Super Bowl XLVI – Les coachs

Il y a 21 ans, ces deux hommes ont gagné le Superbowl ensemble. Bill Belichick et Tom Coughlin étaient alors les assistants de Bill Parcells dans le staff des New...

Il y a 21 ans, ces deux hommes ont gagné le Superbowl ensemble. Bill Belichick et Tom Coughlin étaient alors les assistants de Bill Parcells dans le staff des New York Giants. Belichick était coordinateur défensif pour la sixième année. Coughlin, lui, était coach des receveurs depuis trois ans.

Lors de la victoire des Giants face aux Bills, Belichick avait élaboré un plan défensif tellement génial qu’un des originaux est exposé au Hall of Fame.

Depuis, les deux hommes ont vécu des parcours bien différents. Fait de titres et de controverse pour l’actuel coach des Patriots. De rigueur et de travail pour celui des Giants.

Bill Belichick – New England Patriots
On aime ou on déteste Bill Belichick. Arrogant et tricheur pour certains, génial pour les autres. Le coach des Patriots laisse peu d’observateurs insensibles. Pourtant, tout n’a pas toujours été ainsi. L’homme au sweat-shirt gris a presque eu deux carrières de head coach.

La capuche et Tom Brady. Probablement les deux éléments les plus marquants du règne de Belichick à New England.

La première est beaucoup moins glorieuse que son histoire récente avec les Patriots. En 1991, après ses différents postes d’assistant, il devient l’entraîneur principal des Cleveland Browns. En cinq saison, son équipe ne gagne plus de la moitié de ses matchs qu’une seule fois, en 1994. Cette année, là, Cleveland passe un tour de playoffs. Mais Belichick apparaît déjà comme un homme peu communicatif, arrogant et parfois difficile à suivre.

Suite à son licenciement, il retrouve Bill Parcells, qu’il assiste chez les New England Patriots le temps de la saison 1996. Cette année là, les Pats’ s’inclinent lors du Superbowl. L’année suivante, il suit une nouvelle fois son mentor chez les Jets de New York. Trois saisons après leur arrivée, en 99, Parcells quitte le poste de coach principal et laisse sa place à Belichick. Ce dernier profite alors de la conférence de presse qui doit l’introduire comme nouveau coach des Jets pour annoncer… sa démission !

Peu après, il s’engage avec les Patriots pour un poste de head coach. Et là, c’est tout l’inverse de son parcours à Cleveland. En huit saison, une seule voit son équipe ne pas gagner plus de la moitié de ses matchs…la toute première. En tout, avec les Patriots, il collecte 139 victoires pour 53 défaites, 3 Superbowl, 3 titres de coach de l’année et une saison régulière parfaite en 2007. Au cours de cette période, certains de ses choix tactiques se seront avérés géniaux. D’autres un peu moins. Mais Belichick reste un coach qui n’a pas peur de prendre des risques.

Coup de pouce non-négligeable du destin, Belichick a eu la chance de compter dans son effectif un des meilleurs quarterbacks de l’histoire, un certain Tom Brady. Les Patriots ont eu la bonne idée de drafter le numéro 12 à la 199e place de la Draft 2000. Ils ne l’ont jamais regretté.

Les dirigeants des Patriots savent que leur entraineur est en grande partie responsable des résultats de l’alchimie de l’équipe. Même s’ils restent discret sur le sujet, ils ont fait de Belichick le coach le mieux payé de la ligue avec 7,5 millions par an. Pas forcément immérité quand on sait qu’une victoire dimanche ferait de lui le coach le plus titré de l’histoire, à égalité avec Chuck Noll.

Tom Coughlin – New York Giants
« Il ne laisse rien passer ». C’est en substance ce que pourrait répondre n’importe quel joueur ayant évolué sous les ordres de Tom Coughlin. «Quand vous êtes à l’heure c’est que vous êtes en retard» avait a une époque raconté Tiki Barber pour expliquer une des habitudes du coach. Car pour Coughlin, si une réunion est prévue à 12h, les joueurs doivent être là à 11h55. A 11h58, ils sont en retard. Et une fois la réunion commencée, portables et casquettes sont interdits.

Malgré ses 65 ans, même la pluie ne donne pas envie à Tom Coughlin de raccrocher.

Connu pour son autorité militaire, le coach des Giants a tout de même du se calmer au fil des années. Trop d’autorité avait tué l’autorité et le contact ne passait plus, à tel point que certains joueurs n’avaient pas hésité à s’en faire bruyamment l’écho.

Après le titre des Giants en 1991, c’est vers les rangs universitaires que Tom Coughlin s’est d’abord tourné. En 3 saisons, il fait de Boston College un programme performant avant de partir sur une ultime victoire face à Notre Dame.

En 1995, il revient en NFL et devient le premier coach de l’histoire des Jacksonville Jaguars. Les résultats sont exceptionnels. La franchise floridienne atteint la finale AFC dès sa seconde saison dans la ligue. En 1999, elle a le meilleur bilan de la ligue et perd une nouvelle fois en finale de conférence, cette fois face aux Titans. Les Jags’ gagnent 49 matchs lors des cinq premières années de Coughlin à la barre. Les trois années qui suivent sont moins abouties et coûtent sa place à l’entraîneur.

Un an d’inactivité plus tard, il prend la tête des New York Giants. Un retour au source réussi puisque après une première saison difficile ou il lance Eli Manning, les New Yorkais atteignent les playoffs chaque saison. Pendant son séjour à New York, Coughlin est celui qui fait du running back Tiki Barber un nouveau joueur en réglant ses problèmes de fumble. Mais leurs brouilles ont en parti poussé Barber vers la retraite à la fin de la saison dernière.

En 2008, c’est la consécration. Manning franchit un nouveau palier, la défense est exceptionnelle et les Giants créent la surprise en s’offrant les invaincus Patriots de Belichick lors du Super Bowl. Le point d’orgue de la carrière de Coughlin.

Malgré ce titre, le coach de G-Men ne bénéficie pas de la même sérénité dans le travail que son adversaire. Avec ses 74 victoires pour 54 défaites avec les Giants, Coughlin est l’homme qui revient toujours quand on ne l’attend plus. L’année du titre, il était décrié et parfois annoncé en danger de perdre sa place. Cette année, c’était exactement la même chose en milieu de saison avant que son équipe ne se relance jusqu’au Big Game. Il espère sûrement que le parallèle entre ces deux saison se poursuivra jusqu’au même résultat final.

Quoi qu’il arrive, le match de dimanche ne sera pas le fin pour ce monsieur de déjà 65 ans. « Je me sens bien… J’aime toujours ce je fais, a expliqué le coach à CBSSports.com. Prendre ma retraite pour faire quoi ?« 

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