Super Bowl LI : le face à face poste par poste

Chaque jour, Touchdown Actu décortique pour vous le Super Bowl LI. A seulement quelques jours du coup d’envoi, on rentre désormais petit à petit dans le vif su sujet. Et...

Chaque jour, Touchdown Actu décortique pour vous le Super Bowl LI. A seulement quelques jours du coup d’envoi, on rentre désormais petit à petit dans le vif su sujet. Et quoi de mieux pour patienter que de détailler chacune de ces deux formations dans chaque compartiment du jeu.

Quelle escouade dominera l’autre ? Quels joueurs faut-il surveiller et où ? Analyse de cet affrontement poste par poste.

ATTAQUE

Quarterbacks 

Atlanta Falcons :  38 touchdowns, 4 944 yards et une évaluation de 117,1. Voila l’année de Matt Ryan résumée en chiffre. Avec des statistiques pareilles, des joueurs comme Rodgers, Brady ou Brees auraient été pratiquement assurés d’être couronnés d’un titre de MVP. Pour Ryan, le doute va durer jusqu’au dernier moment, même si, quoi qu’il arrive, il n’en sera probablement pas très loin. Mais c’est la preuve du déficit d’image qu’a le lanceur par rapport à ces superstars de la NFL. Cela montre aussi que le joueur d’Atlanta est capable de se hisser à leur niveau, du moins sur une saison. Guidé par Kyle Shanahan, il est la principale raison du succès des Falcons cette année.

New England Patriots : On ne fera pas ici l’affront de présenter Tom Brady. Celui qui est considéré de plus en plus comme le meilleur quarterback de tous les temps va jouer dimanche le 7e Super Bowl de sa carrière. Cette année, même à 39 ans, le lanceur est toujours aussi fort. Motivé comme jamais après sa suspension de quatre matchs, il est revenu dissequer les défenses et aucune n’a résisté pour l’instant. Même avec une nouvelle blessure de Rob Gronkowski, qui d’habitude mets un coup dans la dynamique de l’attaque des Pats, le quarterback n’a pas ralentit et affiche lui aussi des statistiques dignes d’un MVP (28 TDs, 3 554 yards et un passer rating de 112,2 pour seulement 2 INTs).

Avantage : New England Patriots

Il est quasiment impossible de départager les deux quarterbacks. Si en carrière Tom Brady est bien sûr largement devant, il est dur de trouver l’un meilleur que l’autre sur leur forme du moment. Les deux marchent sur l’eau et enchaînent les prestations exceptionnelles. L’avantage revient toutefois au lanceur du Massachusetts pour une seule raison : l’expérience. Dans un match où le moindre détail est important, Brady a déjà tout vécu lors de ses six voyages au Super Bowl. Ça aide pour aborder la rencontre la plus importante de la saison.

Lignes offensives

Atlanta Falcons : C’est peut-être la seule escouade « normale » de cette attaque. Sans être excellente, ni très mauvaise, la ligne offensive des Falcons fait le boulot et permet à Matt Ryan et au jeu de course de s’exprimer. C’est tout ce qu’on demande à Atlanta ; que ce maillon de la chaîne ne soit pas faible pour permettre aux autres compartiments du jeu de cette attaque d’exploser. Le quarterback a toutefois été touché à 37 reprises cette saison, plaçant Atlanta au 11e rang du classement des franchises avec le plus de sacks.

New England Patriots : Pour les Patriots, c’est 10 de moins. La ligne offensive n’a autorisé aux défenseurs adverses que 27 plaquages sur leur quarterback. Un bon chiffre pour ce qui était l’an dernier l’un des points faible de cette attaque. Cette année, Tom Brady a souvent beaucoup de temps pour lancer, comme la semaine dernière contre Steelers, et il devient alors innarêtable. C’est simple, si le lanceur n’est pas pressé, il n’y a pas meilleur que lui pour savoir et trouver le joueur libre. C’est souvent pour cela que quand la ligne offensive va bien à New England, l’attaque est mise sur de très bons rails.

Avantage : New England Patriots

Rare escouade offensive meilleure que son homologue de ce côté du ballon, la ligne offensive des Patriots n’est plus du tout un point faible à New England. Au contraire, elle est désormais une force sur laquelle Bill Belichick s’appuye pour mettre son quarterback dans les meilleurs conditions. Reste désormais à savoir comment elle va gérer les blitz déguisés des Falcons.

Jeu au sol

Atlanta Falcons : L’association Devonta Freeman (1079 yards, 11 TDs)-Devin Coleman (520 yards, 8 TDs) est probablement la meilleure en NFL. On a rarement vu un duo de coureur aussi bon et important. Ces deux joueurs sont d’abord essentiels dans le jeu de course forcément, mais apportent tout autant dans le jeu aérien, évoluant souvent comme de véritables receveurs, soit en partant depuis la ligne de scrimmage, soit en partant depuis le « back – field », ce qui est d’autant plus difficile à défendre. Le deux sont extrêmement polyvalents et permettent aux Falcons et à Matt Ryan de dicter les duels en attaque et donc le jeu. On n’oubliera pas non plus Patrick DiMarco, le fullback qui non seulement ouvre la voie à ses camarades, mais peu aussi se muer en receveur.

New England Patriots : Eux aussi évoluent avec un comité de coureur. Il y a forcément LeGarette Blount (1161 yards, 18 TDs), l’assurance puissance de la bande. Puis Deion Lewis et James White qui eux font plus office de coureurs versatiles. Mais là encore, c’est cette avantage dans les duels entre running backs et linebackers (voire safety) qui sera déterminant pour que Brady puisse imposer sa loi à la défense. Peu utilisé contre les Steelers, le jeu au sol pourrait être un élément clé de ce match. Maitriser le tempo et donc l’horloge contre une équipe comme Atlanta est un luxe que Belichick aimerait probablement se payer. Et pour cela, il faut courir et avoir un jeu au sol efficace.

Avantage : Atlanta Falcons

Face à n’importe quel autre groupe de coureurs de la ligue, la paire Freeman-Coleman aurait eu l’avantage. Leur duo est trop important pour l’attaque de Matt Ryan. Et surtout, il est bon. L’indécision qu’ils créent de part leur différents positionnements au sein de la formation, bénéficie depuis le début à cette attaque. Même si les Patriots possèdent aussi cette aspect-là du système offensif, ils ne le font pas aussi bien que les hommes de Dan Quinn.

Receveurs – Tight End

Atlanta Falcons : Julio Jones. La simple mention de ce nom fait grimper le niveau général d’un groupe de receveur de un, voire deux crans. Le numéro 11 d’Atlanta est probablement dans le top 3 des meilleurs receveurs de la NFL ; ce qui se fait mieux dans la ligue. Comme depuis le début de la saison, l’équation semble insoluble. Laisser qu’un seul joueur sur lui et risquer le match-up défavorable tout le match (Le Packer Gunter peut en parler…) ? Ou bien assigner un safety en plus d’un corner et prendre le risque de s’exposer en donnant trop d’attention au receveur ? Car c’est la particularité des Falcons cette saison : dans les airs, le danger semble venir de partout. L’artilleur Ryan, mitraille à tout va et tous les receveurs ont le droit à leur missile. Résultat, le groupe de receveur et de tight-end n’a jamais paru aussi homogène. Par exemple, chacun des trois receveurs principaux (Jones, Sanu ou Gabriel) peut facilement se positionner et jouer dans le slot. Ce qui apporte une dimension de plus à l’attaque.

New England Patriots : Un jour c’est Chris Hogan, le lendemain c’est Danny Amendola, la veille c’était Julian Edelman. Avec les Patriots on ne sait jamais d’où viendra la grosse performance et c’est ce qui rend cette attaque si imprévisible. Les combinaisons de tracés sont si complexes et travaillées qu’il y aura toujours quelqu’un à l’endroit où la défense adverse est la plus faible. C’est comme cela que Chris Hogan et Tom Brady ont littéralement fait exploser la zone de Pittsburgh. Ajoutez à ça un tight end capable de bloquer mais aussi d’effectuer la quasi totalité des tracés en la personne de Martellus Bennett et vous instaurez une dose d’incertitude souvent fatale pour l’adversaire.

Avantage : Atlanta Falcons

Avec un Rob Gronkowski en pleine possession de ses moyens, la balance aurait pu pencher dans l’autre sens. Mais sans lui, et même si Bennett est toujours l’un des meilleurs tight end de la ligue, le résultat est difficilement contestable. L’escouade d’Atlanta est trop fournie. Et si les deux groupes de receveurs profitent beaucoup d’un système, il y a d’un côté un joueur qui peut faire basculer le match à chaque snap.

DEFENSE

Ligne défensive

Atlanta Falcons : Après une saison en demi-teinte, Vic Beasley (15,5 sacks) a complètement explosé cette année. Ce dimanche, sa tâche ainsi que celle de tous ses copains va être des plus importantes : toucher Tom Brady. A chaque fois que New England a été mis en difficulté ces dernières années, c’est quand le quarterback était harasssé sans cesse par un pass-rush dangereux. La ligne défensive d’Atlanta va donc devoir atteindre le back field. Elle pourra être aidée par plusieurs système de blitz mis en place par l’ancien cerveau de la défense de Seattle. La semaine dernière, c’est souvent depuis le slot qu’Aaron Rodgers a vu les nombreux défenseurs supplémentaires courir à ses trousses.

New England Patriots : C’est la bonne surprise de ces playoffs : la ligne défensive des Patriots est de nouveau très solide. En tête de gondole, Alan Branch, Trey Flowers ou encore Malcom Brown (3 sacks). Ces trois-là ont décidé de mettre un panneau d’interdiction de passer. L’exploit fut de maîtriser Le’Veon Bell (jusqu’à sa blessure) la semaine dernière. Contre la course ils ont très peu d’équivalent en ce moment sur la dynamique actuelle. Si le pass-rush laisse encore à désirer, il y a quand même des joueurs capables de coups d’éclats comme Rob Ninkovich ou encore Chris Long.

Avantage : New England Patriots

Dans un duel de ligne défensive, c’est celle des Patriots qui l’emporte. Sa capacité à faire déjouer les coureurs adverses ces dernières semaines impressionne, et s’ils arrivaient à couper les vivres à Freeman et Coleman au sol, une grande partie du travail à effectuer en défense sera déjà fait. En face, la performance de Vic Beasley sera surement surveillée.

Linebacker

Atlanta Falcons : C’est dans cette escouade que se trouve le coup de maître de Dan Quinn lors de cette dernière draft. Il se nomme Deion Jones (108 plaquages, 11 passes déviées, 3 int). Choisis au deuxième tour, ce gamin de LSU (22 ans) a déjà explosé en à peine une saison. À la manière d’un K.J. Wright quand il était coordinateur défensif de Seattle, le technicien utilise Jones comme d’un couteau suisse au milieu de se défense. Bon en couverture comme au plaquage, il est capable de couvrir un une partie de terrain impressionnante. A côté, le reste du groupe est un peu un ton en dessous, voire vieillissant.

New England Patriots : Cette escouade a perdu Jamie Collins au milieu de la saison et on pourrait croire que le niveau général aller baisser. Loin de là. Dont’a Hightower (65 plaquages, 2,5 sacks) s’est encore plus affirmé comme un leader en défense, affublé de Kyle Van Noy et du rookie Elandon Roberts. A eux trois, ils peuvent tout faire sur le terrain et ça tombe bien parce que pour battre Atlanta il faudra être capable de tout réaliser en défense, et bien. Ce groupe a trouvé sa complémentarité au fur et à mesure des matchs pour devenir très solide dans tous les compartiments du jeu.

Avantage : New England Patriots

Si chaque équipe a sa pièce maîtresse à ce poste-là (Hightower et Jones), New England possède plus de qualité autour et de profondeur de banc. Les Patriots sont mieux armés donc, mais attention. C’est souvent d’ici (ou du slot) que partent les blitz. Un domaine dans lequel les linebackers géorgiens excellent et peuvent donc poser des problèmes à l’attaque des Patriots.

Defensive backs

Atlanta Falcons : Quoiqu’on en dise, la perte de Desmond Truffant fait mal à cette escouade. Le cornerback est l’un des meilleurs de la ligue à son poste et permet une plus grande flexibilité avec les jeux annoncés. Mais le numéro 21 n’est plus là et Quinn a du composer avec le reste. Contre New England il sera intéressant de voir quel système les Falcons adopteront. Ces adeptes de la zone auront-ils étaient réchauffé par la performance de Brady face à une défense en zone de Pittburgh. Contre Green Bay par exemple, Atlanta n’a pas hésité à jouer les duels en individuel, permettant plus de blitz.

New England Patriots : Depuis deux semaines on parle beaucoup de la capacité de Bill Belichick à « annihiler le meilleur joueur adverse ». Contre Pittsburgh ça avait très bien marché avec Le’Veon Bell, par la force des choses (blessure), mais surtout avec Antonio Brown, qui n’a eu que peu d’impact sur le match. La raison ? BB lui avait réservé un traitement très particulier : le combo Malcolm Butler – Devin McCourty. Julio Jones subira-t-il le même ? Pas sûr. Butler est rarement placé sur le receveur le plus physique/grand et c’est souvent Logan Ryan (ou Eric Rowe) qui s’en charge. L’an dernier face à Denver par exemple, Butler était placé sur Sanders plutôt que Thomas. Bellichick va-t-il changer ses plans et mettre Butler sur Jones ? De cette question et du duel qui en découlera (ou pas) dépend beaucoup l’issue du match.

Avantage : New England Patriots

D’un côté comme de l’autre, les escouades sont bonnes et bien coachées. Avantage toutefois à celle de New England chez qui il y a plus de playmakers. Entre un Patrick Chung capable de contrer la course, de couvrir un tight end ou un running back, Logan Ryan qui impressionne depuis le début des playoffs, Malcom Butler et Devin McCourty qui font parties des meilleurs à leur poste, les défensives backs des Patriots sont un cran au-dessus.

EQUIPES SPÉCIALES

Dans un Super Bowl, il ne faut jamais oublier les équipes spéciales. Les deux kickers n’ont pas manqué un seul coup de pied pendant les playoffs.

5/5 pour Stephen Gostkowski avec les Patriots, 3/3 pour Matt Bryant. Ils ont par contre tous les deux manqué un extra point. Le botteur de New England a parfois été irrégulier cette saison, alors que Bryant signe la meilleure saison de sa carrière même s’il a passé les 40 ans.

New England soigne toujours les équipes spéciales, et le duo Edelman / Amendola est toujours capable de retourner un ballon loin. Mais en face, Eric Weems est aussi capable de le faire.

Au final, l’expérience est pour les Patriots, mais la forme pour Atlanta.

Avantage : Égalité

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