction, Snyder a dépensé à peu près 100 millions de dollars pour rénover le stade. Pendant la première décennie des années 2000, il s’est attaché principalement à rajouter des places et moderniser les commodités.
Avant le début de la saison 2000, 3 000 nouvelles places ont vu le jour ainsi que la mise en circulation d’escaliers mécaniques, conduisant les fans aux parties supérieures. En 2004, le nombre de suites de luxe est passé de 199 à 243 et la capacité a augmenté de 86 000 à 91 000 places, faisant de lui le plus grand stade de la ligue. Après la saison 2009, les tableaux d’affichage ont été remplacés par des modèles H.D dernières générations de presque 31m de long. Cette première vague d’améliorations était estimée à 55 millions de dollars.

Le nouvel écran géant. (Photo : DC UrbanSports).

2011, marque un tournant dans les rénovations. Au cours de cette année, un système de panneaux solaires a été installé. Celui-ci produit suffisamment d’électricité pour répondre à 20% des besoins énergétiques les jours d’évènements et à la totalité les autres jours de l’année. 6 000 sièges ont été retirés pour permettre la rénovation de la zone des suites.
En 2012, la rénovation des suites de luxe s’est terminée et 4 000 sièges supplémentaires ont été retirés. Même son de cloche en 2015 où des rangées entières ont encore une fois été enlevées, des améliorations au niveau du déplacement des véhicules sur les parkings ont été menées pour permettre une entrée et une sortie plus efficaces. En 2013, la pelouse a été changée pour faire place à un gazon naturel Latitude 36 et un nouveau système de drainage. Ces dernières années, les retouches ont porté essentiellement sur la réception cellulaire et le Wi-fi au sein de l’enceinte.

Photo : The Roanoke Times.

Pluie de critiques

En 2007, les premières critiques commencent à voir le jour du côté des fans. Beaucoup mettent en doute les qualités de FedEx Field. D’ailleurs , en janvier, le Washington Post a révélé que Snyder était en discussions avec des représentants de D.C sur la construction d’un nouveau terrain dans la capitale sans jamais trouver d’issue au projet.
Ce « fantasme » continue encore aujourd’hui d’alimenter les discussions autour d’un retour de l’équipe dans le district de Colombia ou dans le Commonwealth de Virginie. En mars 2016, l’équipe a dévoilé le projet d’un stade potentiel de 60 000 places sans qu’aucun site potentiel ou date d’ouverture ne soient annoncés.

Photo : Dezeen.

Un stade entouré d’une fosse aquatique pour surfer et doté d’un mur de descente en rappel, c’est l’idée assez dingue du studio danois Bjarke Ingels Group pour l’éventuel futur stade. (Photo: Sportandstyle.fr).

Les principales invectives concernent la quantité étonnante d’expansions et de réductions du nombre de sièges dans le but de maximiser les revenus au détriment des fans les plus fidèles. Aujourd’hui, le stade devient de plus en plus petit, avec de nombreuses places assises qui sont remplacées par des zones VIP réservées ou couvertes de bâches afin de réduire la capacité officielle. Un des représentants de l’équipe a annoncé que ces suppressions ont été faites en raison de l’absence de demande et pour éviter les règles de black-out télévisuel si le quota de places vendues n’est pas au rendez-vous.
Pour augmenter les profits, des « zones de fêtes » avec une adhésion payante se sont élevées à l’extérieur du stade (TouchDown Club ou Tailgate Club) au fil des années. En 2005, des « Dream Seats » ont vu le jour devant ce qui était la première rangée: assez bas pour être au plus près de l’action mais suffisamment haut pour permettre de voir au-dessus des joueurs se tenant sur la ligne de touche.
Plus récemment, la pelouse naturelle a fait l’objet de nombreuses critiques en raison de la mauvaise qualité de l’herbe. Peut-être l’un des pires terrains de la NFL, il est à l’origine de la grave blessure de RG III en janvier 2013 face aux Seahawks.

Évènements organisés

. Quelques rencontres NCAA dont Notre Dame – Navy en 1998 –  le Black Coaches Association Classic (BCA Classic) opposant USC à Virginia Tech (victoire des Trojans 24-13) devant une foule record de 91 665 spectateurs, le 24 Aout 2004 –  le 112ème ARMY-NAVY le 10 Décembre 2011.
. Matchs de soccer dont une partie de la coupe du monde féminine en 1999. Des rencontres de D.C United en MLS. Des matchs internationaux amicaux (Etats-Unis, Brésil, Argentine). Des matchs amicaux de clubs dans le cadre des préparations estivales dont D.C United – Chelsea en 2005, D.C United – Real Madrid en 2009, Manchester United contre Barcelone en 2011 (record de 81 807 spectateurs pour un match de football), l’Inter Milan en 2014 et à nouveau Barcelone en 2017.
. Beaucoup de concerts.

 

Comment s’y rendre?

L’emplacement de FedEx Field près du périphérique de Washington n’est pas un atout et aggrave les cauchemars de circulation dans la région, surtout lors des matchs du lundi soir. Situé loin des transports en commun, il est difficile et fastidieux de s’y rendre en utilisant ce moyen de locomotion. De plus, des règlements fédéraux interdisent des services de navettes payés par les organismes de transports en commun tant qu’un service est disponible.

L’ouverture de la station Morgan Boulevard du métro de Washington en 2004 a donné aux usagers au moins une option de transports en commun et reste à ce jour la station de métro la plus proche du stade. Elle se situe à plus de 800m, les supporters finissent le trajet à pied le long des voies aménagées à cet effet. La station Largo Town Center se trouve également sur la même ligne mais beaucoup moins pratique car plus éloignée encore de l’enceinte.

En voiture: Depuis Baltimore-Washington International, prendre l’Interstate 195 West, prendre la sortie MD-202 sur Landover Road/ MD-202 East. Tourner à gauche en sortant de l’autoroute, suivre Cheverly jusqu’à Brightseat Road et continuer jusqu’au stade.
Depuis l’aéroport de Dulles, prendre la VA-267 East vers Washington. Suivre la route I-495/I-95 North et prendre la sortie 15 (Central Avenue). Tourner à gauche sur Central Avenue./214 West, puis à droite sur Garrett A. Morgan Boulevard. Poursuivre jusqu’au stade.
Depuis l’aéroport Ronald Reagan, prendre l’US-1S en direction d’Alexandrie. Suivre l’ I-495E/I-95 North et prendre la sortie 15 (Central Avenue). Tourner à gauche sur Central Avenue./214 West, puis à droite sur Garrett A. Morgan Boulevard. Poursuivre jusqu’au stade.
Depuis Washington, suivre l’ US-50E en direction de MD-202 S/Landover Road et prendre la sortie 3b. Continuer en direction du stade.
Une zone de ramassage/dépose-minute pour les utilisateurs d’Uber est disponible à proximité, ainsi qu’une station de taxi.

En transports en commun: tous les supporters sont encouragés à préférer ce moyen de locomotion. Prendre la ligne bleue du métro jusqu’à la station Morgan Boulevard. A la sortie, poursuivre à pied en direction de FedEx Field.

Le trajet est possible à pied ou en vélo mais vu l’éloignement de l’infrastructure, il faudra prévoir un peu de temps pour arriver sur place.

Photo: Redskins.com.

Fun Facts

Fait amusant, le site était également connu sous le nom de « Raljon », diminutif obtenu à partir de la contraction des prénoms des fils de l’ancien propriétaire Cooke (Ralph et John). Il avait pu enregistrer ce terme auprès des services postaux américains comme adresse de substitution légale pour le code postal 20 785 de Landover, Maryland, où se trouve le stade. Snyder y a mis un terme lorsqu’il a racheté la franchise.

L’équipe possède  l’une des rares fanfares de la NFL, la Washington Redskins Marching Band. Le groupe a commencé en 1937, il y a des auditions ouvertes chaque année et l’ensemble des bénévoles joue le « Hail to the Redskins » après chaque touchdown de leur équipe. Cette « fight song » a fait ses débuts le 17 août 1938 en tant que chanson officielle des Redskins de Washington. Les Baltimore Ravens sont la seule autre franchise qui possède une fanfare.

Grâce à ces nombreux parkings, le tailgate est autorisé. Il s’agit de la seule « attraction » tant l’endroit est isolé et manque cruellement d’attractions ou d’options d’avant-match. Heureusement, Washington D.C n’est pas loin en métro pour pouvoir se divertir ou se restaurer.

FedEx Field offre de nombreuses commodités, y compris plusieurs restaurants qui donnent sur le terrain et des lieux de rassemblements entre fans comme le DeLeon Platinium Club (plutôt haut de gamme avec des spécialités à base de margaritas ou bières artisanales), le Bud Light Party Pavillon (plus familial, il diffuse matchs et Red Zone. Des aires de jeu et table de pique-nique sont disponibles. Présence d’anciens joueurs. Un simple ticket pour le match suffit pour y rentrer) ou le USO-Metro Club (réservé aux membres des corps armés, anciens combattants et leurs familles sur présentation d’un pièce d’identité militaire).

Les Redskins ont progressivement rajouté des parties de leur histoire au sein de l’enceinte : un hall of fame de la franchise, le ring of fame contient plus de 40 noms d’anciens joueurs et entraineurs et encercle les tribunes au niveau supérieur, un wall of fame pour les plus anciens abonnés ( les noms de ceux qui ont été détenteurs d’un abonnement pendant 20 ans ou plus sont affichés), des drapeaux rappelant l’histoire et les succès de l’équipe se tiennent sur la partie Nord du stade.

La visite du stade est disponible une fois par jour à 11h, hors week-end, pour des prix compris entre 13$ pour les 3-13 ans et 20$ pour les plus de 13 ans. Celle-ci dure entre 1h et 1h30 en fonction des espaces visités. Des salons privés peuvent être réservés pour des évènements spéciaux (séminaires, mariages, fêtes…).
Au niveau nourriture, les choix sont variés même si les prix restent élevés. La plupart des tribunes offrent les options habituelles d’un stade. En plus, vous pouvez découvrir  les sautés de poulet, le poulet des Caraïbes, le Skins Dog ou le Hottodoggu ( hot-dog de boeuf aux inspirations japonaise : crème de wasabi, chou mariné, nori, coriandre, oignons et graines de sésame). Des options plus légères, comme la Heartland Tuna Salad, peuvent également être trouvées autour du stade.

 

Sources : Washington Redskins, Info-Stades, Stadium DB, Stadiums of Pro Football, Stadium Journey, Football Stadium Digest, Football Ballparks, Pro Football Reference, Thrillist, Sports Pro Media, Go Banking Rates.

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