Course au MVP – Semaine 5

Malgré le statu-quo sur le podium, cette semaine de NFL a encore été mouvementée avec de superbes performances qui ont valu à leurs auteurs de progresser, voire d’entrer, dans ce classement. En attendant...

Malgré le statu-quo sur le podium, cette semaine de NFL a encore été mouvementée avec de superbes performances qui ont valu à leurs auteurs de progresser, voire d’entrer, dans ce classement. En attendant les retours dans la course, presque prévisibles  de Brees et Rodgers (pour qui le bilan collectif de leurs équipes est un frein à la reconnaissance de leur brillance individuelle), c’est Tom Brady qui fait son retour, lui le MVP 2010.

La ligue regorge actuellement de talents énormes et les caser dans un Top 10 n’est pas une mince affaire et certains, comme Adrian Peterson ou Brandon Marshall aurait très bien pu s’y trouver pour récompenser leur début de saison individuel et collectif. La continuité de leurs performances les amènera, sans aucun doute, à venir titiller leurs confrères les devançant actuellement.

La bonne surprise de cette année, c’est que les défenseurs sont présents en force. J.J. Watt est par exemple un vrai prétendant.

Matt Ryan ne lâche pas la tête du classement.

1. Matt Ryan (-) Quarterback – Atlanta Falcons (5-0) / 1507 yards à 68,3% de réussite – 13 touchdowns pour 3 interceptions, 52 yards à la course pour 1 touchdown.
Il a fallu lancer plus que de coutume (52 tentatives contre 40 les deux semaines précédentes)  pour Matt Ryan cette semaine contre les Redskins. Heureusement, le quarterback des Falcons a gardé son adresse (65,4% pour une adresse de 68,3% sur la saison) et s’est même concentré sur les deux joueurs posant le plus de problèmes à la défense de Washington, Tony Gonzales et Julio Jones (23 passes captées sur 29 tentatives et les deux touchdowns des Falcons). Au final, cette rencontre fut un match maîtrisé qui montre, une fois de plus, l’évolution du joueur, de plus en plus constant. Un vrai parcours de MVP jusqu’à présent.

2. Arian Foster (-) Running-Back – Houston Texans (5-0) / 532 yards à la course pour 5 touchdowns – 60 yards en réception pour 1 touchdown.
Avec la blessure de Ben Tate, c’est Arian Foster qui a eu le plaisir presque exclusif (1 seule autre tentative de course pour Keshawn Martin, un receveur) de démonter la défense des Jets dans leur antre du Metlife Stadium. Avec ses 29 tentatives, le running-back a dépassé son plus haut total de la saison et en est déjà à 132 courses sur la saison. Gary Kubiak semblait donc vraiment décidé à insister sur ses points forts, en particulier l’attaque sur le côté gauche qui fait gagner aux Texans presque un yard de plus (4,6 contre 3,6) que celles côté droit depuis le début de la saison. Avec une telle ligne offensive, encore perfectible malgré tout, Arian Foster semble dangereusement lancé sur les talons de Matt Ryan.

3. JJ Watt (-) Defensive End – Houston Texans (5-0) / 26 plaquages – 7,5 sacks – 8 passes défendues.
En défense  on n’a pratiquement vu que le #99 lors du match remporté contre les Jets par les Texans. Toujours sur les bases du record de sacks de Michael Strahan (22,5 en 2001), JJ Watt ne se contente pas de mettre au sol le quarterback adverse. L’ex-livreur de pizza a été insatiable sur la ligne, déviant des passes qui se transforment en interceptions, pressant Mark Sanchez (2 « quarterback hits » et 2 « quarterback hurry »), bloquant même une tentative d’ « Hail Mary«  dans les dernières secondes. La blessure pour la saison de Brian Cushing est une sécurité qui saute au niveau de la ligne de linebackers et cela permettra, sans doute, aux adversaires des Texans de se concentrer un peu plus sur le fait de bloquer « MegaWatt » mais la ligne offensive des Packers, qui avait vécu un cauchemar en première mi-temps à Seattle face au Front Seven des Seahawks, est surement un adversaire idéal pour  un premier match d’adaptation.

4. Eli Manning (+2) Quarterback – New York Giants (3-2) / 1579 yards à 65% de réussite – 10 touchdowns pour 5 interceptions.
On pourrait presque copier/coller l’analyse faite en Semaine 3 tant la saison d’Eli reste faite de hauts et de bas (relatifs, tout de même . Avec 1008 yards de passes réelles (son nombre total de yards moins ceux gagnés ensuite par les coureurs), le quarterback des Giants est dans les pas de Drew Brees (1015 yards pour le quarterback des Saints), en course pour le titre d’ « Attaquant de l’Année . Sa précision et sa solidité (seulement 2 interceptions depuis sa première mi-temps catastrophique face aux Bucs en Semaine 2) permettent aussi aux Giants de pouvoir développer leur jeu au sol, terriblement efficace ce week-end contre Cleveland (200 yards pour Ahmad Bradshaw et 44 yards, en 2 tentatives, pour David Wilson). Avec une défense dominante au niveau du Front Seven, mais encaissant beaucoup de points, c’est surtout grâce à Eli que les Giants restent dans la course a la couronne de la NFC Est cette saison.

Frank Gore a sorti son plus beau match de la saison contre les Bills. (John Storey, Special To The Chronicle / SF)

5. Frank Gore (+4) Running-Back – San Francisco 49ers (4-1) / 432 yards pour 4 touchdowns, 39 yards en réception.
Décidément, les Buffalo Bills portent chance à l’attaque des 49ers. Apres leur précédent record en 1992 (598 yards en attaque cumulée  mais dans une défaite , ce sont 621 yards qui ont été accumulés par l’escouade offensive de San Francisco ce dimanche, un record NFL. Et à la base de ce système repose Frank Gore, le cheval de trait d’une attaque conventionnelle et pourtant si efficace. Parfaitement secondé par Kendall Hunter (81 yards en 11 tentatives pour le sophomore), Frank Gore n’a eu besoin que de 14 courses pour amasser 106 yards et un touchdown. Avec 2,95 yards de moyenne après le premier contact, Gore se trouve dans le trio de tête (avec Marshawn Lynch et Jamaal Charles) de cette catégorie  représentant si parfaitement la philosophie du smash mouth football qu’a instaurée Jim Harbaugh depuis son arrivée à la tête de l’équipe. Le site Football Outsiders le classe 2ème des running-back de NFL (contre 44ème en 2011) dans sa fameuse catégorie DVOA (Defense Adjusted Value Over Average), qui prend en compte les équipes rencontrées et les situations de match. Puisqu’Alex Smith devrait être sous la pression du pass-rush des Giants ce weekend, Frank Gore détiendra sans doute une des clés du succès lors de cette revanche de la Finale NFC de la saison dernière.

6. Lance Briggs (Nouvel Entrant) Linebacker – Chicago Bears (4-1) / 26 plaquages – 1 sack – 5 passes défendues – 2 interceptions pour 2 touchdowns – 1 fumble forcé.
Jamais dans l’histoire un duo de défenseurs n’avaient marqué un touchdown sur interception deux matches de suite, ce fut chose faite avec Lance Briggs et Charles Tillman ce weekend contre les Jaguars. Mais tout ceci n’est que circonstanciel lorsque l’on regarde l’impact que peut avoir le linebacker sur la défense de Chicago (2ème de la Ligue contre la course et 3ème aux points encaissés). D’après Pro Football Focus, l’homme qui crashe des Lamborghini est le 2ème outside linebacker le plus embêtant à jouer pour les quarterbacks adverses, derrière Paul Kruger, puisque les quarterbacks adverses n’obtiennent que 42 d’évaluation lorsqu’ils lancent dans la zone du Raven et 49 dans la zone du Bear. Avec un Urlacher qui contraint, lui, le quarterback adverse à un petit 85 d’évaluation dans sa zone,  les Bears possèdent toujours cette defense qui leur permet de rester en tête de la NFC Nord, de façon quelque peu surprenante. Si Briggs continue à ce niveau, il n’y a pas vraiment de raison que cela change…

7. NaVorro Bowman (-) Linebacker – San Francisco 49ers (4-1) / 49 plaquages – 1 interception – 5 passes défendues.
Si Lance Briggs brille avec son 49 d’évaluation du quarterback adverse, c’est bien NaVorro Bowman qui est le patron de cette catégorie avec un brillant 37,1 , qui trône loin devant les 49,2 de Brian Cushing, deuxième au niveau des inside linebackers dans toute la ligue. Lors du match de dimanche contre les Bills, il n’a même autorisé aucune passe complétée dans sa zone et a défendu une passe, tout ceci prouvant la peur qu’il inspire au quarterback mais aussi l’excellence de son placement et de sa couverture. Bien sûr, jouer avec Patrick Willis à ses côtés doit aussi un peu aider…

8. AJ Green (-3) Receveur – Cincinnati Bengals (3-2) / 493 yards en réception pour 4 touchdowns.
Face a une défense des Dolphins pourtant bien meilleure contre la course (1ère de la ligue avec seulement 65 yards d’alloues) que contre la passe (281 yards par match, 6ème plus mauvaise de NFL), AJ Green n’a pu renouveler les performances des semaines passées, malgré un touchdown de marqué et ses 9 passes complétées.  L’un des 4 receveurs les plus visés de la Ligue (avec 54 passes lui étant destinées), il reste celui aux mains les plus sures (avec seulement 2,7% de passes tombées  à égalité avec Reggie Wayne dans le Top 4 de cette catégorie) . Sa relative contre-performance aura donc eu plus à voir avec le mauvais match de son quarterback, Andy Dalton (à l’évaluation de 63,5 contre les Dolphins). Et ce weekend se profile à l’horizon un beau duel contre le revenant de suspension, Joe Haden des Cleveland Browns…

Tom Brady va-t-il pouvoir conserver sa place apres le match de dimanche face aux Seahawks? (Jared Wickerham/Getty Images North America)

9. Tom Brady (Nouvel Entrant) Quarterback – New England Patriots (3-2) / 1450 yards a 65,6% de réussite – 8 touchdowns pour 1 interception, 9 yards a la course pour 2 touchdowns.
Le double MVP de la Ligue 2007 et 2010 est de retour dans « son » classement. Si le début de saison poussif des Patriots l’en avait écarté,  la montée en puissance de l’équipe de Bill Belichick (1ère dans l’AFC Est) remet son quarterback sur le devant de la scène.  Seulement 6ème au niveau des yards lancés, il trône tout de même sur le podium de l’évaluation avec un beau 102,8 (derrière Alex Smith et Matt Ryan). Le déplacement sur la côte Ouest à Seattle ce weekend sera un vrai challenge pour le California Boy avec la superbe défense contre la passe des Seahawks et leur capacité à atteindre le quarterback adverse. La ligne offensive moyenne des Pats (qui a pris 4 sacks face aux Broncos) aura fort à faire avec les menaces Chris Clemons et Bruce Irvin.

10. Joe Flacco (-6) Quarterback – Baltimore Ravens (4-1) / 1456 yards à 61,2% de réussite – 7 touchdowns pour 4 interceptions, 20 yards a la course pour 1 touchdown.
Une grosse chute au classement pour le quarterback des Ravens mais sa contre-performance contre les Chiefs (13/27 à 47% de réussite pour une évaluation de 55,6, digne des plus belles années de Jamarcus Russell à Oakland…) a ravivé de douloureux souvenirs du côté de Baltimore, malgré la victoire. Combinaison de maladresse du côté de Flacco (aucune passe de complétée sur ses tentatives de plus de 20 yards alors qu’il en était à 39% sur la saison) et du groupe de receveurs (4 passes « tombées »), la victoire des Ravens a été plus due à l’abnégation de Ray Rice en attaque et de Paul Kruger en défense  La saison de Flacco reste positive et, si l’on considère cette semaine 5 comme un accident de parcours, il mérite toujours une place dans ce Top 10. La défense des Cowboys ce weekend, avec ses cornerbacks affamés et un Demarcus Ware qui commence à se réveiller (3 sacks sur les 2 derniers matches), donnera le ton véritable de son premiers tiers de la saison.

Mentions Spéciales:

Le Texan Matt Schaub (1162 yards à 63,8% – 8 touchdowns pour 2 interceptions) mène sa barque avec talent et aurait pu légitimement prétendre à une place dans ce Top 10, tout comme Alex Smith (1087 yards à 68,6%  – 8 touchdowns pour 1 interception, 107 yards a la course), en pleine confiance au sein de l’attaque concoctée par Greg Roman, le coordinateur offensif des 49ers. Ben Roethlisberger (1111 yards à 65,6% – 8 touchdowns pour 1 interception, 26 yards a la course) doit toujours se coltiner une ligne offensive indigne de ce nom mais on trouvera difficilement dans la Ligue un quarterback autant capable de prolonger une action par ses déplacements. Enfin, Peyton Manning (1507 yards à 66,0% – 11 touchdowns pour 3 interceptions), malgré la défaite à New England, nous a sorti un match « vintage » avec 3 touchdowns et confirme qu’il n’est pas encore tout à fait fini.

Le début de saison magique (4 victoires – 1 défaite) de Minnesota doit beaucoup à Adrian Peterson (420 yards pour 2 touchdowns, 79 yards en réception) mais il doit encore marquer un peu plus pour véritablement poser son empreinte sur cette saison. Marshawn Lynch (508 yards pour 2 touchdowns, 59 yards en réception) continue à agresser la Ligue en version « Beast Mode » et supplée l’inexpérience de Russell Wilson pour emmener Seattle vers un bilan positif (3-2). Alfred Morris (491 yards pour 4 touchdowns, 16 yards en réception)  ressemble de plus en plus a Terrell Davis tandis que Stevan Ridley (490 yards pour 4 touchdowns, 51 yards en réception)  a pu profiter du regain de forme de l’attaque aérienne des Patriots pour amasser du yard et du touchdown.

Les 3 touchdowns de Victor Cruz (438 yards pour 5 touchdowns) contre les Browns lui valent une mention  même si Brandon Marshall (496 yards pour 3 touchdowns) ou Percy Harvin (407 yards en réception pour 1 touchdown, 62 yards à la course pour 1 touchdown – 1 touchdown en kick-return) sont surement encore plus importants pour leurs équipes respectives. Comment oublier Reggie Wayne (506 yards pour 2 touchdowns) qui a sorti le match de sa carrière, validant ainsi sa surprenante décision de resigner avec les Colts et leur quarterback rookie?

Chez les Cardinals, Daryl Washington (39 plaquages – 4 sacks – 1 passe défendue) est devenu l’atout principal de la défense mais, dans le même match, c’est Robert Quinn (15 plaquages – 6 sacks – 1 passe défendue – 1 fumble forcé) qui a fortement impressionné et qui a emmené les Rams vers leur premier bilan positif depuis 2006, un disette de 93 matches. John Abraham (10 plaquages, 3 sacks, 2 passe défendue, 2 fumbles forcés), lui, est le pendant défensif de Matt Ryan, leaders d’une équipe des Falcons invaincue.

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