Histoire : les Buffalo Bills

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire de vos franchises favorites. Au programme aujourd’hui, les Buffalo Bills. Seule équipe à...

Chaque week-end, à l’occasion de la saison 2011/2012, Touchdown Actu vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire de vos franchises favorites. Au programme aujourd’hui, les Buffalo Bills.

Seule équipe à avoir atteint quatre fois de suite le Super Bowl, les Buffalo Bills sont aussi une des équipes qui n’ont jamais remporté l’ultime match. L’équipe a pourtant compté dans ses rangs certains des plus grands talents de la ligue avec O.J. Simpson ou Jim Kelly. Mais le titre suprême s’est toujours refusé à eux.

Les Bills naissent en 1959 au sein de l’AFC – American Football League – des mains de Ralph C. Wilson Jr., qui détient alors une partie des droits des Detroit Lions. Le nom de « Buffalo Bills » est hérité d’une précédente équipe ayant évolué en AAFC – All-America Football Conference – et absorbée par les Cleveland Browns en 1950. C’est Lamar Hunt, co-fondateur de l’AFC mais aussi des Kansas City Chiefs, qui est en charge des négociations avec la ville de Buffalo, lui qui avait échoué quelques semaines plus tôt à établir la franchise de son commanditaire à Miami.

Lou Saban, à ne pas confondre avec l'entraineur des Crimson Tide d'Alabama, Nick Saban, est le seul entraîneur à avoir mené les Bills à un sacre national. C'était en 1964 et 1965 au sein de l'AFL.

Le statut « d’Expansion Team »

Malgré le bon positionnement de l’équipe lors de la Draft, le succès n’est pas immédiat et les Bills livrent 2 saisons au bilan négatif sous la coupe de Buster Ramsey, rapidement licencié au profit de Lou Saban. Au sein d’une ligue au caractère résolument offensif, les Bills se distinguent par la solidité de leur défense, enregistrant 50 Sacks en une saison (record de franchise toujours actif, bien qu’il ait été établi sur 14 matchs, contre 16 aujourd’hui) et n’autorisant que 913 Yards en 300 portés (soit une moyenne 3 Yards). Le renforcement en attaque débute en 1962 avec le recrutement de Jack Kemp, que vous connaissez peut-être mieux pour avoir fait partie intégrante du gouvernement de George W. Bush de 1989 à 1993. L’équipe parvient également à obtenir le coureur Cookie Gilchrist, qui évolue alors au sein des Argonautes de Toronto, l’une des pierres angulaires des succès à venir.

Les Bills obtiennent 7 victoires pour 6 défaites et un nul en 1963, puis 12 victoires et 2 défaites en 1964, une fiche qui les mène à 2 sacres consécutifs contre les San Diego Chargers, défaits lors de l’AFC Championship par 20 à 7 en 1964 puis 23 à 0 en 1965. Une suprématie qui tourne court en 1966 avec une victoire des Kansas City Chiefs en finale nationale, par 31 à 7 sur une défense des Bills incapable de s’adapter au système de jeu d’Hank Stram. De 1967 à 1974, la franchise de Buffalo n’obtiendra plus le moindre bilan positif, pour une saison à 1 victoire pour 12 défaites en 1968 puis une seconde à 1 victoire pour 13 défaites en 1971.

« The Juice » et son « Electric Company »

Le bilan catastrophique de 1968 coïncide avec la fusion des ligues majeures (AFL/NFL) et permet aux Bills d’obtenir le premier choix global lors de la Draft de 1969, utilisé pour la sélection du running-back O.J Simpson. Il faut alors attendre 1972 et le retour de Lou Saban pour que les Bills offrent des signes de vie, notamment en la personne de leur coureur, qui cumule 1 251 Yards en 292 portés et une moyenne de 4,2 Yards/porté. Ce n’est néanmoins que la saison suivante que l’équipe renoue avec le succès, obtenant un bilan de 9 victoires pour 5 défaites. Modèle d’excellence, d’O.J Simpson devient le premier coureur à outrepasser la barre des 2 000 Yards en une saison avec 2 003 Yards cumulés en 332 portés et 12 touchdowns pour une moyenne de 6 Yards/portés en 1973, performance qui le propulse au rang d’icône aux Etats-Unis.

Avant d'être un habitué des tribunaux, O.J Simpson était un athlète exceptionnel, entre récompenser par 6 sélections au Pro-Bowl, 5 All-Pro, vainqueur du Heisman Trophy et un titre de MvP de la ligue en 1973.

O.J Simpson n’est pas le seul joueur de talent de l’équipe et son succès – comme celui du quarterback Joe Ferguson – est en grande partie dû à la qualité de la ligne offensive des Bills. Composé de Reggie McKenzie, Dave Foley, Mike Montler, Joe DeLameilleure et Donnie Green, « l’Electric Company » est le fil conducteur du renouveau de l’équipe, qui alimente en continu « The Juice » – alias O.J Simpson – et se qualifie en Wild-Card en 1974 puis en AFC Divisional en 1975. Dans les deux cas, la course des Bills est arrêté par le succès des Pittsburgh Steelers, qui seront par ailleurs sacrés en 1974. La blessure de Ferguson et les piètres performances de son remplaçant, Gary Marangi, ne tarde à mettre un frein aux performances de l’équipe, menant l’équipe à une série de bilan négatif qui entraîne en 1977 le divorce des Bills et d’O.J Simpson, envoyé à San Francisco contre une batterie de choix de Draft.

Lou Saban déçoit et est limogé en 1976 au profit de Jim Ringo, qui le sera à son tour en 1978 pour l’arrivée de Chuck Knox, qui offre aux fans de Buffalo leur premier sacre en AFC East et – malgré une défaite en AFC Divisional Round aux mains des San Diego Chargers en 1980 – permet aux Bills d’obtenir la première victoire en Playoff de leur histoire en 1981, contre les New-York Jets. Il sélectionne le quarterback Jim Kelly, qui préfère rejoindre l’USFL (United States Football League), puis laisse sa place à Key Stephenson en 1982, bientôt relayé par Hank Bullough puis Mark Levy dès 1986.

L’ère Marv Levy (et Jim Kelly)

Sous sa direction, les Bills exploitent l’effondrement économique de l’USFL pour faire jouer leur droit sur Jim Kelly et recruter le centre Kent Hull et le linebacker Ray Bentley, qui forment bientôt l’ossature d’une équipe ultra-compétitive. Fort de la présence du rookie running-back Thurman Thomas, les Bills retrouvent le chemin des Playoff’s en 1988 avec un bilan de 12 victoires pour 4 défaites au sommet de l’AFC East. Ils y signent néanmoins une nouvelle défaite, face aux Cincinnati Bengals. A compter des années ’90, les Bills adoptent un système de no-huddle et clôturent la saison avec 13 victoires pour 3 défaites. Après avoir piétiné la défense des Miami Dolphins (34-44) puis des Los Angeles Raiders (51 à 3), l’équipe se qualifie pour le Super Bowl XXV. Avec 8 secondes au compteur et un score de 19 à 20 en faveur de New-York, le kicker Scott Norwood échoue sur une tentative de 47 Yards pour ce qui est l’un des plus célèbres ratés de l’histoire de la ligue, le « Wide Right« .

14ème choix global de la Draft de 1983, Jim Kelly a apporté 4 titres AFC à la ville de Buffalo (de 1990 à 1994). Sélectionné à 4 reprises au Pro-Bowl pour 3 All-Pro, son numéro (#12) a été retiré à l'occasion de son entrée au Hall of Fame.

En 4 saisons, les Bills participent à 4 Super Bowl. Seul bémol, jamais ils ne parviendront à mettre la main sur le trophée Vince Lombardi. Malgré le statut de joueur offensif de l’année et de MvP de Thurman Jones, les Bills sont incapables de prendre l’ascendant sur les Washington Redskins lors du Super XXVI et s’inclinent sur un score de 37 à 24, l’équipe de la capitale ayant mené par 17 à 00 dès la mi-temps. En Wildcard, les Bills réalisent « The Comeback » et éliminent les Houston Oilers en Overtime par 41 à 38 après avoir rattrapé un retard de 32 points… Au Super Bowl, c’est au tour des Dallas Cowboys de s’imposer par 53 à 17 en 1993 puis par 30 à 13 en 1994 lors du Super Bowl XXVIII.

Incapables de saisir leur chance, les Bills affrontent le déclin de leur force dès 1994, un déclin qui culmine avec le départ de Marv Lévy en 1996, au lendemain d’une saison à 6 victoires pour 10 défaites. Wade Philips prend les rênes et s’attache les services du quarterback Doug Flutie, qui ne tarde à prendre la relève du titulaire Rob Johnson pour conduire son équipe à un bilan de 10 victoires pour 6 défaites. Au début des années 2000, les Bills signent leur dernière apparition en playoffs lors du « Music City Miracle« , une défaite 22 à 16 contre les Tennessee Titans à 16 secondes de la fin du match. Un jeu controversé en raison de la passe pratiquée par Frank Wychek à Kevin Dyson sur la phase de Kick-Return, dont l’exécution laisse à penser qu’il s’agirait d’une passe en avant, chose interdite dans cette situation. Les arbitres prennent néanmoins le parti des Titans et leur offre la victoire.

Une décennie de décadence

Une sanction dont les Bills peinent à se défaire, puisqu’ils n’ont jusqu’à aujourd’hui jamais réintégré les playoffs, principalement en raison de la domination des New England Patriots sur la division. Drew Bledsoe, qui s’est fait ravir la place de titulaire par un certain Tom Brady du côté de Foxborough, offre à Buffalo une saison neutre en 2002 tandis Lawyer Milloy (ex-Patriot également) dynamise la défense des Bills en 2003. Il faut néanmoins attendre 2004 et l’arrivée de Mike Mularkey aux commandes pour que l’équipe obtienne son unique bilan positif de la décennie (9-7). Après Dick Jauron, c’est au tour de Perry Fewell puis Chan Gailey d’atterrir à la tête des Bills.

Une série d’échecs à la Draft, parmi lesquels J.P Losman et Trent Edwards ou le running-back Marshaw Lynch, tandis que des joueurs discrets comme Ryan Fitzpatrick ou Fred Jackson font leur trou au fil des années, jusqu’à redonner espoir au public en 2011 avec un départ tonitruant de 5 victoires pour une défaite. Avec 4 défaites consécutives depuis, les Bills sont néanmoins redevenus eux-mêmes au grand dam de la ville de Buffalo…

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